Solveig - Ce que j'ai, je l'ai mérité

Citation :

Avez-vous peur des armes à feu ? : Non. Avoir peur d’une arme c’est ce qui cause la perte de tout guerrier qui se respecte. Je tire avec mon arc et eux avec leurs engins. Je ne vois aucune différence si ce n’est le grand manque de discrétion de ces « fusils », on les entend à des kilomètres.  

De la technologie en général ? : Très curieuse. La leur est plus avancée que la notre et je n’ose imaginer ce que nous pourrions faire avec de telles connaissances. Le Clan Soncha atteindrait alors une grandeur jamais vue, ce serait magnifique.

Avez-vous de la famille ? : Le Clan est ma famille. Pour eux je donnerais ma vie sans hésiter.

Quel est votre rôle dans le clan ? : Je suis avant tout une guerrière et j’ose le dire, l’une des meilleures. Depuis deux ans je suis également fière seconde de ma Châmunda.

Respectez-vous le commandeur ? : Oui. Chez nous il faut faire ses preuves et cette coalition prouve bien son intelligence. Pour autant elle n’est et ne sera jamais ma première forme d’autorité.

Que pensez-vous de l'entrée des skaikru dans la coalition ? : Ma foi, je préfère les savoir contrôlés et avec nous. Pour autant j’attends encore la preuve de leur valeur et mon estime à leur égard ne vole pas haut.

Que pensez-vous des sky people d'ailleurs ? : Des m’as-tu-vu, voilà ce qu’ils sont à mes yeux. Des ingrats qui croient que tout leur est du. Je les surveille de près et par chance certains sont plus admirables que d’autres.

Quel a été votre rôle dans la bataille de la montagne ? Et celui de votre clan ? : Aux côtés de ma Châmunda, à l’antenne pour repousser les ennemis et donner du temps aux Skaikru de faire ce qu’ils avaient à faire. Au moins ils ont réussit ça, ils sont peut être pas si pire.

Étiez-vous à Kalawen ? Que faisiez-vous pendant la bataille contre les barbares ? : Oui, toujours avec Keya à combattre ces fous. Les Shiedgeda combattaient bravement avec nous.

Selon les dires d’anciens, mon âme s’imprégna des marais et terres hostiles que furent mon berceau de vie lors de mes jours de naissance. J’étais un poupon encore frétillant et rougeâtre, l’enveloppe aussi fragile qu’une feuille au vent et clairement je n’avais pas ma place là. Je devais alors ma découverte à un groupe de chasseurs qui rodaient dans les parages et qui furent interpellés par mes cris déchirants. Ils me trouvèrent coincée entre deux branches au dessus des sols mouvants, sauvée de justesse par ce hasard, seule et abandonnée. Mes géniteurs n’étaient pas dans le coin et bien qu’ils les cherchèrent, la plus simple hypothèse fut qu’ils ne survirèrent pas aux pièges présents. Que moi. J’étais là, hurlant et braillant pour ma vie, prête à me défendre de toute mon âme. Comme charmés par ma force, ils me recueillirent et me présentèrent à Kurgh qui eu vent de mes preuves et accepta de me prendre parmi eux. On me confia alors à une nourrice le temps que je n’ai plus besoin d’être nourrie au sein et ensuite je rejoignis un groupe de jeunes de mon âge pour faire le tour des villages et connaître ma patrie.

Personne n'aurait pu dire que j'étais d'un autre sang, mais j'avais ma place ici. J'étais simplement née au mauvais endroit. Ma famille entière était le clan et j'apprenais tout d'eux avec une dévotion religieuse et un amour total. Un jour à Waldisy, je m'aventurais dans la ville et puis je passa devant la cour d’entraînement des guerriers. Les cliquetis des mailles et les crissement des lames avaient attirer mon attention et je ne pu résister à la tentation de jeter un coup d'oeil. Devant mes yeux des dizaines de gens dansaient de la manière la plus étrange et surtout de la plus intriguant qu'il ne m'avait jamais été donné de voir. Ils se frappaient et s'attaquaient entre eux comme des bêtes enragés avec les armes coupantes qu'on lui avait toujours interdit de toucher. J'étais hypnotisée, fascinée et figée par la beauté ensorcelante de ce spectacle, tant que je n'entendis pas arriver le maître d'arme dont l'ombre m'enveloppa. Il posa sa main sur mon épaule et dans un sursaut, je me retournais vers lui et son air sévère, puisque j'étais prise sur le fait aussi.. Mais bravache, je soutins ses yeux d'acier.

« Eh bien petite canaille, peut-on savoir ce que tu fais ici ? Seuls les apprentis et les guerriers peuvent venir.
Je voulais voir.
Tu as vu.
Oui, et je veux ça ! je pointe la cour, l'air sérieux, je veux frapper les gens.
Ah oui ? Je n'apprends qu'au plus fort tu sais...
Je suis forte !
Prouve-le, taquine-t-il. »

Je sentait bien dans le ton de sa voix qu'il ne me prenait pas au sérieux et qu'il me trouvait simplement mignonne de vouloir jouer les gros bras. Mais il ne savait pas à quel point ces mots n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde et dans ma tête il était clair que j'allais faire ce qu'il disait. Fuyant l'endroit comme une voleuse sous le rire du monsieur, j'attendis la nuit pour me glisser dans l'une des maisons et voler un poignard pour fuir vers la végétation en quête de mon adversaire. Le lendemain matin je n'était toujours pas rentrée et de ce qu'on m'a dit, ce fut le lendemain qu'une des adultes nota mon absence et mis en émoi une bonne partie de la ville. Ce fut finalement après deux jours que je revins, traînant la dépouille d'une jeune chauve-souris mutante à bout de bras. De partout mon corps était criblé de griffures et blessures graves et pour être honnête, j'avais cru y rester. Mes blessures m'avaient clouée au lit pendant presque deux lunes, mais avant de m’effondrer d'épuisement je hélait le maître d'arme et poussant le cadavre du pied.  

« Ça suffit comme preuve ça ? »

Puis le noir total. L'épuisement m’emporta dans les limbes de l'inconscience et je ne rouvris les yeux qu'une semaine plus tard. Mes muscles me tuaient sans même que je ne fasse le moindre mouvement, les lumières agressaient mes rétines et j'avais l'impression qu'on frappait mon crâne à répétition avec un marteau. Oui, j'étais dans un bien lamentable état, mais malgré ça, j'étais fière comme un paon. Je venais de tuer une jeune chauve-souris mutante ! Moi, toute petite chose à l'âme sauvage. Mon éveil ne tint que le moment de cette simple pensée et ce fut suite à cet événement que le maître d'arme accepta de me prendre sous son aile malgré mon jeune âge, attendant tout de même que mon état s'améliore pour commencer l’entraînement.

De là je me donnais toute entière à l'apprentissage du combat, avec une seule idée en tête : devenir toujours plus forte pour protéger les miens. On pourrait dire que je me suis totalement oubliée dans le processus et ce n'était pas faux. Je prenais très peu de temps pour mon simple plaisir, découvrir les joies et dangers qu'étaient l'époque des hormones. Je poussais mes limites plus loin chaque jour, me tuant presque en essayant. Mais l'effort en valu le coup, car à mes quatorze ans, je passe l'épreuve avec brio et reçu mon masque des mains de Châmuda, qui était alors promue depuis peu. Ce jour est encore gravé dans ma mémoire. Ce fut à ce moment que je commençait à me permettre plus de libertés et ne concentra pas mon existence entière sur l'entraînement. Deux ans plus tard, je deviens seconde et aujourd'hui, j'apprends encore.

- Un étalon à la robe grise pommelée qu'elle a appelé Makh.
- Son arc personnalisé et un carquois remplis de flèches.
- Deux dagues dans son dos au cas où, les lames empoisonnées.
- Son armure
- Son masque, parfois accroché à sa taille.