Kahaï - Un chef de garde pas si moche que ça !

¤ Mon regard se porte sur l'Océan, ce lieu si fascinant qui m'a arraché jadis mes parents alors qu'ils pêchaient comme à leur habitude vers un secteur qu'ils fréquentaient si souvent. Ils étaient – paraît-il – très complices, pêcher en couple était pour eux comme un rituel amoureux. La mort a toutefois été bien clémente pour les avoir emportés tous les deux en même temps, ainsi même de l'autre côté, ils restent inséparables. J'observe l'océan... d'un regard bien mélancolique... Je déteste ce vaste bleu pour me les avoir arrachés, pour avoir fait de moi cette orpheline amie de la solitude.

¤ Parce que je l'aime ma solitude, elle a quelque chose de très réconfortante et rassurante, même si aucun bonheur ne peut être en contre-partie. Un être-humain a besoin des autres pour être heureux, moi j'avais besoin de mes parents et ils ne sont plus. Pourtant, j'ai connu cette fille, plus âgée que moi et de seulement quelques mois. Elle semblait toujours vouloir ignorer mon désirer d'être seul, un drôle de personnage. Elle était forte, même quand je me laissais marcher sur les pieds, elle était toujours là pour prendre ma défense, me protéger. J'ignore ce qu'elle pouvait voir en moi, plus je cherchais à m'en débarrasser, plus elle revenait à la charge... et plus je m'attachais à sa personnalité.  

¤ Mamie est quelqu'un de forte, c'est elle qui s'occupe des enfants du village, elle m'a pris en charge à la disparition si soudaine de mes parents dans ma vie. Une gentille femme, forte mentalement, faible physiquement dû à un corps qui n'a pas été épargné par le temps. Et on peut dire que moi et cette amie, étions beaucoup attachés à cette vieille femme, elle nous a pratiquement élevé. Ce qui fait de cette amie, probablement ma soeur même sans les liens du sang.

¤ Petit être âgé de dix années de vie, en face des mangeurs de chair, ces barbares qui ignoraient la signifiecation de l'amour et la pitié... Créatures dépourvues de toutes formes de moralité. La mort, c'était la mort que j'attendais ce jour-là... J'avais envisagé tous les scénarios possibles qu'une fillette de dix ans en début de puberté pouvait imaginer. Mon propre viol, être dévoré et démembré pendant que je serais encore vivante, consciente de ma propre fin, etc... Je n'étais pas forte, j'avais peur comme le reste des enfants de ce village. Je sentais mes larmes couler dans un flot infini, interminable. Mon amie fut la seule à rester forte, pour nous deux, la seule à avoir un regard dur... Elle fut la première à être emportée par un barbare à travers l'obscurité de la nuit et ce pour me protéger d'une mort imminente. La perte de cette d'âme, ébranla mon esprit... Puis, elle vint, cette déesse incarnée sur terre sous une enveloppe de chair. Elle nous sauva tous par le feu, elle était elle-même aussi flamboyante que les flammes qui chassèrent ces monstres illettrés de nos terres.

¤ Mon regard se porta à l'horizon pour cette amie disparue... Son corps n'a jamais été retrouvé, était-elle morte hors de nos terres, ou avait-elle pu survivre ? C'était à mon tour d'être forte pour nous deux... Je rejoignis le Requin, déterminée à protéger Sérön à mon tour, cette jeune femme qui nous avait sauvé était dès lors devenue mon modèle. Je chassai de mon esprit cette mentalité si fragile qui ne m'avait pas apporté grand-chose jusqu'à maintenant. Je fus alors initiée à l'art du combat et l'éducation militaire. Je n'ai alors que treize printemps, lorsqu'on considéra que j'ai fini mes classes guerrières et ce avec les honneurs.

¤ Quatre ans plus tard... me voilà dans l'armée, fière, forte et Sikru plus que jamais. Mais les barbares sont de retour et le plan de Zach ne m'a pas vraiment séduite, j'en avais un profond dégoût si je puis dire. En effet... J'ai osé m'opposer à lui, à sa pauvre lâcheté, car c'était la folie qui habitait cet homme. Comment un homme sensé, pouvait se permettre de vendre les siens ? Combien des nôtres avaient été sacrifiés pour la survie de Sérön, comme bien de proche un Sikru avait perdu ? Non... Je ne pouvais guère suivre les ordres de ce fou ! Et j'étais prête à accueillir la mort une nouvelle fois – non sans avoir combattu – lorsque qu'il était sur le point de séparer ma tête du reste de mon corps. Mais c'est sa tête à lui qui roula sur le sol, plutôt que la mienne lorsque cette femme vint comme une étoile vengeresse. Mes yeux la fixèrent dans un silence de mort, l'admirant dans une fascination presque fanatique... C'est à partir de cet instant, que je voulais servir cette femme et mourir pour cette femme. Donc, bien évidemment que sans qu'elle me le demande, je me jetai dans la bataille à ses côtés pour repousser les barbares. Fière et honorée d'avoir la possibilité de partager le même champ de bataille que l'envoyée des dieux des mers. Fière d'avoir versé du sang et d'avoir gagnant ces blessures à la hanche et à l'oreille, c'était à la fois mes trophées de guerre, mais aussi mes hantises paradoxalement... Car je n'ai jamais plus accordé une quelconque importance à mon corps depuis ces blessures, si ce n'est qu'un sentiment de dégoût.

¤ A moitié nue, mes parties intimes et ma poitrine à peine caché par quelques bouts de tissu, je me tiens sur la rambarde du Kraken... Mon regard observe le vaste bleu d'un air de défi... Il m'avait arrachée mes parents, voilà que maintenant j'allais l'affronter. Inspirant et expirant un long moment avant de me jeter dans cet océan qui cache diverses horreurs dans ses profondeurs. Cependant, ce qui m'intéressait n'était pas d'y trouver la mort auprès des dieux, mais trouver une anguille électrique afin que la reine de mer accepte que je puisse la servir en tant que chef de sa garde. Parce qu'elle est devenue notre Reine, notre Keryonsi, l'âme de la mer. La descente était rapide et facile, tout comme trouver cet anguille, ce fut de remonter à la surface qui se révéla être un véritable défi... le manque d'air me donnait l'impression que la surface s'éloignait plus je tentai de l'atteindre. Et malgré que ma conscience s'éteignait peu a peu, la volonté poussa mes bras à continuer leurs efforts. Et je l'atteignis enfin cette surface, mon esprit au bord du précipice qui menait à la perte de connaissance. Je lui montrais, toujours à l'eau et exténuée, cette fichue aiguille sous un cri mi-épuisé, mi-furieux.        

¤ J'ai grandi auprès de ma reine, d'Altaïr, Sekhmet et... Cette femme à peine plus âgée que moi, ayant rejoint la garde rapprochée de la Keryonsi peu après mon baptême pour le poste de chef. Si forte, peut-être plus que moi sur certain style de combat. Son visage m'a longtemps interpellé comme si je l'avais déjà connu, mais je n'ai jamais su mettre le doigt sur le souvenir en question. Peu importe... Seul la Keryonsi était mon seul et unique objectif à présent. Et partout où elle allait, j'allais... partout elle versait le sang, je versais le sang : la montagne, la zone de l'antenne, la porte... Tous les fronts n'étaient pas assez suffisant pour arrêter l'ouragan Sikru que formait la garde de Neith.

¤ Et la guerre de Kalawen, cette fameuse guerre où on a mis fin à l'existence de ces vils créatures du déserts, ces foutus barbares qui avait tant à payer pour leur crime. Je ne ressors pas indemne de cette bataille, un coup d'épée dans le dos faillit mettre fin à ma petite et insignifiante existence... L'épée frôla ma colonne vertébrale sans gravement la touché. Mais voilà une nouvelle cicatrice que je dénigrerai à chaque fois que je serai nue. Je n'avais plus la possibilité de me battre tant que ma blessure ne s'était pas refermée et cicatrisée. Fort heureusement, il n'y avait plus de bataille à venir pour le moment.

¤ Sérön... Pour mes jours de convalescence, je dirigeais ma garde aux mieux et profitait de mon temps libre pour tenter de renforcer mon corps de nouveau, en évitant de trop forcer pour ne pas ouvrir de nouveau cette blessure. Les jours passent et la seule chose que je désire c'est que mon corps sort de cette convalescence, toujours plus inquiète que la guerre frappe à notre porte à nouveau et que je ne sois pas encore prête pour l'accueillir au côté de ma reine.




 
♦ Avez-vous peur des armes à feu ? : Je m'en méfie, mais pas au point de les craindre. Parce qu'il n'existe aucune arme qui ne possède aucune faiblesse. Il suffit donc de trouver celui des armes à feu pour la contrer.

♦ De la technologie en général ? : Je ne comprends pas vraiment la technologie, j'ignore si c'est dangereux ou non. Le doute mène ici aussi à la méfiance plus qu'à la peur.

♦ Avez-vous de la famille ? : Pas à ma connaissance, si ce n'est qu'à la mort de mon père et de ma mère, il n'y a eu que cette vieille femme au grand coeur. Mais ce serait bien étrange que ma famille ait débuté juste avec mon père et ma mère. Peut-être ai-je des cousins, des oncles et des tantes… Peut-être ai-je des frères et des sœurs ? On dit souvent dans mon dos que mon père était un homme volatile. Quoi qu'il en soit, si ces personnages existent, je ne les connais pas et ils ne sont jamais venus me réclamer.

♦ Quel est votre rôle dans le clan ? : Assurer la sécurité de celle qui assure la sécurité de Sérön, ma sauveuse, ma reine, ma Keryonsi. Je suis la cheffe de sa garde rapprochée, celle qui prendra un coup d'épée qui lui serait destinée sur-le-champ bataille… car, c'est tel que je vois mon rôle… Protéger ma Keryonsi avec ma propre vie s'il le faut.

♦ Respectez-vous le commandeur ? : Si tel est le désir de la reine des mers, je respecterai le Commandeur jusqu'à ma mort !

♦ Que pensez-vous de l'entrée des skaikru dans la coalition ? : Je n’en pense rien tant qu’ils se tiennent correctement et qu’ils n’offensent pas ma reine d’une quelconque manière.

♦ Que pensez-vous des sky people d'ailleurs ? : Je n’ai pas vraiment eu le temps de vraiment les approcher avec tous les événements qui se sont enchaînés. Et n’étant pas une personne jugeant une autre selon la couleur de ses vêtements, je ne préfère pas donner mon avis à leur sujet pour l’instant.

♦ Quel a été votre rôle dans la bataille de la montagne ? Et celui de votre clan ? : Combattre la montagne, protéger ma reine et aider la coalition… Je ne peux pas être plus claire.

♦ Étiez-vous à Kalawen ? Que faisiez-vous pendant la bataille contre les barbares ? : Oui, j'y étais et j'y tranchais les têtes de ces barbares.