Don't worry, I'am councilman -Elise

Depuis leur arrivé sur Terre, les Skaikru avaient fait face à de nombreux conflits, sans jamais réellement rencontré de période de paix. Mais ces temps là étaient fini. Cage et ses sbires étaient morts, arrêtant avec eux, la menace Mont Weather .Concernant les Grounders, Lexa avait maintenu l'alliance avec les Sky People. Au soulagement de beaucoup, aucune nouvelle menace n'avait fait d'apparition. Heureusement, parce que c'était bien beau de faire la guerre et tout ça mais c'était bien mieux lorsque c'était terminé. Puis certains devaient se reposer des blessures physique et mentale. De nombreuses pertes s'étaient faites et beaucoup plus qu'au début. Même Kane avait perdu quelqu'un lors de cette bataille. Athena. Même si sa relation avec la jeune fille n'était pas parfaite, il aurait voulu qu'elle survive. Cette nouvelle lui était arrivé comme une grande claque. Mais malgré que cela fut dur, il l'avait accepté.

Kane, était l'homme le plus proche de la chancelière. Il l'aidait et faisait en sorte de lui débarrasser du travail qu'elle n'avait pas le temps de s'occuper. Comme par exemple, faire quelques allés retour dans la montagne pour voir si les choses se passaient bien. Cela ne dérangeait pas Marcus d'aller là-bas, il y avait même prit goût. Contrairement à ce qu'il avait pensé, la plupart de ces personnes étaient tout à fait comme eux. C'étaient juste des personnes anciennement victime des autorités de la montagne. Les gentils Mountain Men n'avaient pas eu la chance d'être immuniser des radiations. Bien que beaucoup de volontaires avaient donné de leur moelle osseuse pour en libérer quelques uns. Marcus, lui, aurait voulu donner la sienne mais préférait attendre encore un peu. Juste le temps de trouver la personne qui en aurait vraiment besoin.

Cependant, Kane avait remarqué une certaine jeune fille durant ses visites. Sauf qu’il ne savait pas pourquoi cette inconnu le préoccupait autant. Après tout, il ne lui avait jamais adressé la parole. Mais cette fille l'intriguait, certainement parce qu'il ne  comprenait pas pourquoi elle se trouvait seule à chaque fois qu'il l’apercevait et pourquoi elle ne prêtait aucune attention aux visiteurs. Le plus étrange, c'était que Marcus l'avait remarqué elle et pas une autre. Peut être qu'elle ressemblait  à Athena ? Non, elle ne lui ressemblait pas. C'était assez troublant pour le vieil homme. Et le fait de la voir souvent seule augmentait encore plus sa curiosité. Il pouvait aussi voir qu'un mal habitait la jeune fille. Kane voulait essayer de parler avec elle. Il prenait son rôle de conseiller très au sérieux. Même s'il se demandait s'il n'agissait pas plutôt comme un psy' parfois...

Comme à chaque fois, la jeune fille se trouvait auprès d'animaux, seule. Marcus s'approcha doucement, histoire de ne pas faire peur à la blonde. Elle semblait vraiment à fond dans ce qu'elle faisait. Kane fut presque surprit de voir qu'elle n'avait pas remarqué sa présence puisqu'elle ne fit rien qui indiquait le contraire. Il la dérangeait probablement mais c'était trop tard pour reculer. Le conseiller espérait ne pas lui faire peur car pour elle, c'était un parfait inconnu. Il engagea donc avec une légère plaisanterie qui aurait pu paraître familière. « ]Au moins, elle aime les animaux. »

C’était totalement nouveau et Lizz avait ça en horreur. Elle qui avait passé des années à se forger une routine où elle pouvait évoluer presque en aveugle, tous ses repères avaient été mis à mal par la chute du pouvoir en place et l’arrive massive des intrus à l’intérieur du Mont Weather. Il y avait trop de monde qu’elle ne connaissait pas, trop de va-et-vient qu’elle tentait de mémoriser, mais tout n’était qu’un mélange désordonné et ça fatiguait Lizz, à chaque fois qu’elle quittait le programme d’élevage pour se rendre chez elle. Heureusement, la seule chose qui aurait pu paraitre comme intrusif était les vérifications d’identités, mais puisque Lizz avait grandi avec cela en permanence, elle ne sourcillait même pas à chaque fois qu’on lui demandait de se présenter. Par soucis de facilité, elle avait même attaché la carte qu’on lui avait donnée sur sa poitrine, pour qu’elle n’ait pas à farfouiller à chaque fois pour la trouver. Et ça la rassurait d’une étrange manière. Puisqu’elle avait toujours vécu confinée par les forces en place pour s’assurer qu’elle restait un élément stable, rester encadré était presque rassurant. Ca l’aurait véritablement été si ça n’avait pas été l’ennemi qui avait pénétré son seul monde.

Hm. Ils parlaient de paix, mais ces intrus manquaient cruellement de perspective. A croire que leur cerveau à griller en étant trop près du soleil. Lizz ne se réjouissait pas de la victoire du camp opposé. Elle ne festoyait pas avec les rebelles, ni ne remplissait la paperasse administrative pour obtenir une greffe de moelle. Lizz n’avait pas de prétention à vouloir sortir de la montagne. Ca avait été son monde et elle ne se sentait pas prête de l’abandonner. Elle ne tournerait pas le dos aux animaux auxquels elle prenait soin et préférait éviter les radiations, même si elles pouvaient ne plus être mortelles (c’était le genre de blocage qu’elle ne vaincrait pas si aisément). Tu as juste peur. Oui, c’était vrai, et ça aussi, ce n’était pas nouveau. Lizz avait sans cesse vécu dans la crainte, et elle maitrisait à la perfection le déni. Ce ne serait pas demain la veille qu’elle irait voir le monde extérieur.

Elle tentait donc de garder un semblant de vie, passant toujours autant de temps en compagnie du bétail, nettoyant les enclos, nourrissant les ruminants, constatant aussi le stress chez certains d’entre eux. Ca restait de grandes bêtes sensibles et les aller-venus recrudescent n’étaient pas bon pour la tranquillité de l’élevage. Mais aller dire ça à ces Sky People, ils seraient capable de penser qu’ils cachaient quelque chose à cet étage. Alors, Lizz, au lieu de s’inquiéter du problème, se contentait de rassurer les animaux du mieux possible, les caressants un peu plus longtemps que nécessaire, leur décrivant les mauvaises habitudes quelle observai. Toi aussi, tu as besoin d’être rassurée. Il y avait peut-être un peu de ça, mais elle n’y pensait qu’à moitié, occupée à remplir le réservoir d’eau des bœufs. Elle était occupée à raconter sa dernière visite à Rhodan, quand elle s’arrêta, reconnaissant des bruits de pas au loin, qu’elle ne connaissait pas. Elle se renfrogna un peu, jetant un coup d’œil furtif vers l’homme qui s’approchait. Elle l’avait déjà vu. Elle ne connaissait pas son nom, mais il semblait être important. Elle ne l’aimait pas, comme elle n’aimait personne. Ainsi, elle l’ignora, cette fois-ci silencieuse, continuant de surveiller le réservoir qui se remplissait, tout en se reposant sur un animal castré – Angus, qui était particulièrement collant à ses heures.

Un jeu d’épaule s’engagea et elle sentait encore la présence de l’homme derrière elle. Ca l’agaçait légèrement et puis finalement, la voix s’éleva. « Au moins, elle aime les animaux. » Elle arrêta d’appuyer sur le pistolet du robinet, tournant la tête vers l’homme, posant son regard vide sur ce dernier. Elle leva les yeux au ciel. Super, un pervers. Puis elle se détourna de lui, reprenant sa tâche. Il n’avait pas pénétrer dans l’enclos et elle espérait que ça serait suffisant pour le faire partir. Elle avait un boulot à faire, elle.

Kane n'avait pas bougé. Toujours devant l'enclos à attendre qu'une réaction se fasse chez la jeune fille. Mais rien ne se fit. Elle continuait de faire comme si de rien n'était, ignorant complètement le conseiller. Pourtant cette attitude qu'ont pouvait qualifier d'impoli n'énerva même pas Marcus. Au contraire, ça l'intriguait encore plus. Donc, même si la jeune blonde voulait qu'il s'en aille en utilisant l'attaque du silence, il ne partirait pas. Kane était un bon observateur, il savait que quelque chose clochait chez cette fille. Quelque chose qui la tourmentait. Peut être était-ce à cause de la récente guerre ? Peut être avait-elle perdu quelqu'un lors de cette bataille ? Ou peut être qu'elle n'aimait tout simplement pas les Sky People et les Grounders ? Après tout, ça pouvait être des tas de raison.

Finalement Marcus quitta sa place et entra dans l'enclos. C'était risqué, il le savait. La blonde semblait assez concentré dans son travail. Kane n'avait probablement pas choisit le bon moment pour discuter. Enfin c'était trop tard maintenant. Au pire des cas, elle le dégagerait et puis voilà. Il se rapprocha et se mit face à elle, pour la simple et bonne raison qu'il n'ait pas l'impression de parler à son dos. Comme ça, peut être qu'elle ne l'ignorerait pas. « Je suis Marcus Kane, un membre des Sky People. » Se présenter était une bonne idée et une bonne possibilité d'avoir une réponse en retour. Kane ne voulait pas faire peur à la jeune fille, il voulait juste l'aider. Mais cette fille des montagnes ne le connaissait pas, se méfier serait tout à fait normal. C'était tout à fait normal. « Je suis un conseiller » Préciser sa fonction était tout aussi important que de dire son nom et d'où il venait. Cependant Marcus n'avait encore donner aucune explication sur sa présence dans l'enclos. « Si je suis ici, c'est pour l'unique raison que je sais que quelque chose te préoccupe et que je peux t'aider  »  Habituellement, Kane laissait les gens venir à lui mais quelques fois il essayait d'aller vers eux. Il savait qu'il pouvait aider cette fille si elle y mettait du sien.

Lizz n’aimait pas les étrangers, ceux-ci ignoraient ses habitudes et son choix de rester éloigner des autres. Pendant plus de vingt ans, elle avait eu la vie tranquille. Maintenant, il y avait ceux qui avaient besoin de vérifier son identité et ceux qui voulaient s’approcher d’elle, alors que Lizz, tout ce qui l’intéressait, c’était sa solitude et les animaux qu’elle prenait soin. Surtout, ces inconnus, venus du ciel, étaient stupides. Parce que l’homme qui était là, et qui ressemblait fortement à un stalker, ne partait pas. Au contraire, il s’approcha un peu plus. Et elle aurait souhaité, si fort, qu’il reste où il était. Mais non. Il osa pénétrer dans l’enclos des bœufs, qui s’agitèrent un peu. Lizz se tendit, serrant un peu plus fort le pistolet d’eau. Même son brave Angus s’éloigna quand l’homme s’approcha. Sa mâchoire se crispa. Ignorant pathétique. « Je suis Marcus Kane, un membre des Sky People. Je suis un conseiller. » Hm. A quelle vitesse ses collègues arriveraient, si elle hurlait au secours ? Est-ce que ça réussirait à le faire partir ? Est-ce que, surtout, ça l’empêcherait de revenir ? Elle poussa un bref soupir, ne regardant pas l’homme dans les yeux. Il était devant elle, oui & il était là, agaçant, dans son champ de vision. Mais elle ne releva pas la tête de la bassine qu’elle était bien destinée à observer tout le long de cette conversation non désirée.

« Si je suis ici, c'est pour l'unique raison que je sais que quelque chose te préoccupe et que je peux t'aider.  » Oh non, pas encore un avec le complexe du héros. Elle avait déjà bien assez à faire avec Rhodan. Elle se demandait tout de même bien ce qu’il pouvait lui chercher. Elle n’avait rien fait de particulier, pire, elle avait même tenté de se montrer docile envers ces sky people. Bon, de toute évidence, le traitement du silence ne fonctionnerait pas. Elle se gratta la cicatrice fraiche, sur son avant-bras. « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » C’était sec et elle laissait bien entendre qu’elle ne supporterait pas l’avis contraire. Lizz avait eu assez de vague autodestructrice pour ne pas se voiler la face. A l’exception de l’invasion que le Mont Weather connaissait, sa vie était presque bien. « Vous faites peur aux animaux. » Ca, c’était son problème le plus récent. Celui-ci, en plus, était lié à une personne très persistante qu’elle voulait seulement voir partir. Non. Disparaitre, c’était mieux. Le réservoir fut bientôt rempli et elle plaça le tuyau –fermé- sur son épaule. « Partez s’il-vous-plait. » C’était monotone, travaillé, depuis bien des années, ce ton. C’était celui qu’elle réservait aux gardes qui inspectaient son logement, avant. C’était cette distance qu’elle plaçait, soulignant le dédain qu’elle avait pour les autres. Elle ne l’avait toujours pas regardé.

Lizz se détourna du conseiller (mauvais conseiller), s’approchant des barrières de l’enclos. D’un geste, elle envoya le tuyau de l’autre côté, puis elle sauta par-dessus la construction, sans mal. Angus se rapprocha et elle caressa la tête de l’animal, murmurant dans son oreille qu’elle reviendrait avec des sucreries, pour rassurer ses gros ruminants. Et elle se dirigea vers un autre enclos, où il y avait d’autres animaux, d’autres bacs à remplir.

Si Marcus essayait d'aider la jeune fille, c'était pour une bonne raison. S'il faisait quelque chose, c'était toujours pour une bonne raison. Chacun de ses actes étaient justifié, que ce soit sur l'Arche ou sur Terre, le conseiller avait toujours fait ce qu'il pensait le mieux pour aider les autres. En tout cas lui le voyait comme ça même si ceux qu'il pensait aider ne le voyait pas toujours de la même façon. Souvent Kane essayait de venir en aide aux personnes qui semblaient en avoir besoin. La plupart du temps, c'était des adolescents qui venait  le voir, pour diverses raisons. Beaucoup avait décidé de ne plus repenser à l'homme qu'il était sur l'Arche. Même si parfois d'autres lui rappelait ses actes cruels, il faisait en sorte d'ignorer ces personnes. Dans l'espace, s'il avait fait ce qu'il a fait, c'était uniquement pour la survie de son peuple. En revanche, avec le temps, les personnes haineuse avait fini par voir le bon côté du conseiller et de plus en plus de jeune allait demander conseil à Marcus. Il en avait vu des cas tous mais celui de la fille des montagne lui était tout à fait inédit.

Une fois dans l'enclos, Marcus n'avait même pas prêté attention aux bêtes qui s'étaient agités par la cause de sa présence. Il avait pour objectif d'essayer d'établir une conversation avec la jeune fille pour qu'elle se lâche. Mais apparemment, elle ne voulait pas discuter. Kane le comprit rien qu'au comportement de celle ci. Pour rendre les choses plus simple, Marcus avait tenté une présentation mais comme réponse, la blonde offrit une fois de plus son silence. En effet la blonde était différente des jeunes de son peuple que Kane avait aidé. Néanmoins, elle parla pour la première fois lorsque Kane avait évoqué le motif de sa venue sur les lieux.  « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Comme il se l'attendait, ses mots donnaient un effet très froid. Probablement parce qu'elle voyait très bien de quoi voulait parler Kane. Alors que lui n'en savait rien, il ne connaissait même pas son nom à cette fille. Mais Marcus n'insista pas. Il regardait juste la jeune fille terminer son travail mais elle lui fit clairement comprendre qu'il n'avait rien à faire ici. Donc sans broncher Marcus quitta l'enclos presque offensé. C'était évident qu'il n'avait pas trouvé la bonne méthode pour atteindre la Mountain Girl. Mais comment aurait-il pu ? C'était le genre de personne à qui il faudrait beaucoup pour un minimum d'attention.

Il fallut peu de temps pour que la blonde saute par dessus l'enclos, murmure des mots à sa bête et disparaisse de la vue du brun. Marcus soupira et prit quelques secondes à observer les bêtes de l'enclos. Il ne s'en était pas aperçu lorsqu'il s'était introduit dans l'enclos mais c'était la première fois qu'il voyait ce type d'animaux. Pourtant ça lui semblait familier, sûrement qu'il avait vu des illustrations dans de vieux livres. Alors qu'il se détacha du bétail, Kane remarqua quelque chose au sol, près de la clôture de l'enclos. Intrigué, il se rapprocha et ramassa cette chose rectangulaire qui se trouvait être une carte. La photo qui se trouvait dessus révélait l'identité de son origine. Elle appartenait à la blonde, disparu depuis un petit moment déjà. Kane emprunta donc rapidement le chemin sur lequel il avait vu partir la fille. Il la rattrapa très vite et la stoppa dans sa marche tout en tendant la carte. « Je crois que tu as perdu ça, Elise. » Il était un peu essoufflé, Kane, d'avoir couru,  mais il était satisfait d'avoir eu le temps de rattrapé cette fameuse Elise pour lui rendre la carte qui lui appartenait et qu'elle n'aurait pas à chercher partout.

Lizz ne ressentit aucune satisfaction, quand ce conseiller, Marcus, s’en alla. Il n’y eut aucun soulagement, ni de rumination sur le personnage qui l’avait approché. Elle n’y pensa plus. C’était les bienfaits de la politesse franche, qui ne laissait aucun détour – Lizz avait été bien élevée, et surtout, avec l’âge, elle avait appris à se servir de ses mots, pour dire ce qu’elle voulait et faire en sorte qu’elle soit bien comprise. La seule personne avec qui elle ne pourrait jamais discuter, elle était morte depuis plus de dix ans maintenant. Le deuil s’était fait, après de longues années difficiles. Les jours passaient, sans qu’Andrea ne revienne à sa mémoire… en temps normal. Maintenant qu’elle voyait Rhodan régulièrement, il était impossible pour Lizz de ne pas penser à sa sœur. C’était grâce à elle que les deux blondes s’étaient rencontrées. C’était grâce à sa mort qu’elles avaient tant souffert. Aussi, en quelques sortes, la raison pour laquelle tout le monde était à sa place. Cage mort, Rhodan avec un trou dans le ventre, Lizz à son chevet. Elle s’égarait dans ses pensées, Lizz, et elle n’entendit pas les bruits de pas derrière elle. Par contre, ce qu’elle fit, réflexe inné, ce fut de se défaire violement de la prise Kane, s’éloignant de quelques pas. Son cœur s’était affolé et il lui fallut quelques secondes, pour qu’elle rabaisse son bras et décrispe l’expression de son visage. « Je n’aime pas qu’on me touche. » Il ne pouvait pas le savoir et le fait que s’en soit ainsi l’agaça un peu plus. Ignorants.

Elle n’eut pas vraiment le temps de lui demander pourquoi il était revenu, lui qui avait l’air d’avoir accepté la défaite. Sa carte d’identification était tendue et elle regarda un moment l’objet en plastique, sa main gauche farfouillant dans la poche de son pantalon. Entre les divers objets qui y étaient, il manquait effectivement ce que lui tendait Marcus. « Je crois que tu as perdu ça, Elise. » Elle le regarda de longues secondes, avant de hausser les épaules face à son air satisfait. « C’est Lizz. » S’il devait lui coller aux baskets, au moins qu’il l’appelle correctement. Ils avaient tout à apprendre sur le fonctionnement, sous la montagne… Espèce de chiots. Même si l’homme en face d’elle aurait pu être son père. Enfin, soit. Marcus pourrait avoir le mérite de ne pas avoir droit à un ton aussi froid que la première fois qu’elle s’était adressée à lui. Tout au plus, elle paraissait simplement ennuyée. Ce que personne n’arriverait jamais à lui enlever, ça, beaucoup de ses collègues l’avaient compris.

Finalement, elle reprit la carte qui lui était tendue et la rangea à sa place, prenant soin de fermer sa poche avec l’aide de la pression métallique. Ca ne lui arrivait pas. Ou rarement, vu la quantité de temps qu’elle passait dans la section élevage. C’était une chance qu’il l’ait retrouvé, aussi, avant qu’un animal ne décide d’en faire son en-cas. Actuellement, elle aurait eu des problèmes si elle avait perdu sa carte d’identification. « Merci. » Fini-t-elle par lâcher, parce qu’elle restait quand même polie. Même si cette minute qu’elle avait passée en compagnie de ce Marcus restaient agaçante. Vraiment ? Elle se détourna de lui. Lizz avait assez fait dans le social à son goût, surtout avec un homme qu’elle trouvait trop envahissant.

Kane s'était empressé de ramené sa trouvaille à la blonde. Il aurait très bien pu attendre de croiser un garde pour la lui confier, mais Kane n'avait pas pu attendre. Cette carte semblait importante, donc Marcus espéra pouvoir rendre service à la fille en la rapportant de suite. Presque automatiquement, le conseiller arrêta la blonde d'une main sur son épaule. Elle ne s'était arrêté qu'après avoir repoussé la main de Kane et de s'être éloigné de quelques pas. « Je n’aime pas qu’on me touche. » Le Sky People fut surprit que la fille réagisse comme tel, il voulait juste l'arrêter pour ne pas qu'elle aille trop loin. Peut être qu'il aurait du l’appeler vu qu'il connaissait son nom maintenant. Cela aurait probablement été moins brusque. Kane se contenta donc de s'excuser de son geste pendant que la fille abaissait ses bras.

Évidemment, Lizz cacha son enthousiasme face au conseiller. Sûrement qu'elle se demandait pourquoi il était là, encore. Puis elle comprit lorsque qu'elle aperçu la carte qui était tendu. Marcus était satisfait d'enfin obtenir un peu d'attention lorsqu'elle le reprit sur son nom. Elle en disait peu mais pour Kane, c'était beaucoup. « Lizz »  répéta l'homme pour se corriger. Mais Lizz ne dit rien de plus par rapport à son nom. Elle finit par prendre la carte en ajoutant un « merci » que Marcus n'avait pas attendu. Même si elle avait un ton froid, elle n'en restait pas malpolie. Kane appréciait cette politesse même si lui ne l'était pas toujours. Il se souvint que Wick l'avait déjà réprimander pour obtenir un  "S'il te plaît" qu'il avait finalement eu quelques instants plus tard. Et en effet, ça rendait mieux.

Sans aucun mots, la blonde était prête à repartir. Marcus, lui, avait fait tout ce qu'il avait à faire dans cette montagne aujourd'hui. La seule chose qu'il attendait, c'était qu'un Sky People le prévienne, par radio, le moment de retourner au Camp Jaha. Il avait donc un certain temps devant lui jusqu'à cet appel et aimerait se servir convenablement de ce temps restant. Il avait une idée derrière la tête mais qui ne plairait probablement pas à la fille qui s'en allait. Mais Kane voulait tout de même tenter, au risque, de se faire vraiment détester par la Mountain Girl. Ainsi il la stoppa de nouveau mais par des mots cette fois-ci. « Lizz, attends. » Il n'avait pas hurlé mais avait parler assez fort pour qu'elle puisse entendre de là où elle se trouvait. Kane pouvait déjà entendre un ronchonnement de la part de la petite. Kane était pesant, il le savait mais il ne voulait pas partir. Il rejoignit alors Lizz.  « J'ai vu que tu travaillais avec des animaux d'élevage. C'est tout nouveau pour nous, qui venons du ciel. » Peut être qu'elle serait compatissante avec le conseiller. « Tu permet que je t'accompagne ? » Ou bien qu'elle lui dirait une nouvelle fois de s'en aller.

Elle aurait voulu dire que s’éloigner de ce Marcus lui permettait de respirer plus facilement. Elle aurait aimé dire que la présence de ces skypeople et autres envahisseurs ne la dérangeait pas. Elle aurait voulu dire tant de chose, Lizz. Mais elle n’était pas comme ces personnes qui s’adaptaient si facilement au changement, accueillait ceux qui se considéraient comme les sauveurs. Non. Lizz aimait sa vie sous la montagne et elle avait réussi à fermer les yeux si longtemps sur les mauvaises méthodes de Cage Senior et Junior, qu’elle regrettait que la seule nuisance de sa vie eut été les inspections de son logement. Maintenant, tout était beaucoup plus pénible. Il n’y avait qu’à voir cet homme, ce conseiller qui la poursuivait encore. Elle poussa un long soupir quand il l’appela. Au moins il a retenu ton nom, c’est déjà ça. Super, elle allait lui donner un bon point… Elle se retourna quand même, pas le moins du monde curieuse de ce qu’il avait en tête, mais parce que c’était ce qu’on aurait attendu d’elle. Et Lizz avait toujours été bonne pour obéir aux ordres. Aussi, elle avait toujours été très douée pour montrer que ça l’agaçait, comme elle le faisait présentement, plissant le front, jetant un regard noir à ce Marcus.

« J'ai vu que tu travaillais avec des animaux d'élevage. C'est tout nouveau pour nous, qui venons du ciel. » Elle pencha un peu la tête sur le côté, Lizz. Elle le savait. Elle l’avait entendu dire, par un de ces gamins qui s’était glissé jusqu’au programme d’élevage et elle avait relégué la prise en charge de ce pot de colle à l’un de ses collègues qui avait vite fait de lui montre les animaux avant de le renvoyer à l’étage supérieur. Est-ce qu’elle pouvait faire ça avec Marcus ? Le supporter un peu, pour avoir définitivement la paix. « Tu permets que je t'accompagne ? » Son expression devint un peu plus sévère, alors qu’elle considérait l’idée sérieusement. Il y avait plein de contrarguments qui lui venaient en tête, mais bon. « Je ne peux pas vous empêcher de me suivre. » C’était plat et il était difficile de deviner ce qu’elle avait en tête. C’était surement la meilleure solution. Au pire, ce Marcus poserait des questions sur les animaux et Lizz ne pouvait faire la sourde oreille à ceux qui avaient de l’intérêt pour tout ce qui ne possédait pas 23 paires de chromosomes. Avec un peu de chance, il serait plus intéressé par les bestiaux que par elle. Et elle était toujours bien déterminée à le nier, si jamais il devenait trop agaçant (il était déjà agaçant de base, pour s’être intéressé à elle. Parmi les 23 personnes présentes, pourquoi diable son dévolu s’était-il jeté sur elle ?)

« N’entrez pas dans les enclos. » L’injonction était tombée et elle espérait bien que le conseiller suivrait les conseils des autres. Elle ne voulait pas avoir à faire à des têtes de bétails affolées, il était impossible de les calmer une fois que la panique les prenait et elle préférait éviter de se manger un coup de sabot – malgré les années, ça restait très douloureux.

Sur ses mots, elle reprit sa marche, se rendant jusqu’aux barrières qui séparaient les porcs des allées et sauta aisément au-dessus de celles-ci, ne s’inquiétant pas de la boue dans laquelle elle atterrit. C’était pour le confort des animaux, pas du sien. Et avec les années, elle ne sentait plus l’odeur rance de l’environnement. « Salut Rae. » Un cochon accouru et s’assit devant elle, remuant son groin, attendant sa sucrerie et parmi l’une des nombreuses poches de son pantalon de travail, elle sorti quelques granulés qu’elle donna à la truie en question. Ce qui eut pour résultat d’en attirer d’autres, auxquels elle jeta la même récompense, pour avoir la paix.

Kane était plutôt fière de lui, pour avoir directement rapporté la carte perdue à la blonde. Cette carte semblait importante et peut être même que Lizz se sentirait redevable. Si c'était le cas elle ne le dirait certainement  pas. Mais le conseiller était tout de même content de ne pas s'être fait envoyer balader poliment  comme il l'avait été des minutes plus tôt. Si la blonde avait demandé à Kane de partir, il l'aurait fait. Pourtant elle ne le demanda pas. Au contraire, elle accepta qu'il la suive dans un endroit où le brun pourrait enfin découvrir de nouveaux animaux. Puis Kane ne générait pas l'éleveuse, il éviterait de la déranger et patienterait jusqu'à recevoir son appel lui disant de retourner au Camp Jaha.

Une fois arrivée près des enclos des bestiaux roses, Kane reçu un conseil/ordre par la fille des montagnes. Elle lui demandait de ne pas entrer dans les enclos. Le conseiller avait hocher la tête, rester en dehors n'était pas un problème pour lui. Lizz ne voulait sûrement pas que son entrée agite ses animaux, ce qui était normal. Donc, il observa la jeune femme entrer et aller vers l'une des bêtes pour lui donner une friandise. Kane sourit à la vue de cette scène, c'était tout de même une beau à voir. Marcus rêverait d'être aussi proche d'animaux comme le faisait si bien la fille mais il savait qu'il n'y arriverait pas. Il était trop peu expérimenté dans le domaine.

Des minutes étaient passés et le Skaikru voulait savoir si la fille ne manquait de rien. « As-tu besoin de quelque chose ? »  Matériellement. Kane voulait se sentir utile du temps qu'il lui restait. Mais pour cela, il fallait que la blonde lui réponde. Il avait parlé assez fort pour qu'elle puisse l'entendre. Kane ne reçu pas de réponse, juste des chuchotements que la femme adressait aux animaux roses. Marcus soupira, cette fille était beaucoup trop silencieuse et aimait bien l'ignorer. Kane voulu la rappeler par son prénom mais à ce moment même, sa radio émit un son. L'un des hommes avec qui il était venu l'informa qu'il n'en avait plus pour très longtemps à finir ce qu'il faisait. Le brun répondit à l'homme puis remarqua que la blonde avait enfin réagit. Bien évidemment, pas pour lui. Le conseiller n'avait toujours pas eu sa réponse. « Lizz ? As-tu besoin de quelque chose ? » Marcus était un peu lourd, il le savait. Mais c'était pour de bonnes attentions. Malheureusement, la fille, qui avait fait un effort en le laissant la suivre était redevenu incommunicable. Étais-ce les enclos qui la rendait aussi distante?

Lizz se coupait si bien du monde. Si vite. Si efficacement. Une fois qu’elle eut pénétré dans l’enclos des porcidés, elle oubliait déjà la présence du conseiller dérangeant. Il n’y avait plus que les porcs et les truies qui s’approchaient gaiment et qui lui donnait le seul type d’affection qu’elle acceptait. Après avoir récompensé la plus grosse partie des animaux, elle se concentra sur l’entretient de l’enclos, nettoyant le mangeoire et l’abreuvoir, ses avant-bras bientôt recouverts de la saleté propre à son milieu, sans que ça ne l’interpelle outre mesure. Parfois, distraitement, elle enlevait quelques brindilles de pailles, mais elle ne s’inquiétait pas de son état général, passant ses mains sous l’eau froide qui remplissait le containeur d’eau, pour faire partir le plus gros de la saleté. Au loin, elle entendit le chancelier l’appeler, ça n’était en rien pour s’intéresser aux créatures qui se trouvaient dans l’enclos. Comme quoi, il n’était peut-être pas vraiment si intrigué par les animaux. Lizz n’avait fait aucune promesse d’entretenir son désagréable visiteur, surtout si cet homme, Kane, voulait en apprendre plus sur elle. Lizz n’était pas là pour faire ami-ami. Elle faisait son travail, c’était tout. Ce n’était pas parce que sa maison avait perdu la guerre contre l’extérieur qu’elle se plierait à la bonne volonté d’un de ces skypeople. Loin de là.

« Lizz ? As-tu besoin de quelque chose ? » L’agacement manqua de la faire trembler. Pourquoi pensait-il qu’elle avait besoin de quelque chose ? Il n’y avait rien qu’il ne pourrait faire, si c’était réellement le cas. Un conseiller, qu’est-ce que ça pouvait faire, à part stlaker les gens et devenir très énervant ? Alors, elle resta occupée à sa tâche, observant les bêtes, vérifiant qu’il n’y en avait aucune qui était blessée et que tous les porcs allaient bien. Certains la suivaient avec attention, tandis que d’autres continuaient de se repaitre. Ils étaient là pour ça. Etre engraissés. Mangés à leur tour. Et Lizz les aimait à chaque étape de leurs vies. Qu’ils ne soient que des nouveau-nés ou fraichement cuisinés.  

Elle se rapprocha de la barrière de l’enclos, déposant le tuyant, sans pour autant passer de l’autre côté. Parce que de l’autre côté, il y avait encore ce Kane, qui ne comprenait pas qu’elle ne voulait pas de sa présence. Autant pour un conseiller. « Je ne vois pas pourquoi vous êtes persuadé que j’ai besoin de quelque chose. Je n’ai besoin de rien. » Et c’était dur à sa manière, comme elle l’était avec l’espèce humaine.

Kane observa pendant de courtes minutes la fille des montagnes faire son travail. Elle semblait concentrée dans ce qu'elle faisait. Elle faisait des manipulations afin que les animaux roses aient ce dont ils aient besoin. C'était un métier assez intéressant, celui d’éleveur. Kane le ferait savoir aux habitants du Camp Jaha. Eux, pratiquaient la chasse, la pêche, des récoltes mais ils n'avaient pas pensé à l'élevage. Ils auraient pu y penser, si la ferme station avait survécu à l’atterrissage sur terre, ce qui n'était malheureusement pas le cas. Mais Kane en parlerait, il savait qu'Abby l'écouterait, comme presque à chaque fois. Abby était peut être la chancelière mais c'était comme si c'était les deux adultes qui l'étaient. Ils prenaient les décisions ensemble et ce n'était pas plus mal comme ça.

Marcus reçu un appel qui ne dura pas longtemps. Une fois celui ci terminé, il retrouva sa place qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt. Lizz était toujours dans son travail. Kane avait proposé de l'aide mais s'était fait ignoré. Il avait insisté. Elle avait répondu. « Je ne vois pas pourquoi vous êtes persuadé que j’ai besoin de quelque chose. Je n’ai besoin de rien. » Cette fille ne lui rendait pas la tâche facile. Ce que Marcus voulait, c'était aider, comme toujours. Le brun s'était laisser croire qu'elle ne rejetterait pas son aide sachant qu'elle ne faisait pas parti de ces Skaikru qui connaissait chaque acte qu'avait fait le conseiller sur l'Arche. Il pensait que pour une fois, il pouvait tenter sa chance sans se faire jeter comme le faisait habituellement les jeunes de son peuple. Mais face à la blonde, c'était même pire.

L'homme avait soupirer, exaspérer. De son aide ? Personne n'en voulait et c'était bien dommage parce que Kane faisait parti de ces rares personnes à s’inquiéter pour les autres. Il  essayait toujours de trouver des solutions. Peut être qu'il devait juste arrêter de jouer au papa protecteur ? C'était une idée. « Je cherchais simplement à t'aider. » A moins que la seule façon de l'aider était de partir ? « Veux tu que je m'en aille, Lizz ? » Si elle ne voulait pas de lui, à quoi bon rester ? Ah oui, parce qu'il était intéresser par les animaux qu'il ne connaissait pas. Mais pourquoi rester s' il ne faisait rien d'autre que de regarder ? « Si non, laisse moi t'être utile. » Parfois, l'époque où il éjectait les gens en désaccord avec lui, lui manquait. C'était tellement plus simple que de faire ce qu'il faisait sur Terre

Le soupire de cet homme, Kane, ne tira pas un sourire sur les lèvres de Lizz, mais une lueur satisfaite tourna dans le fond de son regard vide. Une lueur qu’elle ne prit même pas la peine de dissimuler, car elle ne prenait pas la peine de dissimuler ce qu’elle pensait de cet individu qui l’avait suivi sans raison apparente. Oui, il y avait les animaux, mais la blonde avait la nette impression que ce stalkeur n’était pas là pour cette seule et raison. Ce qui l’amenait à être sur ses gardes… encore plus que ce qu’elle ne l’était normalement. Et si elle l’agaçait, c’était tant mieux. Ainsi le service était rendu. « Je cherchais simplement à t'aider. » Elle haussa un sourcil, sceptique, pas le moins du monde convaincu par les paroles du conseiller. « Ça, je l’ai compris. Je ne suis pas sourde. » C’était toujours aussi neutre, aussi distant, aussi ennuyé. Tellement Lizz. Qui communiquait alors que tout ce qu’elle échangeait, c’était ce désire d’arrêter de discuter avec les autres. Elle ne comprenait pas pourquoi l’homme était un animal sociable, elle qui avait tant du monde à accepter la présence des autres. Elle était tellement mieux ici, seule, dans l’odeur d’étable et les ronflements apaisés des têtes de bétails. Parce que, entre eux, elle avait ce sentiment légitime d’être comme eux. Attendre de s’engraisser avant d’être abattu par ceux qui avaient toujours veiller à son propre bien.

Avec la prise du Mont Weather, le sentiment était légèrement différent, mais elle trouvait toujours un grand réconfort dans son travail. Normalement, on la laissait en paix. « Veux tu que je m'en aille, Lizz ?  Si non, laisse moi t'être utile. » Elle ferma son poing tandis que ses doigts courraient sur la cicatrice toute fraiche de son avant-bras. Est-ce qu’il envisageait sérieusement de poser cette question ? Elle inspira, lentement, toujours de son côté de la barrière, dans l’enclos. « Je voudrais que vous partiez, oui. » Sur ce, elle secoua la tête face à la stupidité humaine, avant de se retourner et de reprendre les soins de ses porcs, qui avaient suivi une partie de l’échange sans réellement comprendre ce qui venait de se dérouler. Certaines des bêtes restèrent à la barrière, renfilant en direction de Kane, curieux des odeurs qu’il portait avec lui. Lizz ne s’en inquiéta pas vraiment, retournant à ses tâches, dans la boue et l’odeur animale.

C'était probablement bien la première fois que Kane rencontrait un cas comme Lizz. Elle était vraiment unique, c'était le cas de le dire. Mais après tout, sa réaction était peut être normal ? Kane avait débarqué comme ça, du jour au lendemain, avec comme unique raison de vouloir l'aider. Il n'avait pas été précis et il s'en rendait compte que maintenant. Puis s'il voulait l'aider, il s'y prenait plutôt mal. Déjà parce qu'il n'avait donné aucune raison et parce qu'il n'agissait pas de sorte à ce qu'elle le remarque. Si Marcus avait échouer à son but premier, il reviendrait une prochaine fois sans refaire les mêmes erreurs. Oui, parce que Lizz ne se débarrassera pas du conseiller aussi facilement qu'elle le croyait. Kane était entêté et il ferait ce qu'il peut pour faire parler Lizz de ses tourments. « Ça, je l’ai compris. Je ne suis pas sourde. » Les mots de Lizz étaient presque agressif pour le brun, pourtant ça ne le surprit pas. « Je ne sais pas ce qui te tourmente mais j'arriverais à te faire parler tôt ou tard. » Ce n'était pas une suggestion mais bien une affirmation qu'il tenterait de mener à bien.

La question était posé. Marcus regretta un peu de l'avoir appliqué. Mais c'était fait et il ne pouvait pas faire marche arrière. De toute façon ce n'était plus qu'une question de minutes avant qu'il ne soit obligé à s'en aller. « Je voudrais que vous partiez, oui. » Il partirait dans les secondes qui suivent. Mais avant, il s'approcha des extrémités de l'enclos où l'une des bêtes roses s'était rapproché. « Ton animal ne semble pas penser la même chose. »  Avait tenté d'ironiser Kane. Mais l'homme n'insista pas. Après une derrière caresse sur le cochon, il se releva puis se dirigea vers la sortie. « Pussions nous nous revoir Lizz. » Elle avait peut être réussi à se débarrasser de lui aujourd'hui mais elle le reverrait bientôt.