Maybe I need to talk. - Feat. Sunny.

I follow you...

Raven & River

Je suis installée sur un point de vue en hauteur, mes yeux observant le ciel comme chaque jour qui passe y prêtant une attention toute particulière. Chaque nuance que laissent échapper les cieux, la diversité météorologique, ces différents changements atmosphériques et bien d'autres surprises que le ciel me faisait découvrir jour après jour, je les notais sur ce bout de chiffon qui me servait de carnet de note. Autrefois, parait-il, qu'une diversité d'oiseaux volaient à travers les cieux, que certains en étaient les maîtres si on ne considérait pas la présence des hommes. Mais jusqu'à maintenant, cette diversité se fait rare... Les créatures volantes se montre rarement, où est-ce moi qui ne regarde pas là où il faut ? Je l'ignore... Quand j'aurais un jour le courage de sortie du camp de Jaha, peut-être découvrirais-je ce que je cherche chaque matin les yeux lever vers le ciel impétueux et imprévisible. Un courage que je n'ai pas vraiment pour l'instant... Quoique, il n'est peut-être pas seulement question de courage... En effet, je n'en ai peut-être tout simplement pas l'envie, bien que le désir soit intérieurement présent. Je referme mon carnet en prenant une grande inspiration, mes yeux se posant à la suite sur les habitants de l'arche, proliférant sous mes yeux. Puis, je détourne le regard pour y observer le paysage, moi qui suis actuellement en hauteur, j'ai une assez bonne vue. Je fixe d'un regard lointain, presque vide la silhouette montagneuse qui se dresse devant moi. Elle me donne l'impression d'être fière, en plus d'être imposante. Toutefois, voilà que ma vision se trouble un moment, devenant flou... Je pose spontanément une main sur mon front fermant à la suite mes yeux. ** Encore... Ne vois-tu pas qu'il y a un problème ? **  J'inspire de nouveau en ouvrant mes paupières, tout en posant mon regard sur... Mon autre moi.  

« Je vais très bien, j'ai... Je vais aller me reposer et ça ira. » Je descends de mon perchoir improvisé, laissant derrière moi ma projection chimérique. Je reprends très vite le chemin de la cabine qui me sert de chambre, un sourire aux lèvres comme à mon habitude. Je ne me souviens pas encore avoir montré aux habitants de l'arche une bouille triste ou colérique. Je me dis qu'avec tout ce qui se passe, pas besoin d'en rajouter plus et puis c'est toujours plus agréable de voir un visage enthousiaste que morose. Si l'amour et le rire sont contagieux, la haine et la déprime le sont aussi. En marche dans les couloirs, à une intersection à deux petits pas de ma cabine, je percute soudainement une personne. Le choc n'est pas assez violent pour faire basculer l'une de nous au sol, mais je m'excuse tout de même pour le geste. « Excusez-moi, j'étais ailleurs. » J'avais prononcé ces mots sans vraiment regarder la personne dans les yeux, chose que je répare peu après la fin de ma phrase. « Raven ?! Tu cherches quelque chose ? Je peux t'aider ? » J'étais un peu surprise de voir Raven vers cette partie de l'arche, déjà que c'est un peu rare de la voir tout court, la voir ici... Evidemment, je n'avais pas oublié que la dernière fois qu'on s'est quittée, je ne lui avais pas fait bonne impression. Ce n'est jamais agréable qu'un inconnu entre dans votre vie personnelle, après tout. Elle ne voulait peut-être pas me parler ou avoir à faire à moi, mais... Malgré tout, rien ne m'empêche justement de tenter de créer une connexion avec elle. Qui ne tente rien n'a rien !

I follow you...

Raven & River

En effet, sans aucun doute, pour une surprise c'est une sacré surprise de voir Raven ici. Mais je crois que la surprise l'est encore plus lorsqu'elle tente de justifier ce pourquoi elle est ici. Sur le coup, je reste un moment perplexe avant de laisser sans même mon rendre compte un sourire doux s'afficher sur mon visage. Je ne savais pas que Raven pouvait devenir aussi adorable, ça me laisse quasiment sans voix. Si j'avais eu une petite sœur, m'aurait-elle fait ressentir ce que Raven me fait ressentir présentement ? Je l'ignore et en fait, je ne préfère pas y réfléchir. C'est le genre de choses qu'il est préférable d'éviter de songer, ce n'est pas utile et seulement douloureux dans l'ensemble. Toutefois, je me rends tout de même compte de sa phrase qui, malgré tout, se tire d'une vérité profonde... logé dans son inconscience. Peut-être a-t-elle réalisé que j'étais venue pour bel et bien l'aider, malgré que j'aie débarqué de nulle part pour cela. Toutefois, mon cœur a quand même réagi d'une manière soudaine lorsque ces mots sont sorti de sa bouche : « si tout allait bien ». J'ai cru à ce moment-là... ** Qu'elle savait ? ** Annonce une voix derrière moi, mais nul besoin de me retourner pour savoir qui s'était, c'était ma propre voix et elle semblait raisonné à l'intérieur de mon crâne comme un écho qui se perdant dans les tréfonds de mon esprit. Mais de toute évidence, elle voulait surtout savoir si tout allait bien à l'intérieur d'elle, car je sais que tout est en désordre en ce moment même. Finalement, elle me dit de manière plus direct et plus clair la véritable raison de sa venue. J'acquiesce de la tête, gardant mon doux sourire. « Eh bien, ma cabine est juste là... On y sera plus alaise pour discuter. » Lui dis-je en lui indiquant la direction tout en passant à ses côtés pour marcher en direction de la cabine. J'ouvre la cabine, prenant soin d'inviter Raven à entrer en premier.

« Installe-toi où tu veux, tu peux même t'allonger sur le lit si tu préfères. Le but c'est que tu sois dans une position confortable dans un premier temps pour ensuite me raconter ce qu'il ne va pas. » Je déposais le carnet que j'avais en main à côté de mon magnétophone pour en reprendre un autre aux pages un peu plus vierge. Je me retourne vers à la suite vers Raven, attendant qu'elle choisisse l'endroit où elle souhaite s'installer. Je suis tout de même bien contente d'avoir arrangé ma cabine avant de sortir ce matin, en temps normal je le fais après ma promenade matinale et parfois, je ne range juste pas ma cabine à cause de la flemme et tout. Enfin, je suis contente d'avoir eu la jugeote de le faire aujourd'hui.

I follow you...

Raven & River

Elle me demanda si elle pouvait s'installer sur la table, je hausse les épaules comme indifférente à sa demande tant cela ne me gêne en aucun cas. « Ne te gênes pas, je t'en prie. » Lui répondis-je tout en attrapant un siège que je place à quelques centimètres de mon lit, juste en face de Raven, un mètre et demi de distance nous séparant. Normalement, je devrais être placée à quelques pas derrière le patient, qui lui serait allongé sur canapé. Mais, bon... Le monde n'est plus le même. Je m'assois posant à la suite mon nouveau carnet de note sur mes genoux, mon regard s'attarda un moment sur Raven. Pour l'instant, je préfère garder le silence attendant que Raven puisse s'installer avant de pouvoir commencer la séance. Elle me pose plusieurs questions avant ça, avec cette attitude qui lui ressemble temps, du moins j'imagine. Je souris de nouveau, mais je ne réponds pas immédiatement, prenant avant ça, une forme d'inspiration comme pour chercher mes mots... Bien que les mots étaient déjà en ma possession. « Non. Tu es la première et tu seras la seule je pense... Pour dire la vérité, je ne suis pas une psy, j'en ai seulement certaine qualité, car j'étais sur une formation pour le devenir... Mais avec la chute de l'arche, je n'ai jamais fini cette formation et donc je ne suis pas supposée faire ça. » Expliquai-je avant de rajouter immédiatement. « D'ailleurs, je ne voulais pas le faire, jusqu'à ce que je considère que toi, tu en avais vraiment besoin. » Je pourrais lui dire qu'à la base, c'est la chancelière elle-même qui voulait que je lui vienne en aide, mais je ne sais pas encore si c'est le moment propice. Après tout, j'aurais pu refuser la demande de la chancelière et passer mon chemin. Du coup, c'est bel et bien moi qui de toute évidence souhaite venir en aide à Raven avec mes quelques compétences dans la psychanalyse. C'était probablement une bêtise de ma part, je prenais le risque d'ouvrir davantage de blessure que j'en refermerai...

Toutefois... Je ne sais pas, pour Raven et non plus seulement parce que la chancelière me l'avait demandé, j'avais envie de prendre ce risque. Je tapote mon crayon sur mon carnet de note, mon esprit légèrement pensif. Quelque chose me disait que je devais lui redonner le choix encore une fois de vouloir faire cette séance pour être sûr de poursuivre. « Je ne suis pas en droit de prétendre être un psy qui te propose une séance... Donc vois-nous comme deux personnes qui ne se connaissent pas, mais qui joueront le rôle très important du confident sans se soucier du reste. Je peux aussi jouer le jeu et partager avec toi les détails de ma vie. » Dans le but de l'aider à s'ouvrir davantage, il n'est pas facile de s'ouvrir à une inconnue, ce serait injuste si je la laissais seul dans l'histoire à se dévoiler... Sauf si c'est ce qu'elle désire. Je ne voulais pas faire une séance normale, car cela ne pouvait en être une. « Du coup... Avant de commencer, je te le redemande une dernière fois. Veux-tu tout de même faire cette séance ? »

I follow you...

Raven & River

Raven s'installa tranquillement sous mon regard observateur... Chacun de ses mouvements, sa manière de parler, son attitude, voire même ses mimiques imprégnaient mon esprit. Comme si à nouveau je laisse une partie de moi se substituer à celle de Raven. Je travaillerais mieux à la comprendre si je devenais elle, c'est l'une des méthodes de travail que je commençais à développer lors de ma formation en question. Et puis, Raven me demande à la suite ce pourquoi j'avais arrêté cette formation en question après la chute. Je lui souris de nouveau, mais peut-être d'un sourire qui ne cache pas une certaine tristesse. « Non... L'envie n'est probablement pas en cause. Disons que celle qui s'occupait de ma formation, ne faisait pas partie des archéens qui ont survécu au crache. Et, les psychanalystes se font plus rare que les psychologues en ce moment, et ce n'est pas vraiment la même formation. » Dis-je, finissant en agitant mes épaules comme signe d'incertitude. D'autre part, je me dis : qui voudrais réellement de l'aide d'un psy dans un moment pareil. Limite, se laisser submerger par ses troubles et devenir un monstre semble l'un des moyens les plus sûr de survivre. Evidemment, je ne suis pas d'accord avec cette idée, on a tous besoin d'aide et il ne faut pas se laisser ranger par notre mal intérieur. Suite au fait que j'ai annoncé à Raven que je n'étais pas une Psy officiellement, je lui demande une dernière fois si elle veut ou non, participer à cette séance. J'écoute sa réponse, j'inspire et expire immédiatement comme pour me détendre, mais aussi comme un soulagement. C'est étrange comme sentiment, mais je me sentais l'envie de l'aider. Je ne pourrais pas vraiment expliquer pourquoi, c'est comme ça. La nature humaine dans sa complexité est fournie en étrangeté, je suppose que ma nature n'y échappe pas. « Oui, c'est très bien, je trouve... »

C'est intéressant surtout, je commençais déjà à noter un détail qui m'interpellait dans l'attitude de Raven : le fait de tout ramener à quelque chose de plus informatiser. Ce qui est intéressant est que Raven est une mécano, elle répare des chose à laquelle sa compréhension à accès. L'esprit doit être pour elle l'inconnu total et le fait que cela lui échappe pourrait tout comme moi, lui paraître inacceptable. Alors, le fait qu'elle mentionne ce qui est brisé en nous comme étant une forme de données, peut d'une certaine manière la rassurer. « Bien, dans ce cas, allons-y. Commence par me raconter ce qui ne va pas. »  

I follow you...

Raven & River

J'ai donc expliqué la raison au fait que je ne souhaitais pas continuer dans la voie de la psychanalyse. Évidemment, me gardant de lui révéler l'autre raison qui en est aussi la principale : le fait que mon esprit assimile la personnalité des autres pour les comprendre dans ce but médical, ne faisait qu'accroître mon propre trouble. Cela avait déjà été un sujet de controverse avec mon enseignante qui trouvait que ce n'était pas nécessairement une bonne chose de faire usage de cette compétence, que cela pouvait mettre en danger mon état de santé. C'est comme si je perdais un peu de moi à chaque fois que je tentais de devenir quelqu'un d'autre, c'est comme si j'ouvrais volontairement les portes à la folie. Et lorsque la projection de moi à commencer à se faire de plus en plus présente, de plus en plus réelle à mes yeux, j'ai alors compris que ce que disais mon ancienne prof de psychanalyse. Mais je ne suis pas encore prête à avouer ça à Raven, peut-être parce que d'une certaine manière j'ai peur que cela remette en cause le lien que je suis en train de créer avec elle. Mais j'ai aussi et surtout peur de la façon dont elle pourrait me regarder. Père et Mère savent que je ne vais pas bien mentalement, après tout c'est eux qui m'ont élevé et ils m'ont toujours regardé avec un regard craintif. Toujours à avoir peur qu'il m'arrive quelque chose et Père ne me laissait que très peu de liberté avant le crache pour cette même raison. Quoique même présentement, je ne suis libre de rien, puisque je ne suis jamais sortie du camp. A cause de la peur de l'inconnue, sentiment que père a réussi à imprégner à travers mon esprit. Raven s'excuse à propos de mon ancien professeur, m'incitant à continuer vers la voie du psychanalyste tout de même. Ce ne serait probablement pas quelque chose de sensé à faire même si je le voulais.

Une malade ne peut pas guérir une malade, du moins d'après les mots de mon ancienne prof. Non. Je ne pense pas que j'utiliserais mes compétences à l'avenir pour quelqu'un d'autre, trop de risques pour moi et pour la personne qui en serait concernée. Rien que pour Raven, il va falloir fouiller très loin pour trouver ce qui ne va, pour qu'elle trouve elle-même ce qui ne va pas, car c'est le but de la séance... La faire réaliser quel genre de mal l'habite. Et ça va devenir douloureux, au point où elle aura envie de me haïr plus que jamais pour ce que je vais lui faire subir... Mais c'est ça le rôle que je vais devoir jouer pour lui venir en aide. « Merci Raven... Mais tu sais, tu n'as pas à t'excuser pour ma prof. La mort est une chose naturelle, ça fait partie de la vie, il faut l'accepter. » Je me tue à la suite pour écouter Raven, suite à ma demande concernant ce qui n'allait pas. Comme on pouvait s'y attendre, c'est très confus à l'intérieur d'elle. Lorsqu'elle me pose la question, je reste un moment silencieuse. Je pouvais lui répondre, mais cela ne l'aiderait en aucun cas que ce soit moi qui lui donne la réponse. Une réponse qu'elle devrait trouver elle-même, voire des réponses, ce n'est qu'en prenant conscience de ses défauts qu'on arrive à avancer. « La question est : pourquoi penses-tu qu'il y ait une chose de brisée au point même que ce soit irrécupérable Raven ? »  

I follow you...

Raven & River

Silencieuse j'étais et c'est dans le silence que je laissais la pièce s'engouffrer. Pourtant, un très subtil et fin son de la mine contre la feuille se faisait délicatement entendre à travers le silence. Prenant chaque note qu'il me semble essentiel à inscrire sur mon carnet. Elle comptait sur moi pour que je lui dise de quoi retourne son problème. Je tapote le dos de mon crayon contre le carnet, l'observant se mettre en mouvement. Elle continue sur la métaphore de l'informatique, mais aussi de la mécanique que je rajoute à mon carnet. Mais je rajoute surtout dans le carnet une forme d'extrémité dans son attitude. Elle me donne l'impression que quelque part, elle ne pardonne pas ses faiblesses au point de s'infliger elle-même davantage de souffrance. « Je comprends tout à fait ce que tu veux dire... En y réfléchissant, si je te donne la solution à ton problème, celui-ci serait probablement résolu. Seulement, lorsqu'un deuxième problème prendra sa place, serais-tu en mesure de le résoudre seule, ou t'appuierais-tu de nouveau sur moi pour t'en débarrasser ? » Je ne veux pas qu'elle devienne dépendante de moi ou de ses séances... Parce que c'est ce qu'il risque d'arriver si je lui offre moi-même la solution à son problème. Je rajoute immédiatement pour tenter de lui faire comprendre. « Écoute, l'esprit humain est d'une très grande complexité. On ne peut le traiter de la même manière qu'un logiciel informatique. Vois-tu... Si je te dis quel est ton problème, il se peut que tu en guérisses. Peut-être, peut-être pas. Mais celui-ci serait remplacé par un autre trouble, peut-être encore plus grave. C'est pour cela que je ne peux te dire la réponse, il faut que tu en prennes toi-même conscience. » Peut-être que j'étais un poil trop gentille avec Raven, je n'étais pas obligée de lui dire ça. C'est comme si je lui annonçais que je vais lui compliquer la tâche et que je lui demandais de se préparer à ça avec un s'il te plaît.

Or, l'idéal c'est quand même de ne pas la prévenir, mais de la pousser dans le bain sans qu'elle s'y attend. Mais bon voilà, il semble que je veuille y aller vraiment en douceur avec Raven... en tout cas, pour l'instant. Je dépose mon carnet sur mon lit à quelques centimètres de moi, j'agite mes doigts en observant un point vide qui n'en est pas un... voyant ce que personne d'autre pourrait voir. « Donc ce qu'on va faire, c'est de travailler ta mémoire... Toutes les réponses tu les as déjà, Raven, il faut seulement les faire émerger de ton inconscience. » Je replonge mon regard sur elle, grattant de nouveau l'arrière de mon crâne sans pour autant avoir une envie de me gratter. Juste un petit réflexe causer par ma réflexion. « Okey... Je vais t'aider à réaliser ce qui ne va pas. Commençons avec cette question : qu'as-tu ressenti face à l'exécution de Finn ? »  

I follow you...

Raven & River

La colère est la clé de la guérison en psychanalyse, elle révèle qu'on approche la source même du problème. Et voir Raven en colère ne m'ébranle pas un seul instant, au contraire, elle me rassure plus qu'autre chose. Elle a commencé par traverser la frustration de ne pas pouvoir comprendre le cerveau humain comme elle pourrait comprendre un système informatique. C'est malheureusement bien plus compliqué que ça, car nous ne sommes pas des machines qui marche selon des codes sources précises ou un programme quelconque. Cette frustration, elle devra malheureusement l'accepter, c'était ainsi, elle n'y pourrait rien. Et même si cela peut lui paraître dur, afin qu'elle ne devienne pas potentiellement dépendante de ses séances, je ne lui dirai pas les réponses qu'elle attend pour son propre bien. Toutefois, comme j'ai pu le faire avec la question de Finn, je vais l'orienter vers les réponses en question, ce sera à elle de les trouver à la suite. Mais voilà, nous y étions tout de même vers cette colère grandissante prouvant qu'il y a ici quelque chose qui la ronge encore de l'intérieur. La haine ? C'est une hypothèse à ne pas écarter. « C'est vrai, je sais ce qu'on ressent lorsqu'on perd un être cher... Mais réponds à la question... Qu'est-ce que toi, tu as ressenti ce jour-là ? N'as-tu pas eu l'impression que tout le monde t'avait trahi ? N'as-tu pas eu l'impression que tout le monde à abandonner Finn à sort pour leur propre vie ? Des égoïstes et hypocrites ? Dis-moi Raven, ce que tu as ressenti ce jour-là et ce que tu ressens encore aujourd'hui ? » Et voilà, la machine était lancée... Le ton de ma voix était froid et sec, presque brute. À mon tour, je laissais la gentillesse de côté pour rentrer dans mon rôle de médecin sans cœur comme les gens nous voient la plupart du temps. Évidemment, intérieurement chacune de mes paroles m'ouvraient le cœur, mais c'est là un fardeau que je tentais d'ignorer.

Je repense aux mots précédents de Raven, le fait qu'il n'y a pas cinquante solutions à un problème à laquelle je suis restée silencieuse puisque je lui ai donné une explication sur l'esprit. Toutefois, il faut prendre le temps de s'attarder dessus. Raven recherche bien un moyen de se « réparer » sans mon aide selon ses dires et c'est important de le noter. C'est une fille très autonome, très solitaire... Elle veut tout faire par elle-même et ne veut rien attendre des autres en échange. Elle ne veut pas avoir à être dépendante de quelqu'un, alors elle essaye de se débrouiller toute seule, si tant est qu'elle a la solution. Si elle pouvait se passer de moi, elle le ferait car après tout je ne suis qu'une étrangère. C'est pour ça qu'elle veut les réponses... Je la comprends plus qu'elle ne le pense, plus qu'elle ne le croit. Mais l'esprit humain est sournois, il est vivant comparé à un programme qui fonctionne par la logique mathématique... L'esprit humain ne doit pas que se baser sur cette logique, il faut de l'intuition... Je vais donner les armes à Raven pour qu'elle comprenne son propre esprit, elle devra d'ailleurs se comprendre un jour ou l'autre si elle veut guérir. Parce que savoir la solution pour se débarrasser d'un virus sans pour autant connaître le programme informatique dans lequel il s'est logé, ne fera que la mettre dans l'embarra si un autre virus venait à apparaître de nouveau... Alors, ce que je vais faire, c'est d'enseigner à Raven ce qu'il faut savoir sur son programme pour qu'elle obtienne la capacité de voir d'elle-même où se situerait le potentiel virus qui pourrait à l'avenir infiltrer son programme. Et bien sûr, je parle ici par métaphore de son esprit. Peut-être aurais-je dû lui dire ça pour lui répondre... Enfin, qu'importe.