don't be afraid of the shadows, i promise they don't bite ▬ Jimmy

Whisky, il aurait pu prendre goût à ce genre de vie. Il avait jamais vraiment cherché à quitter l’Arche. Bon oui, parfois il rêvait de viande et d’air frais. Et ici, même s’il y avait toujours un foutu système de ventilation, au moins, il y avait de la super bonne viande. Il pourrait bien fermer les yeux sur l’air frais. Surtout que la dernière fois qu’il y avait gouté, c’était quand le campement des 100 avaient été attaqués par de vils grounders. Autant dire qu’il ne gardait pas un souvenir particulièrement charmant de sa petite escapade dehors. Après Bellamy avait dit qu’il y avait une alliance avec eux – ce que Whisky n’avait pas très bien compris, parce que, pour lui, ça ne faisait pas si longtemps qu’il était sous terre. Mais après tout, dès le moment où d’autres commençaient à faire des trous dans leurs semblables, Whisky pouvait tenter de faire copain-copain avec ceux qui avaient tenté de les tuer. Après tous, les ennemis de hier sont les amis du lendemain de la veille. Ou un dicton du genre – il n’avait jamais été très doué, avec les dictons. Donc, il voulait dire, le Whisky, qu’il prendrait goût, sincèrement, à ces petits appartements individuels, avec du joli mobilier en bois. C’était bien le bois, quand c’était travaillé et que ça ne poussait plus et que ça ne lui foutait pas de l’urticaire rien qu’à voir un arbre. Puis le thé, il pouvait y prendre goût, aussi. Surtout, ici, on balançait pas les gens par le hublot dès le moindre faux pas. (Enfin, quand il voyait ce que le président faisait avec des enfants presque innocents, Whisky se demandait ce qu’ils faisaient aux coupables. Et cette pensée lui faisait peur, alors il tentait de ne pas y penser trop souvent).

Oui, dans un cadre différent, il se serait fait un plaisir de faire un trou dans un mur, pour découvrir ce qu’il y avait derrière ces énormes plaques de bêtons. Malheureusement, l’heure – et les jours – était à la discrétion. Il ne pouvait pas faire démarrer les grosses machines. Ca attirerait fortement l’attention. Alors, il se déplaçait avec une petite boite à outil – il avait même récupéré un chalumeau, qu’il aimait comme au premier jour – et se faufilait dans les bouches de ventilation, c’était bien aussi. Ca n’avait pas la même classe que ce qu’il y avait, dans l’Arche, mais il avait appris qu’elle s’était écrasée aussi… Et penser à toute cette ferraille qui l’attendait, Whisky sentait son cœur battre. Ses parents, même, pouvaient être toujours en vie. Et il voulait déchirer la tôle avec son père, comme quand il était petit, souder des maisons fortes, qui protégeraient les gens de l’Arche… bon, peut-être pas Jaha, parce que lui méritait de faire ami avec les arbres et de devoir manger leur écorce pour survivre. Mais les autres, il pouvait faire preuve d’un peu de compassion. Ouais, c’était une bonne idée. Lui restait plus qu’à sortir d’ici… un jour. Il espérait qu’il serait vivant, quand ça arriverait.

En attendant, il était occupé à chauffer des morceaux de métal, pour les coller entre eux. Ca l’occupait, même si l’art du brasage était moins passionnant que ce noble métier qui lui avait été appris. Dire qu’il passait ses journées à rester planquer dans 20m², à compter les fissures dans le mur, papoter à voix basse avec les autres qu’il croisait, attendre la visite providentielle de Howard. Ah, si seulement il avait sa disqueuse… Mais non, pour l’heure, il était occupé à faire ses montages approximatifs, alors qu’il y avait, non loin de lui, Jimmy qui était occupée à autre chose. Whisky lui prêtait pas trop attention, généralement. Elle était pas vilaine, ouais. Et depuis que Japser les avait lâchement abandonnés pour disparaitre dans la nature, elle semblait plus nerveuse qu’avant. Mais lui, il pouvait rien faire pour elle. Il s’ennuyait toujours autant et puis, il en eut marre, parce qu’elle commençait à faire du bruit et à s’agiter, alors qu’il y avait rien autour d’eux d’extraordinaire – il le savait, sinon il aurait été occupé à jouer avec. « Eh, calme-toi. » C’était une remarque placide. Pas que ça l’agaçait, mais c’était ennuyant, encore plus que la situation actuelle. « M’sieur pinguin fait des siennes, ou quoi ? » Elle réagissait pas souvent, à ce qu’il disait. Il était habitué aux vents. Mais parler de l’animal dont il ne savait plus à quoi ça ressemblait, avait le don d’obtenir une réaction… parfois.

Ils étaient planqués. Elle devrait être contente, mais comment pourrait elle être contente quand des gens avaient disparus, quand d'autres se retrouvaient pris par la montagne pour finir .... dans de mauvaises mains ou avec des trous. Non, elle ne pouvait pas être contente, et dans tout ça, elle finissait forcement par se dire que le pingouin avait raison. Il avait tenté de la prévenir qu’il y’avait des choses dans le mur, et elle l’avait pris pour un fou qui tentait de lui faire peur. Du coup non, elle n’avait pas… Enfin, elle n’avait pas voulu le croire et maintenant ils se retrouvaient tous dans la panade. Jasper avait disparu, et Monty n’était pas dans la maison avec elle, il était ailleurs, avec l’institutrice ou quelqu’un d’autre, elle ne savait pas, elle avait perdu le compte, elle ne savait plus qui était avec qui, et qui était avec quoi. Elle, elle se retrouvait avec Whisky, sympathique Whisky a qui il manquait peut être quelques morceaux dans la tête, mais qui s’interessait à son pingouin, enfin c’était ce qu’elle avait compris. Pour elle, c’était simple, Whisky était gentil. Ce n’était pas Elle, ou Jasper, ou pas encore quelqu’un de confiance, elle ne savait pas trop, mais elle était avec lui dans le petit appartement, et ils partageaient parfois le même thé, et elle appréciait les mots qu’il disait parfois, parce qu’il … Parce qu’elle le trouvait sincère voilà tout. Peut être qu’elle se trompait, mais … Tant pis ? Elle ne savait plus vraiment à qui s’accrocher de toute façon, et il fallait reconnaître que malgré tout ce qu’elle avait beau dire, malgré tout ce qu’elle pouvait affirmer et qu’elle avait pu affirmer aux autres, elle avait besoin de quelqu’un à qui s’accrocher, ou du moins de quelqu’un qui la protege. Parce que sans ça, elle était faible et perdue.

Soit. Ils étaient la, dans même pas 20 mètres carrés et Whisky semblait faire quelque chose de chaud, si elle le regardait elle aurait presque pu voir de la sueur. Tandis qu’elle, elle tentait d’assembler des cordes sur un morceau de bois qu’elle avait trouvé. Le tout accroché a une petite caisse pourrait bien servir de guitare. Ou du moins elle espérait. Forcement elle espérait. Parce qu’elle ne pouvait pas…. Faire autre chose, et que sans sa guitare elle était perdue. C’était ainsi depuis qu’elle avait atterri sur terre, depuis qu’elle avait été emprisonnée, et qu’elle savait que sa guitare était entre les mains d’une des seules personnes que… Qu’importait.

Des voix se firent entendre, dans sa tête, et d’un coup elle commença à paniquer. Il y’avait des voix, ils n’étaient plus seuls, elle entendait des bruits, comme les bruits de pas et des bruits d’armes. C’était faux peut être, mais pour elle c’était tellement vrai, et le pingouin en face d’elle, il la regardait en riant, en se moquant d’elle. « Tu devrais partir Jimmy. Non, chut. Ne fais pas de bruit. Vas y Jimmy. Ils arrivent. » Et voilà qu’il continuait, le pingouin. Et voilà qu’il tentait encore et encore de… la provoquer. C’était la panique. Il y’avait des gens, il y’avait une lueur étrange dans ses yeux, elle lâcha ce qu’elle faisait – c’était mal fait de toute façon, et elle trembla un peu. La panique était intense chez elle. La peur se lisait dans ses traits. « Eh, calme-toi. » Elle ne l’entendait meme pas Whisky, elle ne comprenait pas, elle tremblait, et elle fixait le vide avec ses yeux presque morts. « M’sieur pinguin fait des siennes, ou quoi ? » C’eut le merite au moins de la faire revenir plus ou moins à la normale. …. Plus ou moins, et elle leva vers Whisky un regard perdu. « Ils arrivent. Il me le dit. Ils arrivent. Il faut partir. » …. Au moins, c’était une réaction, on pouvait le féliciter d’en avoir tiré une de sa part. Mais elle avait peur. Et elle ne savait pas si elle arriverait à se retenir.

S’ils n’avaient pas vécu dans un huis-clos toutes leurs vies, peut-être qu’ils seraient devenus fous. Lui, Whisky, ça le dérangeait pas particulièrement, de passer des heures dans une même pièce, si seulement il avait eu un truc à faire. Mais il faisait des efforts, parce que sortir voulait dire qu’il y avait un risque de se faire prendre et il avait déjà été assez chanceux une fois, avec Rhodan. Il voulait pas retenter l’expérience. Après, il y avait les gens comme Jimmy, qui avaient dû prendre la folie des autres, parce que parfois, ça allait pas, sans raison apparente. Il avait compris le Whisky, même s’il était un peu con, que la fille était pas tout à fait lucide, pas toujours. Comme si elle avait pris de la drogue, sans qu’elle en ait – du coup, il l’enviait, parfois, parce qu’il aurait voulu être stone, pour oublier certains de ses problèmes. Mais soit, il s’en incommodait pas des masses, Whisky, parce que au moins, elle était pas chiante avec lui et elle se moquait pas de ses manies, des tremblements excités de ses jambes, qui pouvaient rien faire d’autre pour se dépenser. Sauf qu’aujourd’hui, elle était chiante, qu’elle commençait à faire du bruit et que depuis qu’ils étaient sur Terre, le bruit ça attirait souvent des problèmes. Puis elle était agitée, et c’était pas un bon agité. Ouais, Whisky il s’inquiétait un peu – ça devait souder, d’une manière ou d’une autre, de vivre à deux dans 20m² à attendre que le sort s’abatte.

Bon, au moins, il comprenait comment elle fonctionnait un peu, Whisky, il réussit même à avoir une réponse – il se serait fait une médaille pour ça, si seulement il avait le métal suffisant. « Ils arrivent. Il me le dit. Ils arrivent. Il faut partir. » Immédiatement, Whisky, il abandonna son chalumeau à côté de son mauvais montage, pour se rapprocher, à pas de canards – ouais, il avait la flemme de se relever totalement – vers Jimmy. « Hey, ils arrivent pas. J’veux dire, Rhod nous préviendrait, non ? » Oui, il accordait beaucoup trop de confiance au soldat de la montagne, le Whisky. Mais il était tellement en manque de confiance qu’il avait jeté la sienne aux pieds de Rhodan, comme si elle pouvait tous les sauver. Ce qu’il espérait que ça soit toujours le cas. Même si c’était difficile, qu’elle pouvait pas toujours être là. Fallait au moins rassurer un peu Jimmy, non ? Même avec un mensonge. C’était pas de sa faute, si parfois ça venait plus vite que la vérité. Parce qu’ici, en plus, la vérité elle aurait été pire. Il voulait pas lui dire qu’il en savait foutre rien et qu’à chaque bruit dans le couloir, il sursautait comme un débile. Que ses jambes s’arrêtaient pas de trembler, parce qu’il était prêt à détaler à tout moment.

Alors, il plaqua son sourire d’idiot sur ses lèvres, tendant sa main vers Jimmy, pour qu’elle prenne la sienne. Il savait pas très bien comment ça fonctionnait, mais il avait souvent vu Jasper toucher Jimmy. Peut-être que ça la clamait ? Il en savait rien. « Puis, comment le pingouin il peut savoir s’ils arrivent ? Il est ici, avec nous, non ? Il voit à travers les murs ? » Bon, utiliser la raison avec Jimmy pouvait être risqué – elle parlait à un sale piaf, quand même. Elle restait agitée et il avait peur, maintenant, qu’une patrouille se pointe pour de bon. Mais qu’il sache, elle était pas psychique, lui non plus d’ailleurs. C’était pour ça qu’il tentait de comprendre ce qu’il lui arrivait. Même s’il était pas sûr de pouvoir gérer – il gérait rien, depuis qu’on lui avait enlevé sa disqueuse et ça commençait à l’agacer, de se sentir incapable. Il pouvait bien tenter de commencer avec Jimmy, non ?

Forcément elle était agitée, il y’avait le pingouin, et il lui parlait. Stupide animal, stupide volatile noir et blanc. A bien y réfléchir on aurait pu se dire qu’il y’avait probablement beaucoup d’explications au fait que l’animal qu’elle voit dans ses délires soit noir et blanc, peut être était ce une métaphore de la manière dont elle voyait la vie ? Ou peut être était ce tout simplement comme ça. Il ne fallait pas chercher à comprendre. Quand ça concernait Jimmy de toute façon il ne fallait pas chercher à comprendre pour de multiples choses. Donc voilà, elle était en panique à cause de ce fichu pingouin, et de tout ce qui se passait. Ouais, en réalité la disparition de Jasper, leur enfermement, tout ça, il fallait bien que ça ressorte à un moment ou un autre. Elle était… en panique. Totalement. Et elle n’arrivait pas spécialement à se contrôler. Parce qu’elle n’arrivait plus rien à canaliser. Du coup, elle n’avait même pas spécialement réalisé que Whisky se rapprochait d’elle – et pourtant le voir arriver à pas de canard aurait été épique, vraiment, ça l’aurait peut être fait rire et calmée du coup – jusqu'à ce qu’il ne reparle, et qu’elle n’entende sa voix plus proche. « Hey, ils arrivent pas. J’veux dire, Rhod nous préviendrait, non ? »
Dans le fond, à l’interieur tout entier d’elle, elle savait qu’il avait raison, mais il y’avait toujours ce sale pingouin qui lui rappelait des mauvaises choses. Et ses hallucinations. Et les pas qu’elle entendait. Elle oubliait parfois la différence entre le monde réel, et ce qui ne l’était pas. Ca faisait mal. Ça la secouait dans tous les sens.

Elle reflechit. Rhod, c’était ce soldat qui les avait aidé, elle lui faisait pas spécialement confiance Jimmy, parce qu’elle avait du mal à faire confiance aux gens. Mais Whisky, il était gentil. Elle voulait le croire, et si il avait l’air de la croire, pourquoi pas. Elle garda le silence, tenta de se calmer un peu, et elle attrapa la main tendue vers elle. C’était une des premières fois qu’il initiait le contact, et ça lui semblait biezarre, mais elle serra la main quand même et elle respira. « Puis, comment le pingouin il peut savoir s’ils arrivent ? Il est ici, avec nous, non ? Il voit à travers les murs ? » Moment d’arrêt pour Jimmy qui fixa Whisky longuement, puis le mur, puis Whisky encore. Elle ouvrit la bouche. La ferma. Arqua un sourcil. Elle ne comprenait pas. Puis elle comprenait. C’était un peu bizarre et un long processus, mais c’était comme ça.
« Il le sait c’est tout. Mais il me ment parfois. » Alors elle serra un peu plus la main de Whisky, et poussa un long soupir.

« Tu saurais le faire partir ? Je pense qu’il veut nous faire peur. » Elle réalisait bien dans un sens que si elle, elle le voyait, lui il ne pourrait pas le voir et peut être même pas lui parler. Mais Jasper le faisait partir, alors quelqu’un de fort et puissant comme Whisky pouvait bien le faire non. Il avait la carrure de certains héros de roman, il était musclé, il était gentil aussi, - du moins elle le croyait sincèrement et elle ne pensait pas se tromper. – Alors elle le sentait tout a fait capable de faire ça. Il allait faire disparaître le pingouin. Oui, maintenant elle mettait tout ce qu’elle avait en elle, toute sa confiance en lui. Et elle le regardait avec des yeux plein d’espoir. Sans lâcher sa main. Parce qu’elle devait avouer qu’il le rassurait, même si ça ne lui plaisait pas vraiment de réaliser ça. D’ici quelques minutes, elle s’excuserait. Autant pour le contact que pour sa crise de panique, mais pour le moment, elle n’y arrivait pas. Elle essayait d’être forte. Ce n’etait pas toujours facile.

Jimmy attrapa sa main et un sourire sincère se posa sur les lèvres du Whisky, qui était content et satisfait que sa tentative d’approche ait fonctionné. Il était pas doué, pour faire dans la patience. Mais sociabiliser, il aimait bien ça. Puis il avait décidé de prendre soin des gens qui étaient autour d’eux. Du coup, Jimmy elle était dedans, et elle avait vraiment l’air d’avoir besoin d’être entre les regards perdus qu’elle jeta sur le mur, dans le vide, sur lui. Il dit rien, sourit simplement, de ce sourire un peu bête et bon enfant. C’était presque un miracle, qu’il soit capable de sourire de cette manière, après tout ce qu’il avait vécu. Bénis soient les deux neurones qui lui manquaient, et lui empêchait de réellement saisir l’ampleur de la situation, qu’ils étaient dans une merde royal et qu’il faudrait plus qu’un miracle pour les sauver. Il fallait des bienheureux qui saisissaient mal la situation – tout en la comprenait parfaitement, et en ayant décidé de ne plus se laisser abattre par celle-ci. Déjà, il pigeait à peine que Jimmy était en plein crise de panique. Pour lui, elle était simplement agitée et c’était chiant. Fin de l’histoire. « Il le sait c’est tout. Mais il me ment parfois. » Son regard brilla un peu, s’installant en tailleur, incapable de garder l’équilibre de canard plus longtemps. La pression sur ses doigts augmenta et Whisky lui proposa sa deuxième main, si elle en avait besoin. « Tu saurais le faire partir ? Je pense qu’il veut nous faire peur. » Il pinça les lèvres, regardant dans la direction où il supposait que le pingouin devait être – celle où Jimmy regardait sans cesse.

Pour lui, qui ne voyait que le vide, c’était difficile d’imaginer la crainte qu’une illusion devait tirer. Mais rien qu’à voir l’état de Jimmy, il pouvait pas vraiment se moquer d’elle. Elle flippait. C’était suffisant pour que Whisky s’inquiète. « C’est pas sympa de nous faire peur. » Il regarda vers ce point invisible, ou le pingouin devait être, ne pensant pas à quel point il devait être ridicule, à parler dans le vide. « Tu penses qu’on a pas assez du mal, comme ça, hm ? » Le ton était à la limite de l’agressivité. Ce n’était pas vraiment un jeu, c’était une accusation sur cette vie qu’ils subissaient tous, destinée à un oiseau qui n’existait pas. « Va voir Howard, pour bouffer du poisson. » Bon, ça serait un crime de donner un aussi bon poisson à ce salopard de piaf, mais si ça permettait à Jimmy d’être un peu plus détendue, ça irait, non ? Finalement, il sourit à nouveau, se retournant vers la fille plus âgée qu’elle. « Tu sais, j’suis un expert pour ce qui est de mentir. » Ou pas, ça se voyait largement quand il mentait, mais au moins, si Jimmy pouvait le croire, c’était suffisant. « T’as qu’à me demander quand tu as un doute, sur ce que Mr. Le pingouin te dit. J’vérifierai, d’accord ? » Bon, Whisky était pas sûr que ce soit la technique idéale pour la calmer, mais il faisait avec les moyens du bord et il doutait qu’elle veuille jouer avec son chalumeau, ça fascinait personne à part lui et son père, du coup, ça en faisait plus pour lui.

Il allait dire quelque chose d’autre, pour continuer à rassurer Jimmy, pour être sûre qu’elle fasse pas de bruit trop fort, quand il reconnut des bruits de pas dans le couloir. Il regarda l’heure sur l’horloge qui parait le mur, songeant que ceux qui les hébergeaient ne devaient pas être rentrés avant au moins deux bonnes heures. Il plissa les lèvres, se dirigeant vers la grande plaque de tôle qu’il avait détachée, un jour en arrière, pour leur produire une sortie de secours. « Viens, on va pas prendre de risque. On sait jamais que ce vilain oiseau ait raison. » Depuis qu’il était sous la montagne et que la moelle osseuse de ses congénères était vivement recherchée, il se méfiait des bruits de pas. Ca pouvait être de la paranoïa, mais la dernière fois qu’il avait pas fait attention, il était tombé nez-à-nez avec un soldat – heureusement pour lui, ça avait été Rhod et il avait été sauvé. Il ramassa donc tous les petits objets qui pouvaient trahir sa présence en quelques secondes, faisant fi de la brulure que son montage de fer lui produisit, car encore chaud. Il s’empara d’une lampe de poche, qu’il alluma, avant d’éteindre la lumière de la salle, tendant sa main vers Jimmy, pour qu’elle le suive et qu’il puisse refermer la paroi derrière eux.

Se raccrocher à Whisky comme ça, ce n’était pas forcement la bonne solution, et il n’apprécierait peut être pas, mais elle faisait attention quand même à pas trop lui abimer les mains. Parce que c’était un artisan Whisky, il avait besoin de ses mains pour pas être trop perdu, elle le supposait. Elle en savait rien en fait, c’était comme ça. Point. Elle supposait que broyer la main de quelqu’un en le serrant trop fort c’étiatj amais une bonne chose de toute façon, personne ne le lui avait appris, elle l’avait appris seule, mais il ne fallait pas être débile, même quelqu’un avec des neurones en moins pouvait le comprendre ça. Et elle avait pas des neurones en moins elle, elle avait juste des psychoses, un peu des hallus, et des sensations étranges qui lui faisaient penser des choses fausses. Ouais. C’était pas mieux, peut être qu’elle aurait preferé l’option sans neurone, sa vie aurait été plus facile. Mais soit, ce n’était pas le cas, elle était la, elle serrait les mains du grand Whisky, - parce que dés que l’autre main était rentrée en ligne de mire, elle l’avait instinctivement accrochée – et elle arrêtait un peu de trembler.

Alors elle écouta, d’une oreille presque distraite, mais concentrée tout de même un peu, tandis que Whisky, il sermonnait le pingouin. Ca lui plaisait. Il en avait de la fougue dans ses paroles, comme si, comme si il le voyait vraiment. C’était… Non, ce n’était pas ce qu’elle avait eu en tete, en général Jasper le faisait partir d’un câlin, mais, lui, il avait pris la peine de lui parler, de faire comme si il le voyait, et ça faisait quelque chose à Jimmy, ça l’attendrissait. Peut être qu’il pouvait rentrer dans sa carapace. Elle pouvait peut être lui faire confiance. Ca avait déjà commencé de toute façon non ? Elle esquissa même un petit rire quand il dit au pingouin d’aller voir Howard. Et ce fut à ce moment que le pingouin disparu. Comme si le rire était la clé de tout. Ou le calme. Ou la dconfiance peut être. Il y’avait une solution la dessous, mais elle ne savait pas trop la quelle. Elle n’était pas spécialement en état de penser de toute façon. Trop de choses. Trop de choses. Elle explosait encore de l’interieur. C’était horrible, et ça la faisait serrer un peu plus les mains de Whisky, qui lui continuait de parler. « Tu sais, j’suis un expert pour ce qui est de mentir. T’as qu’à me demander quand tu as un doute, sur ce que Mr. Le pingouin te dit. J’vérifierai, d’accord ? » Elle avait un coté un peu niais Jimmy peut être, parce que quand il lui disait ça, elle le croyait. Alors elle hocha un peu la tête. « Je peux ? Je veux dire… Je pourrais ? » elle n’avait pas l’habitude qu’on lui propose quelque chose. En règle générale on la traitait de folle, et c’était fini. Ou alors on l’ignorait. Mais en regle générale elle n’avait pas une crise de panique comme ça qui pouvait provoquer plus de choses que prévu et pas seulement sa propre mort. Mais ça lui plaisait quand même. Qu’on s’interesse à elle. Elle en avait probablement beaucoup besoin. Ca faisait tout chaud. Quelque part.

Cependant, il y’eut vraiment des bruits de pas et Whisky prit les choses en main, comme quoi il savait manier autre chose que son chalumeau, elle n’en doutait pas. Il avait pas nécessairement l’ame d’un chef, mais il aurait fait un bon héros. Parce qu’il était gentil. Et prêt à aider les autres. Puis malgré les apparences il était vif quand même. Ou du moins un peu plus qu’elle. Certes. C’était pas spécialement dur. « Viens, on va pas prendre de risque. On sait jamais que ce vilain oiseau ait raison » Elle acquiessa. Lui lâcha les mains, et le suivit. Il faisait bon d’être paranoïaque en ce moment, et attrapant les bouts de bois qu’elle tripotait plus tot, elle mimiqua les mouvements du jeune garçon, avant de rentrer derrière la plaque en lui attrapant la main. Ils allaient attendre un moment probablement ? Elle se mit à trembler, et commença à maugréer une vieille chanson entre ses dents. Elle ne pouvait pas stresser maintenant. Et puis la chaleur de la main de Whisky dans la sienne. Ca la rassurait un peu encore. Alors elle restait calme. « Tu crois qu’on a des soucis ? » Elle aurait detesté que le pingouin ait raison.

Whisky aurait pu avoir un mouvement de recul, à cette expression, ces étoiles qu’il voyait dans les yeux de Jimmy, alors qu’il lui proposait d’analyser les mensonges du pingouin. Il aurait pu avoir peur de s’attacher, ou alors, peur qu’elle s’attache à lui. C’était pas le cas, parce que le Whisky il avait compris qu’il appartenait à ce groupe de gosses paumés, qui fuyaient les ennuis, depuis qu’ils avaient été lancés sur cette terre. L’union faisait la force, et Whisky savait que pour eux, c’était d’autant plus vrai. Ils étaient tous dépendant des autres. Whisky, sans eux, serait probablement mort depuis longtemps, alors bon. « Je peux ? Je veux dire… Je pourrais ? » Il lui sourit sincèrement et hocha la tête. « Yup, si j’te le dis, après tout. » Il lui adressa un clin d’œil complice, avant que le moment de partage ne soit balayé par les bruits de pas, détruisant l’instant de confiance qui s’instaurait. Il perdit pas de temps, le Whisky, parce qu’il avait passé en revue, avec les autres, ce qu’ils devaient faire, quand ils avaient des doutes. Ici, la prudence était maitre mot et il ne voulait pas se faire surprendre comme un con –même s’il l’était. Jimmy le suivit sans faire de bruit dans les entrailles du mur, lui attrapant même la main, ça, elle semblait avoir bien pigé. Il se défit d’elle quelques secondes, pour faire coulisser la plaque de métal, la remettant en place, sans effort évident, malgré le poids de la cloison. Faut dire qu’il était habitué, et même ce déplacement ridicule le mettait de bonne humeur. Ou l’aurait mis de bonne humeur, s’ils avaient pas à se cacher dans l’espoir de survivre.

Il se posa sur le sol, la lampe de poche entre ses jambes, illuminant une partie de la paroi, projetant des ombres sur leurs visages. Il avait repris la main de Jimmy et jeta un coup d’œil à travers la fine fente qu’il avait laissé, pour pouvoir observer ce qu’il se passait. Pour le moment, tout était calme, à l’exception des bruits dans la pièce d’à côté – ou une autre adjacente, il ne savait pas trop. « Tu crois qu’on a des soucis ? » Whisky regarde Jimmy, une certaine précaution qu’il tentait de maitriser. Il voulait pas l’inquiéter plus qu’elle l’était – il la sentait trembler et l’air qu’elle avait chantonné commençait à rester dans sa tête. Lui aussi il avait peur, mais la peur devenait une sensation du quotidien et elle ne l’affectait plus autant qu’avant. Il n’était plus pétrifié. Il ne tremblait plus non plus. Il réagissait presque de manière réfléchie. & ici, tout ce qu’ils avaient à faire, c’était d’attendre. Que la patrouille s’éloigne et que les bruits s’effacent. Alors, il prit son courage à deux mains, le Whisky, pour paraitre un minimum rassuré. « Je pense pas. » C’était vrai. « Ca doit faire partie des patrouilles, pour nous retrouver. » Bon, théoriquement, tant qu’ils étaient pas sortis de la Montagne, ils seraient toujours en danger. Mais il y avait moyen de limiter celui-ci, de l’éviter. C’était ce qu’ils étaient en train de faire, se cacher de lui. « Ils savent juste pas où on est, parce qu’on est terriblement doués pour se cacher. » Ouais, il y a trois jours, c’était pas le cas, mais Whisky retenait la leçon et oubliait pas les conseils de Rhodan. Surtout, il avait plutôt intérêt à apprendre vite. Puis, une plaque de métal, ça faisait un super bon camouflage. Restait plus qu’à être silencieux. Lui il pouvait se contenir dans les bruits qu’il faisait, quant à Jimmy ? « Ca fonctionne un peu comme une partie de cache-cache. Faut juste se taire quand ils seront là. » Et il lui offrit son sourire le plus rassurant possible.

Elle était rassurée Jimmy, rassurée de savoir qu’il y’avait quelqu’un qui serait la pour elle, bien sur il y’avait Monty aussi, mais il était légerement renfrogné depuis que Jasper était avec Maya. – et que celui-ci avait disparu mais on allait pas parler de l’hypocrisie de Jasper si il avait fuit, ou des problemes que ça allait causer si il était mort. Elle ne voulait pas y penser non plus - Non, elle ne voulait pas se poser trop de questions sur tout ce qui se passait, les histoires entre Jasper et la laideron ça ne la regardait pas. Bon, ok, elle était vive a juger les gens d’un point de vue esthétique, mais ce n’était meme pas pour être méchante, c’était juste qu’elle était réaliste, et du coup elle sortait un peu trop de véritées qui ne plaisaient pas. Comme pour les cheveux de Bellamy. Longue histoire. Soit. Elle était rassurée d’être avec Whisky du coup, et elle l’avait suivi docilement. D’autant qu’il se proposait pour juger les paroles du pingouin, ce qui ne pouvait qu’être tout benef. Quelque chose comme ça, elle oubliait l’expression. Si expression il y’avait eu un jour non ?

Et c’était ainsi qu’elle se retrouve dans la pettie cachette avec Whisky, qui lui avait reprit la main, comme si il savait que ça allait la soulager ça ? Le contact des gens qu’elle appréciait avait toujours cet effet oui. Et tandis qu’elle tentait de se calmer en fredonnant une vieille chanson américaine, qui faisait partie de ce qu’elle avait appris sur l’arche, lui, il tentait de la rassurer. Elle l’écoutait. Il était chou quand il parlait comme ça, c’était pas surprenant qu’il ait fait partir le sale piaf. Il était trop gentil pour lui.

« Ils savent juste pas où on est, parce qu’on est terriblement doués pour se cacher » Elle sourit. C’était tellement faux, et tellement… bête, que ça la fit sourire un peu, parce que l’intention était adorable. « Ca fonctionne un peu comme une partie de cache-cache. Faut juste se taire quand ils seront là. » Elle sourit. D’un sourire un peu plus mysterieux, et elle ravala les quelques paroles de chansons qui étaient toujours au coin de ses lèvres. « Les parties de cache cache finissent rarement par la perte de moelle osseuse. Enfin, je suppose. Je n’ai pas beaucoup jouée étant enfant. » Et une fois de plus ce n’étaient pas les mots que l’on voulait entendre qui sortaient de sa bouche. Parce qu’elle ne savait pas se taire quand il le fallait. Du moins si, se taire dans le sens de garder le silence elle savait, mais … dissimuler la vérité ou le fond de sa pensée, elle avait du mal. « Cela étant dit, je dois reconnaitre que la cachette est parfaite. Ils ne nous trouveront pas. » Elle voulait s’amender un peu de ce qu’elle venait de dire, elle ne voulait pas passer pour une rabat joie, et surtout… Elle était convaincue, que oui, ils avaient fait de leur mieux.

Le silence la gena quelques instants, elle posa une question, presque sortie du fond du néant. « Tu avais l’occasion d’écouter de la musique sur l’Arche ? » Certains avaient des télés, d’autres des instruments. C’était une conversation comme une autre ? Peut être… Ca la calmait en tout cas. Alors on n’allait pas en demander plus ?

HRP:

« Les parties de cache cache finissent rarement par la perte de moelle osseuse. » Quelques chose de brisa dans le regard de Whisky, une étincelle parmi d’autres, dans cette joie qu’il se forçait de ressentir, pour ne pas succomber à la peur qui grattait à la surface de sa peau. Alors, pour se rattraper, il ouvrit la bouche, en une moue surprise, ses sourcils prenant le pas, pour donner une expression indigné à Whisky, le visage baigné dans les ombres de la lampe de poche. « Enfin, je suppose. Je n’ai pas beaucoup jouée étant enfant. » Il baisa les yeux, regardant cette main qu’il tenait, avec laquelle la force ne diminuait pas, alors qu’il eut ce petit souffle, au cœur. Il aurait voulu que Jimmy le suive, comme lui la suivait dans cette histoire de pingouin. Apparemment, il n’y avait plus de place pour le jeu, sous la Montagne. Il eut envie de partir, éventuellement de cogner la patrouille qui approchait. Ça lui ferait du bien, parce que ça faisait longtemps qu’il s’était pas défoulé correctement ? Il y avait cette agitation qu’il tentait de maitriser et qui lui devenait pénible. Il avait envie de courir Whisky, de se sentir fatigué et d’avoir mal aux muscles, jusqu’à ne plus pouvoir bouger. Mais non, vu qu’il faisait rien et qu’il restait enfermé à longueur de journée, il y avait toujours ces légers tremblement, dû à sa suractivité interne. « Moi non plus, j’ai pas eu l’occasion. » Ses parents voulaient pas et sur cette confidence, il ne prit même pas le peine de sourire. Il le regrettait pas, parce qu’il avait passé tout son temps avec son père, et sa mère. Mais eux, c’étaient des adultes, qui prenaient pas la peine de s’amuser, parce qu’ils savaient ce qu’il se passait sur l’Arche. Ils savaient qu’ils avaient pas de chance, et qu’ils s’étaient dit, surement, qu’ils en avaient encore moins, quand ils s’étaient rendus compte de l’idiot de fils qu’ils avaient – ils devaient bien le croire, vu le nombre de fois que ses parents le lui avaient dit.

Aussi vite que le doute s’était posé, il récupéra son sourire, parce qu’il était pas tout seul dans cette galère, et que Jimmy devait être aussi paumée que lui, au final. « Cela étant dit, je dois reconnaitre que la cachette est parfaite. Ils ne nous trouveront pas. » Son regard bleu tomba sur les traits un peu perdu de la fille et il y avait une certaine fierté, qu’elle reconnaisse que c’était une bonne cachette. Qui pensait à voir derrière les parois, hm ? Personne, parce que, à part les soudeurs, qui savaient ce qui se cachait, sous la surface ? « Ouais, elle est grande, c’est déjà ça. Puis tu vas voir, ils sont pas très futés, ces gars. Ils verront pas la différence. » C’était vrai. Que valaient des chiens bien dressés, face à des gosses qui avaient pris l’habitude de se débrouiller, alors qu’ils étaient dans l’espace ? C’était pas parce que la patrouille avait des armes, qu’ils étaient plus fort que les 46. Whisky voulait leur prouver, qu’ils y arrivaient pas. Il voulait prouver, aussi, à Rhodan, qu’il était pas qu’un sale gosse. Il voulait prouver beaucoup de choses, à tout le monde. Ainsi, comme ça, il finirait bien par arrêter d’avoir peur, non ? Déjà, ses mains tremblaient plus, ce qui était une amélioration, depuis. Bientôt, son cœur arrêterait de trembler, quand il aurait le courage de confronter les hommes qui les pourchassaient – il avait encore mal à l’estomac, en pensant au massacre qu’ils avaient proféré, quand ils s’en étaient pris à eux, quand Jasper était encore là.

C’était dangereux, de rester ainsi dans le noir. Parce que quand son corps s’activait pas, à Whisky, sa tête se mettait à cogiter, et il aimait pas ça, parce qu’il pensait à trop de trucs en même temps. Heureusement, il était pas seul. Il serait jamais vraiment seul dans la Montagne, ça devait être le seul truc qu’il aimait, ici – et la viande. « Tu avais l’occasion d’écouter de la musique sur l’Arche ? » Il pencha la tête sur le côté, Whisky, puis de l’autre. Il répéta son mouvement quelques secondes, alors qu’il réfléchissait, tout en gardant une oreille sur l’extérieur, prêt à se taire, quand il faudrait se taire. « Non, pas tellement. Parfois on chantait, avec les autres travailleurs. » Whisky, il avait commencé jeune, à forger la tôle de l’Arche, parce qu’il était une bouche à nourrir en plus et que s’il pouvait travailler, autant qu’il mette toute son énergie à profit. Ca le calmait, et il aimait ça. Parce que, quand il faisait ça, au moins son père lui gueulait pas dessus pour ses frasques. « Ou avec mes potes, ça arrivait aussi. Mais y avait pas tellement de musique. Tout ce que j’écoute, avec plaisir, c’est le crissement de métal, sous ma disqueuse. » Ah, qu’est-ce qu’elle lui manquait, son outil. « J’suis pas poète dans l’âme, pour ça. Enfin, j'suis pas poète du tout. » Il échappa un petit rire, avant de relancer la conversation. « Tu penses que tu trouveras une autre guitare ? » Parce qu’il savait qu’elle lui manquait, il l’avait entendu en parler, une fois, avec Jasper. Fallait dire que sur terre, c’était pas vraiment l’endroit pour faire de la musique.

« Moi non plus, j’ai pas eu l’occasion ». aux mots de Whisky, Jimmy comprit quelque chose, qu’elle avait déjà comprit mais qu’elle essayait d’eviter de trop réaliser. Elle n’était pas la seule lourdement perturbée, ils étaient tous chargés d’un passé qui était trop lourd pour des gosses et pourtant c’en était. Ils étaient tous la, fragiles, et même si ils faisaient partis des plus vieux, ça ne les empêchait pas d’être des enfants dans le fond. C’était une bande d’enfants qui souffraient des malheurs de la vie, et qui parce qu’ils avaient fait une erreur, ça allait d’un cri, d’un mot, d’un crime pas violent, à pire peut être, mais ça restait une erreur, c’était juste une bande d’enfant qui avait mal apprit à vivre et qui s’était retrouvé propulsé sur une terre hostile, où ils devaient apprendre, mais apprendre à survivre plutôt que simplement apprendre à vivre. Whisky, comme Jasper, comme Octavia, comme elle même, il n’avait pas eu peut être la même enfance que les gosses privilégiés, il n’avait pas pu probablement s’amuser aux échecs avec les autres, ou bien passer des heures à lire. Bah, elle, elle s’était jamais vraiment plaint, elle était folle, elle n’avait pas trop d’amis mais elle avait des livres, une psy plus que sexy et des amis imaginai…. Non, elle avait des hallucinations qui avaient baignés ses moments de solitude. Ouais. Quoi qu’il en soit, elle comprenait Whisky, peut être un peu trop, ou peut être qu’elle se trompait, et qu’il n’avait pas l’air triste ? Peut être que c’était ça ouais, elle se faisait des films, parce que Whisky, avec son sourire, ses grands sourcils virils, ses bras habiles et ses plaisanteries pas forcement drôles, son esprit pas toujours vif, c’était pas possible qu’il soit triste. Elle savait pas trop. Et puis les idées qu’elle se faisait elles étaient souvent fausses de toute façon. Elle ne rajouta rien. Elle ne savait pas quoi rajouter. Les questions trop curieuses sur le passé des gens ça n’était pas son truc, les accolades amicales non plus, ce n’était pas comme si elle avait eu beaucoup d’amis de toute façon. Monty et Jasper ça avait été sa famille, et sur terre, elle avait réussi à bien s’entendre avec Octavia. C’était déjà bien. Elle n’avait pas forcement appris les rapports humains au passage. Elle garda le silence.

Et puis elle tenta de le rassurer sur la cache, parce que c’étiat un peu le mieux qu’elle puisse faire ? Pour changer le sujet, et parce que c’etait vrai. Elle ne disait pas de fausses vérités de toute façon. Elle ne savait pas mentir, d’où parfois certains soucis, ou certaines disputes. Même avec Jasper. C’était dur quelques fois. « Ouais, elle est grande, c’est déjà ça. Puis tu vas voir, ils sont pas très futés, ces gars. Ils verront pas la différence. » Elle lui sourit un peu, il était sur de lui, et elle lui avait peut être donné un peu le sourire ? Elle aimait ça. Elle avait pas l’habitude, souvent les gens à qui elle tentait de parler, souriaient parce qu’ils se moquaient d’elle, mais la, c’était un sourire qui semblait positif. Elle pencha la tête, renvoyant à l’homme son sourire. « Je n’en doute pas. Tu sais, ils ne me font pas particulièrement peur. » En fait ça dépendait des moments, ce n’était pas toujours facile de la suivre, elle passait des fois où elle était terrorisée de tout à ces moments où elle n’avait plus peur, parce que la mort n’était jamais bien grave ? « Enfin, je ne sais pas. C’est sur que je ne veux pas spécialement me faire faire des trous à vif, mais si on combat, ils nous tueront avant non ? » Ou peut être pas. C’était pas tant mourir qui lui faisait peur, c’était souffrir. Elle avait trop souffert peut être dans sa vie. Et puis, elle ne voulait pas particulièrement aider des moches à vivre. Aider les gens sympa comme Howard et certains autres, ça la dérangeait pas. Elle aurait donné sa moelle si on lui avait demandé. Si ils avaient pas gardé des terriens pendus comme des cochons tous nus. Mais… Ça n’était pas le cas. Elle fronça les sourcils.

Et changea de conversation. Parce qu’elle était Jimmy et que du coq à l’ane, elle savait bien passer. La musique. Elle fredonnait encore et encore Landslide dans sa tête a mi mot, mais ça l’interessait la question qu’elle lui avait posé. « Non, pas tellement. Parfois on chantait, avec les autres travailleurs. Ou avec mes potes, ça arrivait aussi. Mais y avait pas tellement de musique. Tout ce que j’écoute, avec plaisir, c’est le crissement de métal, sous ma disqueuse. » Elle s’en serait doutée. C’était pas non plus forcement facile de trouver de la musique sur l’Arche, on faisait avec ce qu’on avait. La famille qui l’avait elevé avait une télé, et des appareils électroniques ça avait été bien. Puis la guitare. Elle avait eu sa guitare, et ça avait été son plus grand bonheur. Chier. Elle lui manquait. « Tu loupe peut être quelque chose. J’connaissais des morceaux, plus rapides que ce que je chantais, ça t’aurait p’t’être plu. Peut être que comme avant, comme dans les livres qui parlaient du passé t’aurais aimé travailler avec un bon rythme derrière toi. Mais on s’ra jamais les humains du passé. On ne peut que s’ reconstruire. Si on survit j’veux dire. » P’’t’être un peu trop défaitiste la gamine. Elle se mordit l’intérieur de la lèvre et ne pu s’empêcher de rire quand il parla de ne pas être poète. « Honêtement, aucun de nous ne l’est. C’est une race éteinte. » C’était pas en écrivant quelques mots qu’on voulait faire chanson sans musique, qu’on devenait un poète, ou qu’on devenait quelqu’un. Les mots finissaient toujours par s’effacer de toute façon.

« Tu penses que tu trouveras une autre guitare ? » Son sourire disparu. Et elle perdit son regard dans le vague et l’obscur en haussant les épaules. « J’sais pas. C’est pas comme si ça courrait les couloirs sur l’arche déjà. J’avais du tout donner pour l’avoir, et regarde où j’en suis. » Un haussement d’épaules, elle soupira longuement avant de reprendre. « Peut être que je devrais leur échanger ma moelle contre un peu de guitare. Ou peut être que j’aurais pu le faire à l’époque où ils nous trouvaient encore sympa… Quelque chose comme ça. » Elle se mordit la lèvre, visiblement perplexe. « Peut être que la musique, c’est plus vraiment de ce monde. Il suffit d’ecouter ce qu’ils mettaient pendant leurs repas de baufs. » Comptons sur Jimmy pour être d’une honnêteté fracassante. Elle fronça les sourcils. « Je n’entends plus de bruits dans la pièce. » Ça, c’était inquiétant.

Cachés dans les parois de la Montagne, peut-être que ça poussait à la confidence ? En tout cas, Whisky, il avait rien de mieux à faire et quand Jimmy ne se perdait pas dans ses délires, elle pouvait être une compagne de conversation tout ce qu’il y avait de plus respectable. En tout cas, il comprenait ce qu’elle voulait dire et les fins moments d’ellipse ou d’égarements le dérangeait pas. Lui aussi, parfois, il ratait des trucs. Sauf qu’ici, dans les quelques mètres carrés de leur cachette, y avait pas tellement de truc à rater. Du coup, il s’amusait à suivre les lignes que leur lampe de fortune produisait, surveillant les ombres projetées. « Je n’en doute pas. Tu sais, ils ne me font pas particulièrement peur. » Whisky la regarda avec une certaine appréhension dans le regard, se demandant si Jimmy mentait. Parce que lui, il avait peur des hommes de la montagne te des conséquences qu’il y aurait, si jamais il se faisait attraper. Il voulait pas qu’on le troue et qu’on lui pique ce qu’il y avait dans ses os. Il en avait besoin pour vivre et franchement, s’en prendre aux gamins qu’ils étaient, c’était dégueulasse. S’il y avait un dieu, sous cette montagne, il aurait dû tous les punir. Enfin, seulement ceux qui se prenaient pour des savants-fous...

Il se reconcentra, Whisky, un début d’admiration dans le regard. « Enfin, je ne sais pas. C’est sur que je ne veux pas spécialement me faire faire des trous à vif, mais si on combat, ils nous tueront avant non ? » Il plissa les lèvres, hochant quelques fois de la tête. Il voyait ce qu’elle voulait dire. « Moi, ça me fait peur quand même. » Il y eut un mince silence. Whisky avait pas de soucis, à avouer qu’il avait peur, parce qu’ils avaient tous flippés, depuis qu’ils étaient sur terre. « J’ai pas envie de mourir. » Ils étaient trop jeunes pour ça, surtout, ils étaient trop jeunes pour tout. La vie s’abattait sans pitié sur eux, et bientôt, ils seraient brisés de celle-ci. Ca avait été dit, murmuré calmement, avec la faiblesse qui faisait d’eux des enfants, encore. Lui il savait pas ce qui l’attendait, après la mort. Mais c’était pas ça, qui le faisait flipper. S’il partait, qu’est-ce qu’il se passerait, après, ici ? « J’ai pas envie que les autres meurent non plus. » Parfois, il avait pleuré la disparition de ses amis, quand les grounders les avaient attaqués. Il avait beaucoup de peine dans son cœur, Whisky, et faisait des efforts pour la repousser. Parce qu’il voulait être un minimum fort, pour les autres, ceux comme Jimmy. Jasper était plus là, Clarke non plus. Bellamy était présent, mais il pouvait pas être partout à la fois. Surtout, Jimmy, il en avait marre de perdre les autres, bientôt, il aurait l’impression de se sentir trop seul.

Ca parla musique et de ce qui Whisky n’y connaissait pas. En tout cas, ça semblait plaire à Jimmy, alors il dit rien. « Tu loupe peut être quelque chose. » Il haussa les épaules, parce que pour lui, ça restait un univers qu’il avait pas exploré, occupé à faire du troc et à réparer les trous dans l’Arche. Puis il sait pas comment c’est arrivé, mais Jimmy vira à la philosophie. Il se demandait, si elle voyait que des pingouins. « T’aurais aimé travailler avec un bon rythme derrière toi. » Il se retint de dire qu’avec le bruit des machines, il aurait rien entendu, au-delà du crissement du métal qui se fait découper pas plus fort que lui. « Mais on s’ra jamais les humains du passé. On ne peut que s’reconstruire. Si on survit j’veux dire. » Il eut une petite moue, paraissant songeur – autant qu’il pouvait l’être, bien entendu. « Le passé sert à rien. Tout ce qu’il a fait, c’est détruire la terre et nous aider à nous crasher ici. » Lui, il était pas un grand amateur des cours d’histoire – sauf de l’histoire industrielle, mais ça restait de la part du rêve secret. Il savait qu’il y avait eu un avant, et que tout était bien mieux que maintenant. Et que la guerre avait fait rage et qu’ils étaient dans l’espace. Connaitre l’histoire l’aurait jamais aidé à changer sa vie. Ca paraissait inutile (même si Bellamy passait son temps à prêcher sur des hommes éteints depuis longtemps). « C’est pas le passé qui nous sauvera, non plus. » Ouais, Whisky il était pas assez intelligent pour regretter un monde qu’il n’avait pas connu. Puis, ça avait dû être la merde, s’ils étaient arrivés à une guerre nucléaire. Pas sûre que ça soit plus gai qu’aujourd’hui. Eux, ils se cachaient dans des murs, les hommes du passé dans les bunkers. Tu parles d’une vie… « Honêtement, aucun de nous ne l’est. C’est une race éteinte. » Il échappa un petit rire, ne lâchant toujours pas Jimmy. « On va créer la race des survivants, ça a beaucoup plus de gueule que les poètes. » C’était un monde qu’il appréciait pas, Whisky. Ou plutôt, qu’il ne savait pas apprécier. Parce que parfois les mots s’emmêlaient dans sa tête et que sortir des belles métaphores sur une sensation, ça lui passait au-dessus de la tête. Puis ça l’endormait et il y avait l’institutrice qui l’engueulait. Autant dire qu’il en gardait pas un bon souvenir. Eux, c’était pas parce qu’ils étaient dans les étoiles qu’ils en étaient plus proche, ou qu’ils en tiraient leur force. Y avait rien dans l’espace, à part le froid. Autant pour la poésie.

Puis il posa une question sensible, parce que ça parlait musique, et qu’il savait que Jimmy, elle jouait de la guitare, avant, quand elle avait le temps et l’instrument. « J’avais du tout donner pour l’avoir, et regarde où j’en suis. » Une lueur de compréhension passa dans le regard bleu du gamin. Lui aussi, parfois, il pensait à sa belle disqueuse qui lui manquait tant. Ici, il y en avait pas et ça lui faisait mal. Par contre, il aimait pas la blague et fit une moue peu appréciative. Mais il se rattrapa, parce que c’était Whisky et qu’il avait les conneries sur le bout de la langue. C’était un réflexe, une protection. « On aurait fait appel à la charité des autres, aussi. Parait qu’on en a trop dans les os, de toute façon. » C’était sorti si vite, et avec tant d’aisance, que ça donnait presque l’impression qu’il aimait ce qu’il disait, qu’il en rirait. Mais y avait pas d’amusement dans la fond de son regard, qu’une attention silencieuse, pour aider Jimmy à chasser la tristesse. « Peut être que la musique, c’est plus vraiment de ce monde. Il suffit d’ecouter ce qu’ils mettaient pendant leurs repas de baufs. » Whisky retint un rire, en revoyant les gueules de pédants des occupants du Mont Weather. C’est sûr qu’ils manquaient pas d’estime, alors qu’ils devaient ramper comme des vers pour survivre… particulier. « Ces baufs ont quand même un gout pour les vieux trucs. Si on a l’occasion, on ira chercher dans leurs entrepôts. Il doit bien y avoir une guitare qui traine quelque part, quand tu vois tous les tableaux qu’ils ont pris la peine de récupérer… » Ca aussi, il comprenait pas, l’art. Parfois c’était moche. Enfin, souvent, presque toujours, en fait. Ca l’ennuyait, Whisky, ce qui était statique. Il préférait les films, c’était beaucoup plus intéressant.

« Je n’entends plus de bruits dans la pièce. » Whisky retint son souffle, vérifiant ce qu’elle disait. Oui, il y avait plus de bruit de pas. Il se demandait s’ils avaient parler trop fort, mais Whisky avait pris soin de murmurer tout le long de leur conversation. Alors, il jeta un coup d’œil par la fente qu’il avait laissé, ne voyant que le noir. Puis il entendit un crissement il prestement, il éteignit la lampe qu’il avait entre les mains. Deux secondes après, la lumière filtrait, à travers l’interstice presque invisible. Il fit signe à Jimmy de se taire, sans se douter qu’elle le verra pas particulièrement. Mais il avait sa main dans la sienne et il la serra un peu plus, pour lui faire comprendre qu’il valait mieux être discret. Ca devrait pas durer longtemps, leur visite. Après tout, y avait rien à voir…

C’était un concept bizarre la peur, parfois ça vous faisait faire des trucs bizarres, et puis parfois … Non, elle avait perdu le cours de sa pensée la. Quoi qu’il en soit donc, ce qu’elle craignait la petite c’était d’avantage la souffrance que la mort, parce qu’on savait pas spécialement ce qu’il y’avait de l’autre coté des lumières dont tout le monde parlait. Elle avait failli être flotté alors bon, puis c’était peut être pas douloureux la mort. Vivre en se faisant trouer et pomper l’interieur de sa moelle, ça lui plaisait sacrement moins. Ouais. Bon. Tout ça pour dire qu’elle voulait combattre en espérant mourir, plutôt que se laisser prendre et perforer. Est ce qu’il la comprenait Whisky ? Ou est ce qu’il la prenait pour une folle ? Elle fronça les soucils, le peu qu’on puisse voir dans l’obscurité et la petite lumière, et elle le regarda pendant qu’il parlait encore. Peut être qu’il comprenait. « Moi, ça me fait peur quand même. J’ai pas envie de mourir. » Ca elle pouvait comprendre. C’était pas comme si grand monde avait envie de mourir non ? Enfin, certains plus que d’autre peut être. Mais ils avaient ça dans le sang eux maintenant. C’était des survivants. « J’ai pas envie que les autres meurent non plus. » C’était enfantin ouais. Mais c’était vrai quoi ! « J’ai pas envie que des gens meurent non plus. Mais la douleur. La douleur ça fait peur. » Peut être qu’elle était trop profonde Jimmy, et qu’elle… Elle ne se comprenait pas toujours toute seule non plus ? C’était pas grave. Non ? Peut être qu’il fallait pas chercher si loin. Ils étaient la. Ils étaient vivant pour le moment, et ils allaient se battre pour le rester, parce qu’il le fallait non ? Il fallait se battre et être en vie. Il fallait aider les autres aussi.

Alors elle parla de musique. Parce que ça la calmait un peu la musique. Voir même beaucoup en fait. Et peut être qu’elle en parlait trop, peut être qu’elle avait une gueule de psychopathe quand elle en parlait. Elle savait pas, elle se parlait pas en se regardant dans des miroirs. Bon, elle l’avait peut être fait, mais sous ses grands cheveux noirs, elle avait juste l’air banale et un peu paumée. Rien de bien grave. Pas beaucoup d’raisons d’avoir peur, c’était juste comme ça voilà. Elle aimait la musique, elle aimait en parler. Et puis elle aimait parler du passé, ou elle essayait d’y penser. Mais pas trop. Parce que le passé il était plus la de toute façon. Ils avaient fait de la bonne musique, voilà, elle devait le reconnaître. Mais lui, Whisky, il semblait pas aimer le passé. Il était négatif, elle haussa les épaules un peu parce que qu’est ce qu’elle pouvait dire à ça. C’était pas faux en fait. C’était pas spécialement vrai non plus. C’était juste comme ça. « C’est pas le passé qui nous sauvera, non plus. » Elle le fixa un peu à ses mots, puis elle pencha la tête sur le coté… Avant de reprendre, d’un air encore plus perdu qu’avant. « Parce que tu penses que des choses peuvent encore nous sauver ? » il fallait voir la vérité en face, a moins que quelque chose ne vienne de l’exterieur… ils étaient plutôt cuits, ou cru. Une histoire de cochon pendu, quelque chose comme ça. Pas une histoire de poète en tout cas, d’ailleurs, Whisky il semblait pas les porter dans son cœur, elle, elle aimait les mélodies, alors forcement, la poésie, ça lui plaisait assez. De ce qu’elle ne svait. De ce qu’elle en connaissait. C’était un peu triste de se dire que des races entières étaient disparus. Peut être pas des races, des classes. Elle savait pas trop comment qualifier tout ça. « On va créer la race des survivants, ça a beaucoup plus de gueule que les poètes. » Il la fit rire un peu, et elle sourit Jimmy. « Je pense que t’as raison. » Elle voulait y croire en tout cas. Parce qu’il lui donnait envie d’y croire. C’était un gentil garçon, pourquoi il mentirait ?

Il parlait de choses tristes par contre, ils parlaient de guitare, et elle lui quelque chose de familier chez lui. Qu’est ce qu’il avait perdu ? Elle lui demanderait un jour, elle chercherait à comprendre, parce qu’elle aimait comprendre les gens, même si elle savait qu’elle les comprendrait jamais. Les gens c’était bizarre. Et peut être qu’aux yeux des autres elle l’était elle aussi, mais elle … Ouais non, en fait elle l’était. Point. Elle s’en rendait compte c’était déjà ça peut être. Alors elle plaisanta. Ouais. D’un humour pas très drôle, qui eu un écho chez Whisky. Elle rit pas. Mais ses yeux ils brillèrent un peu. C’était mieux que rien. Ca chassait vaguement la tristesse. Elle lui repondit pas. Elle parla de musiques, des gouts d’chiottes des gens qui vivaient ici. Et Whisky il eut une idée peut être ? « Ces baufs ont quand même un gout pour les vieux trucs. Si on a l’occasion, on ira chercher dans leurs entrepôts. Il doit bien y avoir une guitare qui traine quelque part, quand tu vois tous les tableaux qu’ils ont pris la peine de récupérer…» Ca lui allait à Jimmy, la joie brilla dans ses yeux. Elle y pensait maintenant, à trouver quelque chose sur quoi elle puisse gratter. Sur, que ça serait pas discret, mais elle prendrait soin de la récupérer quand ils s’echapperaient. Parce que pour sur maintenant, il fallait qu’ils s’echappent. Sinon elle aurait plus jamais l’occasion de jouer. Et elle mourrait triste. Pas qu’elle sache spécialement ce que ça faisait de mourir heureuse de toute façon ? Elle hocha bien la tête en tout cas. « Ça m’va. » Elle voulait cacher sa joie un peu. Pour pas se faire de faux espoirs, mais c’était peut être un peu tard. « Faudra pas l’dire au pingouin. Il nous ferait prendre. » Pourtant elle se doutait qu’il était la. Il écoutait. C’est bien ce qui lui fit remarquer qu’il n’y’avait plus de bruit d’ailleurs.

Tout s’enchaina après. Les bruits inexistants. L’crissement. La lumière. Et des bruits dans la pièce. L’inspection était la. Elle se demandait si c’était la blonde, ou si c’était le gros soldat basané qui puait la fritaille, ou si c’était le roux avec ses tresses étranges… Mais c’était peut être pas le moment de poser la question. Elle restait la. Gardant le silence, et la main de Whisky dans la sienne. Il y’avait quelques bruits, comme si ils regardaient tous, et puis la lumière s’éteint et elle pu soupirer. « T’crois qu’ils sont partis ? » C’était juste un murmure, si bas qu’Whisky il allait peut être pas l’entendre.

Whisky, il prenait pas vraiment la peine de parler avec les gens. Il bavardait, plus. Ça, c’était son fort, raconter des conneries, faire rire, s’attirer les foudres des filles. Il était presque doué, là-dedans. Des discussions de surface, où on parlait beaucoup, pour ne rien dire. Il aimait ça, ça lui faisait croire qu’il était normal et capable de se fondre dans la masse. Ca lui faisait oublier que sa mère l’avait toujours traité d’idiot et qu’il était pas tout à fait comme les autres, comme une pièce de puzzle, à qui il manquerait une encoche. Pour autant, ça voulait pas dire qu’il aimait le genre de conversation qu’il avait avec Jimmy. Il s’était jamais beaucoup confié, parce que, de tout façon, depuis qu’ils étaient sur terre, ils vivaient tous la même chose, subissaient la même peur. La perspective de leur catastrophe pouvait changer, ça restait pas moins qu’ils étaient dans la même galère, et que ça rapprochait, indéniablement. C’était peut-être pour ça, qu’il rechignait pas à parler de ses peurs, avec Jimmy. Qu’il détournait pas le regard, quand il avouait qu’il était pas doué avec les mots, ne pas être poète. Ca restait un gars simple, Whisky, et il était heureux dans les petits moments où il arrivait presque à oublier l’enfer qui les entourait. « J’ai pas envie que des gens meurent non plus. Mais la douleur. La douleur ça fait peur. » Il grimaça un peu, lui donnant un air compatissant, ce qu’il était. Il comprenait la notion de peur, de la douleur, éviter la souffrance. Lui aussi, il le faisait, de temps en temps. Mais c’est là que les deux neurones devaient jouer aussi. Il arrivait pas à en avoir peur. Il avait peur pour beaucoup de choses, mais pas pour ça. « Ouais, c’est pas agréable. » Il fut hésitant quelques secondes, Whisky. « Si tu veux, on aura qu’à s’arranger. S’ils arrivent à nous attraper, j’ferais ce qu’il faut, pour pas qu’ils te fassent mal. » Whisky savait pas trop ce qu’il proposait. Surtout, il offrait de prendre sa place sur la table, de tenter de foutre du bordel. Il était fort, il en faudrait plus qu’un pour l’attraper. Aussi, probablement, il proposait pire. Mais c’était pas sûr, et ça restait en suspens dans ses paroles. Peut-être qu’ils arriveraient jamais à un tel extrême, et franchement, Whisky avait pas envie de connaitre le pire de ce monde. Mais lui, ce monde, il semblait en avoir rien à kicker de ce que Whisky pouvait vouloir. Alors…

« Parce que tu penses que des choses peuvent encore nous sauver ? » Alors ouais, il savait pas, s’ils seraient sauvé. Ils pouvaient tout aussi bien être attrapés et vidés pour le lendemain. Mais Whisky, il avait de l’espoir. C’était tout ce qu’il lui restait, tout ce qui lui donnait la force de pas se livrer aux vilains du Mont Weather. Presque sûr de lui, il hocha la tête, faisant quelques va-et-vient avec son front, faisant voler quelques mèches de ses cheveux en bataille. « Bellamy y arrivera bien. Puis, il y a toujours Clarke dehors. Elle nous laissera pas tomber, hm ? » Même si Jasper s’était barré, Whisky espérait qu’il reviendrait quand même. Monty était toujours là, et ils faisaient la paire, non ? « On reste que des gosses, mais on peut aussi se sauver nous-même. » Il eut une petite grimace, jetant son regard à l’extrême opposé de la lumière qui était créée par la lampe de poche. « On vaut rien face à des fusils, mais on pourrait retourner la montagne de l’intérieur. Ca reste que des câbles et de l’électricité. Ca fonctionne un peu comme sur l’Arche. T’enlève le mauvais morceau et tout s’éteint. » Ca restait fragile, surtout après cent années de fonctionnement. Whisky l’avait appris, avec son père, à veiller sur ce qu’il fallait rester prudent – non, ils ne décarcassaient pas l’Arche à tout va. Et quand il était passé dans l’aération, sous la direction de Rhodan, il les avait vu, les kilomètres de cables, qui couraient, partout, dans les murs. Ici aussi, planqués dans le noir, il n’y avait que ça, du cuivre et du zinc réfugié dans les gaines protectrices. Fallait trouver le bon, et ça pouvait faire un joli spectacle. « Bellamy a parlé d’une révolution. J’suis pas comme Monty, mais ça pourrait les aider, d’éteindre les lumières, d’ouvrir les portes, un truc dans le genre, non ? » Whisky il était pas assez intelligent pour tout ça, ça restait très abstrait dans sa tête et ça ne se résumerait pas à simplement tirer une prise pour que la Montagne tombe. Mais il devait bien y avoir une solution. L’électricité, ça restait toujours très sensible…

Mais bon, s’ils se les jouaient rebelles, pour autant, ils restaient que des gamins, amoureux de métal et de musique. « Faudra pas l’dire au pingouin. Il nous ferait prendre. » Parfois avec quelques hallucinations aussi. Il rit un peu, apportant son accord à garder le secret, à garder le silence. Ce qui dut se faire assez rapidement, parce que les pas retentissaient à nouveau, qu’il éteignait la lumière, serrait fort la main de Jimmy dans la sienne. Tout fut très rapide, les secondes, les bruits des gardes, les battements de son cœur, la peur dans son ventre. Puis, tout redevint calme et dans son dos, alors qu’il était collé à la paroi, il sentit le murmure de Jimmy. « T’crois qu’ils sont partis ? » Seulement à ce moment-là, il s’autorisa à reprendre de l’oxygène dans ses poumons, se rappeler, de ce que ça faisait de respirer, d’être toujours en vie. « Ouais, je pense. » Whisky ralluma la lampe, la donnant à Jimmy. « Tu m’éclaires, pendant que je pousse ça ? » Et il attendit d’avoir un semblant de bon angle, pour assurer sa prise sur la paroi, qu’il souleva, contractant les muscles travaillés de son dos, de ses bras, la plaque de métal bougeant, sans un bruit. « Fais pas trop de bruit, ils doivent pas être loin, encore. » Pour autant, les lieux étaient sécures, pour le moment. Ca voulait dire quelques heures de répit, et Whisky pouvait pas dire non à ça. Il lui donna sa main, pour l’aider à sortir, une oreille toujours tournée vers l’extérieur, se rassurant en entendant la patrouille s’éloigner.

C’était une conversation un peu étrange du moins. Mais ça la dérangeait pas Jimmy de parler un peu de ses peurs, parce qu’elle avait l’impression peut etre que Whisky l’ecoutait. Pas qu’il la comprenait, ça, c’aurait été trop beau et elle n’était pas sure que quelqu’un soit capable de faire ça un jour ? Mais c’était déjà bien. Et c’était même agréable. Elle sentait comme un peu de quiétude dans un coin de son esprit. Alors oui, elle lui parlait de sa peur, elle lui parlait de… ce qu’elle ressentait un peu. Elle parlait de la douleur qui l’effrayait, et il la comprenait. C’était pas comme si il pouvait lui dire qu’elle était folle non ? C’était particulièrement normal d’avoir peur d’avoir mal. C’était le lot commun de l’humanité, elle en était sure. Son regard s’embruma un peu, et elle se perdit vaguement dans des pensées. Jusqu'à ce qu’il ne reparle. « Si tu veux, on aura qu’à s’arranger. S’ils arrivent à nous attraper, j’ferais ce qu’il faut, pour pas qu’ils te fassent mal » C’était bizarre. Elle n’était pas sure de vouloir comprendre ce qu’il voulait dire. Elle n’était pas sure que ça puisse être une bonne promesse. Alors elle le regarda, avec ses grands yeux noirs plantés dans ses yeux tout aussi expressifs, et elle serra un peu plus sa main. Il n’y’avait pas besoin de réponse. Le fait qu’elle ne sache pas quand ne pas parler ne voulait pas dire que parfois elle avait envie d’aller au bout de ce qu’elle voulait dire. Et franchement ? Sur le moment elle aurait pas vraiment su quoi dire la petite. Parce que ça sonnait comme une promesse trop dure à exaucer. Parce que de toute façon elle était sure qu’ils n’en auraient pas le temps. Parce que… et bien tout simplement, voilà. Fin de l’histoire ? Ouais. L’histoire finirait bien assez vite, ça elle n’en doutait pas spécialement.

Le sujet changea un peu. Sa question l’interessait. Et les réponses qui vinrent l’interessaient aussi. « Bellamy y arrivera bien. » La, elle haussa un peu les épaules. C’était pas qu’elle faisait pas particulièrement confiance à Bellamy, mais il semblait un peu trop égoïste, ou un peu trop perdu sous les responsabilités pour réussir à faire quelque chose de bien. Il avait fait des mauvais choix pour protéger sa sœur, elle pouvaut le comprendre mais c’était comme si la culpabilité le rongeait au point de l’empecher de réfléchir tout seul, ou du moins de bien réfléchir. Elle haussa un peu les épaules. « Puis, il y’a toujours Clarke dehors. Elle nous laissera pas tomber, hm ? » La non plus elle était pas convaincue. Surtout depuis que Jasper était parti. Mais ouais, si il fallait avoir foi en quelqu’un, c’était en Clarke et Jasper qu’elle aurait foi à l’exterieur. Elle avait entendu parler de l’alliance avec les terriens, c’était peut être une bonne chose, ils lui faisaient pas peur à elle. Elle arrivait un peu à comprendre. « Ouais, ils nous laisseront pas. Du moins ils essayeront. » Ça voulait pas non plus dire qu’elle pensait qu’ils y arriveraient. A l’interieur comme a l’exterieur les gens qui se souciaient d’eux n’étaient que des gosses, ou des gens aux mains liées.

Whisky il avait des idées cependant, il voulait tout faire peter, et elle comprenait. C’était une bonne idée, ça pouvait sembler pas mal comme proposition. Elle devait reconnaître que ça lui plaisait bien. Ses yeux brillèrent un peu. « Bellamy a parlé d’une révolution. J’suis pas comme Monty, mais ça pourrait les aider, d’éteindre les lumières, d’ouvrir les portes, un truc dans le genre, non ? » Alors, si Bellamy l’avait dit. Non, elle ne fit aucune réflexion, ne cracha aucun sarcasmes. Il était revenu dans la gueule du loup pour eux. C’était noble. Ca ne voulait pas dire qu’il arriverait à les aider sans mourir ou faire quelque chose de mal, mais il était la, c’était déjà d’avantage que les autres. « On pourrait effectivement. Ils sont comme nous quand nous étions sur l’Arche, leur électricité les rend dépendant. Mais ça s’ra dangereux. » C’était dangereux aussi, parce qu’ils avaient des plus jeunes qu’eux avec eux. Parce qu’il y’avait des petits qui ne savaient pas toujours garder leur langue, ou qui ne sauraient pas se défendre si ils devaient se battre à main nues. Elle n’était meme pas sure de savoir se battre elle. Elle savait manier une arme c’était déjà ça. « La révolution ça me plait. » Elle y mettait du cœur pourtant. Et c’était une lueur d’espoir comme une autre.

La suite s’enchaina. La lumière s’eteint, et la patrouille passa. Leurs battements de stress pouvaient presque s’entendre tandis qu’ils restaient la, une main serrée contre l’autre, presque sans respirer. Ce fut fugace. Rapide. Peut être un peu trop, mais les bruits disparurent et elle se risqua à parler et respirer. Whisky aussi il semblait d’accord avec ça. Ça lui allait. Elle saisit la lampe qu’il lui tendait et elle le regarda faire en tentant de lui offrir le meilleur angle, avant de finalement attraper sa main pour sortir. « Quelques heures de survie de plus. » C’était une réflexion qu’elle se faisait en regardant la pièce, sans se soucier d’avoir une réponse ou pas. Elle n’en voulait pas forcement, c’était d’avantage pour elle. Parce que parfois les mots sortaient sans demander de permission. « Je… » Elle fixa la pièce. « Je ne sais plus quoi faire maintenant. » Elle avait un peu perdue l’idée de faire un instrument de musique, elle n’était définitivement pas manuelle.

Whisky, il faisait partie de ces âmes perdues, qui avaient besoin d’une lueur à suivre, parce qu’il avait pas assez confiance en lui pour demander aux autres de le suivre, et qu’il savait pas particulièrement où il allait, dans la vie – surtout qu’ici, il faisait du surplace en s’emmerdant au possible et en se cachant dans les murs quand c’était nécessaire. Super comme plan de carrière – Même s’il n’y avait aucun leader proche, pour le moment, qu’il savait que Bellamy était dans le coin, mais ça faisait au moins deux jours qu’il l’avait plus vu. Ce qui, pour Whisky, était beaucoup trop long pour le sous-fifre qu’il savait si bien être – et qu’il aurait baisé les pieds et les cheveux de Bellamy quand il le voyait. Tout ça pour dire qu’il n’était pas comme Jimmy, qui semblait vivre de sa rébellion intérieur, de cette solitude qui allait de pair avec le pingouin qui la poursuivait partout. Elle faisait pas confiance à Bellamy, ce que Whisky trouvait dommage, parce qu’elle avait quand même fait les tours de garde avec lui, autour du mur de leur campement de fortune. Mais il comprenait, que les gens aient trouvé que Bellamy avait fait des erreurs. Whisky, il avait simplement suivit, les pupilles pas assez dilatées pour voir les vices du leader des criminelles. Parce que c’était ce qu’ils étaient, et que la vie à la dure, il avait toujours connu ça, le Whisky. Alors, exilé Murphy, et faire payer par la violence les erreurs des autres, ça lui avait semblé normal. Maintenant, ça l’était plus tout à fait. Whisky, il avait pris du plomb dans l’aile et une bonne douche froide, depuis qu’il y avait eu le barbecue géant, à la navette. Ce qui bloquait, au niveau de sa tête avait fini par atterrir dans sa conscience et il avait finalement compris que la Terre, c’était pas le paradis, qu’ils étaient mal barrés et qu’il faudrait arrêté de jouer.

Donc, il lisait la critique dans le regard de Jimmy, mais il y dit rien, se contentant de sourire faiblement. Puis, il eut une idée acceptable et ça sembla même plaire à Jimmy. Alors, il en était super fière, même si ça tenait pas trop la route sur certains points : la montagne ne fonctionnait pas avec un seul interrupteur, ou un seul boitier de plomb. Que s’il se gourait et qu’il ouvrait la grande porte, ça serait une fondue géante qu’il y aurait lieu partout. Ca il y songeait pas tout à fait, mais il y aurait bien quelqu’un pour le lui faire remarquer, s’il tentait de mettre son plan en action. « On pourrait effectivement. Ils sont comme nous quand nous étions sur l’Arche, leur électricité les rend dépendant. Mais ça s’ra dangereux. » Il eut un sourire excité, Whisky. Ça, c’était du dangereux qu’il pouvait faire, duquel il pourrait même s’en tirer, s’il était un peu chanceux. « Ouais, ça sera marrant. » C’était pas parce qu’il avait bien voulu prendre un semblant de ses responsabilités depuis que Jasper était parti jouer au maze runner dans les mines, qu’il en perdrait toute son irresponsabilité. Whisky, il restait qu’un gamin avec des goûts douteux pour les activités illicites et pas toujours raisonnables. « La révolution ça me plait. » Il serra sa main, presque impatient que tout ça commence, alors que quand ça arriverait, ça ne serait que le chaos. « Cool, on va tout faire péter. » Il en avait oublié de murmurer et son éclat de voix concorda avec l’exacte moment où la patrouille se fit entendre. Il eut peur que ce soit sa faute.

Mais finalement, ils réussirent à être discrets, à éviter le pire. Et voilà qu’ils sortaient du mur. Whisky en profita pour étirer ses jambes, entendant à peine la remarque sur les heures de survie, même s’il pensait exactement comme elle. Il récupéra ses affaires, les mettant sur la table du séjour, consistant que son montage était vraiment pitoyable. Il remit la paroi en place et manqua de se coincer le doigt au passage. « Je ne sais plus quoi faire maintenant. » Whisky posa son regard inquisiteur sur Jimmy, regardant comment elle était perdue, maintenant, sans but. « On peut s’envoyer en l’air. » Rappelons que Whisky restait un gros con et un sale dragueur. Ce n’était pas parce qu’il jouait au bon confident qu’il en oubliait ses priorités, ni qu’il perdrait ses réflexes. Il échappa un petit rire, prouvant qu’il plaisantait. C’était sa manière, aussi, d’évacuer le stress accumulé. Il s’affala sur un des fauteuils croisant les mains sur ses jambes. « Moi non plus, je sais pas quoi faire, ils auraient au moins pu nous filer un jeu de société. » Même s’il aurait pété un câble à un moment donné. « Et si tu m’apprenais une chanson ou deux ? Tu dois bien en connaitre, non ? » C’était une idée comme une autre, et ça pourrait être intéressant, ou au moins captivé un peu Jimmy.

» jakob | I am afraid. I am not solid, but hollow.
» I am weak and afraid tired and sick of it all [Raesos & Jasper]
» We are the angels in the shadows PV Echo (Flashback)
» everybody's afraid of something. (iris)
» Maybe alive but still afraid - ft. Bryan Carter