Marcus / Alistair - You look sad when you think he can't see you.

Le Camp Jaha se préparait afin de mener l'assaut sur Mount Weater. Grounders et Skaikru s'entraînaient avec acharnement. Les guerriers se battaient avec une rage et une volonté surprenantes. Surprenantes...? Non, rien n'était surprenant. La guerre allait éclater et il fallait s'y préparer. Rien de surprenant à vouloir survivre. Il y avait quelque chose de comique dans tout ça. Certains vivraient, d'autres mourraient. Rien n'était prévisible. Depuis quelques temps, les choses s'étaient accélérées à grands pas. Un homme en particulier avait vu sa vie prendre un virage auquel il ne s'attendait pas. Un virage pris à une telle vitesse, que cet homme s'était vu propulsé du statut de "personne ordinaire sans soucis" à celui d' "assassin". Oh, Alistair ne se considérait pas comme un "assassin", mais davantage comme un "rescapé" au sens propre. Pour le coup, lui était un véritable survivant. Il avait survécu à la prison, la peine de mort, la descente sur Terre, etc. Aujourd'hui, l'ancien membre de la garde était vivant. Il ne savait pas par quel miracle il l'était. Tout ce dont il était sûr, c'était qu'il comptait bien le rester et récupérer la confiance du seul homme auquel il aurait donné sa vie.

Dès l'enfance, Alistair avait admiré un gamin un peu plus âgé que lui. Il l'avait toujours considéré comme un "grand frère protecteur", malgré le fait qu'il ne lui ait jamais avoué. Le petit garçon et l'adolescent qu'il fut l'avaient amené à taire ses sentiments pour Kane. Jamais il ne l'avait avoué à qui que ce soit. Il était simplement devenu l'ombre de Kane. Il s'était construit comme l'homme respectueux et obéissant envers lequel Kane pouvait placer sa confiance.

Désormais, rien n'est sûr. Ni sa survie, ni son avenir... Rien. L'unique chose dont était sûr le militaire, c'était qu'il continuerait de se plier aux ordres de Kane. Même si celui-ci voulait le torturer pour donner l'exemple ou l'écouter pour comprendre le pourquoi de la merde dans laquelle Alistair s'était fourré ou pire, se sacrifier au combat... Alistair donnerait encore aujourd'hui sa vie pour cet homme. Depuis qu'il avait commis l'irréparable, Alistair avait successivement été banni de la Garde, emprisonné, réhabilité et propulsé sur Terre. Toute sa vie, il s'était battu pour obtenir et garder son grade ainsi que la confiance de Kane. Et voilà qu'une femme vienne semer le trouble, la panique et l'incertitude dans sa vie. Cette femme était morte à cause de lui. Alistair est l'unique responsable de sa mort. Il l'avait voulu et provoqué, détruisant au passage la vie d'une jeune demoiselle. Aujourd'hui, c'était à elle de souhaiter la mort du meurtrier de sa mère. Tout deux étaient des rescapés. Ils prenaient soin de ne pas se croiser dans le Camp. Il n'était pas bon de semer la pagaille la veille d'un assaut meurtrier.

Plongé dans ses pensées, Alistair sentit un main se poser sur son épaule. Il n'avait pas vu venir cet homme qui, soudain, plongeait ses yeux dans les siens. Puis, une phrase... La phrase à laquelle il s'attendait depuis un moment. "Il faut qu'on ait une discussion.". Alistair hocha la tête. Satisfait de la réaction de son subalterne, Kane s'éloigna de lui et repartit à ses activités.

Attendre. Attendre que Marcus en ait fini avec Indra et les autres. Attendre avant l'impact. Cet impact bien plus important que l'assaut à venir pour Alistair. De cet impact, de cette discussion résulterait le sort d'Alistair. Oh ce n'était pas la peur qui animait le militaire, mais plutôt le soulagement. Marcus ne l'avait pas oublié. Il n'ignorait pas sa présence. Au contraire, il l'avait approché et ne l'avait pas regardé comme un assassin.

S'armant de patience, Alistair partit s'entraîner au tir. Marcus Kane ferait son apparition d'un instant à l'autre afin de fixer le sort de l'un de ses plus fidèles maîtres d'arme.

Ces derniers temps, le camp Jaha était très animé. Grâce à l'alliance du peuple du ciel et de la terre. Grounders et Sky People s'entrainaient ensemble afin d'être prêt contre le Mont Weather. Et l'histoire du missile sur TonDC avait rendu plus fort ceux qui avaient survécu. Malgré les nombreuse perte qu'il eut. J'y serais aussi passé si Abby ne m'avait pas trouvé. Enfin bon, pour le moment je devais régler un problème qui avait du être régler il y a bien longtemps. Un ancien garde nommé Alistair Crowley avait enfreints une loi importante étant sur l'Arche. Le meurtre. Pourtant, ce garde était pour le moi celui en qui j'avais le plus confiance. Une confiance qui n'ai plus aujourd'hui. Cet homme aurait dû être éjecté comme tous ceux qui avaient eu le malheur de ne pas respecté la loi. Mais le conseil l'avait gracié car ses besoins était indispensable. Ça n'empêchait pas que cet homme m'avait profondément déçu.

Je devais lui parler. De ce qu'il avait fait sur l'Arche. De pourquoi l'avait-il fait. Il avait eu de la chance que le conseil soit aussi tolérant avec lui. Ce qui était rare. Auparavant, je n'avais pas eu le temps d'éclaircir les choses avec lui. Mais j'allais y remédier aujourd'hui. J'allais seulement lui parler. Si je le pouvais, je l'aurais puni publiquement. Pour qu'il réalise son crime. Seulement, je ne détenais plus le pouvoir. Dommage. Ça aurait pu aussi montrer aux Grounders que nous n'étions pas aussi tendre que nous puisons paraître. Alistair se trouvait à l'entrainement aux tirs. Je le stoppa dans son action en lui baissant le fusil qu'il tenait. Il sembla surprit.

« Aurais tu oublié que je devais te parler ? »

Je l'avais peut être trop fait patienter ? Tant pis. Cette conversation ne pouvait pas plus attendre. Il devait me dire pourquoi avoir tuer cette femme. Parce que oui, il avait tué une femme pour une raison que j'ignorais.

« Allons dans un endroit plus tranquille. »

Le meilleur pour discuter serait à l'extérieur du campement. Loin des entrainements. Comme ça, personne nous dérangerait.

Alistair pointait son arme, visait et tirait avec une précision impeccable avant qu'on ne l'interrompe en posant une main sur son fusil. Une vague de rage l'envahit. Il ne désirait que la tranquillité et la solitude à cet instant. Ne penser à rien et surtout pas à la conversation qu'il aurait quelques instants plus tard avec son supérieur. Alors qu'il s'apprêtait à envoyer chier l'inconnu, ses yeux gris plongèrent dans les yeux sombres de Kane. Il ne connaissait que trop bien cette expression sur son visage. D'une pression, Marcus abaissa le fusil que tenait Alistair. Sans le quitter du regard, il lui dit d'un ton sérieux:

« Aurais tu oublié que je devais te parler ? »

* Oublier ?! * pensa Alistair. Bien sûr que non. Il ne pensait qu'à ça. Mais, à cet instant, il resta sans voix. A d'autres, il aurait soit envoyé un de ses sarcasmes, soit projeté son poing dans la tronche. Alistair secoua la tête en signe de négation. Il avait trop de respect pour Kane. Jamais il ne lui aurait répondu.

« Allons dans un endroit plus tranquille. »

Alistair soupira longuement. L'heure était venue d'affronter son supérieur.

" Bien sûr... " lâcha-t-il d'une voix sourde.

D'un geste vif, il fixa son arme sur son épaule et partit en direction de la porte. Comment aborder la chose ? Comment expliquer à cet homme qu'il admirait tant qu'il s'agissait d'un accident ? Qu'il avait perdu le contrôle ? Alors que toutes ces questions se bousculaient dans son esprit, il se tourna vers Kane et lui souffla:

" Euh... Peut-être pourrions-nous faire le tour du camp... ? Les hommes te verraient comme ça... Plutôt que de s'enfoncer dans la forêt... Après tu m'connais, je ne dis pas "non" contre une petite escapade pleine de dangers. " finit-il en esquissant un petit sourire. Détendre l'atmosphère... Oui, il fallait qu'il se détende. S'il restait aussi tendu, il aurait du mal à expliquer les faits à Kane.

Le garde n'avait pas apprécier que je l’interrompe. Et ça, il était prêt à me le faire payer. Du moins jusqu'à qu'il remarque que c'était moi. Cet homme n'avait pas changer. Désormais je le connaissais presque parfaitement. Un homme paraissant cruel alors qu'au fond il ne l'était pas vraiment. Je ne comprenais vraiment pas le pourquoi de son crime. Car ça ne lui ressemblait pas. Souvent, on me faisait la remarque que j'étais comme Alistair à son âge. Et je le croyais aussi. Jusqu'à qu'il fasse ce qu'il a fait. Moi, je n'aurais jamais désobéi à la loi.

Durant quelques secondes, Alistair et moi nous regardions. Nos regards exprimaient tant de choses. Qui allaient sûrement être dites dans les minutes à suivre. J'avais briser le silence, pensant qu'il avait oublier notre conversation. Mais non. Malgré ses erreurs, ce garde n'aurait pas oublier. Ma question avait été... Stupide. Je lui avait proposé de partir à l’écart de l'endroit où nous nous trouvions.

«Bien sûr...»

Le son de sa voix était presque triste. C'était étonnant. Cet homme ne m'avait jamais montré ce qu'il ressentait. Peut être, me trompais-je ? Alors que j'étais en direction de forêt, le garde me stoppa presque.

«Euh... Peut-être pourrions-nous faire le tour du camp... ? Les hommes te verraient comme ça... Plutôt que de s'enfoncer dans la forêt... Après tu m'connais, je ne dis pas "non" contre une petite escapade pleine de dangers.»

Je comprit. Alistair n'était pas triste mais mal à l'aise. Cette conversation le dérangerait peut être? Je lui en demandait peut être trop ? Mais je voulais savoir le pourquoi de ces actions. Aucuns, sauf lui avait été gracié par le conseil ainsi que par moi.

Je ne le dirais pas mais il avait raison. Faire le tour du camp serait mieux puis les Grounders se poseraient sûrement des questions sur mon départ. Du moins Indra.

« Très bien.»

C'était seulement ce que j'avais répondu. Ni trop ni moins. Nous marchions. Tout d'abord, il y eut un silence de quelques minutes. Puis le silence fut briser par moi.

« Nous ne sommes peut être plus sur l'Arche mais je veux toujours ces explications. Alors dis moi, pourquoi as-tu tuer cette femme ? Qui était innocente ? »

Mes mots avaient été secs car je voulais absolument savoir. Peut être qu'après ça, le reverrais-je comme avant ? Le garde qui bénéficiait de ma totale confiance ?

« Très bien.»

Ces simples mots les avaient entraîné en dehors du camp. Alors qu'Alistair marchait aux côtés de son supérieur, il savait très bien que Kane avait ressenti son malaise. Cependant, il n'y fit pas allusion. Le militaire le remercia pour ça. Il n'avait pas l'habitude d'être mal à l'aise auprès de Marcus. D'ordinaire, cet homme avait le don de l'apaiser.

Tout deux marchèrent un petit moment dans le silence. Alistair aimait le silence, car il exprimait parfois bien plus que des mots. Ayant conscience du sujet de la discussion à venir entre les deux hommes, le jeune homme se demandait comment aborder les faits. Mais, il s'aperçut bien vite qu'il était incapable de franchir le premier pas. Il n'eut d'ailleurs pas à le faire, car Kane n'hésita pas un instant:

« Nous ne sommes peut être plus sur l'Arche mais je veux toujours ces explications. Alors dis moi, pourquoi as-tu tuer cette femme ? Qui était innocente ? »

Alistair s'arrêta un instant. Le moment était venu de tout lui raconter. Mais, comment ? Dans les moindres détails ou dans les grandes lignes ? Lui-même ne savait pas vraiment par où commencer... C'est pourquoi, il se décida à reprendre la marche avant de débuter son discours. Marcus l'avait tutoyé, il se décida à en faire de même.

" Écoute Marcus... Je ne sais pas s'il est possible de justifier un tel acte. Si Norah était là, tu te doutes bien qu'elle me tuerait sans sommation. Bref. Ce que je peux te dire, c'est qu'il s'agit d'un accident. Oh oui... Tout le monde pense le contraire. Et ils ont peut-être raison après tout, car j'ai désiré la mort de cette femme. Je l'ai voulu. C'était dans mes tripes. Mais, ce que personne n'a compris ou ne sait pas, c'est que c'était uniquement dans mes tripes. Ce n'était pas conscient... Je veux dire... Je n'étais pas le Alistair que tu as en face de toi. J'étais différent. La peur a pris le contrôle. Je me suis senti menacé. Et j'ai commis l'irréparable... "

Alistair s'arrêta là. Une pause lui ferait du bien. Cela remettrait ses idées en place et lui permettrait de préciser les choses par la suite. Et puis, il s'agissait d'une discussion. Peut-être que Kane allait déjà rebondir sur ces premières explications...

Si Alistair aurait pu éviter cette conversation, il l'aurait probablement fait. Ça se voyait que ça le dérangeais. Mais c'était le dernier de mes soucis. Ces explications, je les attendais depuis trop longtemps. De plus la guerre était maintenant proche. Si proche que nous ne pouvions plus attendre. Le garde s'arrêta soudain, prêt pour de premières explications.

«Écoute Marcus... Je ne sais pas s'il est possible de justifier un tel acte. Si Norah était là, tu te doutes bien qu'elle me tuerait sans sommation. Bref. Ce que je peux te dire, c'est qu'il s'agit d'un accident. Oh oui... Tout le monde pense le contraire. Et ils ont peut-être raison après tout, car j'ai désiré la mort de cette femme. Je l'ai voulu. C'était dans mes tripes. Mais, ce que personne n'a compris ou ne sait pas, c'est que c'était uniquement dans mes tripes. Ce n'était pas conscient... Je veux dire... Je n'étais pas le Alistair que tu as en face de toi. J'étais différent. La peur a pris le contrôle. Je me suis senti menacé. Et j'ai commis l'irréparable... »

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il cherchait à me dire. Ce n'était plus un accident si il désirait la mort de cette femme. Il manquait de précision, il m'en avait beaucoup dit sans vraiment m'en dire. Alistair ? Peur ? C'était une blague. Cet homme n'avait peur de rien, du moins c'est ce qu'il paraissait montrer. Je pensais le connaitre mais en faite il cachait bien son jeu. Il s'était sentit menacer par une femme n'ayant aucunes défenses ? Je me mit soudain à rire. Ce qu'il venait de dire était absurde. Ça n'avait pas de sens. Je m’arrêta de rire pour reprendre.

« J'ai bien peur que tu ne puisse justifier cet acte surtout avec les arguments que tu me donnes. Sois plus clair, parce que bon, je ne comprends pas ce que tu cherche à réellement me dire. »

Dommage que le procès n'avait pas eu lieu, sur l'Arche. Ça m'aurait éviter bien des choses. Je n'avais pas besoin de perdre de temps à un moment pareil.

Dark Side

Marcus Kane & Alistair Crowley

I may be on the side of the angels, but don't think for one second that I am one of them.

La réaction de Marcus avait été tellement prévisible. Alistair s'arrêta un instant et son regard se perdit au loin vers les montagnes. L'air, la terre, l'eau... Il aurait aimé sentir la pluie tombée sur son visage à cet instant. Il réfléchit un long moment avant de reprendre.

Si Marcus n'était pas capable de comprendre ou d'accepter ses explications, Alistair savait qu'il ne serait plus jamais le même homme. Il ferait tout pour survivre seul. Il deviendrait le plus grand guerrier, le plus hargneux... Car, quand on n'a plus rien à perdre, à quoi bon essayer d'expliquer ces actes ? Dans le fond, toutes ces explications paraissaient vaines.

A cet instant précis, il enviait Finn. Ce gamin avait eu de la chance quelque part. Il n'avait plus à trainer le poids d'un massacre commis sous l'emprise d'une maladie psychique. Il reposait en paix. Sans avoir à se justifier ou à tenter en vain de mettre des mots sur un comportement irrationnel.

* Bordel ! Comment expliquer ce genre de chose... ? * Si Marcus réagissait comme ça, si lui ne pouvait pas comprendre que son plus fidèle guerrier soit instable psychologiquement, qu'il souffre d'hypersensibilité, qu'il passe ses nuits à se demander qui il est et pourquoi il est ce qu'il est, que s'il veut à ce point défendre son héros c'est que dans le fond il ne supporte plus d'être ce qu'il est, et enfin qu'il cherche constamment à fuir les autres pour les protéger de lui-même... alors tout était fini pour Alistair. Sans Kane, sans la stabilité et l'espoir qu'il lui apportait au quotidien, Alistair perdrait la dernière part d'humanité qu'il restait en lui.

En venant à ce constat, le militaire sentit une boule se former dans le fond de sa gorge. Dans le fond, il était fatigué de se battre. De se battre pour faire comprendre aux autres qu'il souffrait, qu'il avait toujours vécu dans la peur et que ce sentiment pouvait amener un homme à tuer. A quoi bon ? Autant jouer carte sur table et développer la théorie du docteur Richardson devant Marcus. Si cet homme était quelqu'un de réfléchit et de cultivé, quelqu'un qui comprenait et prenait soin de ses hommes, comme Alistair le pensait, alors peut-être qu'il arriverait à pardonner son second. Tant de personnes avaient commis l'irréparable pour survivre ici...

Après un long moment de réflexion, Alistair reprit la parole:

" Je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec tout ça. Je vais t'expliquer les choses telles qu'elles m'ont été expliquées, Marcus. Je pense que tu es homme à comprendre certaines choses. Maintenant, peut-être que je me trompe... Je ne sais pas. J'ai toujours eu confiance en toi. Je serais prêt à mourir pour toi. Tu as toujours été un héros à mes yeux. Le grand frère ou la famille que je n'ai jamais connu... ou que j'ai oublié... Tu es le seul espoir qu'il me reste. Pour être honnête, tu as toujours été le seul espoir qui m'anime. Aujourd'hui, si tu estimes que je devrais mourir pour ce que j'ai fait, alors soit. Mais, je ne te demande qu'une chose: que cela vienne de ta main. Et uniquement de la tienne. Quand tu l'auras décidé. Je ne m'y opposerais pas. A la limite, fais-le avec la petite Richardson afin qu'elle ait sa vengeance. Mais, je veux que cela vienne de toi. Accorde-moi au moins ça. "

Dans ce prélude, Alistair dévoilait une partie de son problème à Marcus. Certes, il fallait qu'il lui précise les choses.

" Je ne sais pas si tu entrevois ce que je suis en train de t'expliquer... J'ai commis un crime et je sais que je devrais le payer un jour ou l'autre. Ce que tu n'as pas encore compris, Marcus, c'est que ce qu'il m'ait arrivé est également arrivé à un jeune récemment. Tu ne vois pas ? Finn. Je suis persuadé qu'il souffrait de la même chose que moi. Le docteur Richardson, ma psy donc, autant mettre des mots sur les choses désormais, a appelé ce trouble du comportement: "Syndrome post-traumatique". D'où vient le traumatisme ? De cauchemars récurrents, de faits que j'ai enfoui au plus profond de moi étant gamin; peut-être de la maltraitance ou autre... Je n'en sais rien. D'après Richardson, j'ai volontairement occulté toute mon enfance. Ne me demande pas pourquoi, car je n'en ai pas la moindre idée. Ce dont je suis sûr, c'est que je souffre d'un syndrome post-traumatique, qui se décline en plusieurs phases: besoin d'isolation, sociopathie, incapacité à me démerder avec les sentiments humains, augmentation de la violence (tu as sûrement entendu parlé de la violence avec laquelle j'ai tabassé cet homme ivre, ce qui m'a valu des séances de psy...), des intentions suicidaires (je peux mourir volontairement pour toi), hypervigilance, cauchemars, culpabilité et honte constante et accablante. Voilà. Je t'ai précisé les choses telles qu'on me les a expliqué. Tu voulais les détails, les voici. "

De nouveau, Alistair marqua une pause afin de laisser à Marcus le temps d'encaisser tout ça.

" Maintenant... tout cela m'amène à te dire que j'ai pris conscience de ce que j'étais le jour où la théorie de Richardson s'est avérée vraie. Le jour où je l'ai tué. Donc, à la question "Pourquoi l'as-tu tué, Al'?", je répondrais ceci: je suis mentalement instable. Je ne contrôle pas mes sentiments. J'ai eu peur de tout perdre à cause de moi, à cause de ce syndrome post-traumatique, à cause des révélations de Richardson sur moi, à cause de ses séances interminables durant lesquelles je m'enfermais dans le silence, mais qui le soir venu ranimait mes démons, Marcus. Je ne contrôlais plus rien. Je pouvais perdre tout ce que j'avais acquis depuis l'enfance. A cause de moi. Aujourd'hui, je sais que c'est à cause de moi. Mais, là, sur l'Arche, j'ai fait un transfert. La peur de tout perdre, de TE perdre, de perdre ta confiance, m'a amené à théoriser sur le fait que ce pouvait être la faute de cette psy... Tu comprends ? Si je ne dormais plus, c'est à cause d'elle, car elle réanimait mes démons. Si je devenais irritable, c'était à cause d'elle, etc. "

Alistair crispa la mâchoire avant de conclure.

" Ce discours n'a que trop duré. Tu as d'autres choses à faire qu'à veiller sur un homme qui étant gamin à souffert et qui souffre encore aujourd'hui. Tu es le seul juge et rempart contre quelque chose de plus grand, de plus puissant, de plus instable... Contre ce démon que je porte en moi. Deux choix s'offrent à toi. m'accorder la rédemption et l'opportunité de me racheter ou estimer qu'une théorie freudienne à la con n'est pas une excuse pour ce genre de comportement. Dans les deux cas, l'issue me sera fatale, car si ce n'est pas toi qui me tue, Norah le fera. Et ce jour-là, Marcus... "

Alistair se tourna vers son ami pour la première fois et plongea ses yeux dans les siens.

" Ce jour-là, je ne m'y opposerais pas. "

(c) badwolf.

You look sad when you think he can't see you

Alistair & Kane

Alors que nous marchions, Alistair s'arreta. Plongeant son regard dans le vide. L'avais-je brusquer ? Je crois bien que oui. En même temps, je voulais comprendre. Il avait quand même trahi ma confiance. Sachant que je la donnais qu'à très peu de personnes. Le garde semblait en pleine réflexion. Mais le temps était compté. Je lui fis comprendre qu'il devait se dépêcher. Puis il savait qu'un jour où l'autre nous aurions eu cette conversation. Si il avait si peur, il aurait dû ignorer ma demande. Et de quoi aurait-il peur ? Puisque les commandes étaient sous le contrôle d'Abby désormais.

« Je ne vais pas t'embêter plus longtemps avec tout ça. Je vais t'expliquer les choses telles qu'elles m'ont été expliquées, Marcus. Je pense que tu es homme à comprendre certaines choses. Maintenant, peut-être que je me trompe... Je ne sais pas. J'ai toujours eu confiance en toi. Je serais prêt à mourir pour toi. Tu as toujours été un héros à mes yeux. Le grand frère ou la famille que je n'ai jamais connu... ou que j'ai oublié... Tu es le seul espoir qu'il me reste. Pour être honnête, tu as toujours été le seul espoir qui m'anime. Aujourd'hui, si tu estimes que je devrais mourir pour ce que j'ai fait, alors soit. Mais, je ne te demande qu'une chose: que cela vienne de ta main. Et uniquement de la tienne. Quand tu l'auras décidé. Je ne m'y opposerais pas. A la limite, fais-le avec la petite Richardson afin qu'elle ait sa vengeance. Mais, je veux que cela vienne de toi. Accorde-moi au moins ça. »

J'aurais dû être flatter par tant de compliments mais je ne l'étais pas. Je ne pouvais pas me le permettre. Pas après ce qu'il avait fait. Ce n'était pas avec des mots qu'il réussirait à m'avoir. Mais pourquoi souhaitais t-il mourir ? La mort n'étais pas toujours une solution. Et ça, je l'ai compris lors de mes tentations à me sacrifier. La haine, la vengeance, la mort. Tout ça, ne servait à rien. Puisqu'au final c'est toujours pareil.

« Je ne te tuerais pas. »

Ce n'était pas de la gentillesse, non. Juste du bon sens. Puis si j'avais voulu le tuer, ça aurait été déjà fait. Même si je ne lui faisais plus confiance. Cet homme était important. Et mort, il ne servirait plus à rien. Je ne me servais pas de lui. Je le sauvais juste.

« Je ne sais pas si tu entrevois ce que je suis en train de t'expliquer... J'ai commis un crime et je sais que je devrais le payer un jour ou l'autre. Ce que tu n'as pas encore compris, Marcus, c'est que ce qu'il m'ait arrivé est également arrivé à un jeune récemment. Tu ne vois pas ? Finn. Je suis persuadé qu'il souffrait de la même chose que moi. Le docteur Richardson, ma psy donc, autant mettre des mots sur les choses désormais, a appelé ce trouble du comportement: "Syndrome post-traumatique". D'où vient le traumatisme ? De cauchemars récurrents, de faits que j'ai enfoui au plus profond de moi étant gamin; peut-être de la maltraitance ou autre... Je n'en sais rien. D'après Richardson, j'ai volontairement occulté toute mon enfance. Ne me demande pas pourquoi, car je n'en ai pas la moindre idée. Ce dont je suis sûr, c'est que je souffre d'un syndrome post-traumatique, qui se décline en plusieurs phases: besoin d'isolation, sociopathie, incapacité à me démerder avec les sentiments humains, augmentation de la violence (tu as sûrement entendu parlé de la violence avec laquelle j'ai tabassé cet homme ivre, ce qui m'a valu des séances de psy...), des intentions suicidaires (je peux mourir volontairement pour toi), hypervigilance, cauchemars, culpabilité et honte constante et accablante. Voilà. Je t'ai précisé les choses telles qu'on me les a expliqué. Tu voulais les détails, les voici. »

Non, ce n'était pas pareil. Du moins, je ne le voyais pas comme ça. Finn. Lui n'avait pas tuer qu'une personne mais dix-huit. Ce n'était pas comparable. Pour que son âme soit tranquille, la mort avait été la solution. Peut être que le traumatisme était le même mais pas le reste. Je n'ai jamais rien compris à tous ces trucs de psychologie mais à entendre, ça semblait grave. Habituellement le passé des gens ne m’intéressait pas. Mais là, je voulais en savoir plus sur le garde. A-il été maltraité par sa famille ? Car la maltraitance sur l'Arche était aussi un crime.

« Je ne pense pas que ton cas soit le même que celui du petit Finn. Pour lui, la mort était la seule solution alors que pour toi, ça ne l'ai pas. As-tu été maltraité ? Est-tu au courant que c'était compté comme un crime ? Mais ce que je ne comprends pas, c'est que normalement les psy sont sensés aidés. Et pas provoqué une envie de tuer chez leur patient. Je ne suis pas spécialiste dans le domaine mais est-ce que ton post-traumatique peut être soigné ? Car si l'un des nôtres meurt de ta main une nouvelle fois, je ne serais pas aussi clément que je le suis aujourd'hui. »

Ma tolérance me surprenait même. Sur l'Arche,je ne cherchais pas à comprendre. J'avais voulu l'exécution d'Alistair. Mais le conseil avait eu plus de vote contre. Ce qui l'avait sauvé.Parce que moi, je n'avais pas du tout cherché à le gracié. Loin de là.

« Maintenant... tout cela m'amène à te dire que j'ai pris conscience de ce que j'étais le jour où la théorie de Richardson s'est avérée vraie. Le jour où je l'ai tué. Donc, à la question "Pourquoi l'as-tu tué, Al'?", je répondrais ceci: je suis mentalement instable. Je ne contrôle pas mes sentiments. J'ai eu peur de tout perdre à cause de moi, à cause de ce syndrome post-traumatique, à cause des révélations de Richardson sur moi, à cause de ses séances interminables durant lesquelles je m'enfermais dans le silence, mais qui le soir venu ranimait mes démons, Marcus. Je ne contrôlais plus rien. Je pouvais perdre tout ce que j'avais acquis depuis l'enfance. A cause de moi. Aujourd'hui, je sais que c'est à cause de moi. Mais, là, sur l'Arche, j'ai fait un transfert. La peur de tout perdre, de TE perdre, de perdre ta confiance, m'a amené à théoriser sur le fait que ce pouvait être la faute de cette psy... Tu comprends ? Si je ne dormais plus, c'est à cause d'elle, car elle réanimait mes démons. Si je devenais irritable, c'était à cause d'elle, etc. »

Je ne le quittais pas des yeux. J'écoutais ce qu'il me disait. Mais en réalité, il semblait vraiment souffrir de son geste.

« Ne sois pas si cruel avec elle. Ainsi qu'avec toi. »

Et tout ceci, l'avait-il expliqué à la petite Norah ? Peut être se sentirait-il mieux en lui expliquant les détails. Certes, ce serait dur à entendre de la part de la jeune fille mais au moins elle serait la vérité.

« Ce discours n'a que trop duré. Tu as d'autres choses à faire qu'à veiller sur un homme qui étant gamin à souffert et qui souffre encore aujourd'hui. Tu es le seul juge et rempart contre quelque chose de plus grand, de plus puissant, de plus instable... Contre ce démon que je porte en moi. Deux choix s'offrent à toi. m'accorder la rédemption et l'opportunité de me racheter ou estimer qu'une théorie freudienne à la con n'est pas une excuse pour ce genre de comportement. Dans les deux cas, l'issue me sera fatale, car si ce n'est pas toi qui me tue, Norah le fera. Et ce jour-là, Marcus... »

C'était donc à moi de choisir ? Je ne le tuerais pas, je ne le punirais pas. La seule chose que je lui demanderais serait de parler avec Norah. J'irais la voir en lui demandant de ne rien faire. Juste d'écouter comme je venais de le faire.

« Ce que je te demande ? Va t'expliquer avec Norah. Elle ne fera rien contre toi. Crois moi, que si tu lui parles, tu te sentiras mieux. »

Soit il m'écouterait, soit pas. Il était libre de faire ce qu'il voulait.

(c) badwolf.

» Alistair Crowley - I believe in a higher power. In my case, it's myself. [Terminée]
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