15 septembre milieu de matinée. ; Les jours se succédaient et se ressemblaient, encore et encore. Se lever, boire un grand verre d’eau, admirer quelques instants ses yeux dans le miroir, et partir déjeuner avec les autres, se mêler un peu à la foule, échanger quelques mots, aller donner des cours à ces gosses qui devraient bientôt choisir des apprentissages, essayer de les intéresser à des civilisations désormais disparues qui ne les intéressaient tellement pas, qu’on aurait cru qu’elle leur enseignait la cuisine ou une autre stupidité du genre. C’était irritant. Mais ça lui plaisait, malgré les ingrats, malgré les stupides têtes de mules, et malgré les restrictions que lui intimait parfois de prendre le conseil. Alors elle continuait, parce que de toute façon elle n’avait pas vraiment d’autre choix que de continuer n’est ce pas ? C’était la leçon qu’elle avait tiré de ses visites avec la psy’ qu’on lui avait forcé de voir. Elle était trop importante, pour essayer de chercher la mort. Elle avait dit oui, oui,… avait paru convaincu, c’était bien l’essentiel.

Elle secoua la tête. Et dire que la matinée avait si bien commencée avec de telles pensées. Jusqu'à ce qu’elle ne croise son père au détour d’un couloir, et qu’Eckhart Vargenson dans toute sa sympathie ne lui apprenne à demi mot que le Conseil venait de faire une terrible erreur. Ce qu’il pensait être une presque réussite bien que ça ait gaché nombre de ressources qui auraient pu être utiles à leur petit confort. Ce qu’elle pensait être une erreur. C’était une erreur, bien sur que c’était une erreur. Comment pouvait on penser qu’envoyer simplement des enfants à l’aventure d’un monde qu’ils ne connaissaient pas était une réussite ? Elle comprenait maintenant pourquoi Charles avait été d’une humeur exécrable pendant ces derniers jours. Si il avait été au courant, il n’y’avait pas de doute qu’il ne soit pas d’accord et… Enfin, encore une merveilleuse réussite du conseil en somme.  Alors elle avait poussé un énorme soupir, et elle avait éventuellement propulsée sans faire exprès – ce n’etait jamais en faisant exprès, du moins selon la personne qui le lui demandait -  sa main dans un miroir qui trainait dans sa chambre. Le resultat était la, que ce soit malencontreux ou pas, elle saignait un peu – beaucoup – et elle s’était retrouvée avec quelques morceaux – un gros surtout – coincés dans sa main gauche.

Et c’est ainsi qu’elle pénétra dans l’infirmerie, espérant tomber sur un docteur en particulier. Premièrement, parce qu’elle n’avait pas forcement envie de tomber sur la conseillere Griffin, bien qu’elle n’ait rien à lui reprocher, ni sur une infirmière quelconque qui poserait trop de questions, mais ensuite, parce que l’docteur Prior, était tout de même beaucoup plus agréable à regarder. Et même si elle avait passé la phase adolescente qui se faisait mal exprès, elle ne pouvait pas s’empêcher de préférer que ça soit elle qui la soigne. Chacun ses petits défauts. Elle s’assit dans la salle d’attente, et attendit de voir arriver la blonde en question, avant de lui montrer sa main avec un air presque désolé – et presque sincère. Elle avait des choses à lui dire, elle se retenait un peu cela dit. Un peu.

15 septembre milieu de matinée. ; Elle le vit le sourire, il était la, sur les lèvres de la blonde et Luka ne put s’empêcher de sourire un peu elle aussi, derrière son air désolé, avec ses yeux qui brillaient un peu plus, comme si ils avaient retrouvés une étincelle de vie. Bon, elle n’avait plus grand chose maintenant, avec ses cheveux mi longs et ses vêtements normaux, à voir avec l’adolescente de quinze ans qui laissait du sang sur toute la trainée de sa route et les cheveux en désordre. Elle était presque quelqu’un de respectable. Non, en fait elle était respectable. Professeur Vargenson. C’était quand même un peu plus chouette que « l’ado suicidaire » et c’était assurément quelqu’un à qui on avait d’avantage envie de parler non ? Peut être. En tout cas, elle avait un vrai sourire aujourd’hui, malgré la douleur – d’avantage de la gène, elle devait bien l’avouer. « Doc’ Prior. » Ses yeux luirent quelques instants d’une lueur presque amusée, comme si il n’y’avait pas plus grave en ce moment, et comme si elle pouvait enfin profiter du moment venu. Un peu. Et elle suivit en silence.

Une porte passée, une chaise, elle tendit docilement sa main, et laissa un autre très fin sourire se glisser sur son doux visage. « On peut dire ça comme ça. Il devait penser que je ne vous avais pas vu depuis trop longtemps. » Et une fois de plus elle avait cette attitude de flirt nonchalent, qui n’amenait à rien. Parce qu’elle était comme ça, parce que c’était lus fort qu’elle. Le charme fut rompu, quand elle se rappela pourquoi elle avait affronté le miroir à la base, et qu’elle réalisa qu’elle parlait à une membre de ce putain de conseil qui envoyait des enfants à la mort. Son sourire disparu. « Toujours d’accord avec toutes les décisions du conseil ? » Elle était un peu plus maussade maintenant. Et tant pis si son père avait des soucis parce qu’il en avait trop dit. Il avait qu’a pas être con à la base.

Il avait fait exprès. Elle savait qu’il avait fait exprès pour l’ennerver, et comme une ado rebelle, elle avait sauté dans le piège, les deux pieds en avant. Elle se haïssait un peu d’avoir fait ça, et son père avait du supposer qu’elle ferait de la merde. Elle l’avait presque fait. Une chance peut être qu’elle en ait parlé au Doc’ Prior et pas à quelqu’un d’autre. Une chance qu’elle ait encore des limites dans sa tête. Une chance qu’elle soit pas allée balancer une phrase à ses eleves qui l’auraient repetés à tout le monde. Elle baissa les yeux quelques instants. « Il a fait exprès. Il savait que j’allais mal réagir. » Et peut être que c’était de la paranoïa, ou peut être que c’était vrai. Elle ne savait meme pas trop vraiment. C’était fait en tout cas, et elle haussa les épaules après ça. « Ce n’est pas comme si j’allais le répéter à tout le monde. je suis capable de me taire parfois. » Et elle n’avait pas de raison de vouloir que ça se sache. « Je suppose que si le conseil garde ça caché c’est qu’il y’a des raisons. En plus de la peur de ce que les parents ou les autres gens pourraient faire. » Un peu de honte probablement. Mais soit, Luka n’allait pas créer une revolte, ce qui était fait était fait. Elle pouvait râler avec les gens concernés, elle pouvait essayer de comprendre. Elle n’irait pas plus loin. Et peut être qu’elle était vexé que Lily puisse penser qu’elle parle, mais elle comprenait en un sens. C’était chiant d’être conseiller. Elle, elle aurait jamais voulu l’être.

Enfin, c’était comme ça. Et Luka fixa quelques instants, le visage du docteur qui se penchait sur sa main. Les cheveux longs et blonds ramenés en arrière, les joues pales, les yeux clairs. Juste quelques instants, avant de lâcher un simple pourquoi. « Pourquoi tout. Pourquoi des enfants, pourquoi maintenant ? Tu ne te demandes jamais pourquoi quand quelque chose arrive ? » Luka elle, elle se demandait toujours pourquoi. Elle cherchait toujours des raisons, des explications, et peut être qu’elle réfléchissait trop. La sincérité de la réponse vint, et les sourcils de la professeur s’arquerent un peu. La suite ne tarda pas. Le morceau de verre sorti de sa main, elle grimaça mais tenta de se concentrer sur autre chose. S’evanouir maintenant, aurait été moyen pour la conversation. Et elle était contente de savoir que Lily était contre la décision. Comme si son opinion de la blonde était importante. – Elle l’était. Elle aimait savoir qu’elle n’était pas aussi pourrie que la plupart des autres conseillers. Luka allait réagir peut être. Mais il y’avait un peu de douleur, un peu de sang aussi, et il y’eut une autre révélation, qui lui fit marquer une pause dans tous ses mouvements. Yeux clairs plongés dans des yeux tout aussi clairs, voir encore plus clairs elle eut un moment de réalisation et posa sa main valide quelques instants sur l’avant bras du docteur. « Je suis désolée. Je ne savais pas. » Elle devait avouer qu’elle n’avait pas vraiment espionné la vie privée de la médecin. Enfin, elle savait qu’elle avait une fille, elle s’était intéressée au nom Prior, quand elle avait donné un cours, mais elle n’avait pas su qu’elle était dans la sky box. « Charlie c’est ça ? » Elle se sentait un peu con du coup, d’avoir critiqué les décisions du conseil comme ça, en accusant directement. « Et tu les soutiens encore malgré ça ? » Une simple question, il n’y’avait plus le ton chargé de jugement de plus tot. « Est ce que vous avez au moins des nouvelles d’eux ? » C’était de l’inquietude sincère. Pas tant pour les gosses, bien que c’était probablement des gamins qu’elle avait eu en cours à un moment ou un autre. Mais un peu d’inquietude pour la blonde en face d’elle aussi.

Si le Conseil pense que c’est le moment, c’est que ça doit l’être. C’était tellement fataliste. Et tellement triste un peu aussi de penser comme ça. Oh, Luka avait conscience des coups de la fatalité dans une vie, elle savait que parfois c’était ainsi, qu’on ne pouvait pas lutter. Et elle le comprenait. Mais elle comprenait aussi que parfois c’était aux êtres humains de se relever. Elle ne voulait pas une revolte non, elle ne voulait pas que ça soit dans le sang ou la violence, mais il y’avait des mots qu’il fallait dire parfois, et Non, était un mot bien suffisant, tout comme Pourquoi. « Peut être. » Elle voulait bien en tout cas laisser le bénéfice du doute. Parce que ce n’était pas parce que son stupide père était dans le conseil qu’elle devait haïr toutes leurs décisions. Enfin, elle haïssait celle la, et elle ne comprenait pas que Lily continue de les défendre. Mais chacun vivait comme il l’entendait peut être. C’était juste dommage un peu ?

Et Luka était presque triste – pas presque, elle était triste – de savoir que la fille de Lily était dans le morceau qui avait été lancé sur Terre. Il y’avait d’autres parents, d’autres enfants. C’était comme ça oui. Mais Luka appréciait la docteur et ne voulait pas spécialement qu’elle soit triste. Un peu par sa faute, parce qu’elle lui avait rappelé ça ce soir. Elle était désolée un peu. Beaucoup. Elle lâcha l’avant bras, la regarda se lever, avec ces grands yeux qui ne lâchaient pas la silouhette du médecin d’un pouce. C’était comme ça. « Je sais. Mais parfois il suffit d’une mauvaise décision pour que le système se revèle boiteux, ou que les révolutions commencent. C’est un fait historique un peu, un cycle qui se reproduit constamment. » et elle parlait de ce qu’elle connaissait maintenant. Elle n’était pas conseiller, elle n’était pas dans la politique, mais la politique elle enseignait celle d’anciennes époques, et elle savait que tout n’était qu’une répétition. Ca serait pareil ici un jour ou l’autre. « Toujours est il, tu dois être inquiete. » C’est sincère ça aussi. Et si ils n’avaient pas de nouvelles c’était encore pire peut être, juste savoir qu’ils étaient en vie, mais ne pas pouvoir communiquer avec eux. « Peut être qu’elle est viable oui. Ça ne serait pas étonnant. » Elle arqua les sourcils après ça. « Est ce que vous avez prévu de prévenir le peuple ? Et de faire descendre l’arche, ou des volontaires plus tard ? Il doit bien y’avoir quelques vaisseaux non ? » Et la curiosité encore, c’était bien plus fort qu’elle.

Elle fronça les sourcils un peu plus cependant, en regardant ce que Lily tenait entre ses mains, et elle grimaça. « Ça va faire mal ça non ? » Ce n’était pas vraiment un changement de sujet, mais un peu tout de même. La conversation continuerait bien après.

« Ou peut être que cette personne voulait juste trouver un moyen que tu ne poses pas trop de questions. » Ca avait été un peu rude, et Luka se mordit la lèvre a peine les mots furent ils sortis de sa bouche. Parce que même si c’était vrai, ce n’était pas très aimable de sa part de dire ça comme ça. Lily avait le droit de croire en le Conseil, tout comme elle elle croyait parfois au Destin. C’était juste ainsi. Mais voilà, elle trouvait ça injuste quand même Luka, et surtout très dangereux comme décision. C’était un peu du quitte ou double. « La fin justifiait les moyens aussi quand nos ancêtres ont construits des armes qui ont détruits la terre et nous ont envoyé dans l’Espace. Du moins, c’est ce que quelqu’un avait du dire à ce moment la. » Et elle le disait d’un ton doux, parce qu’elle ne voulait pas que Lily pense qu’elle l’engueulait, ou qu’elle la jugeait. C’était juste, qu’elle avait étudié trop de façon dont l’humanité avait couru à sa perte, pour laisser passer ça peut être.

Et elle voulait savoir des choses, elle avait trop de questions. Et même si les enfants avaient de la ressource, ils n’étaient que des enfants. Elle ne pensait pas que des adultes auraient peut être mieux agi. Mais peut être qu’ils auraient été plus posés. ou plus apte à gérer les difficultés si elles venaient. « Mais en ont ils vraiment ? Ont ils de quoi se défendre si ils en ont besoin ? Ou de quoi s’abriter si le climat est aride ? Sommes nous sur que la Terre est inhabité si elle est viable ? » Encore des questions, toujours des questions. Ce n’était pas avec Lily peut être qu’elle devait avoir ce débat, mais elle aimait débattre avec la blonde, et elle aimait lui parler, que ce soit de tout ou de n’importe quoi, même quand elles n’avaient pas le meme avis. Surtout quand elles n’avaient pas le meme avis.

Et elle était curieuse oui. La réflexion la fit sourire. « La curiosité est un trait d’intelligence je suppose. » Le fléau des gens trop intelligents ? Peut être. Ce n’était pas le sujet, et la question d’après la surprit, et lui fit hausser les épaules. « D’après toi ? Partir sur Terre et découvrir milles et une façon de réussir à mourir, ou rester coincée dans cette prison Celeste ? » Ce n’était pas parce qu’elle ne faisait plus vraiment de conneries qu’elle oubliait l’idée d’en finir un jour avec son existence. Pour le moment elle avait un but, mais elle savait qu’il finirait bien vite par la lasser. Elle se livrait au destin pour quelques instants. « Et toi ? » Elle se doutait peut être que la réponse serait non, mais avec sa fille dans la balance qu’en serait il ? « Est ce que j’aurais un médecin pour soigner mes blessures si j’échoue sur une terre hostile ? » C’était dit, sur le ton de la plaisanterie, parce qu’elle pouvait pas vraiment s’empecher d’être comme ça. Une histoire de naturel, de galop. Quelque chose comme ça. Tout comme la question sur la douleur hypothétique, et son regard outré quand le doc’ parla des piqures. « Pas la peine de me menacer pour me faire taire tu sais. Il y’a des moyens plus agréables pour que j’arrete de poser des questions. » Encore une espèce de sous entendu, juste plaisant. Amusé. Taquin. « Je vais essayer de survivre sans piqure. Promis. »

« Contre plein de choses. Je ne pense pas que les radiations aient tués tous les animaux. Il y’a toujours des risques de mutation chez certaines espèces, et au final, toutes les zones n’ont probablement pas été touché. » Elle avait vaguement étudié ça Luka, ce n’était pas ce qui l’intéressait le plus. Non, elle préférait les peuplades antiques, les vieilles civilisations, toutes ces choses la que les gens considéraient comme le passé. Le passé plus proche l’intéressait moins, parce qu’il était douloureux peut être. Parce que c’était à cause de ça qu’ils se retrouvaient dans cette prison dans le ciel. Mais soit, si il y’avait un bunker, peut être que c’était la solution. Elle hocha la tête finalement, Luka. « Esperons qu’ils le rejoignent sans encombre alors. » Et elle voulait y croire, que ces gamins pourraient trouver un havre, et montrer que la terre était viable, qu’ils pouvaient descendre. Et Luka reflechit quelques instants. « J’sais pas. Je me suis pas vraiment interessé à tout ça, aux radiations, à la Terre du présent. Mon domaine c’est le passé, celui qui interesse pas grand monde. Je dis juste que c’est une hypothèse à ne pas écarter. » Mais elle était probablement un peu trop paranoïaque non ?

Et elle espérait juste que la terre leur offre une possibilité, qu’elle saisirait volontiers. « Non. » Et non, elle n’était pas mieux coincée ici. Peut être qu’elle le regretterait plus tard. Mais c’était sorti naturellement, un non direct et précis. Peut être que la blonde se demanderait si elle devait encore la forcer à aller voir un psy, c’était déjà fait, elle ne recommencerait pas. Elle préféra plaisanter en une demande taquine. Et elle sourit de la réponse. « Oui, mais si je suis sur Terre et que tu restes ici, ça rendra les visites difficiles. » Elle eut un sourire après ça. C’était quelque chose qu’elle semblait faire souvent aujourd’hui, ici. Elle se sentait plus jeune, et un peu plus légère en fait. Malgré la conversation, malgré tout. « Peut être qu’il te suffira d’un peu de motivation. Mais peut être aussi que ça ne sert à rien de se faire tant d’hypothèses. Rien n’est sur, et je suppose que le conseil sera très regardant sur qui descend ou pas. » Ça, elle n’en doutait pas. Le conseil se mêlait toujours de tout, et quelques fois à raison, quelques fois, juste parce qu’ils pensaient avoir raison.

Il y’avait d’autres soucis. Comme ce désinfectant qui se rapprochait de ses mains, et l’evocation des aiguilles. C’était paradoxal, pour quelqu’un qui se faisait mal volontairement, d’avoir peur de la douleur que d’autres choses pouvaient causer peut être. Mais c’était Luka, elle ne changerait pas maintenant. Et elle sourit un peu plus finalement, malgré la peur qui commençait à la dévorer. Bon, elle était adulte. Elle était forte, et elle l’avait bien cherché. Elle tendit sa main. « Oh, je ne serais pas contre te servir de cobaye pour tes méthodes alternatives. » Mais il ne semblait pas vraiment y en avoir. Et hocha la tête. « Prête. Je n’ai pas vraiment le choix de toute façon. A moins qu’un bisous magique suffise, comme disent les enfants. » Elle avait pas vraiment réfléchi à ce qu’elle avait dit. Et puis, c’était pas comme si elle avait eu des parents aussi attentioné n’est ce pas ? Quoi qu’il en soit, c’était juste une plaisanterie, ça ne voulait rien dire. Elle fixa le désinfectant. « Je te fais confiance. Mais ça ne veut pas dire que le miroir à gagné hein. » Non, le miroir n’était plus en état de nuire à qui que ce soit.

Elle essayait de se montrer mature, et même si elle avait sauté les pieds en premier dans la réaction vive que son père espérait qu’elle ait – paix à ton ame miroir tu sera regretté, pendant quelques jours quand elle devra arranger ses cheveux dans le flou du coup -  et du coup elle essayait oui, de prendre en considération le fait que le Conseil n’était pas empli que d’incapables – non, Lily par exemple n’était pas une incapable, sinon peut être qu’elle serait déjà morte, et elle ne savait pas si c’était positif ou négatif mais c’était un fait donc… -   Et donc, elle n’allait pas trop épiloguer, elle en avait assez dit peut être. Elle espérait juste que ça ne soit pas une terrible erreur, que les enfants n’aient pas de soucis. Et il n’yeut plus vraiment de discussion à leur sujet. C’était fini ? Déjà ? Dommage.  Enfin ça ne les empêchait pas de parler de la Terre, et la doc’ souriait c’était un peu ce qui comptait sur le moment. Elle faisait pas vraiment exprès parfois, Luka de faire sourire les gens, mais elle aimait bien quand ça marchait. Surtout sur les jolies femmes. Alors voilà c’était dit, elle, elle descendrait sur Terre, et tant pis pour les gens qui restaient ici, ils lui manqueraient bien sur, elle pouvait compter les personnes qui lui manqueraient sur les doigts d’une main, mais ces personnes lui manqueraient beaucoup. Quant au reste.. Ça restait une chimère de toute façon.

Et sur l’heure le désinfectant était bien plus dangereux, et même si la conversation était sur un sujet un peu moins grave que la Terre, que les enfants, elles y revenaient, quand Lily lui parla des plantes qu’elle aimerait découvrir. De nouveaux médicaments. Ça faisait un retour à l’ancien temps peut être, ou les laboratoires n’existaient pas. Et Luka approuvait. « J’pense, que si ils respirent encore c’est qu’il y’a des plantes qui existent toujours. »  C’était un fait, et elle sourit un peu plus. «  Alors si jamais le Conseil reflechit aux personnes qu’il désire envoyer, n’oublie pas de proposer mon nom. Je suis sure que ce bon vieux Eckhart sera ravi lui aussi de se débarrasser de sa disgrâce. »  Et c’était dit avec tellement de légèreté qu’on aurait cru que sa relation avec son père ne la dérangeait pas. «  Je t’enverrais un rapport détaillé sur les plantes que je croise du style, un truc vert, un truc vert en forme d’etoile, un autre truc vert comestible, un qui l’est un peu moins. J’ai toujours adoré les trucs scientifiques. »  Et elle s’auto taclait un peu parce qu’elle savait que ça ferait sourire la doc’, et qu’elle avait senti peut être qu’elle en avait besoin. Mais c’était naturel aussi, chez elle, cette attitude.  Ca lui permettait surtout de ne pas penser au désinfectant qui touchait sa plaie, et à la grimace presque disgracieuse qui étira son visage quelques instants.  Bon, elle avait réussi à pas trop avoir une tête non esthétique pendant l’action douloureuse, alors elle méritait bien…. Ah. Elle pensait pas mériter ça, et elle eut les yeux qui brillèrent quelques instants sous le choc du bisous sur le front. Elle ne s’y était pas attendu. Pour elle c’était juste une plaisanterie.  Ça réchauffait presque un peu le cœur, un peu de tendresse. «  Merci. »   C’était sincère, et un peu plus doux. «  Pour le soin je veux dire, pas pour le bisous magique. Même si je te remercie pour ça aussi »  Et la merveilleuse et intelligente Luka s’emmelait un peu dans ce qu’elle disait. «  Et donc c’est la technique secrete pour soigner les enfants ? Ça marche vraiment ? J'ai toujours pensé que c'était au niveau de la plaie moi.  »  Elle rebondissait un peu pour faire rebondir la conversation aussi. «  Si j’ai droit à un bandage on peut s’assurer qu’il ne soit pas rose ? Ça fait beaucoup moins guerrier pour l’histoire que je devrais probablement inventer pour justifier ma blessure aux élèves. » Bon, elle avait bien rebondit la.