Home run ! ☢ Aden

Aden avait connu plusieurs types d’entrainement. Cela allait des heures passées à écouter ses précepteurs et lire de vieux livres poussiéreux, à mordre la poussière lors d’une partie de chasse un peu trop musclée. Il savait que chaque individu était réceptif à différents éléments et que chacun trouvait son équilibre dans ce qu’il préférait. Mais parfois, ce n’était pas une question de choix et la vie sur terre apportait son lot d’enseignements. Ainsi, quand cette Harper énuméra quelques projets pour se préparer à l’hiver, Aden se retint de rajouter d’autres solutions et conseils pour les aider d’avantages. En premier lieu, ce n’était pas son rôle de les guider à travers le premier hiver que le skaikru vivrait. Ensuite, il supposa que, qu’importe ce que lui et les siens pourraient dire, ceux venus du ciel apprendraient rapidement. Les Cent qui avaient été envoyés sur Terre lors des premiers jours en étaient la preuve vivante, qu’ils survivraient, d’une manière ou d’une autre. Ainsi, le nightblood acquiesça d’un mouvement de la tête un peu rigide, alors que rien n’était visible de sa réflexion.

La visite continua et ils quittèrent le hangar, duquel l’initié quitta sans que sa curiosité ne soit comblée. Soit, il avait retenu le chemin et reviendrait de lui-même pour surmonter cette passagère récalcitrance à aller vers ces skaikrus qu’il ne connaissait pas. Il faisait partie de ceux désignés comme potentiel réceptacle pour l’esprit du Commandant. Il ne pouvait se laisser impressionner par ce qu’il ne connaissait pas. Et les pas les guidèrent dans un autre couloir et la discussion continua d’elle-même. « Tu as grandi à Polis ? Comment c’est là-bas ? » Le vert du regard d’Aden quitta les formes de la tôle qu’il observait avec un intérêt moindre, retrouvant les traits de la skaikru blonde. Comme à son habitude, l’initié garda le silence de longues secondes, bien qu’il n’eut pas besoin de réfléchir à sa réponse. Il n’avait aucune réticence à taire le sujet de Polis : des skaikrus s’y étaient déjà rendu et il se doutait que la capitale devait être un sujet d’interrogation pour la plupart. S’il ne pouvait se permettre d’inviter ceux du Camp Jaha, il tenterait de dresser un tableau à l’honneur de la ville. « Je n’y suis pas né. » Jugea-t-il bon de clarifié. « Mais c’est là qu’est ma vie. » Là que sa vie était destinée d’être.

Ses mains retrouvèrent son dos, qu’il ferma au niveau de ses reins. Il réajusta un peu sa posture, redressa légèrement son menton, alors qu’il laissait les souvenirs de Polis baigner son cerveau. En premier, lui vint la tour, ce qui s’approchait le plus de sa main, ce qu’il considérait comme tel. « La ville s’étend sur plusieurs kilomètres, mais de n’importe où, la tour du Commandant est visible. Elle l’est, même au-delà de la forêt. Elle s’étire sur plusieurs decalexa dizaines de mètres de hauteurs et au sommet brule la flamme. » C’était une bonne introduction et si Harper se montrait un peu plus curieuse, Aden pourrait entretenir la conversation pendant des heures, pour décrire les ruelles sinueuses, le brouhaha ambiant du marché, les odeurs qui s’élèvent du port…