I have a deal for you, girl.

HRP :

Spoiler:

L’armée faisait une halte à quelques jours de marche de Kalawen. Bientôt il faudrait affronter les barbares, et après, il faudrait rentrer sur les terres demodrakhos, et la seconde du clan devrait enfin affronter sa chef, et lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, s’excuser de son attitude qui n’avait rien d’humain, s’excuser d’avoir voulu fuir, d’avoir voulu ne plus porter sur ses épaules le poids du monstre qu’elle avait été, et qu’elle acceptait de plus en plus maintenant. Elle avait eu des conversation, il y’avait eu des personnes dotées d’esprits fabuleux qui lui avaient montrés qu’elle pouvait être quelqu’un malgré ce qu’elle avait failli ne plus jamais être. Elle s’était ouverte, et c’était peut être, ce qui l’avait liberé au monde. Cependant, elle n’avait toujours pas vraiment parlé à Feyn. Bien sur, elle avait été à ses cotés tout au long du voyage, bien sur, elles avaient parlés de plans de guerres, mais Sethen avait l’impression de s’être distanciée seule de son amie, consciente que sa présence ne pouvait être qu’un handicap pour cette chef de clan qu’elle appréciait autant. Trop de pensées la secouaient alors, l’empechant de dormir, ou même de se reposer, tandis que depuis l’aube ou peut être bien avant, elle était dans sa tente, attendant le départ, profitant d’un vieux livre trouvé au détour d’une ruine la veille lors de la route.

Les pages étaient déchirées par endroit, et certains morceaux semblaient réécrits, rescotchés, nul doute que ce livre avait un intérêt pour quelqu’un. En un sens, elle se voyait à l’interieur, jadis elle avait été une belle chose, une femme toujours souriante, toujours prête à aider son prochain, avec des grandes idées et des grandes envies, et puis, elle s’était fait prendre, elle s’était fait déchirer, torturer, on s’était servit d’elle au point que même si on essayait de la reconstruire, ce n’était pas tout à fait ça, ce n’était pas tout à fait bon. Cette pensée lui donna la nausée, et elle se leva d’un coup, jetant le livre sur sa couche, avant d’attraper son arc pour sortir. Elle allait aller chasser quelques proies pour le déjeuner, avant qu’ils ne se remettent en route, ça serait une bonne chose. Et ça la tiendrait occupée. Feyn serait fière d’elle.

Elle sortit donc, vêtue de ses cuirs usuels avec son arc à la main, et son carquois sur le dos, prête à aller à la chasse. Du moins, c’était ce qui était prévu. Ce qui aurait du arriver si son pieds n’avait pas heurté une tasse en terre qui se mit à rouler sur le sol répandant le liquide chaud qu’elle avait probablement contenue à un moment ou un autre. Elle tituba, mais se rattrapa sur ses jambes témoignant d’une agilité que l’on attendait de quelqu’un de sa stature, et elle regarda autour d’elle. Raler sur une tasse oublié n’était pas son genre, elle désirait juste s’excuser éventuellement, ou savoir qui avait été assez idiot pour laisser une tasse au milieu. Les ressources étaient précieuses, surtout maintenant que la famine menaçait peut être les trikru. Elle poussa un soupir. Son regard se figea sur une scène à quelques pas de la, un enfant, se faisait entrainer par un homme agé et plutôt barbu, doté de longs cheveux magnifiques. Le regard se fit plus doux. Et c’est presque un léger sourire qui orna son visage. « Ansgar ! Ce n’est pas une épée pour quelqu’un de cette stature. » Et c’était sa facon d’intervenir au final. Son père était maitre d’armes, elle avait eu droit à tant de leçon sur les armes et les corpulences. Cela dit… Chacun faisait ce qu’il voulait n’est ce pas ?

HRP:

L’homme avait répondu, d’une voix un rien cassante, et Sethen raidit ses épaules. Elle n’a pas l’habitude de se laisser parler comme ça, et que ce soit Ansgar ou non ça ne change théoriquement pas grand chose. Néanmoins, elle laissa cela filer, quand il continua à parler. De base, elle n’aimait pas les gens trop surs d’eux, et elle se doutait qu’au fond, si il se rattrapait aux branches de cette manière c’était pour cacher son erreur. Peut être. Ou peut être que c’était ce qu’il avait prévu depuis le début, elle n’en avait cure en fait, et elle n’était pas assez méchante pour relever quoi que ce soit. Alors elle laissa cela filer, et le regarda en silence, parler encore au gamin avec quelques encouragements.

Bras croisés devant son torse, elle le fixa quelques instants, ce grand chevelu bourru, qui se rapprochait d’elle, et qu’il commençait à parler. Pas d’excuses. Elle ne s’excuserait pas non plus d’être intervenue, avec une réflexion qu’elle jugeait juste, et elle le jaugea quelques instants de plus du regard. « Probablement. » Et puis finalement elle lui offrit un sourire. « Tu as l’air plutôt en forme toi aussi. » Pour elle, les fissures étaient intérieures, et elle était plutôt satisfaite qu’on ne les trouve pas, qu’on ne les voit pas au premier regard, c’était peut être suffisant pour la mettre dans un meilleur état d’esprit. Pour qu’elle hoche la tête quand Ansgar lui parla d’un marché, lui demanda de le suivre. Silencieuse, elle s’executa, jusqu'à ce qu’ils s’éloignent un peu plus du camps. Lui, massif, elle, plus fine et agile. Les deux, des guerriers réputés, qui sauraient se défendre si un barbare passait dans les environs.

Et enfin il parla, proposa son deal, et elle arqua un sourcil des plus intéressés. Objets. Livres. Cartes. Forcement, que son cœur s’emballait. Forcement qu’elle avait envie d’en savoir plus, d’y aller, d’y foncer. Mais ils avaient encore un devoir, une tache a accomplir, et puis après elle pourrait s’adonner un peu à sa passion. « Si je veux hein.. ? Dis moi le cœur du marché Ansgar, et on en reparlera je suppose. » Elle avait néanmoins un sourire aux lèvres, joueurs, un peu amusé. Elle était dans un bon état d’esprit avec lui maintenant. Autant que ça ne change pas. Et quand il énonça enfin le gros du problème, la raison de sa proposition, elle le fixa quelques instants. « Eija tu dis. » Et elle en avait connu une dans le passé, parfois elle pensait à elle d’ailleurs, mais sur le moment elle n’était pas sure de savoir si elle voulait qu’il s’agisse d’elle. Elle était encore triste à l’idée qu’elle avait attendu cette femme qui n’était jamais revenue. « Je ne suis que second d’un chef de clan tu sais. Je n’ai pas les pouvoirs de décider des stratégies et des groupes. » Elle lui sourit néanmoins. « Mais je peux essayer de suggérer la chose. » Et elle ne jugerait pas le fait qu’il lui demande un service. Chacun sa manière de fonctionner, elle ferait ce qu’elle pouvait et elle gagnerait au change peut être. Si elle survivait. « Je suppose que nous irons voir le vieux fou une fois la bataille gagnée ? »