Mauvais sort| ft Elliot

Depuis la fuite d'une partie de la station, il était devenu de plus en plus rare de croiser de nouvelles têtes, allez savoir pourquoi, les gens se méfiaient des grounders à présent. Ce n'était pas plus mal dans un sens, mais ça nous rappelait chaque jour un peu plus que personne ne viendrait nous chercher. Nous étions condamné ici. Sauf qu'aujourd'hui, une nouvelle venue fut poussé de force dans la cellule. Je ne la reconnaissais pas, je n'avais l'arrogance de penser que je connaissais tout le monde, mais je reconnaissais au moins les têtes de la station Agro, pour le reste, clairement, je n'avais aucune idée de leurs tête. Elle était encore pleine d'énergie bien qu'épuisé, on pouvait le devine facilement, elle voulait encore se battre contre eux ce qui impliqué qu'elle n'avait pas encore eut à faire à eux justement. Sa colère était justifié et bien rapidement, elle la retourna contre nous, contre ceux qui étonnait de voir une nouvelle arrivante l'avait fixé avec un peu d'insistance. Posant ma tête sur la paroi du mur, j'avais fini par fermer les yeux, attendant mon tour, attendant qu'il se rappel de moi pour se défouler. J'allais attendre en silence jusqu'à ce qu'une voix me parvienne, plus faiblement. Ou était-elle tombé ? Étouffant un léger rire, je lui répondis. « En enfer. ». Dès qu'un terrien l'aurait dans le nez, elle se retrouverait attaché au plafond, des coups s'abattant sur elle sans discontinuer. Si elle avait un peu de chance, elle tomberait sur un sentimental qui lui éviterait les blessures les plus grosses pour ne pas perdre son jouet. Mais j'en doutais. « Je pensais que toute les stations avaient comprit qu'il était stupide de s'approcher d'ici sans être armé. Tu t'es perdu ? », j'ignorais tout autre possibilité que celle qu'elle vienne de l'Arche, je l'avoue. Mais en même temps, je voyais mal quelqu'un d'autre venir ici pour le plaisir. Et un autre Grounder ? Disons que leurs accords semblaient signifier certaines choses pour eux, et elle parlait trop bien notre langue pour y être étrangère. Il y avait forcement un lien avec nous, du moins le raccourcis de mon cerveau m'indiqua ça. J'avais sans doute tords, elle me le dirait assez vite dans tout les cas.

Elle n'en avait pas l'éducation non plus entre nous. IL n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'elle ne soit pas de chez nous. J'aurais pu le deviner sans doute, si je n'étais pas si proche du gouffre. Elle fit naitre un nouveau silence, un silence de plomb même qui ne fut brisé que par une agression verbale. Elle en avait dans le ventre, mais comme beaucoup ici, elle serait brisé. Elle était armée, était. La suite autant ne pas la commenter ici, ce ne fut qu'arracher un nouveau soupire, elle n'était pas facile, soyons honnête, je m'étonnais qu'il l'ait déjà laissé en vie. « Alors ne poses pas de question stupide. », répondis-je sans émotion. Fermant à nouveau les yeux, j'espérais retrouver un peu de contenance, mais elle brisa à nouveau le silence, me signifiant qu'elle venait de la montagne, et que la raison de sa venue ne me regardait pas. J'en avais entendu parlé d'eux, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'en rencontrer un. Je n'avais jamais connu autre chose que l'Arche ou cette grotte. En revanche lorsqu'elle affirma qu'elle les égorgerait si jamais ils revenaient, je ne pus me retenir. « Un bon moyen de se suicider en effet. ». D'ailleurs elle n'allait pas tarder à entendre de quoi je parlais étant donné qu'un hurlement fendit le silence. « Ils aiment bien torturer ici, tu devrais t'y plaire. ». Je n'avais pas l'habitude d'être aussi cinglant, je l'avoue, mais je n'aimais pas l'agression, j'étais épuisé de me battre pour tout le monde. Et même si je savais que je lui éviterais le plus de torture possible pour lui laisser une chance de sortir, je ne pouvais pas non plus m'empêcher de lui rappeler comment était faite la vie. Du moins ici, enfermé, sans avenir. Résigné, je l'étais, et si elle ne l'était pas, son arrogance avait eu le don de me piquer à vif.

Elle me donnait étrangement envie de ne plus l'aider, de la laisser seule. Heureusement, elle su s'endormir, ce qui m'évita sans doute de trop m'enfoncer dans les ressentiments que je sentais poindre. Un repos qui fut également mien, car bien que je ne dorme pas, je réussis à en retirer quelques minutes de répits. Les cris avaient fini par devenir une habitude, un sentiment que je savais gérer. Finalement ce fut ses mouvements qui me réveillèrent, enfin qui me sortir de mon silence. Elle s'était avancé, s'asseyant à côté de moi. Elle me demanda alors depuis combien de temps j'étais là, j'avoue que je n'avais plus vraiment la notion du temps. Un point positif sans doute, moins nous avions de repères, moins nous souffrions. « Des semaines, je ne saurais pas en dire plus, entre les pertes de connaissance et l'obscurité, je ne suis pas en mesure d'être plus précis. », elle commença alors une phrase qui fut brisé par la venu de certains terriens. Elle avait peur, elle avait raison. « Ils viennent chercher un jouet. », déclarais-je avant de discerner le visage de celui qui venait de franchir la porte. « Rectification, il vient me chercher. », me redressant pour éviter toute affiliation avec la nouvelle, et donc les laisser faire le moindre lien, j'avançais de quelques pas pour lui faire face, un sourire mauvais sur les lèvres, les poings serraient pour moi. Il fit un mouvement de tête, m'invitant à le suivre, ce que je refusais de faire bien évidemment. C'est là qu'il qu'il sortie une petite lame, la plantant dans mes flancs, il donna un coup de coude au moment précis ou, la douleur m'ayant obligé à plier, mon visage fut à niveau. Il me tira alors dans une des ses pièces préférés. Mais aucun son ne sortit de mes lèvres. Je refusais. Ayant sans doute de la chance ce jours là, l'agitation du camp fut telle qu'il finit par abandonner, laissant un autre s'assurer que je serais vivant avant de me reconduire brutalement dans cette prison de fortune. Trébuchant par terre, je mis de longues minutes à trouver la force de me relever, titubant jusqu'à l'endroit ou j'étais quelques heures plus tôt. Posant la tête contre le mur, je déglutissais difficilement en sentant le sang glisser dans ma gorge avant de tourner le visage vers elle. Un sourire brisé et sarcastique sur le visage. « Fais-toi discrète, et tu t'en sortira. », du moins si aucun ne se prenait d'affection pour elle. Il était difficile de rester à sa place, je le savais, mais elle devait. « Elliot. », soufflais-je en fermant à nouveau les yeux, le visage droit, un besoin de récupérer de plus en plus important.

Spoiler:

Mauvais sort.

Elliot Harden

&

Cinzel Mars

J'avais presque envie de croire que ce corps ne m'appartenait plus, que tout ça n'était qu'un mauvais rêves. Des semaines ici, ce devait être infernale. L'ambiance qu'il y régnait, c'était invivable, insalubre. J'avais déjà la peau qui collait sous ma combinaison, envie de me laver et de me changer, même si j'avais pu me débarbouiller dans un point d'eau il y a quelques jours de cela. Et puis la nourriture, rien que d'y penser, je salivais, et pourtant, je n'étais là que depuis quelques heures tout au plus. Je ne lui annonçais pas que nous étions à la fin décembre, je n'avais pas envie d'entacher son moral, et puis, cela ne me semblait plus si important pour lui. Je fus même prise de peur en entendant des pas, me rapprochant de lui comme si ça pouvait me sauver. Alors qu'il ne prononce ces mots, j'avais déjà deviné pourquoi ils étaient là. Je gardais mes yeux fixés sur lui, me calant un peu plus contre le mur. Je serrais les dents en les voyant s'approcher de lui. J'imaginais qu'il faisait un peu de rébellion, vu le coup qu'ils lui assénèrent avec une lame, me donnant terriblement envie de vomir. Mais je fermais les yeux en me mordant aussi fort que possible la langue pour me taire. Je n'avais pas envie de finir comme lui. Puis j'attendais son retour, avec la crainte qu'il soit déjà mort. Je regardais autour de moi, comptant les secondes, jusqu'à ce que je les entende revenir. Et quand ce fut vrai, une grimace étira mon visage, me forçant à ne pas bouger, de peur qu'en me voyant me lever, ils viennent me chercher. Alors même si ce n'était pas très gentil de le voir revenir à sa place à l'agonie, je restais là, attendant qu'ils partent. Ce sourire qu'il me lança provoqua en moi de profonds frissons d'angoisse. Me faire discrète... C'était un défi bien compliqué pour moi, mais je n'osais pas le lui dire, de peur de le vexer ou de me recevoir une remarque cynique en pleine face.
Je soupirais, me redressant un peu, avant de sourire à l'annonce de son prénom. J'étais surtout nerveuse et inquiète, je me demandais s'il allait vraiment bien, derrière ce sourire narquois qui lui allait si bien. Et puis, je n'avais pas l'habitude de tenter de me lier de cette manière à quelqu'un. Je ne donnais pas mon nom, parce que j'étais "la folle", ou "la comète". Aussi, je ne me présentais pas tout de suite. Je parlais avant, comme souvent, inutilement. « Je ne suis pas optimiste, mais on va s'en sortir. Je ne crèverais pas avant d'avoir atteint mon objectif. » Ma voix avait repris ce ton dur, qui était surtout destiné à ma mère. Je relevais un peu la tête pour regarder au dessus de nous, pour la réprimander. Elle ne m'avait pas dit qui était mon père, et je refusais de quitter ce monde avant de le savoir. « Moi c'est Cinzel. » repris-je finalement, avant de me tourner vers lui. Je posais ma main sur son bras avec méfiance, en tentant de ne pas être trop brusque. Je parlais plus bas, pour ne pas déranger les autres. « Dis-moi ce qu'ils t'ont fait, je peux t'aider. Je sais charcuter de pauvres bêtes, rafistoler ne devrait pas être bien compliqué. » Niveau communication, j'avais bien des efforts à faire, mais peu importe. J'avais besoin d'être utile, et dormir en entendant quelqu'un gémir parce qu'il souffre, non merci.

HRP:

L'optimisme était une bonne chose, même si le temps lui retirait peu à peu les dernières remparts, les dernières limites. Il n'y aurait bientôt plus grand monde pour lui éviter la mort. Bien qu'elle soit particulièrement farouche, je savais qu'il y avait bien des raisons pour cela, tout comme je n'aimais pas qu'on me parle, qu'on m'approche. Il était donc bien pour elle qu'elle reste, qu'elle lutte pour s'en sortir. Elle survivrait plus facilement, et peut-être qu'un jour quelqu'un finirait par venir et si elle n'avait pas lâché, elle serait toujours vivante, toujours là. Elle finit par me donner son nom, Cinzel donc. Aussi farouche soit-elle elle venait de comprendre que sans allié, elle ne s'en sortirait pas. Moi j'avais déjà abandonné, je savais déjà que je ne m'en sortirais pas. Mais les sacrifices pour les autres, je pouvais le faire. Elle posa alors sa main sur mon bras. Je n'avais pas prévu un contact physique, je n'aimais pas ça non plus. Faisant un léger mouvement de recul, je l'entendais me dire qu'elle voulait savoir ce qu'ils m'avaient fait, pour aider visiblement. Fronçant légèrement les yeux, je lui répondis. « Pas certain que tu puisses y faire quelque chose. », car là, elle risquait surtout de prendre peur, de prendre conscience que la mort n'était pas loin. « De plus ils ont cautérisé avec un fer chauffé à blanc, et pour les brulures… », il n'y avait pas grand chose à faire. Du moins pas avec ce que l'on avait ici.

Reposant ma tête sur le mur, j'avais dégagé mon bras de sa main. Je n'aimais pas les contacts, pas en ne la connaissant pas, pas en sachant combien l'être humain m'avait déjà brisé. « C'est quoi le plan ? », demandais-je doucement. Que cherchait-elle à faire ? Que pouvais-je faire ? Elle risquait de me taper sur le système à la longue, mais elle ne méritait pas de souffrir. Personne ne méritait de subir ça dans le fond.