Oïsis - Garde impétueuse !

Papa est un fermier pas comme les autres à Séron, ce vieux bougre de pirate est un guerrier dans l'âme très certainement singulier. Mon père n'a jamais aimé les armes que lui proposait notre Clan, il était même du genre à se battre à mains nues et quand vous voyez son gabarit ; vous êtes en mesure d'imaginer qu'il est fortement capable d'écraser la boite crânienne d'un individu rien qu'avec sa force. Papa ne voulait pas avoir des enfants qui aient besoin qu'on les surprotège. En effet, alors à peine que ses enfants étaient capables de tenir en équilibre sur leurs deux jambes sans tomber, il leur enseignait la violence des combats. Et nous avons grandi ainsi, à sept ans je savais me servir de mes poings et frapper ma cible jusqu'à mon faire saigner la chair. Papa a fait en sorte que le combat au corps à corps soit notre quotidien et si au début, ils nous arrivaient de pleurer quand on recevait des coups, on a très vite oublié ce moment. Je suis la première avoir eu dix ans étant qu'aînée de ma fratrie, la première à avoir quitté ma ferme pour le navire portant le nom de Requin. Et bien avant de commencer l'entraînement, mon corps était déjà solide et puissant pour une enfant de mon âge et surtout pour une fille de fermier. Père était connu comme portant le surnom de « Titan » et il avait réussi faire de ses enfants de potentiels guerriers qui vaillent la peine qu'on s'arrête un moment pour contempler leur force. Ce fut d'ailleurs grâce à mon père que je passai seulement deux années à m'entraîner sur le Requin, tandis qu'entre temps mon petit frère et ma petite sœur avait débuté leur entraînement. Mon corps assimilait bien plus efficacement les enseignements au combat que la plupart des autres apprentis. Mais mon entraînement ne touchait pas vraiment à sa fin, mon père voulait que je trouve mon propre style de combat comme il l'avait pu le faire pour lui. Il prétendait qu'un art devient réellement puissant que lorsqu'il est unique et qu'il nous appartient, pour lui peu importe les enseignements que j'avais reçus, il fallait que j'invente ma propre danse, mon art bien à moi et évidemment, à partir de ce que je savais déjà.

Grâce au Requin, j'avais bien plus que des bases, j'avais une véritable maîtrise qui grandirait avec le temps et l'expérience. Cependant, je ne voyais pas comment trouver mon propre style comme le voulait père... Ce dernier décida de m'envoyer travailler à la ferme auprès de mon grand-papa, j'étais âgée de douze ans, bientôt treize à ce moment-là. Il disait que je reviendrai le voir quand j'aurai trouvé l'inspiration et je me doutais bien quelque part qu'il m'avait envoyé auprès de grand-papa pour que j'y trouve cette fameuse étincelle. J'écoutais chaque jour les récits de grand-papa, tandis que je l'aidai à travailler le sol. Les outils étaient différents des épées et des javelots que j'avais eus l'habitude de tenir sur le Requin, mais je me rendis compte au fur et mesure que je les utilisais de leur dangerosité. Puis un jour, je me suis mise à faire pivoter l'une d'entre elle comme s'il s'agissait d'une lance, je fus immédiatement séduite par le son que faisait alors cette faux qui fendait l'air en deux. Et les jours suivants, je reproduisais les mêmes mouvements que j'avais appris sur le Requin avec la faux, afin de m'habituer à son poids irrégulier et trouver la parfaite équilibre dans le mouvement. Puis, je finis par inventer des mouvements qui étaient propre à l'arme en question. J'avais quatorze ans quand je suis rentrée chez moi dans l'intention de revoir mon père armée de cette faux. C'est aussi durant cette même période que les barbares attaquèrent Sérön et me forcèrent à combattre malgré que je m'en sentais intérieurement encore incapable. Père n'était toutefois guère présent, quant à ma mère, elle tentait de protéger les récoltes de ces étrangers venus de nulle part. Si au début ce fut mama qui me protégea, lorsque je la sentis faiblir face à l'envahisseur... Je finis par trouver un semblait de courage au fond de moi et je l'aidai à résister contre l'ennemi. Si ma mère avait peur de ces envahisseurs affichant une expression dure et glaciale...

Elle était davantage effrayée par cette ombre à ses côtés qui faisait pivoter une arme faisant siffler l'air à chacun de ses mouvements ; davantage effrayer par le sourire énigmatique qui animait cette ombre tandis qu'à chacun de ses mouvements meurtriers, le sang de ses ennemis giclait sur son visage toujours plus souriant. On prétend qu'à ce moment-là, ni ma mère, ni les barbares avaient l'impression qu'une enfant se dresser sur leur chemin. Et bien que je n'étais qu'une enfant, éviter ou parer mes coups semblaient bien difficile pour eux, tellement que les mouvements étaient irréguliers et donc difficile à anticiper. D'autant plus que la forme de ma lame était imparable sous certain ongle d'attaque à cause de sa forme ovale. Puis vint alors le Kraken dirigée par une autre enfant tout aussi redoutable, voire même plus... C'est elle qui va offrir à Sérön une victoire en dépit de très gros sacrifice. Les actes héroïques de Neith sera connu de tous les Sikru et je dirais que c'est à partir de ce moment que je l'ai admiré et aimé comme s'il s'agissait d'une divinité. Je crois que c'est à partir de ce moment que j'ai songé à être à ses côtés jusqu'à la fin de mes jours. Père revint nous retrouver moi et mère soulagé de nous revoir en un seul morceau, il ne s'inquiétait pas de l'état de mon frère et de ma sœur étant encore sur le Requin. Nous apprîmes qu'il avait aussi combattu les barbare de son côté et nous apprîmes bien plus tard encore que grand-papa et grand-mama, côté papa, n'avaient pas survécu aux envahisseurs. Je me souviens avoir pleuré pour la première fois depuis très longtemps à l'annonce de cette terrible nouvelle. Père m'avait dit que je pouvais pleurer, qu'il fallait pleurer et en ressortir que plus fort, toutefois il ne fallait jamais pleurer deux fois pour la même raison. Sérön avait aussi entendu parler de ces quelques guerrières courageux qui avaient réussi à repousser quelques barbares en attendant l'arrivée du Kraken, dont l'un avec une étrange arme fauchant comme la mort elle-même. Père leur donna un nom qui n'était pas le mien, mais qui pourtant qui le deviendra :

Je suis née en tant qu'Oïsis, la jeune fille que je fus et père avait fait de moi la femme que j'allais devenir ; Niamey, connu comme étant la faucheuse de Sérön ! Quatre ans plus tard, Sérön se fait attaquer à nouveau, j'ai désormais dix-huit ans et mon corps est trois plus fort et plus endurant qu'auparavant, bien que toujours très petit. J'ai développé durant ces quatre ans un caractère vraiment atypique et impétueux, énervant plus d'un... Cela a très vite fait passer Niamey la faucheuse de Sérön pour le clown de service avec qui on ne peut pas vraiment être sérieux. Il fallut attendre d'ailleurs cette nouvelle attaque pour rappeler à certaine personne qui est vraiment le clown de service lorsqu'elle fait vibrer l'air de sa majestueuse faux. Toutefois, elle n'était pas la sauveuse, non elle n'était que l'arme qui fauchait sans vraiment protéger... Simplement pour le plaisir de combattre et plus l'adversaire était fort, plus elle jouissait de plaisir à l'idée de combattre. La véritable héroïne était celle qui était devenue la Keryonsi, celle qui bâtirait de larges murs autour de Sérön, faisant de la ville une véritable forteresse. Et moi qui attendais ce moment où elle deviendrait la femme la plus puissante en tant que guerrière, être celle qui deviendrait le chef de Sikru, dépassait mes propres fantasmes... Oui, j'avais envie d'embrasser ses pieds et d'être béni de sa grâce, que les dieux des océans me pardonnent cette association divine, mais c'est vrai. Et je ne pouvais que l'aimer davantage lorsqu'elle offrit à ma famille la charge d'être les premiers gardiens des archives de Sérön. Et même si les deux premières années j'avais aidé ma famille dans la tâche qui était la leur, je voulais suivre un tout autre chemin. J'ai donc passée le rite du chasseur afin d'être digne de monter sur un navire, être si proche des dieux avaient de quoi m'effrayer à ce moment-là... Cependant, je voulais à tout prix rejoindre le Kraken, non ! Je voulais à tout rejoindre Neith, la Keryonsi.

J'ai vingt ans quand je propose enfin mes services à Neith qui en a vingt-deux. Je suis fière de le dire aujourd'hui, ça fait maintenant onze ans que je suis une garde rapprochée de Neith. Et ça fait onze que Neith supporte mes blagues qui ne valent même pas un saumon pourri de dix jours. C'est beau, hein ? On aurait pu mettre un point final, mais d'autres événements allaient intervenir... L'arrivée des hommes du ciel, vous imaginez un peu... Des gens qui vivaient dans l'espace, étonnant ! Que dire, je n'avais pas vraiment d'avis sur eux jusqu'à ce que l'un d'eux perd la boule et décime tout un village. Très clairement, j'ai les tout de suite catégorisé dans la même case que les barbares. Les hommes des montagnes et leur guerrier cannibale qui ressemblaient aux barbares venue de l'Ouest, portant aussi l'appellation de Faucheur... Par les dieux, je leur vous une haine terriblement profonde. Puis, Kalawen... La bataille contre notre ennemi de toujours, notre victoire contre eux on l'avait bien mérité. Toutefois, je suis terriblement désolée pour Neith qu'elle n'est pas pu avoir l'opportunité d'emmener avec elle quelques barbares pour les punir comme il se doit. Cette Lexa, je ne l'apprécie pas... Je n'en connais pas vraiment la raison, je crois que c'est juste un caprice. Mais voilà, je ne l'aime pas et je déteste l'idée que quelque part Neith lui obéit, ça devrait être l'inverse. En fait, le monde devrait gravité autour d'elle, c'est un soleil et les autres ne sont que des astre à peine visible à côté d'elle. Enfin, peu importe... Merci d'avoir écouté mon histoire jusqu'au bout, tu mérites un peu d'alcool Sikru, toi !



Avez-vous peur des armes à feu ?

Ces machins qui tirent plusieurs flèches à la seconde, c'est évident... La personne qui prétendra ne pas en avoir peur, franchement je pense qu'il faudrait vérifier qu'il soit bien un être-humain. On prétend être courageux lorsqu'on surpasse la peur sans vraiment s'en détacher pour autant. Quoi qu'il arrive la peur fera toujours parti du guerrier, c'est ce qui nous rend fort lorsqu'elle est bien dosée... Oui, monsieur, je philosophe, cela a du bon de lire des livres !    

De la technologie en général ?

Bon, faut pas trop m'en demander, quand ça dépasse le stade de la charrette ou de la navigation maritime et que cela touche leurs outils de l'espace, ce n'est plus la peine de compter sur moi pour suivre quoi que ce soit. Bon, je n'ai pas vraiment peur, mais vous savez, on se méfie toujours de ce qu'on ne connaît pas, c'est comme ça. Après, comme je l'ai dit plus haut, si on me parle de leur technologie, je vais très vite sécher sur place... Du coup, je ne m'y intéresse pas vraiment, je m'en fous complètement pour être plus explicite.

Avez-vous de la famille ?

Oui, bien sûr... J'ai la mama, le papa, la grand-mama, le grand-papa, une sœur, un frère, le cousin, la cousine, le cousin de mon cousin, la cousine de ma cousine et ainsi de suite... Ma famille est grande et on a tout plein d'amour à donner. D'ailleurs, c'est ma famille qui est en charge des archives de Sérön (que la grande Neith nous a fait cadeau dans sa grande générosité et sagesse, il y a 14 ans); c'est-à-dire de la mémoire historique de Sérön.      

Quel est votre rôle dans le clan ?

Mon rôle est très important, je dois absolument faire rire, c'est une mission d'ordre politique. Si la Keryonsi rit, elle régnera encore longtemps. Rire c'est bon pour la santé, mais n'oubliez pas de manger cinq fruits et légumes par jour, ça aide aussi... Et si vous vous demandez où est-ce que j'ai pu entendre cette phrase, elle était citée dans un des livres que j'ai pu lire sur la gastronomie parisienne. Allez savoir ce qu'est la parisienne, toutefois... Peut-être un pays de l'ancien temps. BREF... Plus sérieusement, je ne suis que l'une des gardes de Neith et pas la plus calme malheureusement... C'est une réponse bien trop courte voilà pourquoi j'ai fait ma blague plus haut.  

Respectez-vous le commandeur ?

Non ! Fin de la discussion... Ah ah ! Non mais je ne déconne pas... Je ne l'aime pas, c'est une gamine qui dirige la coalition, c'est fou ça. Bon ce n'est pas vraiment la raison, je n'ai pas vraiment de raison en fait... J'aime juste tellement trop ma Keryonsi au point détester ceux qui prétendent dans les actes, les gestes et la forme lui être supérieure. Mais bon, voyez-vous... Je suis loyale envers Neith qui elle l'est envers Lexa, donc pour ne pas manquer de respect envers ma Keryonsi, je respecterai en apparence cette gamine au sang noir, jusqu'à ce que Neith la considère comme son ennemi.

Que pensez-vous de l'entrée des skaikru dans la coalition ?

Hmm... Eh bien, c'est un peu compliqué comme question, non ? Il y a un piège ou quelque chose du genre non ? Non parce que je ne vois ce que mes pensées viennent faire dans cette histoire de coalition ? Depuis quand notre avis intéresse les chefs de clan ? Personnellement, les Skaikru sont vraiment bizarres, ils ont une culture étrange... Je trouve que c'est vraiment des sauvages, peu civilisé. Ils sont irrespectueux et barbares en plus de ça, ils n'hésitent pas à tuer des femmes et des enfants. Non franchement, je n'aime pas l'idée qu'il entre dans la coalition. On est bien sans eux...

Que pensez-vous des sky people d'ailleurs ?

Et bien, je pense qu'ils sont bêtes, mal-élevés, indisciplinés, faibles, même leur hypocrisie surpasse la mienne. Ils sont moches et sentent mauvais. Je ne les aime pas, je n'ai pas envie de m'intéresser à eux et encore moins sympathiser avec eux. Par contre, j'aime bien leurs armes, même si j'en ai peur. Bon, pour dire la vérité, tous ceux qui ne sont pas de Sérön, j'ai du mal à les porter dans mon cœur... Du coup, ce que je pense des Sky people c'est aussi ce que je pense des autres clans... La plupart du moins, par tous... Les Demodrakos voyez-vous, eux ont un savoir-vivre assez gracieux à mes yeux...

Quel a été votre rôle dans la bataille de la montagne ? Et celui de votre clan ?

J'ai juste combattu au côté de Neith, ni plus ni moins... Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. En tant que garde de la Keryonsi j'ai fait mon devoir sans hésiter et avec fierté. Le rôle de mon clan était de répondre à l'appelle de la coalition et c'est ce qu'il a fait.

Étiez-vous à Kalawen ? Que faisiez-vous pendant la bataille contre les barbares ?      

J'étais à Kalawen oui... Et pendant la bataille contre les barbares je prépare une soupe au courgette à un vieil homme qui n'avait plus toutes ses dents, je plains vraiment sa vieillesse d'ailleurs... Vous voyez, c'est dur pour moi d'être sérieuse lorsque vous me tendez la perche. Bon, j'arrête deux secondes... J'ai combattu et j'ai été blessée durant la bataille, comme la plupart des guerriers qui s'en sont sortis vivant. Je me remets encore de mes blessures présentement, cela ne m'empêche pas de rester au côté de Neith. Puisque si on venait à l'attaquer, blessée ou pas, je ne m'imagine pas loin d'elle lorsque cela se produirait : je donnerai ma vie pour elle, oui je sais, c'est d'une évidence !