(ft. whisky) - i found you in my dreams. platonically speaking.

Plus d’une dizaine de jours. Elle avait passée plus d’une dizaine de jours dans ce vulgaire lit, entourée de gens qui la haïssaient. Elle avait passé des jours, des heures, à souffrir, parce que les gardes ne l’avaient pas loupés. Elle avait passé des nuits, des moments, à dormir, à rêver qu’elle était morte, et qu’enfin Andrea était a ses cotés. Mais voilà, elle était bien en vie, douloureusement en vie, et certaines choses ne changeraient jamais. Elle avait mal. Bien sur qu’elle avait mal, les gardes ne l’avaient pas loupée, physiquement. Elle n’était pas morte, c’était un coup à prendre. Mentalement. Alors oui, elle avait déjà eu cette conversation – cette dispute même ? – avec Lizz. Elle serait morte pour rien. Elle était faible. Mais elle était forte non ? Elle était juste perdue. Parce qu’elle était en face de trop de choses qu’elle n’aurait jamais voulu affronter. Et peut être qu’elle était lache. Peut être qu’elle voulait laisser filer le monde, mais voilà. Elle avait survécue. Et désormais… désormais il n’appartenait qu’a elle de réapprendre à vivre.

Bien entendu, ça n’allait pas être facile. Elle avait tué Cage. Elle avait tué le président de la Montagne, le fils de l’homme qu’ils avaient remit sur le trone. Et elle craignait peut être un peu pour sa vie. Dans tout ça, il y’avait des anciens rebelles, des résistants, qui la regardaient comme un héros. Mais il y’avait des gens, qui avaient été heureux sous les ordres de Cage. Des gens qui avaient profités de la moelle épinière, qui rêvaient d’un avenir radieux, qu’elle leur avait arraché. Parce que l’avenir ne se construisait pas sur les morts innocentes.  Elle en était convaincue. Et tant pis qu’ils la haïssent. Elle était juste… Elle ne savait plus ce qu’elle était.

«  Capitaine Andersen. »  La voix d’un jeune soldat de la montagne, la surprit. Et elle lui adressa un regard désolé. Un peu las. C’était une de ses premières promenades hors de ses quartiers, et elle aurait esperé ne croiser personne. «  Je ne suis plus capitaine. »  Elle n’était plus rien. Et la lueur de compréhension qui passa dans les yeux du jeune soldat, lui fit presque mal au cœur. «  Vous etes bien plus, vous avez raison. »  Elle baissa les yeux. Honteuse. «  Venez avec moi, on a quelque chose pour vous. »  … Elle fremit. Etait-ce le moment où ils l’encensaient avant de la tuer ? Etait-ce enfin la fin de tout ce qui était ?   Le début d’une autre histoire. Elle haussa les épaules, durcit un peu sa cadence, sa posture, et commença à le suivre en silence.

«  Vous etes un vrai héros vous savez. Vous devriez prendre le poste de général. Un vrai soldat pour défendre la montagne, ça serait merveilleux. »   Et il parla longtemps, très longtemps, jusqu'à ce qu’elle oublie un peu de l’ecouter.  C’était douloureux, d’entendre des gens qui prenaient son meurtre pour un acte héroïque. Et même si il l’était… Elle secoua la tête et continua de garder le silence. «  Nous y sommes. »  Devant elle une porte. Un sas de décontamination. Et derrière, la nature. Elle était… Perplexe. «  On m’envoit en exil ? »  C’était sa seule question. Elle acceptait son sort, mais elle aurait aimé récupérer ses livres. Peut être pourrait elle demander à Lizz de les lui faire passer un jour ?   «  Vous verrez. »  C’était bien mystérieux tout ça. Et curieuse, inquiete, libérée ? Elle passa la porte. Peu sure de ce qu’elle trouverait derrière.

Ce n’était pas facile de vivre avec ce qu’elle avait sur la conscience. Mais elle faisait avec. Et c’est le cœur lourd – et le pas léger… Ou peut être était-ce le contraire, elle était passablement perdue à vrai dire, que le soldat Andersen. Non, que Rhodan, juste Rhodan, elle ne serait jamais plus un soldat, elle ne serait jamais plus rien. Qu’est ce qu’elle allait faire …maintenant ? Elle n’eut pas le temps de se questionner d’avantage, qu’une forme sur un caillou attira son regard. Grosse forme - le caillou, pas le type – et la silouhette se mit en mouvement, alors qu’elle esquissait l’un des premiers sourires de bonheur depuis qu’elle s’était levée de ce fichu lit. « Whisky. » C’était comme un murmure, comme le cri presque inaudible de cette femme heureuse. Et elle rendit à l’homme, au bébé canard, à l’enfant, l’etreinte qu’il lui offrait, profitant de ses bras musclés et réconfortants. Profitant - une fois n’était pas coutume – du réconfort que pouvait lui offrir un ami. Et elle sourit à ce qu’il dit, parce qu’elle ne le reconnaitrait qu’a mi mot mais son humour lui avait manqué. Elle s’était tant inquieté pour lui. Alors, est ce qu’il savait ? Qu’est ce qu’il en pensait ? Est ce qu’il trouvait lui aussi qu’elle avait mal agi ? Est ce qu’il avait perdu des amis ? Avait il été blessé ? Elle avait tant de questions, elle avait tant de doutes, elle avait la souffrance au mileu de son crane qui parlait dans sa tête.

« Whisky. » Deux fois. Elle avait repeté son nom, et elle le lâcha, pour ne pas rester trop longtemps dans le confort d’une étreinte. « Je ne pensais pas dire ça aujourd’hui, mais je suis bien contente de te voir. » C’était presque de l’humour. Et peut être arrivait elle à décompresser maintenant ? Peut être qu’il avait ce bon coté, faire sortir la joie qu’elle gardait au fond d’elle ? Peut être, qu’il lui était salvateur. Allons savoir. « Tu ne les a pas assez soudoyé visiblement, ou pas assez bien. Le garde qui m’a conduit à la sortie avait la mine si sombre que je croyais mon heure d’exil venu. » Au fond ? Ca n’était pas si grave l’exil non ? Peut être que Whisky pourrait la loger quelques instants, quelques jours dans sa tente ? Elle voulait juste… Elle n’aimait pas être gardée dans l’ombre.

Elle haussa les épaules un peu. Et puis elle se dentendit une bonne fois pour toute. « Je m’inquietais. J’ai eu peur que tu n’ai pas survécu. » C’était clair et direct. Elle n’aurait pas pu mieux faire de toutes les façons.

Si bébé canard avait eu une petite queue faite de plume, il l’aurait agitée dans tous les sens, pour bien montrer sa joie. Ici, la seule queue qu’il possédait avait tout intérêt à rester mollement dans son caleçon. Il ne se serait jamais autorisé un tel écart, même s’il ne ratait jamais une occasion de draguer ces dames – surtout quand elles étaient aussi jolies que Rhodan – ou de faire une blague à ce propos. Puis, ce n’était pas le moment. Là, il profitait de retrouver celle qui lui avait sauvé la vie. Et qui avait sauvé la vie de pas mal d’autres personnes. C’était pas un gars rancunier, Whisky, et puis, il était vraiment attaché au capitaine. Le câlin ne dura pas assez à son goût (mais si nous nous penchions sur ses goûts, il aurait affirmé que l’échange était trop chaste). Il n’en dit rien, un grand sourire collé sur son visage, alors qu’il reculait un peu, se grattant l’arrière du crâne, tout en observant comment Rhodan était : en un seul morceau. Ouf. Il pouvait respirer. Parce que pendant tout un petit bout de temps, il n’avait pas eu de nouvelle de la femme et il avait eu peur qu’elle n’ait subit le même sort qu’une grande partie des soldats de la montagne. Alors, pour ne pas se faire du mal, il n’y avait pas pensé. Ça avait été la meilleure chose à faire de son point de vue. Tous les doutes et la peur cachée pouvait à présent disparaitre. « Je ne pensais pas dire ça aujourd’hui, mais je suis bien contente de te voir. » Si c’était possible, son bonheur augmenta encore, à tel point que ses zygomatiques commencèrent à lui faire mal. Ce n’était pas grave, ce n’était rien par rapport à ce qu’ils avaient tous traversé.

Il y eut une remarque sur le fait qu’il n’avait pas assez soudoyé le garde et Whisky mima un regard outré, qu’il jeta sur l’homme qui avait escorté Rhodan jusqu’à lui. « Je n’ai pas fait ça bien ? » Sa voix faussement aigue, pour l’occasion, s’arrêta quand il échappa un petit rire. Il jeta son bras autour des épaules de la blonde. « Que veux-tu, j’ai une grande gueule mais pas une gorge profonde ! » Et oui, il était même fier de sa blague. Enfin, ils n’étaient pas là pour ça. Enfin… Accepté Whisky, le sale gosse qu’il était, c’était aussi prendre son humour douteux. Et si Rhodan ne l’avait pas balancé au docteur Tsing quand il était hébergé chez elle, ça voulait dire qu’elle le supportait un minimum, non ? « Je m’inquietais. J’ai eu peur que tu n’ai pas survécu. » Le peu d’hilarité qui lui restait, disparut en quelques secondes. A la place, resta sur ses lèvres un sourire doux et apaisé. Loin était l’enfant apeuré qui était descendu du Ciel. Le fait qu’ils soient à présent en paix aidait beaucoup. « Allons, j’ai survécu à une guerre contre des grounders… » D’ailleurs, c’était un passage de sa vie qu’il aurait préféré oublier, s’il en avait l’occasion. Parfois, il ressentait cette peur qui l’avait prise au trips, quand il croisait un terriens un peu trop hostile. Ca, c’était parce qu’il n’avait pas eu l’occasion de s’habituer à eux, vu qu’il avait passé tous ses jours sous Terre. Hm. Le vert lui avait presque manqué. Au moins, maintenant, il avait plus envie de vomir quand il voyait une branche de feuilles de trop près. « Comparé à eux, vous êtes beaucoup plus civilisés… et propres. » Il fit mine de réfléchir, alors qu’il se souvenait d’un manque cruel d’hygiène chez un de ceux qu’il avait vu de trop près. « Et puis, vous êtes des chics types quand on apprend à vous connaitre. » Il y eut quelques secondes de blanc, de tranquillité, avant qu’il ne rajoute, sincère. « Je suis aussi content que tu sois toujours en vie. » Sinon, qu’aurait été un bébé canard sans sa maman canard ?

Si elle avait pu, elle aurait pleurée de joie à l’idée de voir Whisky. Mais elle valait mieux que ça. Elle ne savait plus spécialement si ses glandes lacrymales fonctionnaient, et de toute façon, une étreinte était fort mieux qu’une vallée de larmes. Elle serrait alors, son jeune ami contre elle. Brievement. – Elle n’était plus très sure de se faire confiance, et elle avait peur de pleurer si elle le serrait trop fort, le contact humain lui avait trop manqué et le découvrir comme ça, c’était douloureux – mais surement. Et puis, comme elle l’avait fait les fois où ils s’étaient vu, où elle l’avait gardé chez elle pour le protéger. Elle plaisanta. Ce qui eut le mérite de le faire plaisanter aussi. Elle rit même. – Il faisait des miracles ce garçon visiblement – avant de tenter de se reprendre un peu. « Par chance tu as d’autres qualités. » ET non, ça ne le dérangeait meme pas qu’il ait fait une blague salace. Elle n’était pas aussi coincée qu’elle en avait l’air au premier abord. Ce qui somme toute était… plutôt positif non ?

Bref le sérieux revint malheureusement vite, et elle posa sa main sur le bras de son jeune ami, qui semblait un peu trop sérieux pour lui même tandis qu’il évoquait avec humour la guerre des êtres du ciel, contre les terriens, et puis… les différences. Elle haussa les épaules, perdant son regard dans le vide. « Civilisés… Il suffit de voir ce que l’on peut faire avec la civilisation. » D’un air mélancolique et très las, elle désigna le monde autour d’elle. La montagne qui était la, érigée au milieu de la terre, et les forêts, des ruines, la civilisation disparue. « Être trop civilisés n’a pas été une aide pour nos ancêtres. Ni pour les gens de la montagne. » Elle soupira. Tristement presque. « Et puis, vous êtes des chics types quand on apprend à vous connaitre. » Mais Whisky était Whisky, elle ne put s’empecher de sourire, et de se reprendre alors qu’il disait ça.

« Pour certains d’entre nous, les chics types ne sont que des assassins. » et elle se rappelait bien les regards des gens à l’infirmerie. Le bandage sur son ventre avait parfois été fait à la hate, par des infirmiers qui appuyaient exprès sur les plaies. Elle grimaça en y pensait. Puis, elle sourit d’avantage à bébé Canard, qui exprimait sa joie qu’elle soit la. « Je n’aurais jamais pensé survivre à tout ça. » Avec lui. Elle pouvait être honnête. Il avait l’air con parfois, mais elle savait une chose, il répondait toujours sincèrement. « Maintenant…. Je ne sais plus ce que je vais pouvoir faire de ma vie. » Peut être aurait il des conseils.

« Par chance tu as d’autres qualités. » C’était ça, à nouveau. Ca n’avait pas changé. Gagné cette guerre n’allait pas changer ses lacunes, ces manques cruels de confiance en ses capacités. Ce n’était pas parce qu’il avait retrouvé son père que soudainement, il allait accepter ce qui venait pour lui, et rien de pour lui. Ainsi, il tourna le tout à la dérision, même si ça lui faisait chaud, dans ce muscle qui lui servait de cœur, qui battait trop pour les autres, jamais assez pour lui-même. Il papillonna des cils, tandis qu’il souriait largement. Et il ne rajouta rien. Ce fut certainement ça, la marque de sa faiblesse. Mais il n’y avait rien à rajouter, sinon il aurait parlé jusqu’à la fin de la nuit, aurait raconté en même temps que les étoiles illuminaient le ciel. Il aurait complimenté Rhodan, aurait fait l’éloge de sa maman canard, d’un point de vue pas très objectif, mais tellement sincère pour Whisky. Il ne saisit pas l’occasion, car la tendance de la discussion changeait, prenait un tournant plus sombre, plus réel, aussi. Les atrocités qui s’étaient passées, dans cette forteresse, ne seraient pas facilement oubliés. Il y avait des traitements qui n’auraient aucune justification, qui ne seraient jamais pardonnés. Mais les principaux responsables étaient tombés, et Rhodan prenait trop sur elle (ça, Whisky avait l’impression que c’était une habitude qui était fermement ancrée chez sa sauveuse).

« Pour certains d’entre nous, les chics types ne sont que des assassins. » Il leva les yeux vers le ciel, de manière très dramatique, échappant un « mooooh. » qui ne lui servit qu’à agencer ses idées, alors qu’il donnait un petit coup d’épaule à Rhodan, pour tenter de lui remonter le moral. « C’est terminé maintenant. Il n’y a plus de grounder qui finit à la boucherie, plus d’espion rebelle dans la garde. » Il afficha un regard taquin, mais entendu, à la femme qui l’accompagnait. « Vous pouvez repartir à zero, autant en profiter. N’écoute pas les vilaines langues. » Il regarda un instant le garde qui partait vers les arbres. Visiblement, lui aussi n’avait pas réellement eu le temps de se familiariser avec l’extérieur. « Ce que tu peux faire, c’est me donner des noms, j’irais me charger d’eux ! » Il eut ce sourire de crapule, bon enfant, sur les lèvres. Il aimait ça, en plus, Whisky, de faire des farces à ceux qui posaient des problèmes. Il était passé maitre dans l’art, sur l’Arche. Et depuis qu’il était arrivé sur Terre, il n’avait plus vraiment eu l’occasion de mettre ce talent en pratique – les conséquences ne le permettaient pas vraiment. « Je n’aurais jamais pensé survivre à tout ça. » Là ressorti tout ce que Whisky avait gagné, de ces folles aventures depuis qu’il avait quitté l’espace. Il sourit, de ce sourire fatigué, alors que dans son regard brillait une émotion, qui disait ‘je comprends’ parce que ça lui était déjà arrivé, et qu’il n’y avait rien de plus terrorisant, à son humble avis, que de se heurter à ces moments et de les affronter, de les dépasser. Tranquillement, il leva son bras, et caressa le haut du crâne de Rhodan. « Tu l’as fait. Ça veut dire que tu es plus forte que ce que tu te pensais. » Ce n’était pas une question de tuer des gens – Whisky avait toujours beaucoup de mal avec ça, parce que c’était trop humain pour qu’il l’accepte parfaitement. C’était une question de pouvoir se retourner, sur les évènements passés, et voir le chemin qui avait été parcouru.

« Maintenant…. Je ne sais plus ce que je vais pouvoir faire de ma vie. » Il s’étira un peu le Whisky, levant les bras vers le ciel, avant de les plier et de poser ses bras derrière sa tête. Ça le gratta un peu à la poitrine, où sa blessure cicatrisait. « Tu veux aller faire une balade ? » Il désigna les bois, en un geste de la tête. « Voir ce que ça fait, de ne pas être en milieu hostile ? » Il avança un peu, gardant cette expression nonchalante. Il plissa un peu le front, parce que ça restait trop vert à son goût, mais dieu prenait pas les requêtes pour tout transformer en bleu, ou en rose. Tiens, ça aurait été sympa ça, les feuilles rose. Tout ce qui prenait cette teinte, c’était le ciel, quand le soleil se levait. « Pourquoi tu viendrais pas voir l’Arche ? Oh ! Et il faut que tu vois Clarke. J’ai entendu dire qu’elle allait partir pour Polis. Je sais pas où c’est, mais apparemment elle va continuer à faire la chef. » Il s’arrêta un peu. « Elle a de la chance. Sa mère est flippante. » C’était un murmure, alors qu’il songeait aux règles déjà strictes du Camp Jaha. Heureusement, il ne risquait plus d’être flotté, si jamais il faisait une bêtise. Il avait entendu parler de punition physique. Bah, pour ça, il n’était pas trop tard pour se découvrir un petit côté sadomaso. « Eh ! » Il commença à sautiller. « Tu pourrais même rencontrer mon père. Bon, il est flippant aussi, mais c’est un chic type… dans le fond. » Il pinça ses lèvres, n’étant pas vraiment convaincu de ses propos.

Etait elle capable, Rhodan, de ne pas prendre sur elle quelques instants ? Etait elle capable de relativiser ? De vivre ? Elle ne savait pas trop. Mais elle savait une chose, être avec Whisky, aidait. Pas qu’elle n’ai trouvé en lui son ame sœur qui lui ferait tout oublié, ou qu’elle n’ait forcement envie de se rouler dans l’herbe pour ne plus penser aux reste. Mais il lui parlait, comme à un être humain, et le fait qu’elle ait tué Cage, n’avait rien changé à sa manière à lui de s’adresser à elle. Ca lui plaisait. D’être un être humain, et ne pas être la traitre, la rebelle, la sauveuse, ou quoi que ce soit. Elle était juste Rhodàn, la femme qui l’avait aidé, et qui l’avait entrainé, et il était juste Whisky, la grande gueule qu’elle avait apprécié malgré ce qu’elle avait pu dire au début. Il était juste Whisky, son pote ? Ouais elle pouvait penser comme ça, meme si il était bien plus jeune qu’elle, elle aurait pu être sa mère. Elle aurait pu être mère. Mais elle n’avait jamais ressenti ce besoin, cette envie. Elle secoua la tête.

Et elle rit un peu à ce que Whisky proposait, et a son tour elle lui ébouriffa les cheveux . « Je te ferais une liste. » C’était bon enfant, l’ambiance. C’était appréciable. Elle aurait aimé peut être le connaître plus tot, avoir son age, être son amie. Mais les faits étaient la, elle avait été un genre de figure mentor, et il était une salvation. Elle avait fait ce qu’elle devait faire. Pour la vengeance pour Andrea, pour les gens comme lui. Elle avait fait ce qu’il fallait faire et maintenant elle vivait avec.

Et peut être qu’elle se sentait assez en confiance, pour lui expliquer qu’elle se sentait mal. Pour lui expliquer qu’elle ne savait plus quoi faire. Qu’elle n’aurait jamais pensé survivre. Il était moins con qu’on le pensait Whisky, il abordait la vie différemment, d’une manière plus pragmatique peut être. C’était pas déplaisant. Au contraire. Ca lui faisait penser a autre chose le temps des quelques mots qu’ils échangeaient. Et elle sourit quand il lui frotta la tête. C’était étrange, personne ne lui avait jamais fait ça. Ce genre… Amical ? Protecteur peut être. Elle n’avait jamais eu cette chance, elle… « Tu l’as fait. Ca veut dire que tu es plus forte que ce que tu te pensais. » Ca lui tira un sourire. « Ou plus malchanceuse. Parce que je savais déjà que j’étais forte tu sais. » Elle avait dit la fin de sa phrase pour effacer le pessimisme du début. Mais c’était comme avec cette histoire de cheval qu’on chassait et qui revenait au galop, l’attitude négative et perdue revenait toujours. Elle était perdue oui, elle ne savait pas ce qu’elle allait pouvoir faire, ce qu’elle devait faire maintenant.

Mais Whisky, Whisky avait la réponse à tout peut être. « Tu veux aller faire une balade ? » Elle hocha la tête. Elle allait répondre, quand Whisky enchaina. Sur Clarke, sur l’Arche, sur la mère de Clarke, sur Polis… ? Elle fronça les sourcils. La, elle ne comprenait plus trop tout ce qu’il disait, mais …. Elle avait comprit l’essentiel. « Je ne pense pas être la bienvenue à Camps Jaha. Malgré tout, je porte en moi la montagne, et les ennemis que vous avez vaincus. » Qu’elle avait vaincu avec eux si elle était tout a fait honnête, mais… La crainte était la. Elle n’était pas sure de vouloir affronter de nouveaux regards pleins de haine. « Je serais cependant ravie de rencontrer ton père, je suis sure qu’il est… adorable. » Elle imaginait un Whisky, un peu plus vieux, et un peu plus grassouillet a vrai dire.

« Ou plus malchanceuse. Parce que je savais déjà que j’étais forte tu sais. » Whisky mima un faux agacement alors qu’il levait les yeux vers le ciel, secouant la tête pour ajouter au comique de sa gestuelle. « Mais d’où te vient ce pessimisme ? » Son ton était naturellement exagéré, le sourire planté sur ses lèvres, celui un peu con, qui lui allait si bien. « On ne va pas faire un concours de malchance. » Il haussa les épaules, alors qu’il repensait à la succession des évènements de sa vie. Ah, si ça n’avait pas été pour ses deux neurones en moins, sa passion pour l’alcool et la présence de Bee, qui sait ce qu’il aurait été. Mais non, Whisky restait l’idiot très heureux de sa malchance. (en fait, il n’y croyait pas vraiment, à tout ça. Ca rentrait dans une logique qui lui échappait et qui supposait que des bonnes choses pouvaient arriver dans la vie. Lui, ça lui arrivait tellement pas qu’il s’était habitué à se satisfaire de son malheur. Surtout ici, sur terre. Là, il avait quoi d’être heureux. Surtout avec cette saloperie de vert qui l’entourait). Heureux que Rhodan soit toujours en vie, en train de débuter une balade avec lui dans les bois qui les entouraient.

« Malgré tout, je porte en moi la montagne, et les ennemis que vous avez vaincus. » Ah, une manière si classieuse de parler. Whisky se retint de prendre une expression un peu pompeuse, à la place se concentra sur les bruits des environs et sur ses pieds qui le déplaçaient sans mal. Il y eut une remarque sur le fait que son père soit adorable et il eut un sourire franc qui lui échappa. « Surtout ne lui dit pas ça. » Derrière l’amusement, il y avait la crainte que chaque enfant avait envers un parent trop sévère. Un parent qui délivrait une claque au lieu d’un mot rassurant. Un parent que Whisky aurait été tellement triste de perdre. Un peu soulagé aussi. Il se sentit coupable, le Whisky, et s’intéressa à autre chose. « Tu portes aussi l’un des nôtres. » Il porta son regard sur un des grounders, perdu entre les bois, si peu visible, si peu remarquable. Pour ceux qui n’avaient pas connu une guerre contre eux. Whisky leva la main vers lui, en signe de salutation paisible. Ce qui ne l’empêcha pas de se gratter la nuque. Pour lui, l’Alliance était encore un élément à incorporer. Il se sentait plus à l’aise avec ceux de la montagne que ceux de la forêt. En partie parce qu’ils vivaient entourés de tant de vert. Beurk. « C’était qui ? » Il tapota sa hanche de ses mains fortes et abimées par le travail. « La moelle. » Précise-t-il. Ils y étaient pas tous passés, sous la foreuse, mais ils étaient ses amis. Et la question le turlupinait depuis un petit bout de temps.

Maintenant que la Montagne était pacifiée, Whisky, il s’était porté volontaire pour aider les autres. Donner ce qu’il y avait dans ses os – de la moelle et beaucoup d’alcool – à d’autres. Dans des conditions beaucoup plus humaines. Mais ça, il allait pas le dire à Maman Canard. Il voulait qu’elle soit fière de lui, sans qu’il ait à prouver sa valeur. Ca, il le faisait pas pour Rhodan, mais en guise de bonne foi. Parce qu’il aimait bien ceux de Mont Weather. Ceux qui n’avaient pas tenté de le tuer. Et ceux là, pour une grande partie, ils étaient morts. Donc. « Okay. On a vous a vaincu. » C’était toujours étrange comme expression. Lui, il aimait pas ça, parce qu’il aimait pas la guerre. Avant, il aimait se battre. Maintenant, il se trouverait terriblement con d’avoir cherché à affronter n’importe qui, sur l’Arche. Ce n’était plus un jeu. C’était une horreur qui parfois le poursuivait la nuit. « Tu sais qu’on a vaincu les grounders, à un moment. » Il se pencha par terre et ramassa une branche. Il l’ausculta, avant de casser les petites excroissances gênantes. « Et maintenant on se supporte tous les uns les autres. Tu verrais l’ambiance au Camp. » Il monta un peu dans les aigus, Whiksy, et poussa un sifflement, faisant comprendre que parfois, c’était tendu. « On apprend à vivre les uns avec les autres. On a pas le choix. On le fait. » Il se tourna vers Rhodan, offrant un bref sourire nerveux. « Cage voulait exterminer tout le monde pour éviter ça, je suppose. Mais vous avez pas le choix non plus. Vous le ferez, aussi. » Apprendre à vivre les uns avec les autres. Même si c’était tendu et qu’il se retourna à nouveau vers le grounder qui les observait au loin.

«  Mais d’où te vient ce pessimisme ? » Aix mots de Whisky elle le fixa plus longuement, comme si elle le découvrait pour la première fois. Puis elle fixa autour d’elle, et c’est un sourire vraiment triste qui se glissa sur ses lèvres. «  On ne va pas faire un concours de malchance. »  Et finalement elle laissa échapper un petit rire. «  Non, il ne vaut mieux pas n’est ce pas ? »  Et elle était sure qu’il gagnait probablement. A cause d’eux. A cause de la montagne. Parce qu’au fond, même si elle avait tout perdu. Même si elle avait passé son existence à vouloir se venger, à vouloir sauver le monde, c’était… Different la.  Elle fronça les sourcils un peu, mais elle ne rajouta rien. Après tout, tous les deux étaient en vie. Et c’était une bonne journée. Une vrai, bonne journée.  Whisky était un peu comme un rayon de sommeil peut être. Quelque chose dans le genre. Ah, elle… Allait promener avec lui un peu.

Mais chassez le naturel….  Elle évoqua ce qu’elle portait, ce qu’elle était, et il la surprit encore. «  Tu portes aussi l’un des nôtres. »  C’était dur. Il ne le pensait probablement pas méchamment, et elle fronça les sourcils, le regardant faire coucou à un terrien. C’était étrange. Elle était dehors, et personne ne l’attaquait.  Et pourtant le poids des mots de Whisky pesait plus lourd que jamais en elle. «  Effectivement. »   Effectivement. Elle se perdit encore, et encore.  Son regard se posa sur les arbres, la verdure, sur les gens qui bougeaient dans le lointain. Elle ne regrettait pas toutes ces fois où elle était sortie. Elle ne regrettait pas finalement d’en être arrivée la. Mais elle était perdue, et elle regrettait ce qui coulait dans ses veines.  «  C’était qui. La moelle ? »  Si elle emit un son triste, elle se reprit bien vite, et avec son calme usuel, et sa voix qui se voulait détachée elle reprit la parole. «  Une jeune femme. Elle se nomme Harper. »  Et elle avait failli pleurer pour elle quand elle avait vu l’état dans le quel elle était. Et elle ressentait comme un soulagement à l’idée d’en avoir parlé à quelqu’un. A l’idée que quelqu’un sache. «  Est ce, est ce qu’elle est en vie ? »  Elle voulait savoir. Elle en avait besoin finalement.  Même si elle savait qu’elle ne lui dirait jamais. Elle lui devait des excuses peut être ? Elle…

Enfin, Whisky lui, il continuait de parler. Et il parlait sacrement bien le petit con.  Parce qu’il essayait de lui faire comprendre quelque chose, et qu’il n’avait pas trop tort. Alors elle lui sourit un peu plus, et finalement elle posa sa main sur son épaule. «  La vie est constituée de guerres, de paix et de révolutions. »  C’était un peu cliché ça. Alors elle se reprit. «  Je comprends ce que tu veux me dire. J’ai juste du mal à trouver ma place, ici maintenant. »  Et son sourire se fit un peu triste, mais il était toujours la.  Parce qu’elle n’arrivait pas  être trop triste avec Whisky en fait. «  Tu sais quoi ? Je viendrais à Camps Jaha. Promis. Et tu me présentera ton père. Mais juste… Pas aujourd’hui. »  Un clin d’œil, et elle recula un peu. «  Et si tu me présentais tes amis les arbres pour le moment ? »

Whisky, il vit bien la douleur que sa question évoqua chez Rhodan et il lui offrit un mince sourire désolé, par convention. Parce qu’il avait toujours ce problème, dans ces deux neurones, qui faisait que la compassion, ça lui échappait par moment. Puis, il voulait vraiment savoir. Respecter le bienêtre des autres, ça ne l’intéressait plus vraiment. Plus depuis qu’il se mangeait des baffes par son père, qu’il avait été envoyé sur terre et que des gens avaient tentés de lui faire la peau régulièrement sur quelques semaines. Les gens étaient moches, il était moche. Whisky, il était un peu comme l’alcool. Doux, douloureux, bienvenu. « Une jeune femme. Elle se nomme Harper. » Il hocha de la tête, longtemps, alors que ses pensées suivaient ce que le nom apportait. A 46, ils se connaissaient tous et il se souvint sans mal du jour où ils avaient été enfermés dans le dortoir, pour voir ses amis se faire prendre les uns après les autres. Il serra un peu les poings, continuant de hocher la tête comme le gamin hyperactif qu’il savait être. Il revoyait l’attaque mise en place par Jasper et il ressentait encore la violence du coup qu’il avait porté dans le crâne d’un des gardes, avec un morceau de fer. Son expression se décomposa l’espace de quelques secondes. Rhodan, elle aurait pu être avec eux. Peut-être qu’elle était avec eux à ce moment là. Il ne se souvenait pas. Ca n’avait pas d’importance. Elle les avait aidés, au final.

« Est ce, est ce qu’elle est en vie ? » Sa tête bougeait toujours, et son expression retrouva ce calme qu’il pouvait avoir, par certains moments. « Oui, elle va bien. » Il eut un sourire doux, alors qu’il s’arrêtait pour donner un coup d’épaule à Rhodan. « C’est une chouette fille tu sais. » Ses mains s’activèrent sur le morceau de bois qu’il avait ramassé. Il enleva l’écorce du mieux qu’il le put, avant de sortir son couteau pour s’aider au mieux dans sa tâche. « Elle dit pas grand-chose, mais elle a un fort caractère. » Elle avait fait partie de ces gars un peu dérangés qui avaient suivis Bellamy lors des premiers jours, à la navette. Et c’était cool, parce que Whisky aussi, il était un peu dérangé. Ils étaient frères d’arme, en quelques sortes (et il était 100% évidents que Whisky avait tenté de la dragué. Mais il draguait tout le monde. Il était même possible qu’il ait dragué Bellamy, pas vraiment un étonnement quand on connait le bébé canard). « Tu devrais aller la voir. Pas nécessairement pour t’excuser. » Il claqua des doigts et pointa son index vers Rhodan. « Tu pourrais lui dire merci. Parce que c’est quand même grâce à elle que t’es là. » Il avait eu le regard un peu perdu dans le vide quand il dit ça, réalisant à la fin de sa phrase qu’il aurait pas dû dire ça à voix haute. Mais il était trop tard. Il haussa les sourcils, presque surpris par lui-même – ce qui arrivait régulièrement. Et offrit un mince sourire désolé.

La balade se poursuivait et Whisky travaillait toujours sur son bout de bois, aiguisant le bout le plus faible, sculptant un pic, qui donnerait une lance approximative. Il aimait pas ça, être entouré de tant d’arbres et de ne pas avoir de moyen de défense. Mais ces adultes tenaient à ce que seuls les gardent aient le droit d’avoir une arme et Whisky, il serait jamais un garde. Parce que c’étaient tous des cons (mais pas un même cons que lui, sinon il aurait été le roi des gardes) et que il préférait largement les faire chier que de leur rendre services. « J’ai juste du mal à trouver ma place, ici maintenant. » Il comprenait. C’était pas évident. Lui, il foutait la merde et dans ce petit tas de merde il faisait sa maison. Mais il était pas sûre que ça soit le genre de conseil que Rhodan attendrait. « Juste… Pas aujourd’hui. » Il échappa un rire, avant de secouer la tête. « Bien sûr pas aujourd’hui. Tu sais combien de temps il faut pour aller jusque là-bas ? Huit heures. HUIT HEURES. Je sais pas comment les gens font pour me supporter aussi longtemps. » Il cligna des yeux à plusieurs reprises. « Je sais pas comment je fais pour me supporter aussi longtemps. » Ouais, il se faisait royalement chier quand il était en route. Mais il était prudent et l’attention habituelle – un brin issue d’un traumatisme long et répété – faisait qu’au moins, il savait se tenir en place. Il affutait son couteau, il comptait les cailloux (yeay), il répétait les chansons que Jimmy lui avait apprises (bonus : il cassait les oreilles de ses compagnons de voyage)…

Sur l’Arche, c’était moins chiant et il y avait moins de vert. « Et si tu me présentais tes amis les arbres pour le moment ? » Il fit semblant de s’étrangler avant d’offrir la plus belle grimace qu’il avait en stock à Rhodan. « J’t’ai jamais dit ? J’ai horreur des arbres. » Il prit appui sur l’un d’eux et poussa un long soupir. « C’est moche, c’est vert. Et tu trouves pas que ça pue ? » Il donna un coup avec son bâton, surveillant du coin de l’œil le grounder qui s’en allait. « Les grounders s'y cachent. Puis tout se ressemble. Oh. Tant que j’y pense. J’espère que tu retiens le chemin, parce que j’m’y retrouve jamais dans les bois. » Bon, c’était faux et il s’en sortait. C’est-à-dire qu’il se rendait compte assez vite s’il tournait en rond ou pas. Mais il avait déjà fait quelques treks horriblement longs parce qu’il retrouvait pas son chemin. Rhodan, avec son entrainement militaire, ça devrait aller, non ? Puis, elle devait bien connaitre l’extérieur maintenant, non ?

Rhodàn était triste. En elle elle ressentait comme une boule  qu’elle n’arrivait pas à laisser partir. Parce qu’elle avait cette fichue sensation que quoi qu’elle fasse elle causerait des soucis, que quoi qu’elle fasse tout était de sa faute, que tout… Qu’importait. Elle avait passé plus de 11 ans – non, elle ne ferait pas le décompte des jours, il n’était que trop bien déjà gravé dans sa tête – à ne pas se laisser aller à la vrai tristesse, et elle savait qu’elle n’avait pas Encore le droit de le faire. Qu’elle ne l’aurait peut être jamais à vrai dire.  Et viendrait un jour où elle se laisserait exploser de tristesse, et ne supporterait plus de garder cette carapace stupide qui l’empechait de se laisser trop ressentir. Ce jour n’était pas encore la. Elle profitait des moments avec Whisky, même si celui ci venait de se lancer les quatre pieds dans le plat en parlant de la moelle osseuse qu’elle gardait en elle. De ce qui la faisait vivre ici en plein air et qui lui permettait de sortir. Alors, c’est avec  presque tendresse qu’elle l’écouta lui parler de la dénommée Harper.  Il semblait bien l’apprecier. Mais Whisky semblait apprécier tout le monde derrière ses airs de gars tout dur, alors elle ne savait pas si ça devait être un bon juge de caractère ou pas.  «  Tu devrais aller la voir. Pas nécessairement pour t’excuser. »  Elle fronça les sourcils. «  Tu pourrais les dire merci. Parce que c’est quand même grâce à elle que t’es là. »  Et son regard se perdit finalement avant que sa mâchoire ne se durcisse un peu, et que ses yeux ne revinrent sur Whisky, plus froids. «  Ce n’est pas comme si elle avait eu le choix en la matière. »  C’était sorti tout seul.  Et peut être qu’il avait raison, peut être qu’affronter le regard de la dénommée Harper pourrait être un bon pas sur sa rédemption, pour l’heure elle n’était pas sure d’en être capable. Elle secoua un peu la tête, perdant la glace de son regard. «  J’y songerais. Tu as surement raison. »  Et ce n’était pas une phrase qu’elle se serait imaginée dire à Whisky un jour.  Mais elle devait reconnaître que oui. Il avait certainement raison sur ce coup la.

Ils continuaient de marcher, et Rhodàn regardait avec attention ce que Whisky faisait de son bâton, un peu comme un enfant lors d’une promenade en forêt – elle avait lu des livres où des situations comme ça arrivaient – ce n’était pas rassurant, parce que ce n’était pas une arme. Et elle n’avait pas la sienne  - elle ne voulait plus y toucher, elle était un assassin, - mais elle savait qu’il ne leur arriverait rien. Ou peut être… Peut être qu’elle savait que si quelque chose arrivait, elle essayerait de protéger Whisky, et qu’elle se fichait du restulat pour elle.  

Enfin, elle fut soulagée quand il lui parla de la distance vers Camps Jaha, et elle hocha la tête. «  C’est vrai. Je me souviens qu’ils en parlaient dans… Enfin. Je me souviens que d’autres personnes en parlaient. » Elle avait entendu des choses que Cage disait à l’époque, que d’autres militaires comme Emerson avaient dites, et elle avait la nausée rien que de repenser à eux. Elle tenta juste de les chasser dans un coin de la tête, et sourit au naturel de Whisky. «  Je sais pas comment je fais pour me supporter aussi longtemps. »  Ca lui valu même un rire. «  Tu es plus supportable que tu ne le penses. »  Et elle, elle le pensait assurément. Parce que Whisky était un rayon de soleil. Il ne jugeait pas. Ou peut être qu’il jugeait, mais ça semblait naturel tout ce qu’il disait. Il ne pensait pas forcément à mal, et ne voulait pas blesser. Il avait vu une part d’elle que d’autres n’avaient pas vu. La rebelle. Celle qui voulait aider. Et c’était peut être de ça dont elle avait besoin pour garder la tête hors de l’eau. – Pas de quelqu’un qui l’enfonce ? Non, elle avait une fibre masochiste et martyre qui la poussait à vouloir toujours voir certaines personnes qui assenaient des vérités qu’elle n’aurait pas du vouloir entendre -  besoin de quelqu’un comme Whisky. Spontané. Gentil. Drole.  Elle lui offrit un sourire.  

Et quand il parla des arbres, elle ne résista plus, cette fois Rhodàn partit dans un grand éclat de rire, avant de se reprendre du mieux que possible. «  J’aime bien personnellement. C’est vrai que l’odeur est différente, mais tu ne peux pas trouver que ça sent moins bon qu’a l’interieur de la montagne par exemple ? C’est si… C’est si naturel. J’ai passé des années à rêver de ça. »  Elle ferma la bouche, baissa un peu  les yeux, consciente qu’ele parlait trop, qu’elle rentrait dans un état un peu trop extatique, et elle secoua la tête. «  Et ne t’en fais pas pour le chemin. Je sais où nous sommes, et je sais comment rentrer. »  Le sourire restait, meme si il restait un peu plus distant, comme si elle avait honte d’avoir été aussi enjouée – elle avait de quoi avoir honte, elle était ici uniquement parce qu’une fille avait souffert pour donner de sa personne - «  J’ai eu un entrainement pour ça tu sais. J’étais même bonne dans mon travail. »  Elle haussa les épaules. «  Vous allez rester au camps avec vos adultes ? »  Parler d’autre chose lui changerait peut être un peu les idées. Un peu.

Bon, le Whisky il avait sauté dans un sujet délicat et vu que c’était un gars qui savait pas faire dans la délicatesse, fallait pas s’étonner que ça dérape. Mais il eut tout de même un air de bébé canard battu quand le ton de Rhodan se fit un peu plus sec et il se gratta un peu l’arrière de la tête, gêné et visiblement désolée. Sauf qu’il en dit rien. Non. Whisky, il avait raison et il le savait. « Ce n’est pas comme si elle avait eu le choix en la matière. » Et il savait que Rhodan, c’était une chouette fille et que malgré qu’elle soit un soldat et tout, bah, elle avait pas eu la vie facile. Personne l’avait. Puis il était allé dans son appartement et il avait un peu fouillé (bon, il avait tout bien remis en place, parce que il savait que se faire grillé était pire que de commettre une petite intrusion dans la vie privée des gens). Alors, oui, il semblait réellement s’en vouloir, quand il ajouta. « Aucun de nous n’a eu le choix. » Oh. Sinon, lui, il serait bien resté dans l’espace à faire ses alambics et voler des cables. Ca, c’était la belle vie. C’était simple et le plus grand malheur aurait été de se faire flotter. Ici, il y avait tellement pire que la mort. « Mais si on se rend compte que nos malheurs n’ont pas servi à rien, ça rend tout un peu plus supportable. » Une finalité dans la douleur. Une finalité dans la vie qu’ils avaient. Rhodan, elle devait comprendre ça, non ? « J’y songerais. Tu as surement raison. » Alors il eut son sourire heureux sur les lèvres et il arrêta d’avoir peur qu’elle lui en retourne une.

Il y eut un compliment sur le fait qu’il soit supportable et Whisky, comme à chaque fois qu’il recevait un compliment, il se dandina un peu sur lui-même, faisant des mouvements vagues avec ses bras pour jouer son modeste, ce qu’il était, définitivement. Il ne répondit rien, se frotta un peu la mâchoire et puis continua de marcher, taillant son bout de bois et releva la tête vers les arbres, moquant une grimace, exprimant son désarroi de la flore. Ce qui lui valut un rire de la part de la blonde et il fit semblant d’être outré. « J’ai passé des années à rêver de ça. » Ouais bah ça, il comprenait pas le Whisky. Qu’est-ce que les gens pouvaient trouver à toute un tas de pins alors qu’ils avaient de la viande et de beaux murs qui ne demandaient qu’à être percés ? Non, vraiment. Lui il serait resté à l’intérieur… Si les gens n’avaient pas tentés de lui prendre sa moelle. Alors oui, la forêt, peut-être que c’était pas si mal, si lus personne ne cherchait à attenter à sa vie.

Puis Rhodan, elle parla un peu de son entrainement et il hocha la tête, un peu, préférant ne rien dire, sinon, il aurait mal dit. Et le changement de sujet arriva, comme une fleur tombée sur le bec de bébé canard. « Vous allez rester au camps avec vos adultes ? » Il haussa les épaules un peu, Whisky. « J’sais pas. » C’était dit. C’était supposé être leur maison, mais ils restaient des enfants dans le regard des autres et s’il aimait vraiment beaucoup coupé les tôles de l’Arche (il pouvait la démantibuler en entier et ça, c’était presque comme un rêve qui se réalisait). « Il y a des règles assez strictes et puis, ils nous ont à l’œil. » Ils avaient bien raison de le faire, parce que Whisky était du genre à être un bon petit récidiviste qui choppait tout ce qu’il pouvait… au cas ou. « Ca reste ma maison et mes outils m’avaient manqué… Mais ils nous ont quand même envoyé ici pour mourir. » Ca, c’était pas quelque chose qui s’oubliait facilement. « J’arrête pas de me demander s’ils… seraient capable de le refaire encore une fois. »

Whisky avait raison. Aucun d’eux n’avaient eu le choix. Aucun d’eux. Que ce soient les gens qui étaient nés dans cette fichue montagne, trop affaiblis pour sortir à l’air libre. Que ce soient ces gamins tombés du ciel, ou bien même ces gens qui vivaient dans les forêts et les arbres et que les radiations ne touchaient pas. Personne n’avait eu le choix. Elle ne l’avait pas eu. Elle ne l’avait pas eu quand elle avait ouvert sa porte pour tomber sur une jolie fille qui lui avait tendue la main et qui était devenue sa meilleure amie. Elle n’avait pas choisi d’être née d’un père soldat qui voulait voir les étoiles, elle n’avait pas choisi d’être fascinée par les constellations et condamnée à ne pas pouvoir les voir. Elle n’avait rien choisi dans sa putain de vie, et pourtant elle avait fait des choix, des mauvaises décisions qui l’avaient menées à des zones de non choix à nouveau. Elle n’avait pas forcement voulu. Elle n’avait pas forcement décidé tout ce qui s’était passé. Mais au final, ouais. Malgré les choix, les non choix. Elle reconnaissait que leurs vies étaient probablement déjà toutes tracées. Et que Whisky dans ses airs de petit con  - qu’il n’avait plus trop maintenant – était bien plus lucide que la plupart des adultes.   Alors elle lui donna raison, parce qu’elle n’avait pas la force d’epiloguer la dessus. Parce qu’elle voulait passer une bonne journée, parce qu’il lui avait remit les idées en place un peu – ca changerait dans quelques heures quand elle rentrerait, elle ne le savait pas encore -  et qu’il avait raison. Fin de l’histoire. Elle songerait à aller voir Harper. Et à lui montrer sa gratitude. Peut être qu’elle pourrait lui offrir une arme ou de l’alcool. Elle verrait ça avec Whisky.

La conversation continua. Elle lui fit un compliment, et la réaction du garçon la fit plus que sourire. On aurait dit un petit canard un peu gené. C’était assurément mignon. Elle ne rajouta rien. Parlant d’avantage de l’air libre, et peut être qu’il ne pouvait pas comprendre lui, mais elle, ce monde extérieur c’était tout ce dont elle avait toujours revé et maintenant, maintenant elle avait l’impression de ne pas le mériter. Trop de sang avait coulé. De sa main même d’ailleurs. Trop de choses s’étaient passées et elle ne pouvait meme pas avoir envie de se coucher sur le sol en fixant les étoiles, parce qu’elle ne voyait plus que du sang, et des visages qu’elle voulait oublier. Est ce que c’était une bonne chose ? Est ce que c’était la culpabilité qui la boufferait tout le temps ?

Elle verrait. Elle s’inquietait d’avantage de savoir ce que Whisky allait devenir maintenant. Si les gamins partaient vers les grandes villes de ceux que la montagne appelaient les barbares, elle ne savait pas si elle le reverrait un jour, et peut être que cette idée la rendait triste. Enfin, elle voulait pas trop y penser, mais elle… « J’sais pas. »  C’était clair au moins de la part de son ami, et elle fronça les sourcils, en le fixant alors qu’il ajoutait des informations. « Il y a des règles assez strictes et puis, ils nous ont à l’œil. » Ca elle pouvait le comprendre. Ils avaient vécus sans regles pendant des jours avant de finir dans la montagne, et maintenant… Maintenant que les adultes étaient arrivés un peu tard, pour les sauver, ils étaient de nouveaux emprisonnés dans les carcans qu’ils avaient quittés. « Ca reste ma maison et mes outils m’avaient manqué… Mais ils nous ont quand même envoyé ici pour mourir. J’arrête pas de me demander s’ils… seraient capable de le refaire encore une fois. » Elle allait parler mais quand il assena cette phrase elle marqua un temps d’arret.  Comment réagir à quelqu’un qui lui annonçait ça. Elle n’avait pas les réponses et elle savait que les adultes en charge faisaient parfois des choses inconsidérées.

«  Peut être que tu n’es pas obligé de choisir tout de suite. »  Elle ne savait pas trop ce qu’ils pensaient et comment ils fonctionnaient, les gens venus du ciel. Et tout ce qu’elle avait pu lire ou apprendre ne lui servirait à rien sur le champs. Quoi que… «  Mais de tous les temps les hommes ont besoin de s’affirmer en instaurant des règles et en punissant les plus faibles. Cependant, il arrive quelquefois qu’ils apprennent de leurs erreurs. »  Elle lui offrit un léger mais doux sourire. «  Leurs règles sont elles vraiment strictes, ou bien les trouves tu strictes parce que vous avez vécu sans lois ? Vos leader sont ils les mêmes que ceux qui vous ont envoyés mourir ? Voilà les questions qu’il faut peut être que tu te poses. » Et sur le coup elle était sage. Parce qu’elle n’oubliait pas qu’elle aurait pu être une espèce de mentor pour lui si les circonstances avaient été autres. Et aussi parce que Whisky comptait pour elle. «  Au pire, si j’y reste il y’aura toujours une place dans la montagne pour toi. J’aurais bien besoin de quelqu’un pour boire toutes ces bouteilles avec moi. »

Whisky c’était pas un grand philosophe. Un grand con, ça oui et il avait une vision assez particulière sur la vie, qui manquait pas d’en désespérer plus d’un, parce qu’il avait ce don de ne pas prendre en considération le danger et de n’en faire qu’à sa tête. Enfin, un peu moins depuis qu’il avait manqué de la perdre à plusieurs occasions, sa tête, mais il y avait toujours une petite tendance je m’en foutiste. Pas quand il était avec ses amis et ceux qui l’avaient sauvé. Mais sur le Camp Jaha, les réflexes revenaient plutôt rapidement. Comme un appel d’une vie passée, d’un gamin qu’il avait pas tellement envie de redevenir. Un gamin qu’il aurait été incapable de redevenir. Et ça le dérangeait, et ça l’inquiétait. Parce qu’il y avait tellement de possibilités qui s’offraient à lui, alors qu’adolescent, il aurait juré qu’il aurait tout juste eu l’occasion d’avoir un gosse avant d’être envoyé dans l’espace pour une raison ou l’autre. C’était la première fois qu’il en parlait avec quelqu’un, de cette peur des autorités. Comment la mère Abby le faisait franchement flippé et que s’il devait croiser le chemin de Kane, il changeait brusquement de route, persuadé qu’il serait attrapé pour une connerie qu’il avait faite, avant. Il restait toujours un criminel dans l’âme et depuis qu’il avait appris que les châtiments corporels étaient redevenus à la mode, il se demandait s’ils valaient pas mieux que les grounders…

Et maman canard, elle prenait son rôle au sérieux en tentant de rassurer Whisky – qui comprenait presque tout de ce qu’elle lui disait. Sauf qu’il avait encore cette petite mine perdue, alors qu’il finissait son travail sur son bout de bois, se trouvant avec une délicate lance, comme celles dont ils se servaient, quand ils étaient un peu moins de cent sur cette terre. « Leurs règles sont elles vraiment strictes, ou bien les trouves tu strictes parce que vous avez vécu sans lois ? » Il haussa un sourcil vers elle, se demandant si elle n’avait jamais discuté de ça avec les Cent. Surement pas. Ils avaient prétendus qu’ils étaient sans règles, mais ça n’avait pas duré. Ils avaient vite du apprendre à se défendre, à rationner le peu de nourriture qu’ils attrapaient, à suivre Bellamy et finalement accepté Clarke comme la voix de la raison. Rhodan posa encore des questions et il rangea son couteau dans sa poche. Ils continuaient de se balader et Whisky remarqua qu’il ne voyait plus le grounder qui les avait observé pendant un bout de temps. « Sur l’Arche, le plus petit délit était puni par la mort. Nous, ceux de moins de 18 ans, ils avaient une secondes chances. Parce qu’on était innocents et pures. » Il eut un sourire placide, alors que son regard vert scrutait les environs. « On était juste enfermés. Puis ils étudiaient notre cas… Certains y échappaient pas. » Lui, il s’en serait peut-être remis. Mais il en connaissait qui auraient jamais eu cette chance. Octavia, elle y serait passée. Clarke aussi.

Il chipota à son bâton de fortune, tapotant les pierres et les plantes qui étaient sur son chemin. « Ce sont les mêmes qu’avant. Une partie. » Il se perdit un peu dans ses propos et plissa le front. « Ceux qui ont survécus. » C’était ça. Ceux qui étaient toujours vivants et qui pensaient que c’était encore de leur devoir d’être en charge. Oh, il s’en plaignait pas de ça, le bébé canard. Il aurait râlé pour tous ceux qui étaient à la tête du pouvoir. Parce qu’il était comme ça, comme son père, un peu, méfiant naturel de l’autorité. « Ils savent pas trop comment faire, parce que maintenant, c’est moins grave de voler un truc. Mais j’ai pas envie d’être puni. Enfin. » Il haussa les épaules, toujours troublé par la profonde réflexion qui l’animait. « Au pire, si j’y reste il y’aura toujours une place dans la montagne pour toi. J’aurais bien besoin de quelqu’un pour boire toutes ces bouteilles avec moi. » Il s’arrêta brusquement et se tourna vers Rhodan, des étoiles dans les yeux, le courroux auquel il était sujet envolé en l’espace de quelques secondes. « C’est vrai ? » Il avait cette petite voix aigüe, qui rappelait le gamin surexcité qu’il avait été, celui qui se mangeait une bonne quantité de baffe tous les jours, pour bien grandir. « Ouais, je veux bien boire toutes les bouteilles que tu veux ! » Il rit un peu. « Puis tu m’avais promis de me montrer votre distillerie. » Ca, il oublierait pas, foi de Whisky. « Et Howard me manque. Tu penses que je lui manque ? » Il sautillait presque sur place et offrit le plus beau sourire qu’il avait dans sa gamme.

Puis il se calma un peu. Un peu seulement, parce qu’il était presque encore sur le point de sautillé. « Je sais pas si je veux venir. Mais je pourrais faire une pyjama party ? Je t’apporterai l’alcool qu’on fait chez nous. Tu vas voir, ça dépote ! » Normal, quand c’était à base d’huile de moteur.

Elle aimait ces moments, Rhod, où elle pouvait parler avec Whisky. C’était un peu comme si il écoutait sincèrement ce qu’elle avait à dire. Et s’y intéressait. Et puis elle aussi elle s’interessait à ce qu’il disait. Alors elle l’écoutait un peu, et elle n’hésitait pas en bonne maman canard à lui donner des conseils, à essayer de comprendre ce qu’il disait. Elle savait ce que c’était les regles strictes, elle en avait eu elle aussi. Bien sur, elles étaient différentes, mais vivre dans un bunker sous la montagne n’avait pas été facile. Même avant. Même avant les mensonges. Même avant… tout.   Soit. Ils continuaient de marcher tous les deux, pendant que Whisky continuait d’expliquer. Et … c’était glauque. Vraiment glauque.  La mort, pour n’importe quel délits. Elle fronça les sourcils. «  Le plus petit délit ? Voler de la nourriture ? Laisser la lumière éclairée ? »  Ca lui paraissait étrange, tellement étrange. Bien sur, ils étaient punis dans la montagne, quand ils ne respectaient pas les regles, et bien sur, les traitres étaient tués. Les… Traitres au gouvernement du moins. Mais ce n’était pas aussi terrible. Elle se mordit la lèvre, avant de reprendre. «  C’est une existence terrible que vous avez vécu la haut. »  Elle ferma les yeux quelques instants avant de reprendre. «  Et votre vie n’a pas été facilitée quand vous etes arrivés ici. »  Et ça, ils n’y avaient été pour rien au début, et puis après… C’était la montagne qui était responsable encore de la plupart des cauchemars. Un poids sur les épaules. Une croix à porter. Elle portait bien la culpabilité Rhodan de toute manière. Elle savait. Que personne n’était innocente. Elle savait, qu’il n’y’avait jamais de vie facile. Pour personne.

Mais avec Whisky elle se sentait bien. Parce qu’il était sympa Whisky, qu’il ne lançait des phrases méchantes que quand il mettait les pieds dans le plat – ca lui arrivait parfois, il ne faisait pas exprès – parce qu’il était calme Whisky, et qu’il lui apprenait des choses aussi. Et elle voulait continuer à lui donner l’impression d’être la pour lui. Ou plutôt, à être la pour lui. Un peu comme si elle se sentait responsable de lui.

Il reprit la parole. «  Ce sont les même qu’avant. Une partie. » Elle fronça les sourcils pour mieux comprendre. Il expliqua. «  Ceux qui ont survécus. »  Et il n’en fallut pas plus. Les dirigeants. C’était les même que ceux qui les avaient envoyés sur Terre, et ils n’avaient pas d’autres choix que les suivre à nouveau. Ca devait être dur. Ca devait être terrible. Et ça n’était pas comparable à ce qu’elle ressentait dans la Montagne. Pas du tout. Alors elle fronça les sourcils, en gardant un peu le silence.  Et au lieu de ça, elle parla de la montagne, de la place qui était la bas pour lui. Lui changer les idées. Le faire aller un peu mieux ?  Ca avait l’air de marcher un peu peut être. « Je t’y amènerais. Je tiens mes promesses tu sais. »  Et elle rit de concert avec lui, encore plus quand il parla d’Howard. «  Peut être que tu lui manques oui. Tu as une personnalité qui serait presque addictive. Un peu comme de l’alcool. »  Et elle rit un peu plus. Plus heureuse qu’elle ne l’avait été ces dernières jours – et probablement d’avantage qu’elle le serait en rentrant. Assurement –

Le rire se calma. Un peu. « Je sais pas si je veux venir. Mais je pourrais faire une pyjama party ? Je t’apporterai l’alcool qu’on fait chez nous. Tu vas voir, ça dépote ! »  Et elle reprit son sérieux. «  Je sais. »  Quel être stupide retournerait vivre à l’endroit où ses congénères ont été abattus ? Elle haussa les épaules, et baissa un peu les yeux. «  Je ne sais meme pas si je vais y rester. » elle se répétait un peu peut être. Et pour l’heure elle n’avait pas fait de promesse. Pas vraiment. Lui il faisait quelque chose qui y ressemblait et elle retrouva le sourire. «  J’apprécierais l’alcool. Viens avec, et tu seras bien accueilli. Je pourrais te présenter d’autres gens sympa. Un peu comme moi. »  Moins brisés peut être.