ruby « acting on your best behaviour

►
Age du personnage: 17 ans ﹅Allégeance : Clarke... Quand ça lui tente.﹅Metier : Elle apprenait les rudiments de la couture avec sa mère, mais elle n’exerçait pas encore le métier de couturière ﹅Camps: Les Cents

Descriptions

Parle moi de toi -  

Ruby est née en pleurant, comme tous les autres bébés avant elle, mais elle ne s’était jamais arrêtée par la suite. Elle était ce qu’on appelait « difficile ». Rien ne semblait la calmer ou la faire sourire, ses parents ne savaient plus quoi faire. Déjà épuisés par leur travail respectif, ils étaient dépassés par les événements. Ils faisaient partie de la classe ouvrière. Le père de Ruby était mécanicien, sur la station Mecha. Il n’était pas le meilleur, franchement, il ne se démarquait pas. Il travaillait fort pourtant, mais ce n’était jamais assez. La mère de Ruby, elle, était couturière. Elle avait appris le métier de sa mère et comptait bien l’apprendre à sa fille aussi, quand elle aurait l’âge. Elle passait des heures à coudre et recoudre les vêtements rapiécés par les générations. Ça faisait bien longtemps que les réserves de tissus étaient épuisées et il fallait recycler, encore et encore. Lorsqu’ils étaient partis travailler, les parents de Ruby la laissaient en compagnie de sa grand-mère maternelle, Jade. Les noms de pierre précieuse, c’était de famille. Elle était à la retraite depuis un moment, l’arthrite s’était installée dans ses mains et ses jointures et le simple fait de tenir une aiguille lui infligeait d’énormes douleurs. Elle s’était donc offerte pour s’occuper de ce bébé qui ne faisait que pleurer, jour et nuit. Pour ses parents, c’était parfait. De cette façon, ils n’avaient pas à dépenser encore plus pour l’inscrire chez la gardienne et en plus, elle passait du temps avec un membre de sa famille. Jade était la seule de ses grands-parents encore vivante. Les autres s’étaient fait éjecter. Parce que même si ses parents avaient une bonne réputation, qu’ils restaient dans le calme et l’ordre, ce n’était pas la même chose pour toute la lignée familiale. La rébellion avait sauté une génération, mais elle s’apprêtait à revenir en force avec Ruby.

Enfant, les choses ne se s’étaient pas calmées. Ruby, au lieu de pleurer sans arrêt, avait maintenant appris à marcher et ne tenait plus en place. Elle courait dans tous les sens, ne s’arrêtant que lorsqu’elle trébuchait et qu’elle tombait. Elle voulait tout explorer, tout voir en même temps et bien vite elle avait fait le tour. Que ce soit en compagnie de ses parents ou de sa grand-mère, elle avait visité toutes les stations qui composaient l’Arche. Enfin, presque. Il restait des pièces réservées au conseil et aux gardes et elle n’était pas encore assez rusée pour s’y infiltrer. Tout ça la laissait perplexe. Elle ne comprenait pas pourquoi il n’y avait pas plus d’espaces, pas plus d’endroits à découvrir. Elle aurait aimé marcher dans une direction sans jamais rencontrer un mur, sans jamais faire face à ces fenêtres si épaisses qu’elles laissaient à peine passer les rayons du soleil. Il manquait de paysage. Tout se ressemblait, tout était de la même couleur. Lorsque l’on regardait dehors, on pouvait apercevoir trois choses. La Terre, l’espace et le Soleil. Ce n’était pas assez. Déjà à cet âge, elle éprouvait de la frustration. Ce n’était pas exceptionnel pour un enfant, parce que souvent il ne comprenait pas pourquoi les choses étaient ainsi faites. Il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas faire ce qu’il voulait. Pour Ruby, ce n’était que le début.

Son entrée dans l’adolescence fut fracassante. Déjà qu’elle avait un caractère plutôt fort, la puberté n’améliorait pas les choses. Elle était de plus en plus insolente, pas seulement avec ses parents ou sa grand-mère, mais avec les gens qui l’entouraient aussi. Elle n’était pas spécialement polie avec les gardes, ce qui lui avait valu plusieurs avertissements. Ce n’était pas suffisant pour l’emprisonner, mais ils gardaient un œil sur elle. Parce que si elle était assez téméraire pour les défier de cette manière, elle l’était assez pour commettre un crime plus grave. C’est là qu’elle perdit vraiment toute notion de ce qui était bien ou pas. Elle n’écoutait plus ses parents, parce que même si elle les aimait de tout son cœur, ils ne comprenaient pas ce qu’elle traversait. C’était ça, le problème. Personne ne semblait saisir ce qu’elle vivait, cette rage qui bouillonnait en elle. Elle était seulement dans sa crise d’adolescence, c’était seulement de passage, elle allait bientôt travailler et se calmerait. Mais elle savait que tant qu’elle serait emprisonnée sur l’Arche, tant qu’elle ne pourrait voir autre chose que ses murs gris, elle ne se calmerait pas. Ce qui lui faisait le plus peur, c’était la perspective qu’elle n’y échappe pas. Qu’elle passe toute sa vie avec ce sentiment de colère qui lui rongeait l’intérieur. Ce n’était pas aussi lourd que de la tristesse, c’était même utile parfois, mais ce n’était pas une manière de vivre. Ça rendait ses relations avec les autres difficiles et souvent superficielles. Ça lui apportait d’autres soucis, en plus. Elle n’arrivait jamais à s’endormir. Il lui arrivait de rester éveillé toute la nuit, les yeux fixés sur le plafond. Elle finissait toujours par s’endormir sur le sol, le seul endroit où elle se sentait confortable. Dans ces petits lits, coincés contre le mur, elle se sentait étouffée. Elle avait besoin d’espace, d’air. Ses parents désespéraient à chaque fois qu’ils la retrouvaient endormie sur le sol ou même ailleurs que dans sa chambre. Il lui arrivait de se lever au beau milieu de la nuit, portée par cette claustrophobie envahissante et d’aller s’installer dans un coin reculé de la station. C’était contre les règlements, puisqu’un couvre-feu était de mise, mais elle ne s’était jamais fait prendre. Il faut le dire, on ne voulait pas perturber cette jeune fille qui semblait aux anges endormie à même le sol. C’était le seul moment où elle semblait paisible.   Elle s’était aussi tournée vers l’alcool, vice de beaucoup d’adolescents. C’était illégal sur l’Arche, mais il y avait toujours le moyen de mettre la main dessus, autant que la drogue artisanale qui circulait aussi beaucoup. Ça lui permettait de se sentir un peu plus légère, le temps d’un instant. D’oublier peut-être, pourquoi elle voulait tant échapper à cet endroit, celui où elle était née. Elle ne croyait pas en abuser, mais n’importe qui lui dirait le contraire. Ça ne lui semblait pas nécessaire, parce qu’elle voulait en consommer régulièrement, mais si elle se voyait forcer à arrêter, c’est là qu’elle verrait la poigne que ce liquide chaud avait sur elle. Une dépendance lentement créée.

Elle se cherchait un endroit où dormir, lorsqu’elle s’était fait prendre. Ignorant le couvre-feu, qui était passé depuis des lustres, elle s’était faufilée hors de sa chambre dans les couloirs sombres de l’Arche. Les gardiens étaient peu nombreux à cette heure et elle avait réussi à se dissimuler dans les ombres, loin de leur regard. C’est quand elle avait tenté d’ouvrir une porte barrée que l’alarme silencieuse s’était déclenchée. Elle ne s’en était pas aperçue, et en moins de quelques minutes elle fut entourée d’armes pointant vers elle. Elle aurait pu s’en tirer avec une excuse bidon, du genre « nos toilettes ne fonctionnent pas, j’avais très envie ». Mais avec l’attitude qu’elle réservait habituellement aux gardes, ce n’était pas gagné. Ni une, ni deux et elle se retrouvaient dans une cellule, encore plus petite que la chambre où elle trouvait avant. Avec les mêmes murs glacials qui l’insupportaient tant. Non vraiment, malgré son caractère téméraire et insubordonné, elle regrettait de s’être fait prendre. Elle regrettait de ne pas avoir suivi le règlement, et ça, c’était beaucoup dire pour Ruby. Elle avait toujours trouvé le contrôle du chancelier exagéré. Les peines infligées immondes. Enfermer des enfants, parfois plusieurs années, pour des crimes souvent minimes? Elle ne savait pas comment les choses se déroulaient sur Terre, jadis, mais elle osait imaginer que ce puisse être différent. Elle ne pouvait pas parler de dictature, car le chancelier n’était pas seul à prendre les décisions, mais c’est ce qu’elle pensait au fond. Une dictature de la classe privilégiée. Parce que ses parents, même s’ils participaient à la vie active de l’Arche, n’avaient aucun mot à dire là-dedans. Elle-même, qui faisait partie de la relève, de la nouvelle génération, ne pouvait rien changer. Des mesures si radicales avaient été instaurées pour la survie des habitants, pour minimiser la perte d’oxygène et pouvoir rester plus longtemps dans l’espace, aussi longtemps qu’il le voudrait. Elle voulait bien le croire, mais elle sentait que beaucoup s’étaient fait éjecter à tort. Que leur vie était un prix trop fort payé. Ruby avait 17 ans et elle savait qu’elle aurait droit à un procès lorsqu’elle atteindrait les 18 ans, mais elle avait peu de chance de se faire pardonner. Peut-être que la pitié dans le visage de ses parents saurait les attendrir, mais les mots qu’elle cracherait à leur figure seraient la goutte de trop. Elle savait qu’en ayant un tel caractère, elle ne s’en sortirait pas, mais ce n’était pas le moment de reculer. Ce n’était pas le moment où elle choisirait de pardonner et de tout oublier. Ce n’était pas dans sa nature, dans ses tripes. C’était plus fort qu’elle. Ses parents, la déception dans le regard, étaient venus la visiter plusieurs fois. Ils ne comprenaient pas ce qui l’avait poussé à agir d’une telle façon. Ils étaient tristes, aussi, parce qu’ils avaient tant donné pour elle, tant travaillé pour qu’elle soit confortable et elle ne l’avait jamais été en réalité. Parfois, elle se sentait coupable, mais la colère était souvent plus forte que la culpabilité. Encore une fois, elle faisait face à l’incompréhension.

Mais avec Ruby, la malchance attirait tout de même des bons côtés. Elle s’était fait enfermer quelques jours avant que le plan de Jaha ne soit mis à exécution. Quelques jours dans cet espace confiné et après, on la récompensait avec tout ce qu’elle avait toujours voulu : s’échapper de l’Arche. Sur le moment, elle ne savait pas. Quand ils l’ont emmené sur cet étrange vaisseau, avec d’autres prisonniers, elle n’a rien compris. Elle avait un peu peur, même. Elle aimait l’aventure, mais pas quand on décidait pour elle. Lors de la chute, elle avait cru mourir. Elle avait cru à une autre méthode d’éjection, plus efficace, avec plus de passagers à la fois. Pourtant, ça ne faisait pas de sens. Elle n’avait que 17 ans. Même le plus vil des adolescents avait droit à un procès avant de se faire éjecter. Elle ne pouvait pas être une exception. La centaine de jeunes qui se trouvait avec elle non plus. Lorsqu’ils avaient atterri, plutôt violemment, un certain temps s’était écoulé avant que la porte de métal ne s’abaisse devant eux. Elle n’avait pas voulu y croire. Un sourire éclatant s’était glissé sur son visage, et avant qu’elle puisse réfléchir à quoi que ce soit, avant qu’elle puisse penser aux dangers de l’extérieur, elle s’était projetée dehors. Elle avait pris de grandes respirations, s’était mise à courir comme lorsqu’elle était enfant, oubliant totalement les autres ou ce qui se passait autour d’elle. Pendant un instant, elle se sentit libre. Totalement libre. Pour la première fois, elle voyait autre chose que la noirceur de l’espace et l’éclair brillant du soleil. Pour la première fois, elle sentait autre chose que le métal froid sous ses doigts. C’était tellement beau, tellement plus qu’elle avait imaginé, elle en était presque trop stimulée. Tous ses sens étaient aux aguets, elle ne savait plus où poser le regard, où aller. Après avoir vécu dans un endroit où elle connaissait chaque recoin, c’était étourdissant d’avoir tant de choses à connaître, à explorer. Mais c’est ce qu’elle avait toujours voulu. Ça n’avait pourtant pas duré longtemps. Bellamy s’était mis à donner des ordres, à organiser les choses. Il clamait qu’il n’y avait pas de règles, mais certains étaient clairement plus privilégiés que d’autres. Il tournait les choses à son avantage. Puis il y avait eu Clarke, qui avait senti le besoin de le confronter. Très vite, ils s’étaient proclamés leaders. Parce que forcément, ils savaient ce qui était bien pour eux. Pour chacun d’entre eux. Et très vite, Ruby s’était rendu compte que ce n’était pas seulement les murs qui l’oppressaient, mais les règlements. Les ordres, les conséquences. Et ça, elle ne s’en sortait toujours pas.

Ruby pensait à ses parents et à sa grand-mère qui étaient restés là-haut. Ils ne devaient même pas savoir qu’elle était maintenant à des kilomètres, les deux pieds sur la Terre ferme. Elle pensait à ce qu’ils devaient ressentir, à leur visage lorsqu’ils apprendraient qu’ils ne pourraient plus lui rendre visite. Qu’ils ne pourraient plus la voir. Elle versa même quelques larmes, ce qui était un événement rare pour Ruby. Même lors des disputes les plus féroces, elle n’avait jamais cessé de les aimer et elle ne cesserait jamais. Elle était prise entre voir son désir le plus cher se réaliser, et perdre les personnes qui comptaient le plus pour elle. Les jeunes Cents avaient vite compris que le bracelet métallique qu’ils portaient au poignet server à surveiller leurs signes vitaux et à les transmettre vers l’Arche. Quand les autres s’étaient mis à les enlever, elle s’était bien gardée de les suivre. Même si ses parents n’avaient sûrement pas la permission de connaître ces informations, la dernière chose qu’elle voulait, c’était qu’ils croient à sa mort. Parce que pour le moment, elle était encore bien en vie. Pour le moment, elle espérait encore qu’ils puissent les rejoindre. Ruby avait pensé fuir le camp qui s’était peu à peu construit. Créer son propre chemin, mener sa propre aventure comme elle l’avait souvent voulue, mais elle s’était ravisée. Parce que même si elle osait foncer, même si elle ne se laissait pas freiner par la peur, elle ne connaissait rien de la Terre. Bien sûr, ils avaient appris quelques rudiments sur Terre, des choses de base, des noms de plantes. Mais à ce moment-là, rien de tout ça ne lui était utile, et s’ils voulaient survivre, ils devaient le faire en groupe. Même si c’était sa propre décision de rester, elle trouvait souvent ça difficile. Parce qu’elle avait toujours cette envie de laisser tout tomber et d’être maître de ses propres actions. Lorsque Bellamy et Clarke se disputaient pour le pouvoir, pour savoir la meilleure chose à faire, elle roulait les yeux au ciel. Elle aurait voulu que la règle du chacun pour soi soit viable, mais la réalité était tout autre. Ils s’étaient vite rendu compte que la nature était souvent trompeuse et cruelle, que même les choses les plus inoffensives pouvaient être mortelles. Il lui suffisait de manger le mauvais fruit, la mauvaise plante et elle pouvait perdre la tête ou pire, la vie. Puis il y avait eu les Grounders. Ces êtres vils et étranges qui semblaient maîtres de la forêt. Ils se dissimulaient avec une perfection inimaginable dans les arbres, dans la faune qui les entourait. Ils étaient agressifs et violents, causant plusieurs morts. La mort, mais aussi la torture, la souffrance. Comme s’ils s’amusaient à jouer avec leurs esprits, à les rendre fous. Une manière d’affaiblir l’ennemi, peut-être? Mais c’était ça, le plus étonnant. Parce lorsqu’ils avaient attaqué la première fois, lorsqu’ils avaient transpercé ce jeune garçon d’une lance, les Cents étaient encore innocents. À peine le pied sur Terre et ils constituaient déjà une menace alors qu’en premier lieu, ils se pensaient seuls. C’était quelque chose de difficile à comprendre pour Ruby. Malgré son fort caractère, elle n’était pas tournée vers la violence. Il lui était arrivé de balancer un coup de poing ou deux, sous l’effet de l’alcool, mais c’était toujours suite à une provocation. Elle n’était jamais la première à attaquer, à menacer. Les mots semblaient manquer aux Grounders, ils utilisaient les armes pour communiquer et le sang pour écrire leur requête.

Ça avait vite dégénéré. Une guerre avait été déclarée entre les Grounders et les Cents. Guerre à laquelle Ruby ne voulait pas participer. Guerre qu’elle trouvait complètement inutile, voir enfantine. La Terre était vaste, tellement qu’il leur faudrait des mois, voire des années pour en faire le tour. Et voilà qu’ils se disputaient pour un bout de Terre? Pour un endroit qu’il leur était si facile de quitter? Franchement, elle ne savait plus pourquoi ils n’étaient pas simplement partis. Parce que leur vaisseau avait atterri à un endroit ne voulait pas dire qu’ils étaient obligés d’y rester. Mais tout s’était déroulé trop vite, et ils n’avaient pas eu d’autre choix que de riposter. Ruby ne s’attendait pas à ce que la survie sur Terre soit si ardue, si compliquée. N’était-il pas censé être les seuls survivants de la planète entière? Comment ces êtres avaient-ils pu survivre à des bombes nucléaires? À des niveaux de radiations extraordinaires? C’était là le mystère de la nature. Et maintenant, le mystère de la nature menaçait de les tuer tous. Ça avait été violent. Des balles tirées, des lances projetées, des flèches sifflant dans les airs. Une bombe sur un pont et des cris de guerre. C’était terrifiant, épuisant. Mais Ruby, curieusement, n’avait pas peur de mourir. Enfin, moins peur qu’avant. Parce qu’elle avait vu la Terre. Parce qu’elle avait réussi à sortir de l’Arche, de ce qu’elle considérait comme une véritable prison. C’était certain que son instinct de survie n’était pas en accord avec elle, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’au moins, elle avait pu réaliser quelque chose. Qu’au moins, elle n’était pas morte entourée de mur gris. Elle sentait un certain soulagement à cette pensée. Mais ça n’avait pas duré longtemps, les cris résonnant à ses oreilles. La suite s’était passée très rapidement. Les plans fusaient, tous plus idiots les uns que les autres. Les Grounders approchaient, plus nombreux, plus agiles, plus forts. La fin semblait proche. Le dernier recours fut le bon. Ils s’entassèrent tous, ou presque, dans le vaisseau qui les avait amenés sur Terre. Les réacteurs qui se trouvaient dessous étaient puissants, et avec la bonne technique, ils repousseraient les Grounders sans blesser ceux réfugiés à l’intérieur. C’est Raven, la mécanicienne qui s’était chargée de tout faire sauter, avec l’aide du garçon à la lance. Ça avait réussi, finalement. Ils avaient tué l’armée. Ils avaient gagné. Enfin. C’est l’impression qu’ils avaient eue avant de sortir du vaisseau. En voyant ces corps calcinés, cette odeur de chair brûlée qui émanait de partout. On ne pouvait distinguer les Grounders des Cents qui avaient péri, mais on osait croire que le compte était en leur faveur. Ils étaient contents, soulagés, avant qu’un gaz épais ne les entoure et les endorment tous.

Ruby s’était réveillée entourée de quatre murs blancs. La couleur avait changé, mais le sentiment était le même. Paniquée, elle s’était empressée de coller son visage sur le petit hublot qui se trouvait au centre de la seule porte. La seule porte de sortie, barrée. Le verre épais, incassable. L’horreur. C’était l’horreur qui recommençait, c’était cette colère qui bouillonnait en elle plus fort que jamais. Qu’allait-elle devoir faire cette fois, pour échapper à tout ça? Elle avait tenté par tous les moyens de voir ce qui se produisait dans les couloirs, dans la pièce située en face de celle où elle se trouvait. Elle faisait les cent pas, nerveuse, rageuse. Ce n’était pas les Grounders, c’était certain. Les murs étaient impeccables, sans l’ombre d’une poussière ou d’une trace de Terre. Les Grounders vivaient dans la nature, pas dans des installations immaculées. Puis, après ce qui lui avait semblé des mois, des années, elle avait enfin pu sortir. Des hommes étranges dans des habits dignes de films d’horreur s’étaient empressés de la prendre par le bras et de la sortir de la zone où elle se trouvait. Elle voulut se débattre, mais la poigne qu’ils avaient sur elle était forte. Elle se contenta de leur lancer des remarques sanglantes, des insultes qui feraient rougir les plus chastes. Si elle ne pouvait s’échapper, au moins elle savait exprimer son mécontentement. On l’avait amené dans une pièce qui lui rappelait les images de la Terre. Ceux des habitations qu’occupait jadis la race humaine. L’atmosphère était joviale, la musique jouait en bruit de fond. Des gens, des adultes, des enfants, des adolescents, étaient installés un peu partout. Certains étaient occupés à lire des livres, d’autres à manger. La nourriture est ce qui attira en premier son regard. Ces plats qui semblaient sortis tout droit du paradis. Ruby n’était pas croyante, mais c’est l’image qui lui vint à l’esprit. Elle reconnut même quelques visages, certains de ses compagnons criminels. Ils étaient bien différents, peignés et bien habillés. La crasse et le sang avaient disparu de leur visage.

Ruby apprit bien vite où elle se trouvait. Mount Weather. L’endroit où ils étaient censés atterrir en premier lieu. Les gens qui y restaient ne pouvaient pas en sortir. La radiation sur Terre était trop élevée, ils se désintégraient en quelques minutes. Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle était capable de gérer ces radiations, mais elle n’était pas très douée en science. Ça l’intéressait, mais sur l’Arche, c’était surtout de la théorie, et la théorie ça l’ennuyait. Au final, ils se retrouvaient dans la même situation qu’eux sur l’Arche. Emprisonnés. La seule chose qui différait, c’était que pour eux, la Terre était littéralement à quelques mètres. Ce devait être déchirant parfois, de penser qu’ils étaient si proches du but. Qu’il leur suffisait d’ouvrir une porte pour sentir l’air frais passer sur leur visage. C’était comme ces nuits passées où Ruby scrutait la Terre d’une fenêtre isolée. Recherchant les moindres détails, la moindre variation de couleur. Ici, il n’y avait pas de fenêtre, pas de vision de l’extérieur. Elles étaient remplacées par les innombrables peintures qui recouvraient les murs. À ce qu’on lui avait dit, c’était le président Wallace qui passait le plus clair de son temps à les peindre. Il rêvait éveiller. Les autres semblaient bien se plaire, enfermés dans la Montagne. Ruby ne pouvait pas nier que les douches et la bonne nourriture lui faisait un bien fou, mais pas assez pour oublier ces murs épais qui l’entourait. Le métal avait été remplacé par le béton et ce n’était pas pour le mieux. Elle ne comprenait pas pourquoi ils restaient ici, finalement. C’était bien gentils aux gens de la Montagne de les accueillir, mais ils ne pouvaient pas les forcer à rester, si? Ils les avaient pris, comme ça, sans leur consentement, et maintenant ils les obligeaient à vivre, eux aussi, dans ce bunker immonde? Ce qui avait semblé être un paradis sous-terrain se transformait soudainement en cauchemar. Parce que si sur l’Arche, elle n’avait pas la possibilité de sortir, sous peine d’être asphyxiée, maintenant, il n’y avait aucune raison qui la retienne. Les menaces de l’extérieur ne pesaient pas suffisamment dans la balance pour qu’elle désire rester enfermée. Jamais. Elle préférait mourir en sentant l’herbe et la terre sous son visage que de vieillir en regardant ces peintures défraîchies.

Ça aussi, ça avait vite dégénéré. À croire que sur Terre, ils n’avaient pas leur place. Elle n’avait pas trop compris au début. Elle entendait des rumeurs qui disaient que les gens de la Montagne utilisaient le sang des Grounders pour se soigner, mais elle n’avait jamais pu avoir la preuve. Elle avait bien essayé de se faufiler parmi les couloirs sans fin, mais chaque niveau était bien gardé et elle s’était vite fait tournée de bord. Même si elle ne portait pas ces viles créatures dans son cœur, elle ne pouvait imaginer qu’ils osent les utiliser comme simple objet. Comme un dispositif que l’on jette à la poubelle après s’être servi. C’était immonde. Les gens étaient horripilants. Elle comprenait mieux pourquoi les guerres nucléaires avaient éradiqué la majorité de la vie sur Terre. Pourquoi ils en étaient venus à une destruction massive. On voulait toujours plus que le voisin, aller plus loin, plus haut encore. On voulait brimer les libertés, marché sur les pieds à son propre profit. C’était ridicule et franchement désolant. Puis était venue le moment où Ruby comprit l’horreur de ce qui se déroulait dans les confins des souterrains. D’une manière qui lui était inconnue, les gens de la Montagne avaient découvert que le sang des Cents était beaucoup plus efficace que celui des Grounders. Ils avaient même essayé de leur soutirer des dons volontaires. Ce n’était que par politesse, parce qu’ils tenaient à survivre et que les Cents constituaient maintenant un moyen d’y arriver. Ruby se demanda si ce n’était pas leur but dès le départ. S’ils n’avaient pas créé cette illusion de paix et de bien-être pour les attirer dans un piège des plus vicieux. Certains de ses camarades commencèrent à disparaître, les rumeurs s’intensifiaient. Son besoin de sortir se faisait grandissant, mais elle ne savait pas comment y arriver. Elle ne savait pas comment échapper à ce qui allait inévitablement se produire. Alors que tout semblait aller pour le pire, ils réussirent à aller encore plus profondément dans l’abomination. Ils prenaient maintenant de la moelle osseuse, empilant les corps un par un. Ils tuaient pour leur survie, ils tuaient pour pouvoir sortir de leur prison de béton. Ils tuaient et rien ne justifiait ce geste aux yeux de Ruby. Cage, le fils du président, avait pris le pouvoir. Il semblait sanguinaire, sans cœur. Comme s’il avait tout orchestré depuis le début, il séquestra les Cents dans un dortoir. Aucune porte de sortie, aucun moyen de s’échapper. Ruby croyait à la fin et elle ne pouvait pas croire à ce qui se produisait. La perspective de mourir sur l’Arche lui apparaissait bien plus alléchante qu’auparavant.

C’est lorsqu’elle vit le visage de Bellamy, dissimulé comme garde, qu’une pointe d’espoir perça son cœur. Il était vivant et il s’était infiltré, Dieu seul savait comment, parmi les gens de la Montagne. Un plan était mis à exécution, d’autres de ses camarades étaient vivants au-dehors. L’Arche était descendue sur Terre. Ruby pensa soudainement à ses parents, qu’elle espérait encore en vie. Elle essayait de ne pas trop se faire d’idée, les chances qu’ils aient pu survivre étaient moindres. Puis, il fallait d’abord qu’elle survive elle-même si elle voulait un jour les retrouver. Elle entendit parler d’une alliance avec les Grounders, ce qui la rendit perplexe pendant un moment. Elle n’arrivait pas à comprendre comment ceux qui avaient voulu les exterminer, les chasser depuis leur arrivée sur Terre, s’alliaient maintenant à eux. Pourtant, elle s’en rend compte, c’est peut-être le seul moyen de les sortir de là. Ils sont nombreux, très nombreux. Ceux qu’ils ont affrontés jadis n’étaient qu’un clan parmi tant d’autres. Ruby pouvait imaginer la rage des Grounders contre les gens de la Montagne. Ils les utilisaient, eux aussi. Ce devait être horrible, de voir disparaître les siens sans jamais les revoir ensuite. Sans savoir ce qui se tramait vraiment entre les murs de la barricade. Elle n’avait pas à l’imaginer au fond, elle le vivait bien elle-même. À croire que l’ennemi commun était plus important, plus fort que les conflits antérieurs. Elle ne savait pas si, au bout du compte, tout ça allait subsister. S’ils réussissaient à faire tomber la Montagne, qu’est-ce qui les tenait encore ensemble? Éliminer un ennemi pour faire face à un autre? Ce n’était peut-être pas le meilleur plan sur le long terme, mais dans la situation où elle se trouvait, elle n’avait pas vraiment son mot à dire. Puis, si ça lui permettait de sortir de ce foutu endroit, ça en valait bien la peine.

Que faisiez-vous sur l'Arche? /Ruby avait commencé à apprendre les rudiments de la couture, avec sa mère, mais elle n’a jamais eue l’occasion d’en faire un métier. Elle s’est fait enfermer avant d’avoir l’occasion d’approfondir ses connaissances.

En voulez-vous au conseil? Au chancelier? /Elle en veut au Chancelier pour tout ce qu’il a pu faire sur l’Arche. Pour ses décisions, ces règlements, cette oppression. Elle en veut à tous ceux qui regardaient ses parents de haut, qui les considéraient comme de la simple main-d’œuvre. La seule chose qui puisse le racheter, à ses yeux, c’est sa décision d’envoyer les Cents sur Terre. Ça ne partait peut-être pas d’une intention noble, mais au moins, elle a pu connaître la Terre.

Qui considérez-vous comme votre chef? /Clarke, quand elle est d’accord avec elle. Bellamy, quand elle est d’accord avec lui. Elle n’aime pas écouter les autres, même si elle est souvent obligée. Elle essaie de se forger sa propre opinion et de suivre celui qui se rapprochera le plus de celles-ci.

ARMES - CAPACITES - SIGNES PARTICULIERS

Et sinon moi c'est Starlord ; j'ai 21 ans et j'ai connu le forum par mes multiples personnalités grandissantes . C'que j'en penses c'est je veux passer ma vie ici et puis le code d'activation est le suivant bellamy aime faire des tartes aux pommes !

Bienvenue sur Red Sands

Ca c'est du rajout ! Du coup c'est parfait. et ça t'empeche pas de faire des Flashback dans la montagne :3. En tout cas ton perso est chouette ! Je te valide de mon travail D: Mais chut faut pas l'dire !

Maintenant quelques liens utiles

→ Premièrement, en tant que bon membre validé, tu dois aller recenser ton avatar ainsi que ton métier/Role sans quoi nous risquons de les oublier, et vous pourriez vous faire voler votre tête et votre job ! Ça sera balot quand même

→ Ensuite, plus amusant peut être les fiches de liens ainsi que les demandes de RP ; demandes diverses.

→ Et enfin, pour vous comme pour nous, les achats et les les top sites