Contrairement à ce que dirait Bellamy, sur les hommes qui ne changeaient pas, Clarke considérait que certains avaient changé. L’homme en face d’elle en était l’exemple vivant. Le jackass, le rebelle, le presque meurtrier qui avait atterri sur terre n’était plus. Celui qui leur avait attiré tant de problèmes avait bien changé et elle savait qu’il n’y avait pas que Octavia qui comptait à ses yeux, aujourd’hui. C’était pareil pour Clarke. Elle qui n’aurait pas donné un sous de la survie des siens, maintenant, se battait, bec et ongles, crocs et griffes, pour le bienêtre des siens. Ils étaient si différents, aux premiers jours. Et maintenant les deux leaders pouvaient compter les uns sur les autres. Ainsi, si Clarke hocha un peu la tête, car elle ne pouvait qu’être d’accord avec la nature profonde de ce que disait Bellamy, elle se devait de souligner un fait. « Tu es l’exception qui confirme la règle. » Elle sourit un peu, déposant sa main sur l’avant-bras de son ami, celui qui comptait tant pour elle. « L’égoïsme est intemporel. » Elle se redressa, chipota un peu à la sangle de son attelle. « Une fois que l’on comprend comment il fonctionne, il n’y a rien de plus facile que d’obtenir ce que l’on veut d’eux. » Clarke fonctionnait comme ça depuis longtemps. Peut-être comprenait-elle ces individus car elle était comme eux. A l’exception que ses désirs étaient bien différents. Ce qu’elle voulait, elle l’obtenait. Ce qu’elle voulait, c’était la survie des siens. Et rien ne l’empêcherait de l’obtenir.
Elle avait bâti une Alliance pour ça, tuer celui qu’elle aimait (en aurait tué dix de plus, si c’était nécessaire). Et Bellamy s’en inquiéta, de cette alliance. Des vivants. Pas des morts – car ils étaient partis et la faim des autres était bien présente. « Tu crois que l'alliance va tenir entre notre peuple et les grounders ? » Elle fronça un peu les sourcils, plus par automatisme que par réel inquiétude. Elle comprenait oui, la considération de celui qui était son bras droit, celui qu’elle considérait encore plus qu’un frère. La peur était dans tous les esprits, tapie, ne sortant qu’à de rares occasions. Elle attendit qu’il ait terminé de parler, observa le regard de Bellamy, y lisant les sentiments en reflet à ses propos. Alors, Clarke se redressa, comme elle le faisait, à chaque fois qu’elle prenait position sur un sujet qui lui était cher. Sa main arrêta de chipoter sur ce qui enfermait son bras gauche, et à la place, courut sur le bord du lit où était installé l’ancien garde. « Tu as des raisons d’être prudent, je le comprends. » Clarke elle, n’avait pas eu ce luxe. Elle avait dû y croire la première, pour que les autres la suivent volontiers. « Je ne peux pas voir dans le futur, mais je peux te dire que l’alliance est plus solide maintenant qu’elle ne l’était à ses débuts. » Ils avaient gagné une guerre et, affronter un ennemi commun rapprochait les individus.
Clarke avait eu cette peur, aussi. De ce qui adviendrait de de l’alliance, une fois la montagne tombée. La patience lui avait apporté une réponse. « Nos deux peuples sont méfiants, mais nous apprenons à nous connaitre. » Elle observa un moment sa main, avant de retrouver le visage de Bellamy. « Je ne peux qu’interagir avec les différents chefs de clans. C’est le devoir de tous de s’investir dans cette alliance. Et cela se fait. TonDC est presque reconstruit grâce à l’entraide de chacun. C’est un bel exemple, tu ne penses pas ? »