worrying is what mothers do ▬ Lexa

:Elle tournait comme un lion en cage, un lion perdu sans sa lionne, ou une lionne perdue sans ses enfants. Quelqu’un de blessé. Un animal sauvage qui n’attendait qu’un signal pour se lancer dans une bataille sans merci où elle mourrait peut être. Elle s’en fichait maintenant, la fugace lueur d’espoir qu’elle avait pu toucher en goutant aux levers et a la compagnie de la fille du ciel, s’était envolée la nuit passée quand Indra lui avait apprit la  nouvelle. Elle n’avait pas su réagir. Elle était restée la, sans plus savoir quoi faire, puis Indra était parti et la nuit elle aussi s’était envolée, jusqu’au petit matin où ses pas l’avaient menés près de la tente de Clarke, dans cette même tente où elle avait trouvé Jasper. Elle avait été perdue.  Avec dans la tête la seule idée que tout ce qui arrivait était de sa faute. Mais elle avait donné des ordres, elle avait envoyait la seconde de Feyn s’occuper de Jasper, et elle avait donné la punition à Teksas. Poney. Clarke l’appelait Poney. Son regard se voilà de la peine.  Elle la chassa. La peine. Et elle se dressa à nouveau, face à sa table de guerre, son poignard entre les mains, jouant avec celui ci, tandis qu’elle regardait encore les quatre groupes qui frapperaient la montagne. Il fallait mener cette attaque à bien. Il fallait aller jusqu’au bout.  La montagne tomberait.

Les pans de sa tente bougèrent, et elle reconnu les pas durs et discrets à la fois, d’Indra. Elle ne se tourna pas spécialement, pas au début. Heda. Les mots étaient, la, la simple salutation, et elle tenta de raidir à la fois ses épaules et son visage. «  Indra. » Elle ne demanda rien. Elle savait que la grande guerrière, lui dirait ce qu’elle avait à dire. Elle se tourna, lentement, ayant chassé toute trace de tristesse ou d’inquietude, voir même d’amertume de son regard froid, de son visage serré.  Les mots vinrent. « Les premiers skaikru du camp Jaha sont arrivés. En passant leurs propos ennuyeux, ils reconnaissent le plan d’attaque et enverront des soldats et une équipe de soin, dans les jours à venir. »  Elle acquiessa. Sur l’heure, elle se fichait royalement de ce que les Skaikru pouvaient faire, elle voulait prendre la montagne, se ruer tête baissée vers l’enemi eternel. Mais elle ne dit rien à ce propos. Elle acquiessa oui. «  C’est une bonne chose. » Elle ne savait que dire. Le plan prenait vie. Quelques jours. Elle rangea la dague avec la quelle elle jouait. «  Quelques jours. Ce n’est pas assez vite. Certains de nos soldats risquent de ne pas apprécier, mais c’est une bonne chose, l’impatience n’a jamais été une vertu au combat. Et c’est un combat que nous devons gagner. » Ca fort assurément c’était un combat qu’ils devraient gagner, et bien sur, ils le gagneraient. Car que Clarke soit vivante ou non, ils devaient faire tomber la montagne. Ca serait une vengeance, un sauvetage. Ca serait un peu des deux.  

Son regard était dur en tout cas, et elle tentait de ne pas failli en face d’Indra, car au fond d’elle, elle le savait, Indra savait. Indra se doutait des troubles qui étaient en elle, et si elle lui avait dit que l’affection était une force, elle devait se douter qu’elle, elle considérait toujours cela comme une faiblesse. Les mots finalement quittèrent ses lèvres. «  Qu’ont ils dit ? Les skaikru ? Quand ils ont apprit pour Cl… Pour leur Leader ? » Elle n’arrivait pas vraiment à prononcer son prénom, avec l’amère boule qui se formait en elle quand elle y pensait. Elle lui manquait. Et elle n’avait pas le droit de ressentir ça.

Eh oui, Indra ne s’était pas trompée, c’était évident. Elle aurait été un piètre conseiller, si elle ne l’avait pas remarqué. Tout n’était que tension, chez Lexa. Elle retint un soupir. Ce n’était pas parce que la conversation de la veille avait été d’un quelconque réconfort que pour autant Heda ne serait pas calme, et apaisée. Et à ceci, Indra ne pouvait d’être aucune aide, à moi de donner une leçon qui permettrait à son commandant de ruminer autre chose. Mais ça ne semblait pas juste. C’était légitime, presque obligatoire, de se morfondre sur ceux qui étaient perdus – ne serait-ce que temporairement. C’était ainsi qu’ils restaient humains, les guerriers. Ressentir était le centre de tout, contrairement à ce que Anya avait parfois tenté d’inculquer… Que ça soit une faiblesse ou une force, il n’en restait pas moins que Heda faisait peine à voir, pour Indra. (Mais dans son cœur de maman pumpkin, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour Lexa.) Soit, elle n’était pas là pour aider Heda à s’apitoyer sur son sort. Elle attiserait la rage de son leader, c’était ce qu’elle savait faire de mieux. « Quelques jours. Ce n’est pas assez vite. » Indra, silencieusement, hocha la tête, écoutant la suite des propos de Heda. « L’impatience sera détruite sur le champ de bataille. Il n’y a que les novices qui font l’erreur de se précipiter dans un bain de sang. » Elle poussa un petit soupir. « Je devrais bientôt assommer Octavia, car elle ne veut pas entendre raison. » Il y avait cette expression amusée, et sauvage, sur ses traits. C’était une sorte de plaisanterie, pour autant, elle n’hésiterait pas à se servir de la force, si c’était nécessaire, pour calmer les ardeurs  de son second.

« Vraisemblablement, ils vont aussi vite qu’ils peuvent. » Elle pinça les lèvres, ennuyées de la réflexion. « Ce qui prend du temps, c’est la construction des explosifs pour l’antenne. » Les soldats et les armes étaient prêts. Mais si une pièce maitresse du plan n’était pas à portée de main, il n’avait pas vraiment de raison de se précipiter. Heda pouvait craindre pour la vie de ceux qui étaient dans la montagne, mais du point de vue de Indra, les prisonniers, s’ils étaient assez forts, tiendraient encore quelques jours. Et elle ne doutait pas que Clarke était une véritable vermine à abattre. « Qu’ont ils dit ? Les skaikru ? Quand ils ont apprit pour Cl… Pour leur Leader ? » Indra ne put réellement s’empêcher de lever les yeux au ciel à spectacle et elle se repositionna, passant ses mains dans son dos, se tenant droite et imposante, comme il était coutume avec elle. Plus que l’embarra de sa propre réaction, elle songeait aux propos qui avaient été tenus. « La mère de Klok est mécontente. » Elle, elle n’avait pas évité le prénom, et elle le prononça, accentuant naturellement son trigedasleng sur le patronyme de la fille du ciel. « Il semblerait qu’elle nous tienne pour responsable pour sa disparition, mais Abby nous tient responsables pour de nombreux évènements. » L’intérêt qu’Indra portait au chancelier était clair et absent. Elle préférait suivre la fille, plutôt que la mère, et ce, sans sourciller. Le bon sens, Clarke devait le tenir de son père. Soit. Elle continua « De manière générale, le camp est désolé pour la nouvelle. Je ne doute pas que ça les motivera un peu plus à récupérer leurs enfants. » Car c’était bien de ça dont il était question, non ?

« L’impatience sera détruite sur le champ de bataille. Il n’y a que les novices qui font l’erreur de se précipiter dans un bain de sang. Je devrais bientôt assommer Octavia, car elle ne veut pas entendre raison. »  La réflexion la fit presque sourire, et elle aurait réellement pu laisser son visage s’orner de cette grimace positive si elle n’aviat pas été aussi prise par la tristesse et la noirceur. Les regrets. La souffrance intérieure qui dévorait son ame d’envie de vengeance, et de soulagement.  Elle se sentait mal. Et emplie d’une tache qu’elle n’accomplirait que dans le sang de la montagne. Les assaillants, les ennemis, les démons de toujours paieraient par milles coups ce qu’ils leur avait fait. «  Elle apprendra la patience. Elle a un bon mentor. » Alors Lexa offrit un compliment, chose plutôt rare. Puis elle se resaissit , se plaignant presque du temps qu’ils mettaient les skaikru.  Elle se tut. Indra avait raison, les choses prenaient du temps, et les bonnes choses en prenaient d’autant plus. «  J’espère qu’ils savent ce qu’ils font. » Des explosifs. Ils avaient explosés un pont, ils savaient faire ces choses qui brulaient. Ces choses douloureuses. Oui, ils y’arriveraient. Ce n’était pas la peine d’en penser.

Elle posa alors une autre question, ne loupant pas le regard au ciel qu’Indra venait de faire. Elle était pathétique. Elle le savait, et si elle essayait de maintenir bonne figure, elle savait qu’elle avait craqué la nuit passé. C’était terrible pour elle. C’était l’une des pires choses qui puisse arriver, car c’était en un sens la raison pour la quelle elle s’était toujours promis de suivre les enseignements d’Anya. L’amour était une faiblesse. Costia était morte. Elle ne devait plus jamais s’attacher à n’importe qui. Et elle l’avait fait.  Elle en souffrait.  Machinalement. Blessée. Elle poussa un léger soupir. «  La mère de Klok est mecontente. » Elle sourit cette fois. Amer sourire venu de nulle part. «  Mais de quoi ne l’est elle pas ? » Elle n’avait pas pu s’en empêcher finalement. Les mots d’Indra corroboraient ce qu’elle pensait.  Elle haussa les épaules, se sentant encore plus lasse qu’avant le début de la conversation. «  Elle n’a cela dit pas tort. Sa protection n’etait visiblement pas suffisante. » Peut être aurait elle du partir avec elle. Elle aurait pu la protéger, elle ne serait pas tombée dans les mêmes pieges que Teksas elle…. Ou peut être qu’ils l’auraient pris aussi ?  Elle ne pourrait pas savoir. Les si ne construiraient pas le monde.

«  De manière générale, le camps est désolé pour la nouvelle. Je ne doute pas que ça les motivera un peu plus à récupérer leurs enfants. »   elle posa ses fesses contre la table de guerre, fixant Indra un peu, le regard plus determiné que jamais. «  Et à libérer notre peuple. »  Ca non plus elle ne l’oubliait pas et elle ne voulait pas qu’Indra pense qu’elle l’oubliait. Il y’avait Clarke. Mais il y’avait son peuple, et malgré le trou béant dans son cœur, son peuple passerait toujours avant. Elle ne pouvait permettre le contraire.  Ses épaules s’affaisserent, un peu de tristesse teinta dans son regard. «  As tu des bonnes nouvelles ? »

« J’espère qu’ils savent ce qu’ils font. » C’était à leur souhaiter. Le Trigedakru ne s’alliait pas avec un peuple de faible. Ils avaient beau avoir prouvé ramener les reapers à leur état normal, il n’en restait pas moins qu’Indra comptait sur eux pour prouver leur valeur sur le champ de bataille. Oui, Clarke et son armée d’adolescent l’avaient déjà fait, mais il n’y avait pas qu’eux, descendus du ciel, maintenant. Surtout que leur savoir était crucial, pour porter un coup fatal, à la montagne. Dans l’état dans lequel était Heda, il aurait suffi d’un échec, pour que sa colère s’éveiller. Et Indra se ferait un plaisir d’être le fer de la punition. Elle aurait fait tout ce qui était nécessaire, pour alléger Lexa de cette morosité qui l’incombait. Malheureusement, ses moyens étaient moindre, et les nouvelles qu’elle apportait, bien que sincères, n’étaient pas suffisantes. L’insatisfaction, elle la devinait sans mal, Indra, mais elle ne pouvait y apporter aucun élément positif. A moins que casser du sucre sur le dos d’Abby soit une chose acceptable. « Mais de quoi ne l’est elle pas ? » Un sourire mesquin se posa sur les lèvres du général de guerre, qui ne cacha pas son amusement. Peu, dans son peuple, avaient de la considération pour le chancelier. Ce n’était pas un hasard, si Indra préférait suivre la fille, plutôt que la mère (oh combien Clarke pouvait être insupportable).

« Sa protection n’était visiblement pas suffisante. » Indra secoua la tête, suivant Heda du regard. « Vous connaissez nos terres, Heda. » Sa mâchoire était serrée, dans ses yeux noirs brillaient une légère considération, mêlée à un petit ennui. Rien d’inhabituel. « Vous savez qu’il y a des choses que nous ne pouvons éviter. » Le monde, en plus d’être cruel, était impitoyable. C’était bien grâce à l’Alliance avec le skaikru et la détermination de Clarke, que le trigedakru espérait pouvoir abattre la montagne. Avant qu’ils ne soient tombés du ciel, ils savaient, tous, qu’ils étaient impuissants contre les hommes de la montagne. D’où les cornes pour prévenir du nuage acide, du raid des hommes, des tunnels qui recouvraient les environs, que son peuple se devait d’éviter. « Les hommes de la montagne sont redoutable. Ils ont toujours pris ce qu’ils voulaient. Que ça soit Clarke n’ait rien changé à leurs capacités. » Elle grimaça un peu. « Une protection différente n’aurait rien changé. » Mais ses paroles, peut-être, ne changeraient rien à la culpabilité de Lexa. Pourtant, son leader n’était en rien responsable de la disparition de la fille du Ciel. Mais l’attachement avait ce don de faire perdre la raison, et Indra ne pouvait pas réellement en tenir Heda responsable. Même si elle se devait de supporter son commandant. A sa manière. « Ruminer le passé n’apporte rien, Heda. » Et c’était presque doux. Presque.

Mais Heda n’oubliait pas la bataille à venir et Indra hocha la tête, en un geste, aux propos de son leader. Le peuple était tout ce qui comptait, c’était le rôle des guerriers, de protéger ceux qui ne pouvaient l’être. La guerre était leur instrument, le peuple, leur leitmotiv. Mais ils restaient impuissants devant la perte et Indra pinça vaguement les lèvres, au léger découragement de Heda. « As-tu des bonnes nouvelles ? » La guerrière acquiesça silencieusement, avant de parler. « Les Eclaireurs sont revenus, du lieu de l’attaque. » Celle de la nuit, qui avait vu Clarke se faire enlever. « Ils ont ramené Archéon. » Indra connaissait l’attachement à l’animal. « Aussi, mes hommes patrouilles la forêt. Dès qu’un homme de la montagne sera dans les environs, ils l’attraperont. » Calmement, cruellement, elle sourit. « Il n’y a pas de raison pour que nous laissions cet acte impuni. » Un homme pour un homme, c’était un bon échange, non ?

Elle espérait sincèrement que oui, les skaikru savaient ce qu’ils faisaient. Elle faisait confiance à Wick, pas spécialement à l’hispanique qui avait une bouche trop grande pour elle, mais oui, elle faisait confiance à Wick, il lui avait semblé être quelqu’un de bien, et elle gardait sur elle le bâtonnet lumineux anti faucheur qu’il lui avait offert – oui, elle considérait cela comme un cadeau, et peut être qu’en temps voulu elle le prêterait à un des guerriers qui irait dasn els mines, mais pour l’heure, elle l’avait avec elle, se rappelant à quel point les skaikru pouvaient parfois être utiles. Parfois. Soit donc. Si quelqu’un pouvait construire une bombe ou un brouilleur pour l’antenne, ça serait bien l’ingénieur blond.  Cela ne l’empechait pas de s’inquieter un peu. Si ils n’arrivaient pas à détruire l’antenne ou du moins à l’empecher d’emmettre, ça serait la débandade. Elle ne voulait même pas y penser. Ils mourraient peut être tous, et dans la montagne les autres souffriraient, ou mourraient aussi.  Soit, elle ne voulait pas penser à ça. Même si forcement elle y pensait. Elle pensait à tous les morceaux du plan qui pouvaient bien tourner comme mal tourner, et elle devait reconnaître que tout était plutôt négatif.  Non, elle devait penser que leur plan réussirait. Si elle perdait l’espoir, plus personne ne l’aurait. Ce n’était pas ce qu’elle voulait.

Par chance, parler avec Indra lui changeait les idées un peu, d’autant plus quand elle pouvait expliquer son mécontentement au sujet de la chancelière, que non, décidément, elle ne portait pas dans son cœur. Oui, elle se souvenait la conversation qu’elle avait eu avec Feyn a ce sujet, et elle savait que si il le fallait, elle avait quelqu’un qui la suivrait quoi qu’elle dusse faire. Indra la suivrait probablement aussi.  

Elle ne rajouta rien, le sujet changea. Par sa faute. Pour aborder un sujet qu’elle n’avait pas envie de visualiser et qui pourtant la hantait de l’interieur. Elle se faisait ronger par la culpabilité et elle était sure que maintenant elle ne s’attacherait plus jamais. Indra avait beau répéter que l’amour était une force, contrairement à ce que disait Anya. Ca ne marcherait pas. Et de toute façon qui avait parlé d’amour n’est ce pas ? C’était de l’affection, c’était… ? «  Vous savez qu’il y’a des choses que nous ne pouvons éviter. »  Les mots d’Indra tombèrent plutôt bien, même si ce n’était assurément pas de cela que la guerrière voulait parler.  Lexa hocha la tête, un peu. Son air toujours las. Et elle écouta, elle écoutait la femme parlait et elle savait, elle savait au fond d’elle qu’elle avait raison. Qu’ils n’auraient rien pu faire. «  Je le sais bien. »   Car oui, elle savait que ruminer le passé ne servait à rien. C’était pour cela que ses pensées pour Costia étaient dans un coin d’où elle refusait de les sortir, d’où elle ne pouvait les sortir de toute façon. C’était pour cela qu’elle n’était pas allée chercher vengeance pour Anya. Et … Enfin.

Elle n’oubliait pas la guerre à venir. Et si elle s’interogeait sur les bonnes nouvelles c’était à la fois pour changer de sujet une fois de plus, ainsi que pour se préparer mentalement. Pour savoir aussi, l’état du camps. Et pour… Enfin. Elle écouta. «  Ils ont ramené Archéon. »  Le sourire était la, lointain mais existant, du moins Indra qui la connaissait pouvait le déceler dans ses yeux. Elle ne reagit cependant pas, laissant la chef des trikru continuer. «  Il n’y’a pas de raison pour que nous laissions cet acte impuni. »  Cette fois le hochement de tête fut plus franc, son regard plus determiné. «  Jus drein. Jus daun. » Elle tapa du poing contre son torse à la manière des anciens gladiateur, pour montrer sa détermination. Et puis elle bougea un peu, quittant la table de guerre contre la quelle elle s’appuyait vraiment trop. «  Je songe à me rendre à Camps Jaha dans les jours à venir pour superviser la suite. » Il fallait qu’elle en parle. Qu’elle l’explique, au moins à Indra, puis Curtis et Galaad. Elle ne pouvait juste pas rester en place. Voilà tout.

Il y avait des évènements où Indra ne pouvait d’être aucun support, où personne ne pouvait l’être. Elle l’avait accepté, il y a longtemps, d’observer ceux qui comptaient pour elle se torturer mentalement pour des actes qu’ils ne contrôlaient pas vraiment. C’était dans le comportement des hommes, de s’attacher, de s’en vouloir, de refaire le monde dans leur esprit pour avoir la force d’avancer. Elle ne pouvait pas en vouloir à Heda. C’était normal, c’était ainsi qu’elle se reconstruirait par-delà la douleur. C’était pour ça que le général de guerre ne lui bottait pas le derrière à grand coup de parole et de coup de sabre. Heda, certainement, profitait d’un traitement de faveur de la part d’Indra, ses méthodes étaient différentes, bien qu’un peu plus brusque. Elle était son conseillé avant tout, et elle ne se permettrait jamais de lui faire violence jusqu’à ce que le bon sens s’inculque en elle. Et Heureusement, Heda, généralement, était rapide pour retenir ses leçons ( ce n’était pas comme Octavia, à qui il fallait casser la figure plusieurs fois d’affiler pour lui faire comprendre une leçon essentielle. Soit.) Mais ici, Indra savait que c’était différent, parce que Heda avait osé s’attacher, et la déchirure de la séparation ne pouvait pas être pire. Le monde ne cessait de se répéter et l’impatience d’Indra grandissait, quand à l’attaque qui serait reportée sur la Montagne. Il n’y aurait pas de pitié, elle serait incapable d’en faire preuve, lors de l’attaque.

Heda reprenait du poil de la bête, une force qui fit hocher la tête d’Indra, alors qu’elle suivait son leader du regard, qui ne tenait pas en place. Elle qui pouvait rester des heures sur son trône, à superviser les évènements, Indra ne l’avait pas vu s’y installer depuis la nouvelles. « Je songe à me rendre à Camps Jaha dans les jours à venir pour superviser la suite. » Le Camp Jaha. C’était inutile – superflu, même – que le commandant en personne se rende jusque-là. Son rôle n’était pas de superviser, mais bien de diriger. Les guerriers du Trigedakru ne comprendraient pas la décision. Oh, ils ne la remettraient pas en question, ça non. Mais ils n’étaient pas tous des idiots. Si en plus de contenir leur impatience, ils devraient contenir leur incompréhension, Indra n’appréciait pas ce qu’elle envisageait. Heda, lentement, commençait à être en position difficile. Cependant, le général savait que ce n’est pas à elle de dire à Heda où elle devait être. Elle semblait avoir pris sa décision et Indra ne pouvait pas en vouloir à son commandant de ne pas supporter l’absence qui régnait. « Ce n’est pas à vous de le faire, Heda. » Elle poussa un faible soupir, posant sa main sur la garde de son épée. « Mais si vous jugez nécessaire de vous rendre là-bas, en gage de bonne foi de la part de notre peuple, tachez de ne pas vous faire attraper comme Clarke. » Ce n’était pas une plaisanterie. Ca aurait pu l’être, mais sur la langue de la noiraude, les plaisanteries ne tombaient jamais assez souvent. C'était une mise en garde, rehaussée par l'absence de l'appréciation de cette idée. « Je m’assurerai des préparatifs et du bon déroulement ici. » C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour montrer son soutien à Heda. Car si l’une des figures les plus importantes allait s’assurer du bon déroulement des évènements d’un côté de l’Alliance, il fallait bien qu’un emblème d’autorité soit aussi présent ici, ne serait-ce que pour assurer la cohésion entre les différents clans.

La présence d’Indra était salvatrice pour Lexa, parce qu’elle ne s’apitoyait pas, mais ne faisait pas non plus de leçons sur quelque chose qui n’était pas contrôlable. Anya l’aurait sermonné. Anya l’avait fait déjà en un sens, et après l’avoir serré dans ses bras elle lui avait murmurés les paroles qui marqueraient sa vie à jamais. L’amour est une faiblesse. Elle y avait cru. Il y’avait une partie d’elle qui y croyait encore. Une partie qui soit encore heurtée par Costia et les fantômes qui avaient suivis. L’enlevement de Clarke c’était un peu ça, c’était le retour de ce trouble, de cette image, de ces cauchemars et Lexa n’était pas sure cette fois qu’elle pourrait y survivre. Et pourtant Indra était la dans son usuel silence et semblait savoir trouver les mots. Car Lexa retrouvait le poil de la bête, car Lexa reprenait le gout à l’attaque. Elle vengerait Clarke, que celle ci soit morte ou vive, et elle vengerait son peuple, le libererait de tous les maux.

Alors elle énonça son envie d’aller à Camps Jaha. Elle avait besoin d’avoir l’impression d’être utile. L’impression de faire quelque chose. Et surtout elle voulait porter sa culpabilité jusqu'à Abygaëlle Griffin, et assumer ce qu’elle avait fait. Assumer la disparition de Clarke qui n’était due qu’a elle. Elle voulait aussi, fuir l’absence, et Indra le comprit peut être. Car si elle lui énonça qu’il n’était pas de son devoir de le faire, elle acquiessa néanmoins, finissant sur une sorte de pique, un avertissement qui fit crisper les mâchoires de la commandante.
« Je suppose que ce n’était pas moi qu’ils désiraient. » Son ton avait été un peu plus froid, elle reprit. « Galaad viendra avec moi, je laisserais Curtis ici. » Un moment de silence un peu. « Je ferais attention. » Pas qu’elle n’ait besoin de le préciser Indra n’était ni son chef, ni sa mère, ni rien de tout cela, et elle n’avait pas à se justifier devant elle. Mais il y’avait le respect et elle comprenait que sa vie était plus importante que la vie de quiconque. Elle était la coalition, elle était l’alliance, et sans elle il ne serait pas question de revanche, de sauvetage. Elle baissa un peu les yeux puis acquiessa.

« Je te fais confiance pour cela. Réunis les autres chefs de clans et discutez une fois de plus de l’attaque. Je veux être sure qu’ils sont tous sur le même avis et qu’aucun ne s’apprete à nous trahir. » Oh, il y’avait quelques clans qu’elle gardait toujours du coin de l’œil. Ceux qui avaient acceptés la coalition après une bataille par exemple, ou ceux dont les chefs étaient morts dans le missile.

La tension serait présente pendant le voyage, Indra n’avait aucun mal à la percevoir. Pour Lexa, emprunter le même chemin que celui de Clarke, qui la veille avait été enlevée par ces incapables de la montagne, n’aurait rien de facile. Serait-ce une autre punition silencieuse ? Le général de guerre n’en avait aucune idée, mais franchir cette limite, elle ne l’aurait jamais fait. Il y avait des remontrances qu’elle s’autorisait à donner, et des curiosités qu’elle se devait de taire. Pour Heda, il ne devait rien y avoir de plus insupportable que l’attente qui se profilait à présent, jusqu’à ce que l’attaque soit enfin donnée. Et, en plus de toute cela, attendre que cela se passe en étant au Camp Jaha, chez le skaikru, Indra n’imaginait pas de langueur plus terrible. Et intérieurement, elle fut soulagée que Heda ne lui demande pas de la suivre jusque-là. Indra se sentait à la place, à deux pas du front, à motiver les troupes, targuer leurs esprits et les rendre prêt à l’assaut. Certains tomberaient, et si elle pouvait passer son temps en compagnie de ses guerriers, pour mieux se rappeler d’eux quand ils ne seraient plus, alors la conseillère serait plus que satisfaite : de cette manière, elle pourrait honorer leurs esprits quand leur combat serait terminé. « Je ferais attention. » Indra hocha la tête en un geste, la mâchoire serrée, comme à son habitude, ce respect sauvage dans le fond de ses prunelles noires. « Sha. » Elle appréciait la remarque de Heda, qui lui prouvait que le danger ne lui était pas inconnu. C’était important, que Lexa reste toujours consciente de son environnement, de ce qui était en jeu.

Indra écouta les directives de Heda, ne la quittant pas du regard, prenant soin de mémoriser tout ce qu’elle avait à dire, pour mener à bien les demandes de son commandant. La confiance qui lui était accordée n’avait rien de surprenant, mais comme à chaque fois que Heda réitérait ses propos à haute voix, la vieille guerrière ne pouvait s’empêcher de sourire, de ce sourire si spécial qu’elle avait. « Nous ne pouvons pas fédérer tous les esprits, mais ils vous suivront pour cette guerre. Et si certains veulent nous trahir, ils en paieront le prix, je peux vous en assurer. » Les traitres, Indra ne supportait pas ça. Ceux qui osaient prendre la foi que Heda plaçait en eux, pour la détourner à leur avantage, ça l’emplissait d’une colère sans nom, qu’elle libérait en tranchant la tête de tous ceux qui osaient défier Heda, sans une once de respect pour ce qu’elle avait accomplis, ne retenant de ses actes que les erreurs et les avantages que les traitres pourraient retirer, d’un couteau planté dans le dos. Ce n’était pas un comportement honorable et Indra appréciait fortement de percevoir les tensions et de faire comprendre la place que chacun se devait de respecter. Soit, elle s’occuperait ainsi, à rappeler la magnificence suprématie de Heda sur les autres clans.

Indra s’inclina, prête à prendre congé de Lexa, demandant tout de même, en dernière vérification. « Avez-vous encore besoin de moi, avant votre départ ? »

Peut être que ce n’était pas une bonne idée d’aller faire un tour vers Camps Jaha. Mais elle assumait leur alliance, et si elle était présentement le seul des deux leader capable de le faire et bien, elle assumerait les conséquences de tout. Oui. Elle allait aller prévenir Camps Jaha elle même. Elle allait s’entretenir avec Abby … Madame Griffin. La chancelière. Cette même personne qu’elle refusait de reconnaître en tant que leader des skaikru, tant pour elle cette place allait à Clarke. Quoi qu’il en soit, elle allait y aller et prendre à pleine mains la responsabilité de ce qui s’était passé. La décision était prise, et des directives étaient données maintenant. Il ne lui restait plus qu’a se mettre en route. Et bien sur elle avait rassurée Indra sur sa prudence. Quand est ce qu’elle ne l’était pas ? Non. C’étiat une question stupide, elle ne l’avait pas été en laissant Clarke pénétrer dans son cœur, mais… c’était trop tard pour les regrets maintenant.

Ainsi, elle comptait donc sur Indra pour s’occuper des chefs de clans et des potentiels traitres en son absence. Oui, il y’avait des personnes qu’elle ne portait pas spécialement dans son estime. Elle verrait bien. Pour l’heure, son voyage était important, et a son retour la montagne tomberait, c’était une certitude. « Nous ne pouvons pas fédérer tous les esprits, mais ils vous suivront pour cette guerre. Et si certains veulent nous trahir, ils en paieront le prix, je peux vous en assurer. » Son cœur se réchauffa un peu. Elle savait qu’elle pouvait compter sur Indra. Toujours. Et c’était une des raisons pour les quelles Indra avait sa confiance absolue. Coalition. Traitrises. Alliance. Elle savait que la vieille guerrière, lui donnerait toujours son avis, et ferait toujours pour le mieux de la coalition. C’était quelque chose de bon. Elle hocha la tête. « Je le sais bien. » Elle aurait presque pu se fendre d’un sourire, mais l’humeur n’était pas à ça, pas qu’elle ne sourie d’habitude de toute manière.

Soit. Desormais Indra s’appretait probablement à partir, et elle avait, elle aussi des choses à faire. Alors elle secoua négativement la tête. « Non, tu peux prendre congé. Je vais prévenir Galaad et Curtis dés à présent. » Un moment de silence. « Je ne serais pas longue, je pense. A mon retour nous ferons tomber la montagne. »

Car il était hors de question que cela se passe autrement. A son retour, l’assaut serait donné. La montagne tomberait. Et elle espérait que les gens de l’arche les suivraient. Ils avaient tant à gagner d’une alliance avec eux. Ils recupereraient leurs jeunes, et pourraient éventuellement garder la montagne. Il serait stupide que la chancelière ait changée d’avis a cause de l’enlevement de sa fille. Au moins, Kane l’ecouterait. Ca, c’était une certitude. Il était doté d’un cerveau qu’elle appréciait assez.

Indra connaissait sa place, et parfois, c’était ce qu’il y avait de plus frustrant, de considérer les lignes qu’elle ne pouvait dépasser, de ressentir la tentation de n’en faire qu’à sa tête. Mais sa fidélité était beaucoup trop grande, tout comme son honneur, pour qu’elle se considère comme prête à désobéir à Heda et à ce que sa position de conseillait l’obligeait à faire. Indra avait beau être une guerrière de légende, elle ne restait qu’un général de guerre, qui ne dépasserait pas ses droits – pas trop souvent, en tout cas. Elle ne pouvait qu’être dévote aux choix de Heda, et assurer la direction de l’avant-poste pendant que le commandant allait en pèlerinage jusque le Camp Jaha. Elle ne pouvait qu’espérer, sincèrement, que cela réconforterait Lexa, d’une manière ou d’une autre. Du haut de sa vieille sagesse, elle savait que la seule chose qui réconforterait le courroux de son leader serait d’aller à la guerre, et de retrouver cette skaikru. Elle ne pourrait jamais blâmer Heda de se voiler la face sur ce point. Parfois, il était plus efficace de nier les problèmes que de se pencher trop longtemps sur ceux-ci.

Indra, également, aurait de quoi s’occuper pendant l’absence de son chef. Gérer un camp de cette taille n’était pas de tout repos, et si elle devait en plus veiller à soupçonner ceux qui l’entouraient, elle allait passer des journées très intéressantes. Elle adjoindrait Octavia à la tâche, pour que sa seconde découvre tout l’étendu du complexe qu’était l’union du trigedakru. Ah, ça allait être intéressant, Indra adorait remettre en question la fidélité des éléments les moins fiables.

Heda lui donna l’autorisation de se retirer et elle hocha la tête, tout en s’inclinant un peu, aux derniers propos de Lexa « Je ne serais pas longue, je pense. A mon retour nous ferons tomber la montagne. » prononçant un « Sha » discret, avant de se retourner et de quitter la tente de son commandant, qu’elle ne révérait pas avant quelques jours.