Memories are all that is left from her | Bellone

This is for you

Svenn & Bellone

Stark... J'étais enfin arrivée dans cette ville qui possède ce charme qui lui est propre. J'ignore à quoi ce charme en question est dû, peut-être à cause de sa simplicité, ainsi que son isolation... Peut-être qu'au fond ça me rappelle ce que je suis depuis la mort de ma propre sœur. Toutefois, le paysage contraste avec le ciel bleuté, révélant davantage la beauté du village isolée. Bien que j'aurais pris un certain plaisir à rester aux portes du village à contempler celui-ci, je n'avais pas le temps pour cela... C'est d'ailleurs un loisir que je ne m'accorderai pas non plus à l'avenir. La raison de ma présence à Stark était une mission personnelle qui m'imposait de respecter le dernier souhait d'une défunte camarade aujourd'hui disparue. Ma présence n'était pas passée inaperçue, l'arrivée d'un individu quelconque ne passe rarement inaperçu, plus spécifiquement en ces temps troubles. Un homme vient à mon niveau lorsque j'entre dans le village, il peut reconnaître à mon accoutrement propre à notre région que je suis du clan... voire même que j'appartiens à la catégorie guerrière avec les deux épées qui reposaient dans mon dos. Ma tenue était d'ailleurs taillée de manière à ce que je puisse bouger et me battre sans que mes mouvements en soient entravés. L'homme demande, avec toute la logique qui accompagne sa question, la raison de ma venue ici. Évidemment, je lui réponds seulement que je suis ici pour voir un dénommé Svenn sans pour autant lui dire le pourquoi du comment. Cela ne regarderait que Svenn, ce que j'avais à dire ou à donner et à personne d'autre. L'homme se retourna et appela un jeune homme, voire peut-être encore qu'un garçon, n'ayant sans aucun doute, pas encore partagé sa couche avec une femme. L'homme demande donc au jeune garçon de faire venir l'homme pour qui je m'étais déplacée.

On me proposa de me mettre en de meilleur condition pour l'attendre mais j'ai décliné l'offre, préférant l'attendre à l'endroit même où je pouvais silencieusement contempler le ciel et méditer. On peut dire extérieurement que mon regard semblait se perdre à travers le bleuté du ciel, mais intérieurement mon esprit faisait réémerger des souvenirs... des souvenirs qui m'amenaient à me centrer sur la réflexion. Et tout ceci concernait cette sœur d'arme, aujourd'hui disparue. Intérieurement, je me demandais pourquoi fallait-il qu'elle meurt maintenant ? Bien qu'au fond, c'est elle la plus chanceuse, car elle est morte au combat... Quels guerriers ne voudraient pas mourir au combat pour Feyn, pour cette divinité vivante, cette mère des yongons ? Je crois qu'au fond de moi, j'envie la mort de celle qui fut une camarade... Je trouve cela si frustrant de n'avoir pas pu partager avec elle ses derniers moments au point que cela en devient étrangement douloureux... Mon regard se baisse de nouveau à niveau du village, se décrochant du ciel et de ma méditation improvisée. J'aperçois alors non loin à nouveau ce jeune garçon accompagné d'un homme, certainement celui que je cherche. À son allure, je me doute quelque peu que je venais de le déranger dans ses activités. Toutefois, je considère que ce que je lui apporte, est sans aucun doute et particulièrement pour lui d'une grande importance. Lorsque le gamin s'arrête à mon niveau, j'acquiesce de la tête pour le remercier avant de plonger mon regard sur l'homme que je découvre pour la première fois. « Vous êtes Svenn, n'est-ce pas ? » C'était une question plus administrative qu'autre chose, étant donné que je n'avais aucun doute de la réponse. C'est d'ailleurs pourquoi je poursuis sans vraiment le laisser le temps de répondre. « Je suis Bellone, l'une des guerrières du clan et une ancienne camarade de votre sœur. »

Un léger vent se lève, balayant d'un souffle frais ma chevelure aux mèches bouclées au moment où je termine ma phrase. « C'est elle qui m'envoie, si on peut le dire ainsi. » Cette dernière phrase peut porter à confusion, mais peut-être que dans l'ensemble c'est voulu.

This is for you

Svenn & Bellone

Sans surprise, l'étonnement est présent chez l'homme qui répète le sujet comme pour être certain d'avoir bien compris ce que je venais d'annoncer. J'acquiesce de la tête, mon expression gardant toujours ce trait impassible qui le désigne. « En effet ! » Répondis-je simplement, je suis par nature un personnage qui ne fait guère dans les détails, allant toujours droit au but. Je ne vois pas l'intérêt de prendre des mesures lorsqu'on apporte un message ou de tourner autour du sujet surtout pour une raison quelconque ou pour aucune raison d'ailleurs. Il est évident que les gens prennent des pincettes lorsque c'est délicat pour quelque chose qui leur paraît évident, mais qui ne l'est pas pour moi. Il m'annonce sa confusion, qu'il ne comprend pas, ce qui me laisse une idée de sa façon de penser. C'est toujours intéressant de connaître un individu qu'on rencontre pour la première fois, par sa manière de parler et de comprendre les choses, de bouger et de réagir qui pourraient illustrer la personne qu'il est. « Et elle a bel et bien perdu la vie face à la montagne ! Cependant, elle m'a donné pour mission de vous rencontrer si elle ne revenait pas de cette bataille bien avant qu'elle quitte le territoire de notre clan. » J'attrape ma sacoche accrochée à ma taille sur ma ceinture, j'y sors délicatement un objet. Sans trop m'attarder, ni même le détailler je le lui tends. « Elle voulait que je te ramène ceci, si elle ne serait pas en mesure de le faire elle-même. » J'ignore ce que peut signifier cet objet, je n'ai pas demandé et même lorsque sa sœur était sur le point de me le dire, je l'ai stoppé sur son élan. J'ai pensé que le symbolisme de cet objet, regardait unique Svenn et sa sœur. Elle m'a toujours trouvé froide, parfois un peu trop, mais c'est étrangement ce qui lui plaisait et lui donnait le sourire...

Elle disait que c'est ce qui faisait mon charme, une notion que je ne comprends toujours pas. Elle a fini par me parler de choses qu'elle ne confierait à personne d'autre, à quelqu'un comme moi qui faisais tout pour s'éloigner de toute forme d'attache, d'affection. Sa patience envers moi et sa façon de me traiter malgré que je fus distante avec elle, forçaient le respect... C'est pourquoi, même si je ne lui ai jamais dit en face d'elle, je le dirai quand même en face de lui. « Elle était une amie pour moi. »