EIJA + FENRIS

Guaranteed no-stress convalescence

Les journées sont longues, le temps ne passe pas vite et Eija en a marre d’attendre. Axom lui manque énormément, surtout ce rire qui l’accueillait tous les matins à son réveil. Depuis plusieurs semaines maintenant, lorsqu’elle se réveille elle ne ressent qu’une vive douleur à la cuisse et la présence de l’homme qui l’a trouvée dans la prairie. Ansgar, c’est ainsi qu’il se nomme. Au début, il n’était pas très bavard et cela convenait très bien à Eija, mais au fil des jours elle a dû le faire parler pour ne pas finir folle. Sauf qu’Ansgar a toujours préféré parler d’elle que parler de lui, si bien qu’elle a dû se résoudre à lui dire d’où elle venait et où elle allait. Sans toutefois lui raconter la vérité sur le sang noir d’Axom qui le rend si particulier.

Elle a fui son clan en volant une arme et des vivres, et elle sait très bien qu’elle n’aura plus jamais sa place sur les terres de sa naissance. Mais elle s’en fiche, elle veut retrouver Axom et fuir avec lui loin de tout ce qu’ils connaissent. Mais pour le moment, elle est coincée ici avec sa jambe blessée. Elle en veut à son père de ne pas lui avoir correctement appris à se défendre, parce que c’est de sa faute si elle se retrouve ici aujourd’hui. Elle a conscience qu’Ansgar lui a sauvé la vie en la trouvant dans la prairie, qu’il a soigné sa jambe et que c’est uniquement grâce à lui qu’elle est encore en vie aujourd’hui. Il lui a expliqué que la lame du couteau a touché une artère et qu’elle serait morte aux pieds de son cheval s’il ne l’avait pas trouvée. Il s’est aussi moqué du garrot qu’elle avait essayé de se faire et lui a promis de lui apprendre à en faire de meilleurs. Mais en attendant, Eija est coincée ici et ne peut pas repartir chercher son petit frère. Et ça l’agace ! Elle a tenté de s’en aller après quelques jours, jugeant que sa blessure était maintenant guérie et qu’elle pouvait se remettre sur ses pieds pour partir. Mais elle n’a réussi qu’à faire saigner à nouveau sa jambe et à énerver Ansgar qui l’a recollée dans son lit à la force d’une seule main. Depuis, elle apprend à être patiente parce qu’elle s’est rendue compte qu’en plus d’une cicatrice sur la cuisse, la lame du couteau lui a fait perdre sa motricité. Et sans pouvoir se tenir sur ses deux jambes, Eija sera incapable de partir pour Polis pour retrouver Axom.

Alors elle attend. Elle a fait quelques pas dans la journée, quelques pas de plus que la veille, mais la douleur dans sa jambe est revenue et l’a forcée à se rallonger. De toute façon, elle préfère ne pas trop se montrer à l’extérieur parce qu’elle sait que son père va finir par la rechercher un jour quand il découvrira qu’elle s’est enfuie de Orst’. C’est aussi pour cette raison qu’elle reste à l’intérieur à chaque fois que quelqu’un vient voir Ansgar dans sa maison reculée dans les prairies. Mais les rumeurs courent vite et Eija sait que quelques personnes savent qu’il l’héberge. Alors quand elle entend quelqu’un entrer et s’approcher de l’endroit où elle se trouve, Eija attrape le couteau qu’elle cache sous la couverture et s'assoit sur son lit de fortune. Mais l’homme qui vient en face d’elle n’est qu’un adolescent, pas forcément plus vieux qu’elle. Alors elle baisse son arme et le jauge du regard lorsqu’il s’adresse à elle.

« Moi qui pensait que les grounders du sud avaient des muscles. Je suis déçue. »

Elle esquisse un petit sourire en coin, pour répondre à sa moquerie.

« Qui es-tu ? Un ami d’Ansgar ? »

Elle garde tout de même le couteau dans sa main, caché. Il a beau avoir l'air tout chétif, elle se méfie. Le dernier homme qui l'a attaquée lui a infligé une sacré blessure, mais il en est mort.

EIJA + FENRIS

Guaranteed no-stress convalescence

Eija reste méfiante. Depuis qu’elle a quitté Orst’ pour poursuivre son père et son petit frère, elle se méfie de chaque personne qu’elle peut croiser. Encore plus depuis qu’un grounders l’a attaquée sans raison - sans doute pour lui voler ses armes et ses vivres - et l’a poignardée dans la cuisse. Heureusement qu’elle a réussi à le tuer, sans quoi il l’aurait surement achevée avant de lui voler ses affaires. C’était un sacré coup de chance en réalité, elle n’est pas vraiment fière de la façon dont cet homme est mort mais elle a lutté pour sa vie et la pierre avec laquelle elle lui a fracassé la boîte crânienne était la seule arme encore à sa portée. Et elle a volé son cheval aussi. Ansgar lui a dit avoir mis celui-ci en sécurité et l’avoir nourri, mais Eija ne sait pas trop ce qu’elle devra en faire plus tard. De toute façon, elle ne sait pas monter et elle ignore totalement comment s’occuper d’une telle bête. Les terres d’Azgeda sont bien trop hostiles pour les chevaux et elle n’en avait jamais vu d’aussi près avant d’attraper sa crinière pour tenter de se hisser sur son dos. Heureusement que ce cheval est resté docile, il aurait très bien pu tenter de la tuer lui aussi, comme son maître. Après ça, Eija reste méfiante envers les inconnus, même ceux qui ont l’air inoffensifs.  Elle est sans doute un peu paranoïaque sur les bords mais elle se dit que son père connait pas mal de monde dans les diverses contrées qu’il a pu traverser lors de ses batailles, et qu’il pourrait très bien avoir envoyé quelqu’un pour la récupérer. Ou la tuer. Il en serait capable, il l’a bien assommée pour la faire taire le soir où il a emmené Axom avec lui pour Polis. Mais même si elle reste méfiante, elle ne peut se lever. Elle garde donc son arme à portée de main, juste dans le cas où il prendrait l’idée à ce jeune homme de l’attaquer.

Elle l’observe lui rendre son sourire narquois. L’aurait-elle… vexé ? Ca la ferait presque sourire de voir qu’il se vexe pour cela alors qu’elle-même ne le fait pas. Mais c’est parce qu’elle sait qu’au fond, il a raison. Elle vient d’une terre du nord, une terre plongée dans le froid et enfoui sous la neige la plupart du temps. Elle est pâle, elle le sait très bien. Ça et son accent font qu’il est difficile de ne pas savoir d’où elle vient. Il se présente alors comme étant Fenris, un ami d’Ansgar. Pourtant il a l’air bien jeune pour être un si bon ami de l’homme qui l’a recueillie et soigné. Mais ça, Eija se garde bien de le lui dire, il pourrait se vexer à nouveau. Elle regarde sa main tendue puis relève les yeux vers lui.

« Te serrer la main va m’être difficile sans pouvoir me lever. » Elle n’aime pas être dans cette position de faiblesse. Ne pas pouvoir se lever et se tenir debout sur ses jambes l’agace. « Je me nomme Eija. »

Nul besoin de rajouter son clan, il le connait déjà de toute façon. Et puis pour le moment, Eija ne se sent plus vraiment appartenir à ce clan – même si elle ne s’est jamais vraiment sentie appartenir à un clan d’ailleurs.

« Serais-tu guérisseur toi aussi ? » Elle l’observe. Il a l’air d’avoir le même âge qu’elle, à peu près. « Ou apprenti peut-être ? » Elle cherche ce qu’il pourrait faire d’autre mais elle n’est pas vraiment habituée à ces terres et leurs coutumes. « Que font les jeunes pour se rendre utiles dans ce clan ? »

EIJA + FENRIS

Guaranteed no-stress convalescence

Avant ça, Eija n’avait jamais quitté son clan et les terres d’Azgeda. Elle n’avait même jamais quitté Orst’. Mais il a fallu que son père emmène de force son petit frère vers Polis pour qu’elle attrape son arc, un sac avec des vivres et une épée, et qu’elle quitte le village et les terres. Les prairies, elle ne connaissait pas mais ça lui change énormément de son village natal. Ce n’est pas le même climat, ce n’est pas du tout la même chose, et si pour l’instant elle n’a vu que l’intérieur de la maison d’Ansgar et un peu les alentours avant de se faire attaquer, elle aimerait bien en voir un peu plus. Peut-être que si elle réussit à récupérer Axom à Polis, elle reviendra par ici pour visiter un peu plus les terres de ce clan.

Elle observe Fenris se rapprocher pour s’assoir en tailleur sur le sol face à elle et en profite pour placer le couteau qu’elle a toujours dans la main sous la couverture de son lit de fortune. Il ne semble pas être très hostile, elle peut sans doute baisser un peu sa garde. Elle l’écoute lui expliquer qu’il s’intéresse plutôt à l’herboristerie qu’aux soins mais qu’il connait les plantes qui peuvent guérir ou soulager, même détendre. Il lui explique même ce que font les jeunes dans le clan des prairies, ce qui au final est un peu la même chose que dans son clan à elle. Mais lorsqu’il ajoute qu’ils s’occupent beaucoup des chevaux et qu’il pourra l’emmener les voir si elle le souhaite, Eija esquisse un sourire.

« Je ne suis pas vraiment passionnée par les chevaux, nous n’en avons pas en Azgeda. » Les pauvres bêtes ne survivent pas bien longtemps dans le froid. « Mais nous avons des cerfs et il y a des rennes dans les terres du nord. C’est un peu la même chose au final, non ?  » Elle est déjà montée sur un renne et c’est sans doute grâce à cela qu’elle a pu se hisser sur le dos de ce cheval et y tenir suffisamment longtemps pour qu’il l’amène dans les prairies. « Mais j’ignore si je pourrais remonter sur un animal ceci dit. »

Elle a déjà du mal à se tenir sur ses deux jambes sans tomber, alors de là à pouvoir remonter sur le dos d’un cheval ou même d’un renne, c’est difficile à dire. Alors quand Fenris lui demande si c’est douloureux, elle grimace légèrement. Elle a l’habitude de la douleur, de se faire cogner par son père pour éviter que ses poings ne touchent Axom, mais la douleur ici est bien différente.

« Un coup de couteau est toujours douloureux. Mais je ne peux rien faire de plus à part attendre que ça guérisse, en serrant les dents. A moins que tu n’aies, dans tes plantes, de quoi faire passer la douleur et me faire tenir sur mes deux jambes ? »

Ça ne coûte rien de demander, après tout. Peut-être qu’il existe une plante qu’Ansgar ne connait pas qui pourrait lui permettre de ne plus ressentir la douleur mais aussi de pouvoir à nouveau se tenir debout et marcher.

EIJA + FENRIS

Guaranteed no-stress convalescence

Ansgar l’a bien soignée et lui a donné suffisamment de plantes et de tisanes différentes pour qu’elle ne ressente plus la douleur. Mais pourtant, elle est toujours là surtout lorsqu’elle essaye de se mettre debout sur ses deux jambes. Lorsqu’elle essaye, puisqu’elle ne peut vraiment tenir debout pour le moment. C’est surtout ça qui l’énerve, le fait de ne pas pouvoir se lever et marcher comme avant, le fait de ne pas être sûre de pouvoir le refaire un jour sans garder une quelconque séquelle. Parce que pour retrouver Axom, il va lui falloir ses deux jambes. Alors oui, si Fenris a quelque chose pour aider à faire disparaitre la douleur et, encore mieux, pour la guérir, pourquoi pas essayer. Il lui répond alors qu’il possède des plantes spéciales mais pas de plantes qui la guériront, juste des plantes qui la feront voler. Elle le regarde alors, curieuse et un peu inquiète quand même de ce qu’il lui propose. Elle l’observe sortir quelque chose de la sacoche qu’il porte à sa ceinture, une fiole contenant un liquide d’une couleur relativement suspecte. Elle relève la tête vers Fenris lorsqu’il explique le contenu, restant toutefois silencieuse face à ses paroles.

Elle ne le connait que depuis quelques minutes mais il s’attend à ce qu’elle lui fasse confiance et qu’elle avale le contenu de cette fiole à la couleur étrange. Il n’a peur de rien celui-là, ni d’elle ni même d’Ansgar qui se trouve à l’extérieur. Néanmoins, il finit par lui dire qu’il devrait commencer pour lui montrer qu’il ne souhaite pas l’empoisonner. Alors elle hoche la tête puis le regarde prendre une gorgée de sa boisson étrange, avant de baisser les yeux vers cette fiole qu’il lui tend à nouveau. Elle ne l’attrape pas de suite, préférant laisser ses yeux passer de la fiole au visage de Fenris, plusieurs fois. Elle surveille les premiers signes, juste au cas-où. Puis lorsqu’elle voit que cela ne lui fait rien dans les premières secondes, là où un poison aurait déjà agi, elle se penche légèrement et attrape la fiole avec ses doigts. Elle l’observe rapidement puis se décide à en boire elle aussi une gorgée.

Ce qu’elle regrette presque aussitôt tant la boisson est amère. Cela la fait tousser et tirer la langue. « Tu aurais pu faire un effort sur le gout. C’est immonde. » Elle lui tend à nouveau la fiole pour qu’il la range. « Et c’est censé faire quoi, cette petite chose ? » Elle aurait sans doute dû demander avant de la boire, mais une petite chose au fond d’elle lui a dit de se lancer. Elle ignore pourquoi elle prend autant de risques à boire quelque chose dont elle ne connait pas les effets, à suivre aveuglément un inconnu qui lui raconte ce qu’il veut bien. Elle a quelque chose à faire, elle ne devrait pas perdre son temps de cette façon. Mais sa blessure à la jambe l’empêche de partir retrouver son petit frère à Polis, alors autant qu’elle s’amuse un peu pendant qu’elle est coincée ici sans rien pouvoir faire pour guérir plus vite.