maybe not dreaming only about you ▬ Lexa

Elle se retournait, dans son début de sommeil, sa culpabilité à l’œuvre, distordant les songes, pour les transformer en doux cauchemar, où Clarke revoyait les êtres tombés, les êtres rancuniers. Aussi difficile que cela puisse paraitre, c’était une nuit relativement banal pour elle. Depuis qu’elle avait fui la Montagne, rares étaient les occasions où elle sombrait dans un sommeil sans rêve. Cela lui arrivait, quand l’épuisement était trop fort, et avait raison d’elle. Ça aurait dû être le cas aujourd’hui. Elle avait passé toute sa journée à veiller sur Sethen, la ramenant d’entre les morts quand son cœur s’arrêtait de battre, méthodiquement, à chaque fois que le corps se brisait sous le manque de cette drogue destructrice. Il n’y avait rien de bien sorcier, dans le massage cardiaque. Mais, à chaque pression, Clarke sentait le stress monter, et c’était à bout de nerf qu’elle était partie s’effondrer sur sa couche, l’esprit un peu plus embrumer que l’accoutumé. Foncièrement, elle aurait pu apprendre aux gounders les gestes du PCR. Cependant, ceux-ci la regardaient toujours avec émerveillement, quand elle permettait au cœur de partir, pour un second round. Promis, après la guerre, quand il y aurait tout un quartier réservé aux Faucheurs, elle s’appliquerait à enseigner les premiers soins aux volontaires.

Ce soir, elle avait juste envie de dormir. Ce soir, son inconscient avait juste envie de la faire souffrir. Elle s’éveilla brusquement de son cauchemar, de la sueur, sur le front, dans sa nuque. Clarke échappa un long soupir, crispant ses mains sur la peau de bête qui lui servait de matelas. Elle ne savait pas combien de temps avait duré sa somnolence, mais elle ne se donnait même pas une petite heure. Agacée, elle se redressa en deux temps, désertant sa couchette, à laquelle elle adressa un œil accusateur. Elle voulait vraiment dormir. Mais son esprit, à présent, était trop agité et elle avait besoin de fuir les morts, qui la poursuivaient encore. Clarke se décida à marcher, errant dans l’avant-poste, parcourant les chemins usés, se faufillant entre les différents feux de camp, les guerriers ne prêtant aucune attention à elle. Elle aurait eu l’impression d’être mêlée au groupe, si elle n’avait pas droit à la froideur caractéristique qu’ils lui réservaient – même si ça allait de mieux en mieux, parfois son garde ne rechignait pas à lui faire la conversation.

Clarke s’arrêta brusquement, quand elle remarqua un bras lui barrer la route. Elle prit quelques secondes, pour remarquer où elle s’était rendue. La tente du commandant. Elle aurait souri, s’il n’y avait pas un garde, qui lui barrait la route. Un léger agacement prit place et elle attendit qu’il se dégage. Sauf que l’homme ne le fit pas. « Le commandant dort. » expliqua-t-il en Trigedasleng. Clarke croisa les bras, relevant la tête, nullement affectée par l’expression imposante du grounder. « Et j’aimerais faire comme elle. » Son aplomb, mêlé à son anglais, ne fit pas faillir l’homme qui lui barrait la route. Elle échappa un soupir, presque énervée. « Va la réveiller, ou sinon je vais t’engueuler à tel point que ça ne fera que la réveillée. C’est ton choix. » Bon, ce n’était pas la menace la plus efficace qu’elle avait en stock, mais Clarke avait besoin de dormir, et si ses pieds l’avaient amenés jusque chez Lexa, c’était pour une bonne raison. Heureusement pour le garde, il n’eut pas besoin de prendre une décision, que des mouvements se firent entendre, dans la tente.

Aucune nuit n’était semblable à celle de la veille, et surtout aucunes des nuits de Lexa n’était paisible. Depuis bien des années maintenant la quiétude du sommeil l’avait quittée, ça ne voulait cependant pas dire qu’elle ne vivait pas avec. Non, c’était comme tout, on s’y habituait, ainsi si des cauchemars et des images berçaient parfois son sommeil, elle ne les laissait pas la déranger au point de la fatiguer. Elle s’y était résolu. Elle était Heda, elle ne pouvait pas laisser quelque chose comme des émotions nocturnes la déranger. La nuit passait donc, et si elle pouvait avouer – du moins à elle-même – qu’elle voyait dans ses songes des visages qui désormais ne respiraient plus, elle pouvait également reconnaitre qu’il y’avait eu quelqu’un d’autre dans ses rêves récents. Elle n’épiloguerait pas, elle préférait ne pas y repenser, et si elle ressentait un manque à l’idée du baiser échangé,… des baisers échangés, elle le garderait pour elle.

Tournant dans son sommeil, elle finit par ouvrir un œil, quelque chose n’allait pas, elle n’aurait pas su dire ce qui n’allait pas, ou où se situait le problème pour le moment, mais quelque chose n’était pas droit. Elle grimaca un peu, émit un son qui ressemblait presque à un grognement, et accrocha un peu plus la peau d’ours pour la serrer contre elle. C’était chaleureux et agréable, et elle repensa presque reveuse à la partie de chasse lors de la quelle elle avait terassée le bestiaux. Elle s’était illustrée une fois de plus, digne representation de son rang. Anya avait été fière d’elle. Anya… Encore quelqu’un qui avait peri à cause d’elle. Le poids de la responsabilité pesa à nouveau sur ses épaules, et elle sentit qu’elle ne pourrait de toute façon pas se rendormir.

Elle ne le pourrait pas de toute façon, des voix venaient de resonner au dehors de sa tente, et un petit sourire se glissa sur ses lèvres quand elle entendit l’accent et le langage particulier d’une fille du ciel. Il n’y’avait pas lieu de se poser la question de qui il s’agissait. Le commandant se leva alors, et se rapprocha de l’entrée des tentures qu’elle souleva d’un geste vif. Clarke était effectivement la, avec un air plus que fatiguée, en face de l’un de ses gardes qui regardait la fille du ciel avec un regard inqualifiable. « Disha Ste Klir. » Tout est bon ; elle fixa les deux intervenants et se redressa. Il fallait qu’elle soit Heda, qu’elle soit crédible jusqu’au bout de la nuit ; même si elle venait de se lever, même si elle ne portait pas ses atours usuels, portant au contraire de simplements vétements non armurés. Elle était au repos, mais elle ne l’était jamais vraiment non plus. « Heda. » le garde la regarda, et elle lui adressa un regard froid. « Gonot. » Qu’il s’en aille maintenant. Et qu’il le fasse ou non, elle n’en avait pas vraiment cure, le garde n’existait déjà presque plus de toute façon, et relevant les « portes » de sa tente, elle fit signe à Clarke de rentrer. « Que me vaut la visite nocturne de la princesse des cieux ? » Pour un peu, on aurait pu croire que son ton était taquin, ou alors, c’était peut être parce que sans son épée et sa cape de commandeur, sans ses peintures de guerres, elle ressemblait d’avantage à une jeune fille… Peut être un peu égarée. Ce qu’elle n’était pas bien sur.

Clarke échappa son souffle, quand le lourd voile de la tente se leva, pour découvrir un commandant, en ce qu’elle supposait être une tenue de nuit. Et elle pinça les lèvres. Elle avait bel et bien réveillé Lexa et si, quelques secondes auparavant, elle n’en aurait tiré aucune culpabilité, parce qu’elle aurait tout placé sur le dos du garde, à présent, elle s’en voulu d’extraire la Fille Sauvage du sommeil – même si elle ne regrettait pas de la voir hors de son attirail de guerrière. Soit. Elle adressa un coup d’œil à l’homme qui lui avait barré la route, avec une expression qui en disait long ‘je t’avais prévenu’. Clarke, elle aurait presque eut un sourire vainqueur, quand Lexa congédia le grounder. A la place, elle resta droite, reflétant ce même sérieux, qu’elle gardait, en tout temps. Elle n’allait pas se jeter dans les bras de Lexa, pour le bien des apparences. « Que me vaut la visite nocturne de la princesse des cieux ? » Clarke leva les yeux au ciel, acceptant l’invitation à pénétrer dans la demeure du commandant, n’adressant même pas un dernier regard au garde, qui s’en allait, presque dépité. « Je ne suis pas une princesse. » Son ton était posé, s’empêchant d’être trop heureuse de revenir dans la tente familière. « Il n’y avait pas de roi, dans le ciel. » Expliqua-t-elle. Même si un jour, elle devrait sérieusement s’intéresser à la raison pour laquelle tout le monde la comparait avec une princesse.

Clarke passa une main dans sa nuque, sentant encore la sueur du cauchemar qui l’avait réveillé. Elle retint un frisson et se tourna vers Lexa, l’observant sans mal, malgré la noirceur qui enrobait les lieux. Elle tendit sa main vers le commandant, attendant que celle-ci ne la saisisse. Elle n’était pas du genre à se jeter dans les bras de Lexa, et cette main tendue était la demande, la vérification, que ce qu’il s’était passé, voilà plus d’un jour auparavant, n’avait pas été oublié. Que les confessions tenaient encore. C’était la preuve, aussi, que Clarke, quelque part, avait attendu ces retrouvailles, où il n’y aurait aucuns yeux pour les espionner. « Je n’arrivais pas à dormir. » Son regard se perdit, momentanément, sur le sol, ou elle oublia de regarder, songeant à ces fantômes qui la poursuivaient sans cesse. Ici, au moins, avait-elle l’impression qu’ils disparaissaient au loin. Le poids de la culpabilité s’amoindrissant, pour être remplacé par la douce souffrance que cette relation, avec Lexa, créait. Et Seigneur, qu’aurait-elle fait pour connaitre un instant de plus avec la Fille Sauvage.

Soit, elle se força à repousser ces souvenirs, posant son regard bleu sur les traits de Lexa. Sa jeunesse se révélait, sans les peintures de guerre et Clarke se souvint, qu’elle n’était pas la seule âme, théoriquement trop jeune, pour connaitre ces aventures de guerre, de sang. Ce n’était qu’une impression, alors que tous traversaient des épreuves qui leurs étaient propre. Elle songea, un instant, à Jasper, qui avait fui la montagne, et aux autres, qui se cachaient d’elle. Elle fit une prière silencieuse, pour qu’ils survivent, quelques heures de plus. Elle en fit une autre, pour que Bellamy arrive à désactivé ce nuage acide. Cela faisait des jours, qu’elle n’avait plus de nouvelle, éloignée du poste de radio, surveillé par Raven. Elle craignait qu’il ne soit mort, mais Jasper l’avait rassuré. Elle espérait que tout prenne fin, tôt ou tard. Qu’elle vive l’ignorance qui lui fasse peur, mais qu’elle la vive, c’était tout ce qu’elle demandait. « Je t’ai réveillé ? » Finit-elle par demander, après quelques secondes de silence. Quelque part, idiotement, elle avait cru que Lexa ne dormait jamais, qu’elle attendait, la nuit durant, que les heures passent, que la bataille éclate, à l’horizon. Et elle sourit, amusée à cette pensée.

Le commandant n’avait pas spécialement l’habitude de se montrer désarmée et loin de ses parures usuelles, que ce soit devant ses gardes où devant des invités. Mais, Clarke – une fois de plus – était un cas particulier. Clarke pouvait la voir désarmée, elle avait déjà vu de toute façon sa principale faiblesse. Elle l’avait découverte après leur discussion houleuse, et Lexa devait bien avouer que les conséquences ne lui avaient pas déplu. Oui, elle avait repensé au baiser depuis que Clarke avait quitté sa tente, oui, peut être que ça avait participé à la garder éveillée par moments, oui… Et oui, elle serait intéressée à l’idée de remettre ça. Mais soit, Clarke n’était probablement pas ici pour cela, si la fille du ciel se joignait à sa compagnie en cette nuit c’était probablement qu’il y’avait un soucis. Elle ne pouvait pas imaginer qu’il en soit autrement. Notre petit raton était bien trop desabusé pour penser que sa présence était réellement la chose souhaitée par la blonde.

« Je ne suis pas une princesse. Il n’y avait pas de roi, dans le ciel. » , Lexa la fixa un petit moment puis elle hocha la tête. « J’aurais cru a un terme affectif dans ton peuple. » Non, Lexa ne comprenait pas tout des us et coutumes du peuple du ciel, mais elle était prête à essayer. A faire quelques efforts. Soit, elle se contenterait donc d’appeler Clarke, Clarke, c’était largement suffisant.

Fermant les tissus qui constituaient la porte de sa tente, Lexa fixa Clarke avec plus de détail, quelques bougies luisant dans la pièce éclairaient la fille des cieux dans une semi clartée, et Lexa aurait pu jurer qu’elle était magnifique, si elle n’avait pas été sure de ne pas être objective. Elle ne dit rien cependant, regardant la blonde passer la main dans sa nuque, comme si elle cherchait les choses à dire. Peut être qu’il y’avait des choses qui méritaient d’être dites, d’autres qui nécessitaient le silence. Ce fut le silence donc, que Lexa garda un moment tandis que Clarke, dont la main s’était tendue vers elle déclarait ne pas réussir à dormir. Il n’en fallut guère plus pour que le commandant, plus timide dans les relations qu’au combat ou en politique, n’attrape la main, et ne tente d’attirer vers elle, - toujours avec cette tendresse qui la caractérisait quand il était question de la skaikru- sa détentrice. Bien qu’elle ne sache pas trop quoi faire, devait elle la prendre dans ses bras, l’embrasser ? Non, elle attendrait peut être que Clarke fasse le premier pas. Mais la main tendue, était peut être un premier pas ? Lexa ne connaissait rien des coutumes des gens du ciel, et elle s’en trouvait quelque peu contrariée.

« Je t’ai réveillé ? » Profitant de la douceur de la main de Clarke dans la sienne, et la caressant doucement de son pouce, Lexa releva les yeux vers elle. « J’étais déjà éveillée depuis quelques instants. » Elle n’allait pas lui dire qu’elle avait eu la sensation que quelque chose n’allait pas quelque part, ni lui dire d’ailleurs qu’elle avait du mal à dormir. Non, au lieu de la, elle profita de sa main libre pour designer son lit, sur le quel la peau d’ours était posée de travers. « Tu peux rester si tu le desire. » Si Clarke n’arrivait pas à dormir, le commandant se ferait un plaisir de chasser ses démons.

« J’aurais cru à un terme affectif dans ton peuple. » Un sourire amusé se perdit sur les lèvres de Clarke, qui jeta une œillade taquine au commandant, le sérieux de sa réponse oubliée. « Est-ce que tu essaierais de me trouver un terme affectif ? » La blonde alla jusqu’à pousser sa chance, l’enjouement évident, malgré la fatigue qui lui mordait les traits. Elle ne pouvait nier qu’elle était attendrie par la tentative. Dans la bouche de Lexa, cela était trop formelle. Elle ne connaissait pas l’historique de cette appellation, qui avait d’abord été une insulte, dans la bouche de Bellamy. Elle n’arriva pas à se souvenir, exactement de cette période, égarée dans le chaos qu’avait été sa vie, depuis qu’ils avaient crus être seuls, sur la Terre. Et, franchement, elle n’avait aucune envie de se perdre dans le passé. Elle se laissa attirée jusque Lexa, posant sa main libre sur l’épaule de la Fille Sauvage, retrouvant son odeur familière. Clarke serra la mâchoire, retenant cette envie de l’embrasser qui la prit. Elle devrait apprendre à se contrôler, surtout si cet instinct s’éveillait en pleine rencontre importante. Hm. Aucun n’avait songé à apporter ce qu’il se passait entre elles, à la lueur du jour. Déjà, Clarke était persuadée qu’Indra tenterait de lui couper la tête, pour avoir ensorceler le commandant. Et elle entendait les sermons de sa mère, sans mal. Oui, il y avait quelque chose de rassurant, dans ce secret qu’elles partageaient.

« J’étais déjà éveillée depuis quelques instants. » Clarke hocha la tête, ne quittant pas Lexa des yeux, admirant, sans un mot, le dessin des ombres, sur le visage de la brune. Encore une fois, elle fut marquée par la pureté des traits de Lexa, se demandant, un instant, tout ce que ces yeux avaient vu, tout ce que ce corps avait vécu. Elle n’avait aucun mal à deviner les muscles, et l’expérience, sous la peau du commandant. « Tu peux rester si tu le désires. » Clarke s’écarta un peu, détaillant le lit que désignait Lexa. Cela faisait des lunes, qu’elle n’avait plus dormies dans un vrai lit. La dernière fois qu’elle avait profité du confort d’une couchette digne de ce nom, c’était lors de son passage à l’Arche, peu après la mort d’Anya. Mais la dureté du sol ne l’indisposait pas. La fatigue était telle que quand elle s’autorisait à s’allonger, n’importe quelle peau d’ours, ou de chevreuil à deux-têtes, aurait fait l’affaire. « C’est vrai ? » Elle se sentit fragile, à ces mots et elle pinça faiblement ses lèvres, dans sa moue habituelle. « J’étais juste venue pour un peu de compagnie, je n’avais pas vraiment songé à m’installer dans ton lit. » Bon, là elle sonnait totalement coupable. Clarke aurait bien besoin d’une nuit de sommeil, à un moment ou à un autre, sinon elle serait bonne pour perdre toute crédibilité, aux yeux de Lexa.

En fait, Clarke n’avait pas beaucoup songé, depuis qu’elle s’était éveillée de son mauvais rêve. Ou alors, avait-elle trop songé à Lexa, et dès lors, ceci expliquerait pourquoi elle s’était retrouvée devant la tente du commandant. Elle ne savait pas vraiment. Le plus important était qu’elle avait réussi à se faufiler chez Lexa et qu’elle avait l’occasion de la toucher. Autant arrêter de trop réfléchir. Elle se mit sur la pointe des pieds, volant un baiser, fugace et volatile, à Lexa. Elle murmura, sur le bord des lèvres « mochof » une expression espiègle, dans le fond de regard, avant de se diriger vers le lit offert, ne lâchant pas le commandant, bien entendu.

« Est-ce que tu essaierais de me trouver un terme affectif ? » Quoi ? Est ce qu’elle avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Pourquoi est ce que Clarke lui disait ça d’un coup ? Lexa marqua un temps d’arret, un peu perplexe, ne sachant pas vraiment ce qu’elle devait répondre. Alors elle ouvrit la bouche, laissa s’echapper le silence et la referma avant de maugréer. « Peut être ? » Son visage se ferma un peu et elle regarda Clarke longuement. « Nous n’avons pas de termes affectifs dans notre langage, ça n’est pas quelque chose de courant. » Elle essayait, de lui donner un point de vue sur sa culture. Et peut être de lui faire comprendre que par la, elle lui montrait qu’elle voulait faire des efforts… ? Ou peut être que ce n’était pas compréhensible. En réalité, Lexa ne savait pas comment montrer à Clarke qu’elle tenait à elle plus qu’elle ne l’aurait du. Elle ne savait pas comment agissaient les gens du ciel, et comment cela se passait au niveau des sentim… de l’affection, de l’attachement. Soit, elle avait noté, elle ne l’appelerait plus princesse.

Et tandis que la main de la blonde se posait sur son épaule, Lexa posa doucement sa tête contre la sienne. Avant de lui proposer de dormir dans sa tente. Avec elle, ou sans elle même, ce n’était pas un problème, si la proximité la dérangeait, la commandante pouvait monter la garde, où somnoler dans son trône. Il n’était pas très confortable, mais elle pourrait s’en accommoder. Son lit était fort agréable, elle devait l’avouer, et il devait surement sembler fort attirant pour Clarke qui ne devait pas en avoir l’habitude. Le cœur de Lexa sourit un peu, adoucissant son visage. « J’étais juste venue pour un peu de compagnie, je n’avais pas vraiment songé à m’installer dans ton lit. » Les yeux du raton commandeur se plissèrent un peu, puis prirent une teinte très sérieuse. « Tu pourrais avoir les deux si tu le désirais. » pour un peu, elle aurait pu rougir d’avoir dit ça. Alors que ce n’était qu’une proposition des plus pures.

Le merci ne tarda pas, et plus que le baiser vaporeux et rapide, ce fut le langage usité qui fit fondre le cœur – qu’elle aurait pourtant aimé inexistant – de Lexa. Se laissant entrainer vers le lit, elle rattrapa la blonde et l’attira vers elle, pour lui voler un baiser, plus passioné. Pour un peu, elle aurait presque senti des étincelles, ou une tension dans l’air. Elle ne savait pas. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle avait songé bien trop longtemps à leurs derniers baisers et qu’elle essayait de converger tout cela avec celui la. Pour le garder gravé dans sa mémoire. Pour garder Clarke dans ses souvenirs, si jamais il se passait quelque chose. Non. Elle ne voulait pas sur le moment penser à l’avenir. Elle recula doucement la tête lui caressant la joue de sa main libre, l’autre n’ayant jamais laché sa main. « Pro » De rien. Elle pouvait tout de même se montrer poli, d’un simple murmure ; mais si l’envie de l’embrasser de nouveau était forte, elle ne voulait pas être un frein au sommeil réparateur de son invitée, alors elle se contenta de rester contre elle un instant, en souriant presque.

Un sourire doux s’étira sur les lèvres de Clarke, en constatant la confusion légère qu’elle lisait dans le regard de Lexa. Vraisemblablement, sa plaisanterie n’avait pas été prise de la manière attendue, mais elle ne pouvait pas vraiment s’en vouloir. « Nous n’avons pas de termes affectifs dans notre langage, ça n’est pas quelque chose de courant. » Elle esquissa une petite mine surprise, en l’apprenant. A bien y réfléchir, elle imaginait difficilement Lexa donner des noms affectueux à ses soldats – même si l’idée aurait été à mourir de rire. Le mode de vie des grounder restait très terre à terre, instinctif, primaire. Fascinant, Clarke ne dirait jamais le contraire. Mais s’ils excellaient dans l’art des phrases philosophiques, celui des métaphores n’étaient pas leur fort. Ce serait une chose que le peuple du Ciel pourrait leur apporter, celui du trait d’esprit le plus haut, à n’en pas douter que certains s’en donnerait à cœur joie.

Mais Clarke n’était pas là pour débattre des surnoms et autres suffixes affectueux qu’elle prendrait, ou qu’elle donnerait à Lexa (pour elle, avoir l’occasion de l’appeler Lexa, était déjà une preuve d’affection, en soi. Elle ne l’appelait pas commandant, car elle ne serait jamais un soldat intouchable, aux yeux de Clarke). Elle était là pour profiter de la présence de la Fille Sauvage, et éventuellement profiter du lit, qui commençait à lui faire de l’œil. « Tu pourrais avoir les deux si tu le désirais. » Son souffle se perdit, dans le creux de ses poumons, sa main assurant un peu plus sa prise sur l’épaule du commandant, alors qu’elle se mordillait la lèvre, pour ne pas répondre trop vite, ne pas donner l’air qu’elle était une fille pressée de tout voler à Lexa. Voler sa vie, voler ses pensées, voler son temps, voler son cœur. Mais elle avait envie, de se la jouer voleuse, et de partir avec elle, au beau milieu de la nuit, pour abandonner le campement, abandonner ces responsabilités et vivre cacher. La chaine des responsabilités restait présente, comme un poids attaché à son pied, qui empêchait sa fuite. Clarke n’avait guère droit à un caprice de cette envergure. Il y avait des vies en jeux, des vies qui comptaient beaucoup plus que la sienne.

Seulement, pour cette nuit, Clarke avait bien le droit à un interlude, égarée dans les bras d’une Fille Sauvage. « Alors, je prendrais les deux. » Un remerciement plus tard, Clarke tentait de s’échapper jusqu’au lit du commandant. Ce fut sans compter sur la prise de celle-ci, qui la tira en arrière. La blonde échappa un petit cri de surprise amusé, s’échouant sur les lèvres de Lexa. Elle eut à peine le temps de prendre sa respiration, qu’elle fut embrassée, répondant immédiatement, entrainée par la passion que le commandant libérait. Tout sentiment de culpabilité fut balayé, et une fois encore, Clarke se sentie faible dans ses jambes, faible dans son cœur. L’échange dura à peine, à son goût. Elle posa son visage contre celui de Lexa, sentant le rouge lui bruler les joues, réfugiant sans tête dans une étreinte gauche, enserrant les épaules de Lexa de sa main libre. Elles restèrent ainsi, de longues secondes. Eventuellement, de longues minutes. Puis, Clarke, se décolla, de quelques millimètres, marchant à reculons jusqu’au lit, ne lâchant plus le commandant. « Beda Ai chich trigedasleng op ? » Car, en vue de la réaction de Lexa, elle ne douterait pas qu’elle ferait des efforts.

Si son oreille s’était accoutumée à la langue des natifs, il n’en restait pas moins qu’elle préférait toujours l’anglais pour s’exprimer, n’étant pas assez à l’aise avec le trigedasleng, pour affirmer ses idées et ses opinions. Dans un monde où tout se devait d’être dirigé à la baguette – ou presque – Clarke ne voulait pas se permettre ce genre d’erreur. Surtout que les guerriers grounders avaient prouvés, à de maintes reprises, leurs habilités à l’anglais. Finalement, elle finit par rejoindre le bord du lit, sur lequel elle s’installa, abandonnant les doigts de Lexa pour caresser la peau d’ours qui faisait office de literie. Elle regarda un instant l’animal, avant de reposer toute son attention sur le commandant, avec lequel elle allait passer la nuit (cette pensée aurait dû l’inquiéter, quelque part, que des mots ne courent, que des rumeurs ne se fassent, mais elle n’avait pas envie d’alourdir l’ambiance agréable qui s’était instaurée). « Pour le terme affectif, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose de mieux, que princesse. » Une mise au défi ? Absolument pas…

Spoiler:

Clarke ne réagit pas réellement sur le sujet des pronoms affectifs, et ça suffit à Lexa. De toutes les façons le sujet n’était qu’une boutade sur le moment, qu’une phrase lancée en plein milieu d’autre chose. Ce qui comptait vraiment c’était la proposition – un rien gênante peut être, et que Lexa regretterait surement – qu’elle venait de faire à la fille du ciel. C’était comme s’offrir, en pire, - ou en mieux - ; c’était comme donner de son temps et donner plus encore. Elle s’offrait en don, et proposait de veiller à la fois sur son sommeil reposant et sur ses songes. Bien sur, cela la rendrait réellement heureuse de dormir en serrant Clarke contre elle, comme si le temps n’existait plus, comme si la guerre n’était pas sur le point de venir, comme si elles n’étaient pas toutes deux accrochées à ce monde par les chaines du commandement. Alors elle espérait. La réaction fut vive, Clarke resserra sa prise sur elle, et acceptait avec ce qui ressemblait à de la joie. « Alors, je prendrais les deux. » Dans le fond, ça aurait du la déranger que Clarke soit si prompte à tout prendre, tout ce qu’elle offrait, mais ce qui la perturbait d’avantage, c’était sa propension à tout offrir, tout de suite. Elle ne voulait pas être trop hâtive, elle ne voulait pas en faire trop, elle voulait juste… elle voulait donner à Clarke ce dont elle avait besoin. L’aider à sa manière à porter le poids de ses responsabilités, saluer son cœur vaillant – qui, elle avait honte de se le dire était bien plus vaillant que le sien - . Elle voulait juste, aider la fille du ciel. Et lui offrir du réconfort. C’était quelque chose de noble. C’était elle, voilà tout.

Leur chemin vers le lit fut cependant coupé quand Clarke parla trigedasleng, provoquant chez Lexa une vague d’envie. Pour une fois, depuis bien des années qu’elle se refusait des choses, elle prit. Il s’agissait d’un baiser, un simple baiser que pour une fois elle initia elle, mais il était fougueux, empli d’une passion qu’elle aurait pourtant du taire. Elle l’embrassa, tentant de lui transmettre les émotions qu’elle ne savait pas dire. Et visage contre visage elles se regardent un peu, un moment incertain qu’aucune des deux ne semblait vouloir briser. Sa main serrait le dos de son « amie » - pouvait elle la qualifier d’amie ? Non, les terriens n’avaient pas d’amis n’est ce pas ? Elle, principalement, elle n’avait que des soldats. Clarke était son égale. L’étreinte se brisa finalement, et Clarke marcha à nouveau vers le lit, trainant derrière elle, une Lexa presque perdue, qui ne savait plus vraiment ce qu’elle devait faire ou dire. Les mots sonnèrent encore, dans cette langue qui était sienne, et que Clarke semblait commencer à bien manier. Son cœur s’emballa à nouveau, la fille des cieux causerait sa perte, et tandis que sa main se perdait sur le flanc gauche de Clarke, elle se mordit la lèvre. « Shish op yu gaf. Hod yu Shish trigedasleng in. » Pour elle forcement c’était d’avantage naturel, plus agréable à l’écoute, même si elle s’était habituée à l’Anglais de Clarke. Alors elle rajouta tout doucement « Je m’habitue à ton anglais. » Elle ne pouvait pas dire mieux de toute façon. Elle s’habituait à tout et ça lui faisait tellement peur, qu’elle aurait pu en trembler. Pour un peu, la lèvre qu’elle avait tendance à mordre se serait mise à saigner. Mais elle se retint, et se retint également de ravir un nouveau baiser à la blonde. Elle n’était pas sure de savoir s’arrêter de l’embrasser, et Clarke avait signifié avoir sommeil. Malgré tout, elle n’était pas une barbare. Le sommeil de Clarke, passait avant le plaisir d’un baiser.

Le lit était enfin la, et sa main se retrouva bien vide et bien froide, enviant presque cette peau d’ours qu’elle affectionnait tant. C’était dur. Pas la peau d’ours, c’était dur de se convaincre que tout ceci était réel. Une pensée lui traversa la tête, en rapport avec son garde précédemment renvoyé, et elle se dit que peut être des idées germeraient dans le camps. Clarke ne les apprécierait probablement pas. Cependant les soldats savaient mieux que de parler de leur commandant ainsi ; ce n’était probablement rien. Elle chassa l’idée de sa tête et s’assit également. « Pour le terme affectif, je suis sûre que tu peux trouver quelque chose de mieux, que princesse. » C’était un défi. Elle le comprenait bien et était du genre à tous les relever, alors oui, elle trouverait un surnom pour Clarke, c’était bien la sa nouvelle quête. Une quête qui attendrait le lendemain. Peut être que Lincoln pourrait l’aider ? Non, il était trop coincé, et ce n’était même pas la peine de demander à Indra. Non, il y’avait peut être un archéen. C’était à voir.

Son attention se reporta sur la femme assise sur son lit, et elle reprit la parole « J’ai tué cet ours lors d’une de mes premières parties de chasse. » On avait vu mieux pour faire la conversation….

HRP:

Clarke ressentait une fascination naturelle, pour tout ce qui se trouvait sur terre – mêlé à de la méfiance naturelle. Presque tout ce qu’elle admirait avait tenté de lui faire la peau, au moins une fois. Il n’y avait aucun miracle à sa survie et c’était bien là une partie de la force de Clarke, de ne pas prendre peur, outre mesure, de ce qui l’entourait. Pour avoir grandi dans un huis-clos spatial, découvrir le monde, celui de ses ancêtres, celui qui avait vu naitre son espèce, était une chance inouïe. Une chance qu’elle aurait voulu partager avec son père. Sa pensée l’effleura et elle papillonna des yeux, pour repousser la nostalgie qui accompagnait sa figure paternelle. Elle ne ferait jamais le deuil de l’homme qui avait forgé son existence, mais il ne serait jamais un fantôme la poursuivant. Il l’accompagnait, à chaque instant. C’était ce qui, parfois, agaçait sa mère, cette ressemblance, typique des Griffin. C’était cette force de caractère, qui avait charmé un certain commandant. « Hod yu Shish trigedasleng op. » Un sourire flotta sur ses lèvres, profitant du contact de Lexa, contre elle. Oui, elle était fascinée par celle qui dirigeait les grounders, Fille Sauvage, enrobée dans un mystère que Clarke prendrait le temps de découvrir.

Il y eut le lit, et Clarke contempla la peau d’animal. « J’ai tué cet ours lors d’une de mes premières parties de chasse. » Elle échappa un faible « oh », avant de jeter un coup d’œil sur Lexa, faisant des allés-retours entre la bête morte et son chasseur, prenant bien en compte la différence de taille, et possiblement de force. « Ton peuple est si impressionnant. » Lacha-t-elle en un soupir. Le rapport primaire, avec le monde sauvage, avait son charme, et Clarke ne pourrait dire qu’elle était insensible à un tel mode de vie. « Traquer un tel animal et s’en sortir vivant. » Il y avait cette trace d’émerveillement, dans sa voix, qui prouvait bien le fond de sa pensée. Clarke, ne se sentait pas avoir la chasse taillée pour elle. Déjà, elle s’attardait de trop, devant chaque trace de vie, pour penser à la tuer. Il n’y avait pas de peur. Simplement, elle ne s’imaginait pas avoir la force de chercher la confrontation avec une telle créature. Si elles s’en étaient sorties presque indemnes de leur rencontre avec Pauna, Clarke, assurément, ne voulait pas réitérer son expérience. Elle était très bien où elle était, sur le lit d’un commandant, discutant de fourrure d’animal et de promesse un peu plus profondes.

Elle se débarrassa de ses chaussures rapidement, s’installant en tailleur sur le lit, tendant, une fois encore, sa main vers Lexa. « Kamp raun Ai. » L’invitant à la rejoindre, le lit lui paraissant trop grand pour elle seule, et surtout, elle ne voulait pas empêcher le commandant de profiter de sa nuit, également. « Comment était-ce, cette partie de chasse ? » Elle avait envie de savoir, d’imaginer une Lexa tapie dans un buisson, suivant les traces de l’animal, prête à l’abattre. Elle ne savait pas, ce que c’était, l’esprit de la chasse. Tout ce que Clarke avait jamais abattu, c’était des hommes. Ce n’était pas le même prédateur. Ça n’avait pas le même impact sur l’être. Pourtant, les grounders en faisaient un style de vie. Il n’y avait qu’à voir les entrainements d’Octavia, qui jour après jour, devenait une guerrière, loin derrière elle la petite fille qui se cachait sous le plancher. Clarke, elle, n’espérait pas devenir ainsi. Elle n’était pas un guerrier. Un leader, certes, mais elle espérait arriver à un temps où elle pourrait se contenter de soigner les gens, et non plus de les blesser.

En attendant, elle se satisfaisait des petits plaisirs qu’elle pouvait glaner, dans la tente du commandant, comme s’il n’y avait aucune guerre qui les attendait.

Spoiler:

Il allait sans dire qu’entendre Clarke parler Trigedasleng faisait chaud au cœur de Lexa. Elle ne dirait pas à quel point, mais elle espérait avoir fait comprendre à la blonde ce qu’il en était. Ça la touchait tellement d’entendre Clarke faire des efforts dans la langue qui était sienne, cette langue qu’elle parlait depuis des années, depuis sa naissance en fait. C’était un effort de la part de la fille du ciel, qui avait pourtant beaucoup plus important à faire. Elle était un soigneur et un chef en temps de guerre, ce n’était pas comme si elle était une jeune fille rêveuse passionnée par la linguistique. Et pourtant, elle avait appris quelques mots, et vu l’effet que ça produisait à son organisme elle était prête à lui apprendre le langage en son entier – même si elle n’était pas sure de pouvoir le faire, ni sure d’avoir le temps de le faire - .

Le lit vint cependant assez vite et dans un effort de faire un semblant de conversation, Lexa parla de la peau d’ours qui semblait captiver la fille du ciel. « Ton peuple est si impressionnant. Traquer un tel animal et s’en sortir vivant. » Les yeux de Lexa se plissèrent, avant qu’elle ne laisse échapper un petit sourire amusé. Juste le coin de ses lèvres qui se mirent à bouger, mais tout de même, c’était assez proche d’un sourire pour être notifié. « Dit la fille dont le peuple est redescendu des étoiles pour faire des explosions. » La technologie des gens de l’arche l’impressionait toujours, et si elle avait encore une certaine rancune contre les bombes, contre l’anneau de feu qui avait brulé un morceau de son armée, elle ne pouvait que reconnaître une chose c’était impressionnant. En un sens, trigedakru et skaikru étaient des peuples prodigieux, mais ce qui les rendaient encore plus considérables, étaient les gens qui les composaient. Sans la brillante Raven ou Clarke, le peuple du Ciel se serait retrouvé bien plus démuni, tandis que … sans commandeur, les terriens auraient été dans le même cas. Bien sur, il y’avait des responsabilités qui allaient avec ça, y penser fit remonter l’inquietude qu’avait Lexa. Elle devrait passer son temps à autre chose qu’essayer de charmer Clarke, et encore plus, de se laisser charmer par elle. Elle avait une guerre à préparer, une guerre dont ils attendaient le signal, mais une guerre tout de même. Elle avait probablement des plans de bataille à revoir, des soldats à entrainer…. Ou tout simplement du sommeil à rattraper, comme venait de le lui faire indirectement remarquer Clarke, en l’invitant à la rejoindre sur le lit. Toujours en Trigedasleng.

« Sha, Klok Kom Skaikru. Ai na ste yu weron gaf ai in. » Et puis elle s’exécuta comme elle venait de le dire, attrapant la main en se glissant sur le lit, sur le quel elle restait assise quelques instants, avant de se coucher, attrapant l’une des peau rembourrée qui lui servait d’oreiller, et s’appuyant dessus. Tirant timidement sur la main de Clarke pour l’inciter à faire pareil. « Comment était-ce, cette partie de chasse ? » , tandis que la question l’aidait au moins à se concentrer sur autre chose que sur la proximité du corps à ses cotés.

« Je suppose que tu n’en as jamais experimenté ? Nous étions avec Anya et deux autres chasseurs et notre but était principalement de trouver une proie à ramener au village pour que nous puissions festoyer, à l’époque nous savions que l’esprit du commandant était en moi, mais je n’étais pas encore la femme que tu connais. » Sans s’en rendre compte, Clarke avait abaissé une de ses barrières, ce qui l’amenait a parler un peu plus, d’elle même. Elle commença donc, à raconter comment le petit groupe s’était retrouvé sur la piste d’un cerf gigantesque, qu’ils avaient traqués pendant deux nuits, « jusqu'à ce que l’un des deux guerriers avec nous, ce brandawa marche sur une branche, en réveillant un ours qui se nourrissait non loin. Il nous a attaqué, et je lui ai porté le dernier coup. » Sur la fin, elle avait été un peu plus hâtive, comme si elle avait voulu épargner à Clarke les détails d’un combat terrible, dont elle portait encore une cicatrice – au milieu des autres - « Anya a insisté à ce que je garde la peau en souvenir de ma victoire. » Et la peau en question, elle la trainait fièrement avec elle la où elle posait sa tente. Cette histoire lui fit penser à quelque chose et sans même se rendre compte qu’elle caressait innocemment les cheveux de Clarke, elle lui demanda « Est ce que vous aviez des animaux sur l’arche ? »

Spoiler:

« Ai na ste yu weron gaf ai in. » Peut-être que tout allait trop vite, que ces confessions, et autres promesses qui avaient été échangées, les mettaient toutes les deux en danger, exposer leurs cœurs à vif, du premier coup qui serait porté, quand la bataille éclaterait, que des décisions devront être prises, des sacrifices acceptés. Quand le devoir les étoufferait, et les forcerait à oublier ce qu’il se passait entre elles. Peut-être que cette relation n’aurait jamais dû voir le jour, fruit interdit. Clarke était trop fatiguée, pour repousser Lexa. Elle avait besoin d’elle, de ces morceaux d’humanité que le commandant lui apportait. Et si tout était intense, elle n’en avait cure. Clarke se contenterait de vivre le moment présent, de toutes ces forces, avant qu’il ne soit trop tard. Elle ne voulait pas que Lexa soit un de ses regrets, et si la Fille Sauvage lui permettait de respirer plus librement, pour quelques heures, alors Clarke était prête à accepter la destruction qui découlerait de leur union. Juste pour un peu de paix, juste pour un peu d’amour. « Den bilaik ste. » Clarke ne pouvait qu’accepter ce que Lexa lui offrait. Elle n’avait pas à cœur de refuser. Elle avait envie de l’emprisonner, qu’elle soit embourbée dans cette relation, autant que Clarke l’était.

Elle suivit le mouvement de la Fille Sauvage, s’allongeant sur le même oreiller, reconnaissant l’odeur de Lexa, entre celle de la fourrure animal. Un sentiment passa dans son regard et elle prit partiellement appui sur son épaule, pour déposer un baiser, sur les lèvres de Lexa. Elle l’aurait voulu chaste, mais son cœur la rattrapa et après un souffle repris, elle l’embrassa un peu plus longuement, avec une force qu’elle ne se connaissait pas, équivalent au cri qui résonna à l’intérieur de son être. Cela dura, de longues secondes, avant que, délicatement, Clarke ne se recule, reposant sa tête sur l’oreiller, presque paisible. Tranquillement, elle entremêla ses jambes avec celles de Lexa, sans demander l’autorisation, cherchant à réduire la distance, le plus efficacement possible.

Clarke, attentive, écouta l’histoire de la traque, ne lâchant pas Lexa du regard, s’attardant sur chaque mimique, observant comme ses yeux brillèrent à l’évocation de souvenirs heureux. La blonde pinça légèrement ses lèvres à la notion d’Anya, se rappelant, en un flash, la dernière fois qu’elle avait vu le mentor de Lexa. La fuite n’avait pas été facile, et en toute sincérité, elle regrettait la mort de celle qui avait mené l’attaque contre son vaisseau. Elle s’en voulait, quelque part, d’avoir pris Anya, à Lexa. Le commandant n’en avait jamais vraiment parlé, mais elle supposait que les deux grounders avaient été extrêmement proches – sans mal, elle concevait ce que le statut de ‘second’ impliquait. « A l’époque nous savions que l’esprit du commandant était en moi, mais je n’étais pas encore la femme que tu connais. » un sourire effleura ses lèvres, et elle s’imagina une Lexa, plus jeune, sans ces peintures de guerre, sans le poids de responsabilité, accroché à ses épaules. « Anya a insisté à ce que je garde la peau en souvenir de ma victoire. » La main de Clarke se perdit, à nouveau, sur la peau de l’animal, le voyait sous un nouveau jour, saisissant toute l’importance qu’elle représentait, aux yeux de Lexa. Puis, elle abandonna l’animal, pour s’intéresser à la femme qu’elle avait en face d’elle, posant ses doigts sur le visage de Lexa.

« Est ce que vous aviez des animaux sur l’arche ? » Clarke échappa un soupire, prise un peu par surprise, alors que ses souvenirs se perdaient, dans une autre époque, où tout était bien différent d’ici et définitivement perdu. « Non, il y en avait pas. » Elle se mordit la lèvre, quelques secondes, se remémorant la majeur partir de sa vie. « Il parait qu’il y en avait, au début. Des chiens, des chats, des lapins... Ce sont des petits animaux, de compagnie. » Oui, petits, comparés à la taille que la faune pouvait atteindre, sur Terre. « Mais ils ont été tué, pour l’air. » Elle haussa les épaules, ses doigts glissant du visage de Lexa, pour s’aventurer sur son épaule, son bras. « On avait des ouvrages, qui retraçaient les espèces, des films, qui les montraient. Mais ça ne restait rien de plus que des chimères. » Elle parlait à voix basse, comme si elle divulguait le secret de la terre, alors que ce n’était qu’une part malheureuse, de son histoire. Elle pinça un peu les lèvres, un nuage s’égarant dans le bleu de ses yeux. « Ca a dû être une belle victoire, contre l’ours. » Il y eut pause, ou plutôt, une rupture dans sa voix. « Anya était un bon mentor ? » Clarke ne pouvait que le supposer. Anya était un ennemi redoutable, elle ne pouvait qu’imaginer l’énergie que le chef de guerre devait mettre, dans ses relations, ou pour l’enseignement de ses protégés. Anya l’avait tout de même kidnappée, pour soigner cette jeune fille, son second de l’époque. « J’imagine qu’elle aurait tout fait, pour toi. » Et elle parlait en connaissance de cause.

Spoiler:

Je serais la où tu me veux, sur le coup ça sonnait un peu comme une promesse amère. Parce qu’elle pouvait promettre d’être ici, dans ce lit, à ce moment précis, mais … est ce qu’elle pouvait promettre de toujours être où il le fallait ? Non. Elle ne pouvait pas. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était vivre le moment présent. Et en profiter. Tout comme Clarke semblait en profiter. Peut être… Qu’il fallait agir alors sans se poser de questions, et si Lexa était prompte désormais à professer son affection elle pourrait peut être essayer d’emmener moins de réserves, dans sa tête ? Peut être qu’elle pouvait vraiment essayer de vivre sur le moment, du moins pendant les instants qu’elle passait avec Clarke. Elle en avait envie. Elle se sentait stupide et ridicule de le vouloir, mais elle en avait envie et elle était fatiguée de lutter contre elle même, contre des barricades qu’elle avait érigées. Après Costia, elle méritait tout de même d’être à nouveau heureuse. Et cette fois, elle protégerait Clarke de toutes ses forces. Du moins, elle voulait le croire, ça serait suffisant. Elle ne pouvait pas se permettre de souffrir à nouveau.

Couchée sur le lit, elle permit à Clarke de lui voler un nouveau baiser, profitant de ces secondes de bonheur durant les quelles elle arrivait à presque tout oublier, et tenta de s’enfuir dans son esprit. Elle aurait aimé être ailleurs, avec Clarke bien sur, mais ailleurs. A Polis peut être, dans une des chambres de la demeure qu’elle occupait, ou peut être dans un endroit plus éloigné, loin de toute civilisation, et loin de tout danger. Mais elle était ici, elles étaient ici, dans une tente de guerre, sur un lit qui bien que confortable n’avait rien de permanet, aux cotés d’une peau d’ours criant le souvenir. Elles n’auraient pas pu être ailleurs, car ailleurs elles ne se seraient pas rencontrées. Et alors que les jambes de Clarke s’emmêlaient avec les siennes, elle posa l’une de ses mains sur la hanche de la blonde, gardant l’autre dans ses cheveux qu’elle caressait doucement. Elle contait une histoire, une chasse qu’elle avait tant aimée et qui avait marqué un moment de sa vie. Elle contait, et elle en appréciait et revivait chaque seconde, découvrant le regard intéressé de Clarke, profitant de sa tendresse.

Les animaux l’intéressaient, et c’était à Clarke cette fois de raconter une histoire, elle fut brève et Lexa était captivée à son tour. « ils ont été tué, pour l’air.» Le commandant resta pensive à cette déclaration, et serra un peu plus Clarke contre elle. Le monde dans le quel elle avait grandi était certes rude, mais elle n’imaginait pas la vie sur l’Arche comme étant facile. Un monde calfeutré, où le premier soucis était passible de mort, un faux paradis dont on expédiait des enfants. Non, l’Arche ne lui aurait pas convenu, et elle était heureuse d’avoir grandi sur terre, aussi dur que cela soit. « Je n’ai jamais vu de tels animaux ailleurs que dans les histoires, les forêts sont peuplées de Panthères, d’ours dans les montagnes, de cerf également, et de Pauna…. Mais, les petits animaux n’ont probablement pas survécu. » C’était dommage, elle aurait aimé que Clarke puisse en voir. Enfin, elle avait l’occasion de voir des chevaux, des félins, des animaux dangereux, elle n’allait pas s’en plaindre non ?

Les pérégrinations des doigts de Clarke sur son bras tandis qu’elles parlaient la firent frissonner et machinalement elle glissa la main qui était dans les cheveux blonds, vers le cou de la jeune femmes, s’arrêtant sur sa joue quelques instants, descendant vers la nuque et s’y stabilisant. Elle voulait la garder contre elle, laisser ses doigts parcourir les zones de son corps qui étaient révélées, mais elle voulait aussi la tenir dans ses bras tandis qu’elle chercherait le sommeil, qu’elles le trouveraient à deux. Elle se surprit a soupirer et fut heureuse de l’intervention de la blonde. La réfléxion sur la chasse, . à la quelle elle sourit, et puis la question qu’elle n’attendait pas.. « Anya était un bon mentor ? Le commandant se tendit quelque peu, se perdant dans les couloirs des souvenirs. « Le meilleur qui soit. Je ne serais pas la si ça n’était pas de son fait. Elle m’a forgée. » Elle n’en dirait pas plus, parce que ses entrainements du passé, les quelques disputes qu’elles avaient pu avoir, tout cela n’avait plus aucune importance, elle avait envoyé son ancien mentor à la mort et ce nom s’ajoutait à la liste des victimes pour les quelles son coeur aurait saigné si elle l’avait laissé faire. Et puis elle se mordit la lèvre, en détournant le regard pour fixer le plafond. « J’imagine qu’elle aurait tout fait, pour toi. » C’était dur, penser à Anya la faisait suspecter que sa mente n’aurait pas appréciée peut être sa relation avec Clarke, et tandis qu’elle revivait le moment où Clarke lui avait offert la tresse de la chef de guerre blonde, elle se surprit à penser qu’elle aussi, elle était capable de tout faire pour quelqu’un. Elle ne dit cependant rien. « Elle l’a fait, en quelques sortes. Je l’ai envoyée à la mort en l’envoyant se charger de vous. » Son regard ne décolait plus du plafond et ses mains semblaient légèrement perdue. Elle se ressaisit un peu, caressant distraitement la naissance de l’épaule de Clarke. « Etait elle vraiment convaincue que cette alliance puisse marcher ? » Il y’avait beaucoup de questions qu’elle avait envie de poser et finalement, peut être qu’elle pourrait les poser maintenant ? « Comment est elle … morte ? » Parce qu’elle n’avait jamais su au final ce qu’il s’était passé. Mais elle n'était pas sure de vouloir savoir.

Spoiler:

Clarke se rapprocha, même ce fut infime, de quelques millimètres, pour se fondre le plus possible dans le contact. Elle n’avait plus eu l’occasion, à pareil démonstration d’affection, depuis que trois-cent guerriers s’étaient pressés contre les cloisons de son vaisseau. Cela paraissait être une éternité, et si elle faisait la liste de tout ce qui lui était arrivé, depuis lors, une éternité, en effet, était bel et bien passée. Elle avait tant perdu, et gagné si peu. Si elle n’avait pas été aussi prise dans cette guerre, Clarke, certainement, se serait fascinée de sa capacité à se lever, chaque matin. L’affection de Lexa était plus que la bienvenue, et à chaque contact de ses doigts, sur sa peau, ses cheveux… Clarke en voulait encore plus, sentant son besoin grandir, l’englobant totalement. Déjà, elle regrettait le temps où elle devrait sortir de cette tente et pour s’empêcher d’y penser, enfoncer sa tête dans l’épaule de Lexa, trouvant refuge dans la chaleur du commandant, dans sa présence. La solitude et la tristesse constante, qu’elle ressentait, était chassée, seconde après seconde. Pour peu, elle apprécierait le fait de pouvoir respirer. « Les petits animaux n’ont probablement pas survécu. » Clarke haussa faiblement les épaules, c’est à peine s’ils bougèrent, mais ainsi lovée dans les bras de Lexa, le commandant devait l’avoir senti. « Ce n’est pas grave, je ne suis pas là pour voir les animaux d’il y a cent ans. Ceux qui sont ici sont plus qu’intéressant. » Elle leva la tête, posant ses yeux sur les traits de Lexa, une lueur espiègle dansant dans son regard. « Et il n’y a pas que les animaux, qui sont intéressants. » Elle eut un mince sourire, se demandant si Lexa saisirait la référence, ou non. Elle devait avouer que rendre la brune confuse était relativement amusant. Il se pourrait qu’elle cherche à confondre le commandant, de temps en temps.

L’ambiance changea quelque peu, quand Anya fut le sujet de la conversation. « Je l’ai envoyée à la mort en l’envoyant se charger de vous. » Elle ne rata pas la culpabilité dans les propos de Lexa et sa main arrêta de jouer avec le bras du commandant, se posant sur celui-ci, délicatement. « Chaque guerrier envoyé au combat est amené à tomber, éventuellement. » Elle n’était pas là pour rassurer Lexa, car Lexa n’avait pas besoin d’être rassurée. Car, Clarke était bien incapable de se rassurer elle-même, elle n’arriverait pas à tromper le commandant. Elles ne méritaient pas de se fourvoyer dans de faux espoirs, les avantages d’être au sommet. « Et chacun de tes guerriers choisi d’y aller, en connaissance de cause. » Elle inspira, se redressant brièvement, s’aidant de son coude, pour prendre appuie, surplombant de quelques centimètres Lexa. Elle ne l’avait pas laché, et restait extrêmement proche d’elle. D’ailleurs, les lèvres de la Fille Sauvage furent tentantes, mais elle resta concentrée. Elle hésita à parler, à continuer sur sa lancée. Cela se vit. Elle garda le silence, une poignée de secondes. « Et j’ai pris la décision de les tuer, en connaissance de cause. » La souffrance était évidente, de se souvenir, des cris, de la chaleur qui se dégageait du sol, de l’odeur… Clarke poussa un faible soupir, penchant se tête en arrière, retrouvant partiellement son aplomb. « Nous avons tous une part de responsabilité, de celui qui prend l’arme, à celui qui envoie le guerrier au front. Ton peuple a appris à en tirer son honneur. Nous, nous deux, nous en tirons notre force. » Elle fit mine de chercher ses mots, se mordillant vaguement la lèvre inférieure. « Kwel smak daun, Yuj gyom op. » Clarke n’insinuait pas qu’elles étaient faites pour faire ça, mais au fil des épreuves, elles l’étaient devenues. « Anya le savait, et elle était prête à mourir pour son peuple, prête à mourir pour toi. » La détermination brillait dans le regard de Clarke. Combien de grounder était prêt à sacrifier sa vie, pour assurer la victoire du commandant, du trigedakru ? Elle n’osa y songer. Lexa voulait la victoire de son peuple, Clarke, elle voulait sa survie, rien de plus.

Elle n’était pas assez coutumière, avec les traditions de la Terre, mais Clarke en avait saisi l’essence. Elle ne pouvait pas fonctionner comme eux, pas totalement. Mais elle pouvait les comprendre, et rendre hommage à leur philosophie. Elle se coucha à nouveau, des fourmillements parcourant l’avant-bras sur lequel elle s’était appuyée. Clarke le massa distraitement, toujours collée à Lexa, qu’elle n’était pas prête à abandonner, qu’importe les conversations qu’elles pouvaient avoir. « Etait elle vraiment convaincue que cette alliance puisse marcher ? » Elle posa son regard sur Lexa, un sourire doux s’étirant sur ses lèvres. « Je ne sais pas. Mais elle était prête à demander une audience avec toi. » Cela faisait partie des dernières paroles qu’elles s’étaient échangées, avant qu’elle ne quitte ce monde. « Comment est elle … morte ? » Clarke pâlît. Elle aurait dû s’attendre à cette question, mais quelque part, elle avait espéré que Lexa ne la pose jamais. Elle referma ses doigts, revoyant le sang d’Anya couler de sa blessure, et se rependre sur les mains de la fille du Ciel. Elle avait essayé de la sauver, mais elle n’aurait rien pu faire. Clarke poussa un faible soupir, retournant se réfugier dans les bras de Lexa, comme une petite fille honteuse. Honteuse de son espèce, pour l’acte porté. Le visage enfui contre le torse du commandant, elle garda le silence, quelques minutes, revivant la scène, derrière ses paupières closes. « Nous nous sommes fait tirer dessus. » Ses doigts s’accrochèrent au col de Lexa, se reculant à peine, refusant de fuir le regard de la Fille Sauvage. Elle n’allait pas lui mentir, elle n’en n’avait pas le cœur. « Mon peuple. » La phrase fut difficile à articuler. « Les gardes, au camp Jaha, pensaient que nous étions des éclaireurs. » dit-elle, pour ne pas dire ‘grounders’. La suite coulait de source. Pour Clarke, ce ne fut qu’une série d’évènements flous, partagés entre la fatigue de la fuite et la douleur de ses blessures. Mais sans mal, elle revoyait Anya mourir, l’entendait murmure la phrase rituelle. « Je suis désolée. » Elle baissa le regard. Ca ne valait pas grand-chose. Elle doutait, même, que s’excuser pour la mort d’un autre, représentait une quelconque valeur, aux yeux des grounders. Anya était, pour Clarke, l’un des rares terriens dont elle regrettait la disparition.

Spoiler:

La tendresse et la confiance que Clarke lui offrait avait de quoi rendre Lexa plus que perplexe. Elle s’était faite quelques temps après leur première rencontre, au fait qu’elle la trouvait… intéressante, oui voilà intéressante, et qu’il n’y’aurait rien d’autre entre elles. Bien sur, ça avait fini par se développer, elle n’avait pas pu longtemps s’empêcher de ressentir, et finalement ce qui lui avait permis de continuer était probablement le fait que Clarke ne saurait jamais à quel point elle s’était attachée à elle, et surtout, que Clarke ne réciproquerait jamais une telle affection. Tant que tout restait silencieux, elle était protégée de cette horrible faiblesse. Ça n’avait finalement pas duré longtemps, il avait fallu une sorte de dispute, des arguments, des espèces de menaces non dites, pour que finalement le bouclier fissure et qu’en naisse quelque chose de bon, mais d’extrêmement dangereux. Quand la tête de Clarke se posait sur son épaule, que leurs mains glissaient furtivement sur leurs corps respectifs, et quand à l’apogée de tout leurs lèvres entraient dans une délicate collision, Lexa se retrouvait perdue dans le moment présent, profitant des étreintes. C’était après, qu’elle pensait, qu’elle réalisait à quel point la faiblesse était grande, a quel point les sacrifices seraient douloureux, à quel point il était trop tard maintenant pour se protéger à nouveau. La guerre n’avait pas d’état d’ames pour des relations tendres, et les pires sacrifices leurs seraient probablement demandés. Savoir ce qui avait été, serait pire que si elles n’avaient jamais rien connu que la langueur et le désir, et pourtant, elle ne faisait – faiblement – aucun geste pour se détacher de Clarke. La jeune femme était venue chercher du réconfort nocturne, c’était ce que lui offrait Lexa, comme si en un sens, quoi que réclame la fille du ciel , Lexa serait prête à lui offrir au fond d’elle. Elle lui avait offert la survie d’Octavia, elle lui avait offert sa présence, et elle lui avait offert son cœur. Ce qui n’était pas probablement à prendre à la légère. Les retombées seraient brutales. Cependant, il ne fallait pas ,surement, penser à tout ça, il fallait essayer de profiter de l’instant, de leur conversation. Ça lui plaisait. Être dans son lit contre Clarke, et parler avec elle, l’écouter parler de la vie sur l’arche un peu, et lui parler du sol. Ça lui plaisait parce qu’elle avait l’impression qu’elles pouvaient être des jeunes femmes et pas des chefs de guerre, alors elle faisait taire l’espace de quelques minutes la voix intérieure qui lui disait que c’était une erreur, qu’elle regretterait tout. Elle le savait déjà. Demain si la bataille commençait elle redeviendrait le froid commandant qui prendrait les décisions qui s’imposent, fussent elles douloureuses. Demain, si la bataille commençait, tout serait diffèrent, mais ce soir était a elle. Dusse t’il n’y’avoir qu’un soir.

Clarke ne verrait donc jamais ni chats, ni chiens, ni petits rongeurs autre part que dans les livres. Il en était de même pour elle, même si elle devait reconnaître qu’avant Clarke, elle ne s’était jamais posée la question ; la faune qui l’entourait était composée de bêtes sauvages, dangereuses, pas de chatons mignons – dont elle imaginait cependant la tête au vue de certaines histoires où reproductions visuelles – des photos ? – qu’elle avait pu voir dans les livres. « Et il n’y a pas que les animaux, qui sont intéressants. » Elle arqua un sourcil, pas réellement sure de comprendre ce que la fille du ciel voulait dire, alors elle la fixa un peu, son sourcil relevé, l’air curieux. « Non, il y’a beaucoup de choses à découvrir sur terre encore, il ne faut pas laisser la guerre imminente te leurrer, il y’a des choses bien. » Bien, elle avait prit ça un peu trop au pieds de la lettre peut être, ne comprenant pas vraiment où Clarke voulait en venir. Le commandant était certes quelqu’un d’intelligent, il fallait avouer qu’elle ne comprenait pas forcement tous les sous entendus. Elle n’y était pas préparée.

Malheureusement la conversation changea brusquement, quand Anya fut évoquée. Anya, la farouche guerrière qui l’avait élevée et qui lui avait tout donné, son temps, ses techniques, sa patience et sa douceur par moments. Anya, qui avait été la pour la conseiller après Costia. Anya qui avait regardé la fille qu’elle avait élevée, qu’elle avait mentorisée, devenir le commandeur de l’unification et qui en avait été fière. Anya, qu’elle avait envoyée au massacre sans réaliser qu’elle ne la reverrait plus. Lexa regrettait. Elle regrettait chaque moments de son choix, mais elle savait que si il fallait le refaire, elle aurait refait le même. Anya était l’une des meilleures guerrières qui puissent se trouver, l’une des plus droites aussi, et sans elle, il n’y’aurait probablement pas eu cette alliance, et sans elle, elle n’aurait peut être jamais rencontré Clarke. Le destin avait été ainsi, rien, même pas les regrets ne pourrait le changer maintenant ; la mâchoire de Lexa se serra tout de même un peu en y repensant. Néanmoins, les phrases que Clarke lui assénaient étaient vrais, et elle pensait la même chose, alors ajouté à la chaleur de la main pale sur son bras, elle se décrispa légèrement. La nuit n’était pas ici pour qu’elles regrettent leurs morts. Son regard passa brièvement sur le corps de la jeune femme qui s’était surélevée d’une fine distance. Elle était d’une détermination sans faille à nouveau, et ce qui la frappa le plus fut que Clarke comprenait. Elle n’appréciait peut être pas tout des arts de la guerre et des coutumes des terriens, mais elle les comprenait, et ne les jugeait pas réellement. « Et j’ai pris la décision de les tuer, en connaissance de cause. » ; les yeux de Lexa brillèrent un peu, et elle se rappela leur toute première entrevue lors de la quelle Clarke lui avait expressément notifiée que ses guerriers étaient morts parce qu’elle, avait choisi de les envoyer au combat. Elle avait eu raison, et les crimes de guerres restaient des crimes de guerre. Cependant Clarke sembla perturbée quelques secondes brèves, et la main de la commandante – qui n’avait plus rien d’une commandante ce soir à ce moment précis – glissa doucement sur son corps, jusqu'à se poser sur sa main. « Nous faisons ce qui doit être fait. Ça ne va plus loin que ça. » Une part d’elle en avait bien sur voulu au peuple des étoiles, arrivé avec sa technologie et ses bombes pour combattre contre des gens armés de lances, mais c’étaient la les voies de la guerre, et ils étaient alliés désormais, le passé devait s’effacer pour leur futur commun. Elle était assez sage pour savoir cela. « Kwel smak daun, Yuj gyom op. » A nouveau Clarke parlait en Trigedasleng et le cœur de Lexa manqua un battement, ça, ajouté à la manière dont la blonde se mordillait les lèvres, fut presque suffisant à ce que Lexa envoie la conversation en l’air pour l’embrasser. Elle ne le fit pas, son self-control demeurait légèrement plus puissant que ses fugaces envies. « Anya le savait, et elle était prête à mourir pour son peuple, prête à mourir pour toi. » Le regard de Lexa devint brièvement plus déterminé aussi. « Tout comme je suis prête à tout pour mon peuple. » C’était vrai. C’était quelque chose que Clarke devait savoir, - et qu’elle savait probablement. Son peuple, passerait toujours avant le reste, aussi douloureux que ça puisse t’être.

Et Anya avait été son peuple, et plus que ça encore, alors il était normal qu’elle veuille savoir ce que la grande femme en avait pensé. Clarke était avec elle au moment de sa mort, il était légitime de lui poser la question qui lui brulait les lèvres depuis ce jour la. Alors que l’autre femme se recouchait contre elle, la conversation ne l’empêcha pas de serrer son bras autour de ses épaules comme pour lui assurer que quoi qu’elle puisse dire, rien ne changeait. Du moins c’était ce qu’elle pensait. Savoir qu’Anya avait voulu les pousser vers l’alliance la rassurait en un sens. Elle savait qu’elle ne savait pas tout, qu’Anya n’avait peut être pas eu le choix, mais elle se doutait que jamais Anya n’aurait fait confiance à Clarke si elle n’avait pas pensée que Lexa soit en sécurité. Peut être qu’elle avait eu tort en un sens, que ce n’était pas vraiment de la sécurité, du moins pas au niveau de son cœur, mais ça, Anya n’aurait jamais pu le prévoir. La question sorti, faisant pâlir sa compagne de couchette et Lexa regretta presque de l’avoir posée, gardant Clarke contre elle, son torse – non recouvert d’armure par chance – lui offrant l’oreiller et le repère dont elle semblait avoir besoin. « Nous nous sommes fait tirer dessus. » Elle maudit la montagne. Les yeux de Clarke se fixèrent dans les siens, la fille semblait presque… apeurée. Lexa fronça les sourcils. « Mon peuple. Les gardes, au camp Jaha, pensaient que nous étions des éclaireurs. » Elle maudit alors l’arche. Serra les mâchoires à plusieurs reprises, imaginant la pauvre Anya en fuite de Mont weather, sans armes ni armures, frappée en pleine course par une balle implacable. Elle maudit les armes à feu, les stupides personnes qui les intéressaient, elle maudit l’arche qui s’était écrasée un jour sur leur terre, et leurs dirigeants stupides. Mais jamais elle ne maudit Clarke. Au contraire, son bras se resserra autour d’elle, et elle lui releva la tête de son autre main. « Tu n’as pas a être désolée. » Ce n’était pas parce qu’elle tenait à elle qu’elle lui disait cela, mais elle avait vu Clarke lutter pour la vie de Lincoln, elle avait vu Clarke tout sacrifier pour cette alliance, elle savait que ce n’était pas la faute de la blonde. Et si une part d’elle voulait tuer le garde qui avait tué Anya, elle savait qu’elle n’en avait pas le droit. « Ce qui a été fait en temps de guerre, a été fait en temps de guerre. Nous vous avions menacé, l’Arche s’est senti en droit de répliquer. Nos gardes auraient fait pareil, mais ils n’auraient jamais tiré sur l’un des leurs. Tu as dis nous, as tu été blessée ? » … L’inquiétude s’était glissée dans sa voix sans qu’elle ne s’en rende compte. Comment les gardes de l’arche avaient ils pu supposer que c’était une bonne idée de tirer comme ça a vue…? « Ton peuple t'a tiré dessus pensant que tu étais l'une des notres? » Sur le coup, le commandant ne comprenait pas tout.

« Nous faisons ce qui doit être fait. Ça ne va plus loin que ça. » Si seulement ce n’était que ça. Si seulement ce n’était qu’une action, suivie d’une réaction. S’il y avait l’ordre donné, et les soldats qui partaient à la bataille. Sans perte, sans valeurs, sans pouvoir. Il y avait ces traces, qui restaient dans la conscience de Clarke. Elle se souvenait de ces grounders, brulés vif. Elle ne les connaissait pas, elle ne les aimait pas. Mais ils restaient des vies, qui furent achevées. Même s’ils avaient accepté de partir au combat. Ce n’était pas réellement de la culpabilité qu’elle ressentait pour eux. Peut-être était-ce simplement le poids de leurs vies, que Clarke ne pourrait jamais réellement effacé de sa mémoire. Elle savait ce qu’elle avait fait. Ça avait été un mal nécessaire. Elle assumait parfaitement son acte. Pour autant, cela ne voulait pas dire qu’elle en était fière. La mort de trois-cents individus ne pouvait pas être oubliée. Pour autant, elle ne pouvait pas ralentir Clarke, ni l’affaiblir. Ce n’était pas simple, d’expliquer ce qu’elle ressentait. Elle ne l’avait jamais expliqué, à personne. Même si elle ne doutait pas que Lexa l’aurait comprise. Ca n’avait, tout simplement, pas à être expliqué, ce mélange d’émotions, et de réflexions, liées à ces individus.

Différemment, il y avait le bombardement de TonDC. Clarke savait qu’elle n’aurait pas pu l’empêcher. Qui était-elle pour lutter face à un missile ? Ici, c’était le sentiment de n’avoir rien fait, de ne pas avoir essayé. Un village entier avait brulé. Certes, elle n’avait pas commandé le lancement du missile, mais le poids de ces individus, qui n’eurent même pas le temps de voir la mort les attendre, restait présent dans son esprit, et il lui faudrait plus de temps, encore, pour arriver à les repousser au loin. Mais Clarke était forte, elle y arriverait. Et ce soir, n’aurait-elle pas à vivre ses fantômes, car il y avait Lexa, qui la tenait dans ses bras. Sa présence était bien plus forte que ces morts qui la poursuivaient. Du doigt, elle effleurait la possibilité d’avoir une nuit de sommeil presque paisible. « Tout comme je suis prête à tout pour mon peuple. » Il y eut un trait, sur les lèvres de Clarke, qui s’étirèrent en un sourire triste. Elle garda le silence, évitant le regard de Lexa, un moment. Elle le savait bien, c’était une certitude fermement logée dans le creux de son estomac. « Moi aussi. » Ce soir était une occasion rare, où les statuts pouvaient être oubliés. Mais aucune des deux ne goutterait au luxe de vivre en tant que femmes. Il y avait un commandant, et un leader. Ça les dépassait, toutes les deux.

Clarke n’en avait pas peur, de cette finalité, qui arriverait, un jour ou l’autre, tôt ou tard. Elle s’était faite une raison, bien avant que cette relation ne commence. Ce qu’elle craignait, c’était que la révélation sur la mort d’Anya ne produise une colère noire, chez Lexa. Car ce n’était pas la Montagne qui l’avait tué, mais les alliées d’aujourd’hui. Alors, elle jeta un regard inquiet vers la Fille Sauvage, quand la vérité fut révélée. Et elle la vit, noire, se peindre sur le visage de Lexa. Elle avala difficilement, se souvenant encore parfaitement des évènements. Clarke aurait tremblé, si les bras forts de Lexa ne s’était pas refermé sur elle. Alors, elle suivit le mouvement de l’autre femme, relevant la tête, cette fragilité dans le regard. « Tu n’as pas à être désolée. » Elle hocha faiblement la tête, tentant d’y croire. « Ce qui a été fait en temps de guerre, a été fait en temps de guerre. » Est-ce que la guerre pardonnait tout ? Certes, elle autorisait beaucoup, bon nombre de sacrifices et d’actes impies. Est-ce que ça signifiait qu’une fois arrivée à la fin, tout serait oublié, enterré ? C’était sa première guerre, elle n’avait pas de réponse, à cette question. Clarke, pourtant, savait que ça ne serait pas le cas. Elle avait beau être en charge, mener son peuple, elle n’en restait pas moins vivante, sa conscience écorchée à vif…

« Tu as dis nous, as-tu été blessée ? » Elle plissa les lèvres, pensant à la cicatrice qui recouvrait son bras, et qui probablement ne partirait jamais. A chaque fois qu’elle la regardait, elle avait ce sentiment de cruelle ironie, qui montant en elle. Tirée par son propre peuple. Cela reflétait bien le chaos qui régnait sur terre. Qu’aurait-il été, si le garde avait été un peu plus précis, qu’à la place d’Anya, c’aurait été elle, qui serait tombée ? C’était un monde de trop grand potentiel et cette idée manqua de lui donner le tournis. Alors, elle se contenta de répondre, pour s’ancrer dans la réalité, oublié ce passé, pour profiter de son présent. « Dans le bras, oui. » Ca n’avait pas d’importance. Ce n’était qu’une blessure parmi tant d’autres. La Terre n’arrêterait jamais de laisser sa trace sur elle. Cela jurait tant, avec ce qu’elle avait été, dans l’Arche. Sa peau prenait des couleurs, son corps se musclait, ses membres étaient blessés, marqués. Tout, chez Clarke, depuis qu’elle avait mis un pied sur ce sol, avait changé. « Ton peuple t'a tiré dessus pensant que tu étais l'une des notres? » Elle eut un sourire cynique, Clarke. Oui, cruelle ironie. Elle se dégagea un peu de Lexa, se mettant sur le dos, regardant le plafond de la tente, alors qu’elle organisait ses pensées. Elle n’avait pas rompu le contact, il en était hors de questions, ses pieds toujours mêlés à ceux du commandant, son flanc posé contre elle, sa main partant à l’aventure, faisant de vague allés-retours sur le ventre de Lexa, bientôt s’invitant sous le tissu, caressant le début de peau. « Pendant notre fuite, de la Montagne, nous nous sommes camouflé, à l’aide de boue. On était poursuivies, donc hm… » Le trek le plus intense de sa vie, celui où elle avait appris le plus. L’adrénaline avait dû aider, car elle se souvenait de toute, du chemin qu’elles avaient emprunté, d’Anya, qui se mordait le bras, de la boue froide contre son visage, des craquelures de celles-ci. Du goût des cendres, dans sa bouche… « Et j’avais saigné, aussi. » Grâce à deux coups de couteaux d’Anya… Hm, il valait mieux se taire. « J’imagine que les deux ensemble, de loin, portaient à confusion. » Elle plissa les sourcils, analysant ce qu’il s’était passé, ne voyant ça que comme seule explication. « Au camp, ils pensaient que les 100 étaient gardés par ton peuple. Ils n’ont pas pensé que nous n’étions pas hostiles. » Elle eut ce même sourire désillusionné, amer. « Ils ont fait les mêmes erreurs que nous. » & pour ça, elle ne pouvait pas leur en vouloir. De ne pas avoir songé à une paix, à différents possibles.

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» i came here so you'd come for me ▬ Lexa
» Let me go ! [PV Lexa]
» Can ai speak kom yu ? [Lexa]
» a gift for her - Lexa
» Hey Lexa You want thingamabobs ?