proches des rêves, loins des cauchemars ▬ Danaé

Cela faisait quelques mois, déjà, que Kandar était revenue de sa dernière expédition, et qu’elle passait ses journées à observer les pas curieux de son fils, qui gambadait dans les longues étendues ouvertes du clan des prairies. Elle avait retrouvé la chaleur du foyer de Baal, et la chaleur de ses bras. Lentement, elle avait repris le rythme de vie qui caractérisait celui des dresseurs de chevaux et s’accomplissait dans les tâches simples du quotidien, qui ne lui demandaient pas trop d’énergie. Dans son ventre grandissait la deuxième vie qu’elle mettrait au monde, dans plusieurs mois, et la nouvelle était encore gardée secrète par elle-même. En tant que conteuse, elle savait combien il était important de choisir le bon moment pour informer Baal de sa succession. La caravane familiale s’était arrêtée à quelques dizaines de kilomètres d’Awathon, où le couple avait pour but de se rendre, afin de vendre quelques bêtes, acheter des céréales et autres denrées, tout en payant ses respects au chef de Clan, Danaé.

Ne perdant pas son autonomie, et son amour pour les grandes villes – que Baal ne partageait décidément pas, elle avait laissé son compagnon après quelques heures, pour qu’il puisse marchander à sa guise, éventuellement retrouver de vieilles connaissances. Kandar, quant à elle, s’était dirigée vers la hutte principale, qui dominait le reste de la ville, pour retrouver Danaé, qu’elle connaissait depuis plusieurs années maintenant. Elles s’étaient rencontrées, une première fois, quand la conteuse était venue saluer le chef de l’époque. C’était le hasard qui avait fait croiser leurs routes, et une fois que la jeune femme gagna le poste le plus important du clan des prairies, elles furent amenées à se retrouver à quelques reprises, Kandar contant les faits d’armes des environs et parlant, à quelques reprises, de la nouvelle heda, qui commençait à vouloir rallier les peuples – c’était son histoire favorite. Comment ne pas l’être, puisqu’elle avait passé un certain temps à Polis, et que la capitale était encore son premier lieu de villégiature, après la chaumière de Baal.

Kandar s’invita donc devant une entrée plus discrète que celle réservée aux représentants de familles et à ceux qui venaient offrir leur respect à leur chef. Un garde l’interpella peu après et elle se présenta, dévoila son tatouage par souci de bonne foi et attendit qu’on la mène donc, à Danaé.

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