Je fais pire que mieux ! ¤ Thalia

J’errais dans un véritable désastre. Littéralement. J’adorais mon travail, ce n’était pas le problème. Rester des heures devant mon écran, à modifier des programmes, à les améliorer et à en créer des nouveaux, c’était carrément mon truc depuis toujours. Quand je pensais que mes parents voulaient que je devienne Garde à l’époque… En fait, ça me faisais bien rire, et ça me rappelait de sacré bons souvenirs. C’était ce que j’essayais de faire la plupart du temps d’ailleurs, me souvenir des bons moments passés avec mes parents, des dîners en famille, ce genre de choses. C’était beaucoup mieux que de ressasser tout ce qui ne s’était pas bien passé dans ma vie. Bien sûr, de temps en temps ça m’arrivait. Les souvenirs de la maladie de mon père refaisaient surface, ceux du sacrifice de ma mère pour nous donner plus d’oxygène aussi. Mais je me réconfortais en me disant que j’avais des parents qui, de leur vivant, avaient énormément de courage, plus que je n’en aurais certainement jamais. Et pourtant, je faisais tout mon possible pour être à leur hauteur, et les rendre fiers de moi. C’était tout ce que je voulais, de toute manière. Que le nom de ma famille ne meurt pas avec moi, et qu’il soit synonyme de fierté.

Malheureusement pour moi, je n’y arrivais pas toujours. Je m’en étais bien rendue compte lors de notre combat contre la Montagne. J’avais fais tout mon possible pour aider, et je me rendais bien compte que les autres en avaient conscience, mais pour moi ce n’était pas assez. J’avais échouée dans mes projets, et mon erreur auraient put être fatale à notre peuple. Heureusement qu’une autre solution s’était présentée à nous. Je me consolais en me disant que je restais tout de même utile pour améliorer la vie de mon peuple, et je faisais tout mon possible pour ça, d’ailleurs, j’y passais mes journées, et ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Autant que mon cerveau d’informaticienne serve à quelque chose, n’est ce pas? Mais bon, il y avait certaines choses que je ne pouvais pas faire toute seule, et même si ça m’avait demandé un effort surhumain, j’avais finis par demander de l’aide, et qu’on m’envoie quelqu’un. J’avais toujours été assez débrouillarde, même sur l’Arche, quand j’avais un problème, et même quand j’étais malade, je ne le disais pas. Je me débrouillais avec ce que j’avais, et ça ne m’avait jamais causé de problèmes. C’était peut être pour ça aussi que je n’avais pas des tonnes d’amis, d’ailleurs. Et oui, la petite intello solitaire du groupe, c’était moi, et je m’y étais faite assez vite.

Mes cheveux attachés en un chignon qui ne ressemblait pas tellement à grand chose, et une paire de lunettes sans corrections sur le nez, je me baladais d’un écran à l’autre de la salle dans laquelle je me trouvais. Même si on m’avait dit que l’on m’enverrais de l’aide, je n’avais pas pus m’empêcher de commencer sans attendre. Et oui, je n’étais pas vraiment une fille très patiente, malheureusement. En fait, c’était surtout que je ne supportais pas de rester assise sans rien faire. J’avais toujours eus cette fâcheuse manie de m’occuper les mains. En cours à l’époque, j’avais d’ailleurs extrêmement de mal à rester clouée sur ma chaise, surtout quand on étudiait un truc aussi barbant que l’histoire. Pas que ce n’était pas une matière intéressante, je n’aurais jamais la prétention de dire ça, mais… Ça ne m’intéressais tout simplement pas en fait, et puis, retenir des dates, c’était loin d’être mon truc. Parler de guerre, encore moins, d’ailleurs. Heureusement maintenant, je n’avais plus vraiment à m’en soucier, et c’était tant mieux.

J’entendis alors une voix dans mon dos et me retournais. Je ne pus m’empêcher de remarquer la ressemblance que ce jeune homme avait avec l’un de mes seuls amis, Monty. Ou c’était peut être parce que lui aussi était d’origine asiatique? Ce n’était pas exclus non plus. J’étais presque certaine que s’il croisait une blonde aux yeux bleus dans la station il trouverait qu’elle me ressemble. Mais ce n’était pas vraiment le sujet là, de suite.  « Ça doit être pour moi, oui. » Je lui servis un sourire, délaissant mon écran pour me rapprocher du nouveau venu et lui tendre la main.  « Je m’appelle Thalia. » Autant se présenter, non? Surtout qu’il y avait tellement de monde ici que tout le monde ne se connaissait pas, en réalité. En général, nous avions chacun notre petit cercle, et on ne cherchait pas à aller vers les autres. Ce qui était bien dommage, en fait. Avec tout ce que nous avions vécus, au lieu de vivre comme nous le faisions avant, nous ferions mieux de tous nous rapprocher et apprendre à se connaître, histoire d’encore mieux vivre ensembles.
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J’avais toujours eus ce petit problème qui était de paraître plus jeune que mon âge. J’avais beau avoir vingt deux ans, on pouvait vraiment dire que je ne les faisais pas. Nombreux étaient les gens qui pensaient que je n’avais pas plus de dix huit ans. Après, d’un autre côté, j’avais aussi pas mal de jeunes amis. En fait, la plupart d’entre eux faisaient partis des 100, comme Monty, Jasper ou encore Raven. Ce n’était pas vraiment ce qui pouvait le plus m’aider pour paraître plus vieille. Mais en réalité je m’en fichais pas mal. Pour moi, l’âge n’était qu’un chiffre, et la plupart des jeunes qui avaient étés envoyés sur Terre avant que nous nous y rendions nous mêmes, étaient beaucoup plus mâtures que certains adultes proches de la retraite. J’exagérais certainement un peu, mais seulement très légèrement pour être honnête. Ils avaient vécus des épreuves telles qu’ils avaient dut grandir par nécessité de survie. C’était quelque chose de très admirable de leur part, mais d’un autre côté, j’avais quand même pas mal de pitié pour eux. Ils n’avaient pas put profiter des dernières années de leur adolescence comme nous avions put le faire, nous les autres citoyens de l’Arche.

Enfin bref, pour l’instant j’étais surtout en train de discuter avec ce jeune homme qui avait été envoyé ici pour m’aider, et qui étrangement, ressemblait grandement à mon ami Monty. C’était peut être les yeux bridés qui faisaient ça, mais je trouvais qu’ils avaient un air de famille. En tout cas, s’ils faisaient bel et bien partis de la même famille, je risquais de bien m’entendre avec ce jeune homme, qui venait juste de me dire son nom d’ailleurs. Ilyan. Plutôt original comme prénom, presque plus que le mien pour être honnête. Et puis, je trouvais que ça lui allait plutôt bien. Il avait l’air d’être quelqu’un d’assez distingué sans en faire des tonnes non plus. Nos mains finirent par être séparées, et alors que le jeune asiatique les posait les siennes sur ses hanches, je les avais quant à moi croisées sur ma poitrine. Petit réflexe que j’avais depuis un sacrée bout de temps pour m’éviter quelques peu d’avoir la bougeotte. J’avais beau pouvoir passer des heures assises devant un écran sans bouger, quand mes mains n’étaient pas occupés, j’avais tendance à devenir un peu hyperactive sur les bords. Je regardais Ilyan, qui lui s’était mit à observer l’écran qui se trouvait derrière moi. Je dois bien l’avouer, j’avais dus retenir un petit rire de franchir la barrière de mes lèvres en voyant sa tête. Il paraissait un peu perdu, voir complètement en fait. visiblement, ils ne m’avaient pas envoyés quelqu’un de qualifié pour m’aider dans mon travail. Mais bon, ce n’était pas tellement grave, et puis avec un peu de chance, on allait pouvoir bien s’amuser tous les deux. Ça me changerait un peu de mes journées qui se ressemblaient toutes.

Quand il prit la parole, je laissais enfin un petit rire m’échapper. Il était drôle ce garçon, de ce côté, il n’y avait aucun doute. Est-ce qu’il allait m’aitre utile? Certainement aussi. Même s’il n’arriverait pas à m’aider au niveau informatique, il allait certainement faire ma journée avec son humour accompagné de son sourire qui ne le quittait certainement jamais d’après ce que je pouvais voir. « T’inquiète pas, on va commencer simple. Je vais pas te demander de pirater le Mont Weather. » Surtout que je n’avais moi même pas réussis à le faire. Décroisant les bras, je venais poser mes mains sur ses épaules et le guidais vers le siège sur lequel j’étais assise un peu plus tôt. Je le laissais se placer devant l’écran, et découvrir de plus près les codes informatique du campement. Je me penchais ensuite par dessus son épaule, réfléchissant à ce qu’il pouvait faire sans que ce ne soit trop compliqué pour lui. Au bout de quelques secondes, je finis par prendre la parole. « Tu vois ce truc, là? » Je lui montrais une partie du code sur l’écran, en fait, seulement un petit mot qui apparaissait à plusieurs endroits. « C’est le code de verrouillage des S.A.S d'emprisonnement du camp. On doit le changer toutes les semaines à peu près, et un membre du Conseil est venu me déposer le nouveau ce matin. » Je lui montrais un petit bout de papier qui était posé non loin du clavier avec un petit sourire. « T’as juste à remplacer l’ancien code par le nouveau dans toute la structure informatique. C’est super simple. » Il était clair que plus simple, il n’y avait pas. Juste quelques chiffres à remplacer et le tour est joué. En plus, ça me faisais un truc en moins à faire, finalement, c’était pas plus mal qu’on m’ait envoyé quelqu’un.
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