i came here so you'd come for me ▬ Lexa

Ce n’étaient que des flashs, éparpillés et brumeux, qu’elle tentait de relier, alors que sa conscience regagnait, petit à petit, son corps. Elle se souvenait de manière lointaine de dernières minutes, dans la salle de commande. Précisement, elle voyait Cage poursuivre sa chute dans le vide et dans un cauchemar, elle se sentait tomber avec lui. Elle avait rêvé des morts, de ceux qu’elle avait provoqués lors de cette attaques, et de ceux qu’elle sentait, dans ses mains, depuis ces semaines passées sur terre. Elle était persuadée qu’elle avait fait de la fièvre, à un moment, avant qu’elle ne soit prise en charge par un docteur. Car son épaule échappait à toute sensation et elle avait eu l’impression que c’était un mort qu’elle tenait par la main – mais ce n’était qu’elle, blessée et victorieuse. Mais la victoire n’avait aucun goût, et dans la succession de sa reconstruction chronologique des évènements, elle se souvenait de l’accent de Poney, qui avait crié son nom. Elle avait été portée, dans un lieu qu’elle ignorait, mais sa faiblesse faisait que ça ne comptait pas vraiment, qu’elle ne luttait pas vraiment. Clarke avait senti la présence de sa mère, en même temps que les instruments qui auscultaient sa plaie fraiche. Ca l’avait apaisé et finalement, elle était retombée à nouveau dans l’inconscience.

Quelqu’un lui avait dit qu’ils avaient gagnés. Elle avait reconnu la voix de Jackson, mais elle ignorait si c’était bien l’assistant d’Abby qui avait tenu ces propos. Et finalement elle était là, nauséeuse et épuisée, allongée sur ce qu’elle supposait être un lit de fortune. Clarke n’avait pas encore ouverts les yeux, tentant de déterminer l’état dans lequel elle se trouvait, avant que tout ne s’accélère et que son esprit lui interdise une quelconque latence. Clarke était à nouveau dans l’inconnu, un inconnu qui l’avait longtemps effrayé, qu’elle avait longtemps attendu, aussi. Ils avaient gagnés. A quel prix ? Les questions, déjà, affluaient et, finalement, elle ouvrit les yeux, lentement, pour prendre le temps de s’habituer à la lumière. Elle ne se redressa pas tout de suite, constatant la présence d’une perfusion sanguine attachée à son bras droit, devinant sans mal la quantité de sang qu’elle avait perdu. Soit, si le côté médical devait la garder installée un peu plus longtemps, elle attendrait que la poche soit vide. Elle poussa un grognement en bougeant, son épaule s’éveillant. Elle jeta un coup d’œil à celui-ci, constatant l’ecchymose qui s’était formé, sachant que ce n’était qu’un travail superficiel qui avait été fait sur sa blessure.  Il devait y avoir des gens qui étaient plus dans le besoin qu’elle, même si elle supposait qu’une attention toute particulière lui était dédiée.

Elle bougea un peu plus, attirant l’attention d’un des infirmiers de l’Arche qu’elle reconnaissait. Celui-ci lui rappela de rester calme et tout ce qu’il obtint comme réponse fut une demande de l’heure. Il était encore tôt dans la matinée et elle hocha la tête,  demandant – ordonnant- qu’on lui trouve une attelle. Elle passa une main dans ses cheveux sales, ne grimaçant même pas quand elle constata la présence de sang séché sur les pointes. Elle irait bien se débarbouillé, enlever la crasse de la bataille, dans sang des autres qu’elle avait sur les mains, sous les ongles. Elle poussa un soupir, qui fut presque douloureux, alors qu’elle constatait le nombre de blessés qui se trouvaient dans l’infirmerie improvisée en plein air.  Avec un peu de chance, elle arriverait à éviter un rapatriement jusque l’Arche. Il était hors de question qu’elle se repose. Elle devait s’assurer de la survie des 100, des grounders emprisonnés, de ceux qui étaient sur le champ de bataille, éventuellement s’inquiéter du sort de Rhodan, aussi. Et plus son esprit s’activait, plus elle repoussait une question qui la taraudait, sur une personne dont elle ignorait tout depuis des jours. Mais si le commandant était mort, quelqu’un aurait jugé bon de la prévenir, non ?

Et comme si son inquiétude était un appel silencieux, Clarke aperçu la silhouette en question, qui se faufilait entre les couches d’appoint. Elle se mordit la lèvre inférieure pour réprimer un sourire et elle attendit que la Fille Sauvage arrive jusqu’à elle. « Hei » murmura-t-elle, simplement, silencieusement, quand Lexa fut à portée d’oreille, ne sachant pas trop comment se comporter, sachant pertinemment que son cœur n’en ferait qu’à sa façon, sous peu.

Ils avaient gagnés. Ils avaient gagnés. C’était ce qui sifflait en tête dans sa tête depuis ce moment où sur le point d’ouvrir les portes de la montagne de force ils avaient entendu le message et avaient vu les soldats se rendre. Ca avait été un carnage, les soldats devant les portes étaient morts quand même – elle n’aurait pas permis qu’il en soit autrement, son peuple méritait que le sang de la montagne coule d’avantage encore - et elle s’était échouée quelques instants après ça, tombant a genoux sur le sol. Puis elle avait lutté, repoussant les mains qui tentaient de l’attraper, histoire de marcher, vers Skoll et les autres chefs de clans en présence à la porte, pour parler haut et fort, et rentrer vers l’avant poste. Marcher avait été difficile. Et si Dunlaith ne l’avait pas couché de force, elle n’aurait jamais pris du repos.

Elle se réveilla des heures plus tard, le corps bandé et des douleurs dans tous les membres. Son épée était posée à ses cotés, et ses affaires étaient auprès d’elle , comme si quelqu’un avait prit le soin de s’occuper de tout pour elle. A coté de son lit sur la table de guerre, un bol rempli d’une étrange mixture, qu’elle but cependant, en grimaçant un peu, et sur la chaise le t shirt dechiré de Clarke maculé de sang mais propre… Autant que faire se pouvait. Ca lui apporta une espèce de sourire aux lèvres, mais elle choisit de ne pas le mettre, mettant une de ses plus belles tenues, qui la faisait être Heda aux yeux de tous. Accrochant sa cape, mais oubliant volontairement les peintures de guerre, et oubliant même de tresser certains de ses cheveux, elle sortit finalement. Affrontant les remerciements et les félicitations. Viendrait plus tard le moment de célébrer, mais pour l’heure malgré la victoire son cœur n’y était pas.

« Elle est dans les tentes des bléssés, Heda. » La voix de la femme âgée à ses cotés, lui réchauffa le cœur, et hochant la tête discrètement, elle continua sa route. Serrant des mains qui n’attendaient qu’a être serrée, jetant un regard curieux sur des membres de l’arche ou même des terriens blessés ; reconnaissant parmi quelques victimes des visages familiers dont la présence la réchauffait un peu, et continuant néanmoins sa route d’un pas décidé. Elle savait que Curtis était en vie, que Xeren devait l’être aussi, ils avaient été a ses cotés. Et elle se doutait que la rude Indra ne serait pas tombée aussi facilement. Dunlaith lui aurait dit. Feyn également avait été a ses cotés – et l’espace de quelques instants Lexa s’inquieta de savoir si sa seconde était en vie, Feyn serait probablement dévastée sinon… Mais soit, ce n’étaient pas ses affaires elle avait une autre tache à accomplir.

Sa route continua. Elle passa quelques tentures et finit par rentre dans cet endroit ou les lits étaient semblables à ce qu’elle imaginait avoir été un hôpital dans le passé. Il y’avait l’odeur du sang et de la mort, et des soigneurs qui s’agitaient ça et la. Nyko était prêt d’une femme qu’elle ne reconnaissait pas, et elle pouvait apercevoir Baldr le second de Skoll assis sur un lit se faisait soigner une plaie à l’épaule par sa sœur. Ou du moins ce qu’elle supposait l’être. Il y’avait aussi des visages différents, des gens qui semblaient être des rescapés de l’arche probablement, et elle hocha la tête pour elle même. « Heda. » Le silence se fit quelque peu pendant qu’elle passait, et elle reprit le rituel, serrant quelques mains, prononçant quelques mots aux blessés et mourants.

Son cœur cessa. Le monde entier arrêta de bouger. Et au bout d’une allée elle aperçu enfin des boucles blondes sales, et des yeux si bleus qu’elle s’y noyait encore perpétuellement. Son cœur reprit vie. Les couleurs revinrent à son visage, et ignorant le reste du monde autour d’elle, elle se rapprocha. Plus vite. Elle avait l’impression de ne pas aller assez vite. Et enfin elle fut la. Aux cotés de la blonde dont le visage fatigué lui contait des histoires, et doucement, elle glissa sa main sur sa joue sans pouvoir la contrôler. « Clarke. » Son cœur menaçait de se jeter hors de sa poitrine, et son corps menaçait d’agir d’une manière dont il ne fallait pas qu’il agisse a la vue de tous. Pas maintenant. Peut être jamais. Elle se laissa aller a un frisson, et laissa sa main la où elle était, sur la pale et tendre joue en face d’elle. « Tu es la. » C’était moins que ce qu’elle ne voulait dire, mais plus que ce qu’elle ne pouvait. Les mots se succedeaient dans sa tête. Tu m’as manquée. Je suis heureuse. Tu m’es revenue. J’ai eu peur. Elle restait la, la fixant, presque immobile, cherchant comme la force d’exprimer ses ressentis. « Tu es blessée. » C’était inconscient. C’était inconscient. Elle la haïssait. Elle l’aimait. Elle avait trop souffert et elle souffrirait encore. Elle voulait l’embrasser et la faire sienne. Elle l’aimait.

Clarke n’avait pas compté les jours. Ça aurait été trop douloureux, ça aurait été une tentation trop forte, de quitter la Montagne et de revenir sur ses pas. A l’intérieure, logée dans le ventre de la bête, elle avait eu une autre utilité et tout avait payé. Clarke avait tenu sa promesse presque oubliée. Elle était revenue. Et au loin, elle notait l’agitation de Lexa qui fusait dans sa direction, tentant de faire taire la joie simple qui naissait. C’était différent du soulagement qu’elle ressentirait, en retrouvant ses 100. Car elle n’avait jamais eu peur pour le commandant. Clarke la connaissait, devinait la force de son esprit, sur ce que son corps pouvait ressentir. Elle n’avait pas craint, et s’il n’y avait pas de soulagement particulier, c’était un tout autre mélange qui s’éveillait à ses sens, alors que Lexa s’approchait de plus en plus et que avant qu’elle ne puisse prononcer une phrase acceptable, le contact était déjà là, d’une peau contre la sienne et Clarke fit taire l’urgence qu’elle eut, de vouloir se redresser et d’embrasser Lexa, là, tout de suite. Déjà, elle doutait fortement qu’elle en soit physiquement capable, aussi, elles n’étaient pas dans l’intimité de la tente la plus importante de l’avant-poste. Il y avait des regards.

Des regards qui ne comptaient pas, alors que Clarke profitait de la caresse, sa main valide attrapait la Fille Sauvage par le poignet, comme pour s’assurer qu’elles ne seraient pas séparées pour les minutes à venir. Car elle savait que tout, ici, avait une fin. Que peut-être c’était la dernière fois qu’elle voyait Lexa avant un long moment. Elle n’avait pas envie d’y penser, Clarke et le bleu de son regard resta accroché aux prunelles grises posées sur elle, qui gonflaient sa poitrine d’une légèreté qu’elle n’aurait pas dû avoir en ce lendemain de bataille. « Tu es là. » Quelque chose brilla dans le fond de son regard et Clarke hocha la tête en un mouvement. « Je suis revenue. Je te l’avais dit. » Lexa n’aurait pas douté d’elle, tout de même ? Ca avait été une promesse du genre qu’elle n’aurait pas brisée. Une guerre n’aurait pas été suffisante pour oublier la Fille Sauvage qui l’attendait. « Ca n’a pas été trop long ? » La question lui échappa, alors qu’elle devinait la réponse, qu’elle n’osait l’espérer, car c’était égoïste et qu’en ces temps de victoires et de réjouissance, elles seraient bien les dernières à obtenir ce qu’elles désiraient. Clarke aurait dû tuer l’affection, mais ce n’était plus vraiment de l’affection, maintenant.

« Tu es blessée. » Elle haussa un sourcil, presque joueur. « Finement observé. » C’était évident, parce qu’elle portait encore le pull qui avait été coupé, pour fournir les soins les plus urgents, et qu’un pansement blanc recouvrait l’orifice de la balle. « Toi aussi, tu l’es. » C’était presque accusateur. Les vêtements propres de Lexa ne l’avaient pas trompé. Clarke avait passé trop de temps à l’observer, à mémoriser sa gestuelle pour reconnaitre quand le commandant était blessé. Mais ça n’était pas accusateur et finalement, un sourire se dessina sur les lèvres de Clarke, qui bougea un peu sur sa couchette de fortune, faisant de la place pour que Lexa s’installe (tout était bon pour l’avoir proche d’elle, se moquant des blessés qui étaient autour d’elles, parce que Clarke ne les voyait déjà plus et qu’il n’y avait qu’une personne qui comptait, là, sur le moment. Un moment infime qui ne serait jamais suffisant.) Et ça devenait trop risqué, il fallait détourner son attention. « Il semblerait que le plan de bataille ait fonctionné. » Mais Clarke ne ressentait aucune satisfaction, car elle pensait aux vies qui avaient été perdues, et à toutes ces questions qui restaient sans réponses, puisqu’elle n’avait pas encore eu le temps d’explorer l’avant-poste, de voir à quoi celui-ci ressemblait, une voir la victoire dans l’air.

Elle était la. Elle était la, et Lexa ne voulait pas y croire. Parce que croire qu’elle était revenu ça voulait dire un peu, croire qu’elle pourrait repartir. Ca voulait dire qu’elle ouvrait son cœur aux souffrances  - qui reviendraient, elles revenaient toujours. Ca voulait dire que sa pire faiblesse était encore la. Mais elle était la, Clarke. Et Lexa faisait taire toutes ces stupides voix, ces stupides pensées, car la femme dont son cœur s’était eprit était a ses cotés, en vie. Et les longues nuits de cauchemars se termineraient enfin. Elle était la. Elle mourait d’envie de ne pas être le commandeur, de pouvoir la prendre dans ses bras, l’embrasser comme elle ne l’avait jamais fait. Elle mourrait d’envie de la ramener dans sa tente, de montrer au monde entier la profondeur de ce qu’elle ressentait. Elle voulait être proche, être amoureuse, être humaine. Mais elle était le commandeur et tout ça, ça lui était interdit.

Tu es la. Elle était la. Lexa ne se sentait plus de joie, - car oui, elle était capable aussi d’en ressentir, aussi bien que la peur, la haine, la peine. C’était juste qu’elle ne montrait rien, c’était juste ainsi. Tu es la. Elle savourait ces mots, et laissa sa main la où elle était tandis que celle de Clarke enserrait son poignet comme une serre aimante qui ne la laisserait plus jamais partir. Et elle ne le voulait plus. Si ça ne tenait qu’ a elle, elle passerait avec la fille du ciel le reste de sa vie. Sa vie malheureusement ne lui appartenait pas. Ne lui appartenait plus. «  Je suis revenue. Je te l’avais dit. »  Elle cligna des yeux pour chasser une poussière qui venait s’y insérer. «  Ca n’a pas été trop long ? »  Une smple question n’est ce pas ? A la quelle elle ne savait pas répondre. Elle secoua la tête négativement quelques fractions de seconde, dans un geste qui se transforma en un hochement douce. «  Il se peut que ça l’ait été. J’ai été occupée. »  Elle ne leurrait personne. Elle avait été occupée à la pleurer en silence. Elle avait été occupée à préparer l’assautt et a fffronter ses démons. Elle avait été occupée à se haïr. A se maudire et a maudire leur relation. Elle avait été occupée. Mais oui, le temps avait paru plus long qu’il ne l’avait jamais été.

Mais Clarke était blessée et tout cela, ça ne comptait plus. Car elles étaient réunis maintenant, et l’inquietude du retour qui avait hanté Lexa, n’était certainenement plus, mais celle des blessures demeurait quelque part. Elle esquissa une grimace presque amusée à la réflexion de Clarke, et baissa les yeux quand celle ci remarqua sa situation. «  Je ne peux rien te cacher. »  Dit à demi-mot, c’était comme un aveu un peu gênant.  Et ça l’était. Assurement. Parce qu’elle était Lexa, parce qu’elle était le commandeur. La réaction de Clarke l’était aussi, aux yeux des gens, mais pour une fois Lexa ne s’en souciait pas. Elle était blessée, et si elle avait reçu les soins adaptés, les gens n’éataient pas forcés de le savoir. La présence de Clarke, pour une fois – la seule probablement – passait avant l’opinion, avant les attentes.  Elle s’assit, lâchant la joue de Clarke, pour se saisir timidement de sa main. «  Il semblerait que le plan de bataille ait fonctionné. » Lexa hocha la tête, perdant son regard sur les formes couchées, blessées, parfois diminuées. «  Il a fonctionné oui. La résistance à été plus forte que nous ne le pensions, mais l’assaut a été une sorte de succès. Les gens sont satisfaits. » Des familles étaient réunies.  Des gens étaient enfin libres. Elle avait pu humer la victoire dans l’air, ce que Clarke n’avait probablement pas pu faire. «  Je t’emmenerais voir l’esprit de victoire qui regne hors d’ici, quand tu pourra marcher. »  Une promesse. De faire tous les pas avec elle maintenant. Et un espoir. De continuer à ne pas être séparées.

C’était fragile dans l’air, ces retrouvailles que Clarke n’avait pas osé imaginer. Parce qu’elle avait eu plus préoccupant à l’esprit et, oui, parfois, l’attirance qu’elle avait pour Lexa pouvait être une faiblesse – ou tout du moins, une distraction. Mais il n’y avait plus d’excuse et Clarke profitait, maintenant, de la présence du commandant, de cette distance qu’elles se devaient de garder et de ses petits gestes, discrets, mais terriblement important aux yeux de la fille du Ciel. « Il se peut que ça l’ait été. J’ai été occupée. » Elle se mordilla la lèvre inférieure, baissant le regard quelques instant, portant à sa vue la taille de Lexa. « Je suis désolée. » Elle l’était, dans son petit murmure coupable. Ça n’avait pas été de son fait. Elle n’avait jamais prédit courir en plein milieu d’une embuscade de l’ennemi tombé. Se faire avoir, deux fois, par la même technique, était terriblement rageant. Plus rageant encore était la peine qu’elle avait pu causer à Lexa. Peine dont elles ne parleraient pas ici, à voix haute. Peine que peut-être elle n’entendrait jamais parlé. Ca n’avait pas d’importance, Clarke connaissait assez le commandant pour deviner, sans mal, ce qu’il en avait été. Et elle ne pousserait pas le vice jusqu’à enquêter sur les souffrances de la Fille Sauvage : si Lexa voulait en parler, elle le ferait.

De plus, c’était le passé, maintenant. La séparation laissait place aux retrouvailles presque bancales, qui pourtant, plaisaient à Clarke. C’était sensible et fugace, comme le rouge qui lui monta brièvement aux joues, quand Lexa la prit par la main, à la vue de tous. « Je ne peux rien te cacher. » Elle sourit fièrement, Clarke, et elle plissa un peu les yeux, attirant Lexa à elle, grâce à la main qu’elle avait dans la sienne. Une fois à proximité, elle s’autorisa à parler à mi-voix, ne craignant pas les oreilles indiscrètes qu’il pouvait y avoir. (C’était, avant tout, un lieu de repos et plus de la moitié des esprits étaient inconscients). « Et j’aime ça. » C’était sincère et chaud sur sa langue. Elle aimait l’absence de mystère, chez Lexa, et son omniprésence constante. Il y avait toujours tant, de la vie du commandant, qu’elle ignorait. Mais ce n’était pas le plus important. Ce n’était pas ce qui comptait. Ce qui avait la valeur de l’or aux yeux de Clarke était la confiance qu’elle pouvait avoir en Lexa. C’était ce qui comptait. C’était ça, et rien d’autre. « La résistance à été plus forte que nous ne le pensions, mais l’assaut a été une sorte de succès. » Elle fronça un peu les sourcils, Clarke, plissant ses lèvres en cette moue caractéristique. « Combien ? » Elle ne savait pas si Lexa avait déjà un nombre, une estimation. Mais c’était important, pour Clarke de savoir, de comprendre la distinction qu’il y avait entre la planification et la réalisation concrète d’un plan. Les guerriers n’étaient pas des pions et elle pensait à ceux qui étaient perdus, à cette masse floue et inconnue de ceux dont le combat s’était arrêté.

« Les gens sont satisfaits. » Elle haussa un épaule – l’autre ne répondant définitivement pas à ce genre de mouvement, autrement que par un élan de douleur qu’elle chasse mentalement. Clarke n’avait pas fait ça pour la satisfaction du peuple. Elle avait fait ça pour leur liberté. C’était tout ce qui comptait. La perte d’un nombre, pour une plus grande réussite. C’était un concepte qui lui était encore étranger, mais qu’elle assimilait, petit à petit. L’idée qu’une foule puisse suivre des ordres, et se lancer avidement dans la bataille. Les grounders étaient ici par choix. Son peuple, les skaikru, par obligation. Et maintenant, est-ce qu’une guerre était suffisante pour les unir ? « Je t’emmènerais voir l’esprit de victoire qui règne hors d’ici, quand tu pourras marcher. » Clarke sourit un peu à la notion, hochant la tête. « Tu n’auras pas à attendre très longtemps. » Sa poche de sang était presque vide et elle jeta un coup d’œil complice vers Lexa. « J’attends que l’infirmier m’apporte ce dont j’ai besoin, avant de filer dans son dos dès que possible. » Elle n’était pas faite pour rester en place, Clarke. Et même si l’idée de défiler dans les rues en fêtes pouvait être tentant, elle n’arrêtait pas son esprit de planifier ce qu’il restait à faire. Il y avait la discussion sur la montagne à avoir, ce qu’il adviendrait des survivants, ce qu’il adviendrait, aussi, de ceux qui étaient tombés. « Je ne sais pas quand je pourrais passer te voir. » Ça lui avait échappé et ce fut dit tout aussi douloureusement quelle le ressentait. C’était ça, l’inconnu, celui qu’elle n’appréciait pas, Clarke.

Elle lui avait manqué, c’était un fait qu’elle ne nierait pas. Et meme si elle l’avouait à demi mot, c’était tout de même quelque chose.  D’important. Tout de même quelque chose qu’elle avait dit. Clarke lui avait manqué. Le temps avait été long. Elle ne dirait pas qu’elle avait compté les minutes, ça sertait mentir. Mais elles lui avaient paru mortelles et douloureuses. «  Je suis désolée ».  c’était une voix dans son obscurité. Et Lexa senti en elle une sourde chaleur. «  Tu es la. »  C’était une réponse. Elle affirmait ce fait et ça voulait tout dire. Ce n’est pas grave. Ce n’est plus la peine d’en parler. Je ne t’en veux pas. Pourtant, les dieux savaient qu’elle lui en avait voulue. Les dieux savaient surtout, qu’elle s’en était voulu. Qu’elle s’était haïe d’une telle faiblesse. Mais Clarke était la maintenant, et le passé était quelque chose sur quoi Lexa ne voulait pas se pencher. Parce que le passé c’était la souffrance. Toujours. C’était regretter des choix qui avaient pourtant été fait. C’était la haine un peu aussi. Le passé c’était toujours quelque chose qu’il fallait laisser en arrière. Le présent était important. Et le présent de Clarke était aux cotés de Lexa.

Lexa qui d’ailleurs s’asseyait a coté d’elle, se laissa attirer pour être couchée contre elle. C’était indécent un peu, aux yeux de tous ces gens, mais ils ne les regardaient pas. Plus tard, peut être parleraient ils. Pour l’heure ils étaient indifférents, elles leurs étaient hermétiques. Et leur bulle finirait par s’eclater. Elle frissonna un peu aux mots de Clarke contre elle.  «  Et j’aime ça. »  C’était sincère. Une sorte de déclaration, et Lexa serra plus doucement une main. Elle était un livre ouvert pour la fille du ciel et elle aurait du en avoir peur, mais elle n’y arrivait pas. Clarke avait envouté son corps, son cœur et son esprit. C’était trop tard.  Et ça ne la dérangeait plus.  

Les mots se firent. Quelques explications peut être. Et la victoire. Et une question de Clarke à la quelle Lexa ne savait pas spécialement répondre. «  Je ne sais pas encore. Ce soir nous aurons des chiffres. »  Un moment. Quelques instants lourds de silence. «  Ton ami Jasper, et Ton Bellamy »   elle prononça le nom du bout des lèvres comme un animal blessé «  Ils ont survécus. La mécanicienne également. »    Clarke serait probablement heureuse de savoir pour ses compagnons. Elle ne savait pas pour les autres Lexa en tout cas. Elle n’avait pas tout vu, elle n’avait pas tout vu. Elle avait eu ses troupes et ses soucis a gérer.  Mais ce soir, elles en sauraient d’avantage. Elle trouvait bon cependant de lui dire que les gens étaient satisfait. Satisfait d’être libres oui. Lexa l’était aussi. Mais elle ne le dit pas. Se contentant d’autre chose. Elle ferait sortir Clarke, et ensembles elles contempleraient l’œuvre de leur alliance.

Les mots de la blonde cependant  la figèrent quelque peu, tandis qu’elle serra la main un peu plus fort. «  Je ne sais pas quand je pourrais passer te voir. »  Elle se crispa un peu Lexa. Et elle perdit son regard dans le vague, avant de se relever doucement. Se remettre en position assise. «  Je t’attendrais. » C’était stupide. Elle avait des choses à faire. Mais elle voulait attendre Clarke. «  J’attendrais. » Pour être plus claire. Elle n’allait pas bouger tant que Clarke n’était pas prête à partir. «  Veux tu que j’aille chercher ton soigneur ? Est ce sur pour toi de te lever si tot ? »

Tu es là. Ca voulait tout dire et Clarke ne chercha pas à se blâmer plus pour ça. Elle hocha la tête en un geste, ne s’attardant pas sur ce qui était passé. La montagne était tombée, leurs peuples avaient été sauvés. Le reste n’était que poussière, présentement. Clarke laissait, au loin, ses doutes et ses suspicions, qui reviendraient dès qu’elle serait seule et qu’elle constaterait les jours passer. C’était une victoire, mais pour elle, ça n’en avait pas le goût. Il n’y avait pas d’avant, il n’y avait pas d’après. Il n’y avait que la suite d’évènements qui n’avaient pas été évidents, et Clarke était trop intelligente pour se bercer de l’illusion que ça irait mieux. Enfin, pour le moment, il n’y avait pas de force hostile qui était prête à attaquer les siens… L’idée de la paix, Clarke n’arrivait pas à s’y faire, même si Lexa en était la symbolisation parfaite et que cette dernière se trouvait à ses côtés. Elle n’arrivait pas à y croire et peut-être était-il trop tôt pour se détacher si facilement de la survie qui s’était accrochée si fermement à ses tripes. Mais tout ceci viendrait plus tard, avec les heures et l’absence de la Fille Sauvage.

Là, Lexa était contre elle et Clarke fit la sourde oreille à la douleur de son bras, profitant du parfum bien connu, qu’elle cherchait dans l’odeur constante du lieu de soin et de blessures. « Je ne sais pas encore. Ce soir nous aurons des chiffres. » Elle ne dit rien, sentant l’anxiété prendre sa place dans son estomac, alors qu’elle fabulait légèrement sur ceux qui étaient tombés. Étaient-ce des amis ? Etaient-ce des proches ? Combien d’Archéen ? Combien de trigedakru ? « Ton ami Jasper, et Ton Bellamy » Clarke se tendit, douloureusement, s’attendant au pire. Est-ce que Bellamy n’avait pas survécu à la libération des grounders ? Avait-il était attaqué par des gardes ? Les secondes s’étirèrent, trop à son goût. « Ils ont survécus. » Elle échappa un soupir de soulagement, diminuant la pression de ses doigts sur ceux de Lexa. Bien, elle tâcherait de les retrouver. Parce que c’était ainsi, qu’elle avait besoin de les voir, de se jeter dans leurs bras, s’assurer qu’ils allaient bien, qu’ils étaient en un seul morceau. Elle avait besoin de voir les siens, ceux pour lesquels elle s’était battue, ceux dont elle avait été séparée dans les entrailles de la Montagne. Elle avait besoin de voir les autres, ceux qui étaient à l’extérieur et s’étaient portés volontaires pour cette bataille.

Clarke avait besoin de beaucoup de choses, et lentement son esprit s’échappait déjà dehors, lui rappelant ce sur quoi elle devrait se passer, qui elle ne pourrait plus retrouver à tout moment de la journée. Lexa se redressa et suivit son mouvement, pour s’asseoir aussi, s’aidant seulement de son bras droit, laissant ses pieds se familiariser avec le sol, constatant la faiblesse de son corps, qui durerait un peu. « Je t’attendrais. » Elle posa ses yeux bleus, lumineux, sur Lexa. L’affirmation était réitérée et quelque chose se serra à l’intérieur de Clarke, quelque chose de chaleureux et de douloureux, alors qu’elle échappait un simple affirmation. « Bien. » Et l’envie fut là, d’embrasser Lexa sous les yeux de tous, marquer leur lien, marquer leur attachement. Mais c’était impossible et elle resta clouée sur le lit de fortune, maudissant légèrement la situation. « Veux tu que j’aille chercher ton soigneur ? Est ce sur pour toi de te lever si tôt ? » Un sourire attendri se posa sur ses lèvres, dessinant des formes sur le dos de la main de Lexa, à défaut de mieux. « Eh bien, à moins que tu ne veuilles dire bonjour à Abby, je dirais non. » Sur ces mots, pour prouver l’inutilité de la mission, l’infirmier qu’elle avait vu à son réveil revenait vers elle, avec ce qu’elle avait demandé, en plus d’un verre d’eau. « Et ne t’inquiètes pas, nous avons renversé une montagne hier soir, ce n’est pas un peu de fatigue qui va avoir raison de moi. » L’infirmier tenta de la persuader du contraire, Clarke ne l’écoutait même pas, alors qu’elle détachait sa main de celle de Lexa, pour s’équiper de l’attelle, tentant de limiter ses mouvements pour ne pas éveiller sa blessure. Après quelques mots en plus, elle réussit à faire partir l’homme et elle se tourna vers Lexa, la malice dans le regard. « Tu m’aides ? » tendant sa seule main libre. Oh, elle aurait pu s’en sortir toute seule, mais Clarke ne pouvait définitivement pas s’éloigner de sa Fille Sauvage.

C’était l’œil du cyclone. Le calme entre deux tempètes. Elles profitaient l’une et l’autre d’un moment qu’a nouveau elles volaient au fil du temps. Et elles contemplaient leurs présences mutuelles. Lexa le vivait comme ceci en tout cas. Lexa le vivait comme quelque chose de bien, comme un bras tendu, comme une trêve. Ca lui faisait du bien de voir Clarke comme ça. De savoir qu’elle était vivante. Et ça devait faire du bien a Teksas. D’ailleurs, elle ne savait pas où il était. Elle s’en fichait. Elle aurait pu se ficher du monde entier sur le moment, car il y’avait Clarke, et Clarke était à portée de bras.

L’une contre l’autre la tentation était forte pour Lexa qui avait envie de ravir les lèvres presque offertes. Elle se retenait. Elle se tenait. Des années d’entrainement, des années à être ce qu’elle était maintenant, elle ne briserait pas tout pour une simple pulsion amoureuse. Car c’était peut être ça. C’était aussi fort que ce sentiment qui venait s’emparer de son cœur et de son ame. C’était douloureux. C’était horrible. Et pourtant elle se laissait submerger.

C’était l’histoire de quelques instants. Elle confortait Clarke, elle ne pouvait pas lui donner des chiffres elle n’en avait pas. Elle en aurait bientôt. Mais elle pouvait parler des amis de Clarke. Même de ce Bellamy qui lui faisait monter une étrange boule dans le cœur. Un sentiment qu’elle ne connaissait pas, sur le quel elle n’arrivait pas à mettre quelques mots. Il était important pour Clarke. Elle ne voyait pas pourquoi elle se sentait ainsi, nauséeuse en sachant qu’il avait survécu. Mais Clarke était soulagée et elle cacha ses pensées dans un coin de son cœur, dans un coin de sa tête. Clarke était soulagée. Et elle, elle l’était également. Soulagée que Clarke soit en vie. Que l’assaut soit finie. Que la plupart des gens à qui elle tenait – car même si c’était une faiblesse, il lui arrivait un peu de s’attacher – soulagée tout simplement qu’une nouvelle ère arrive et qu’elles en soit les garantes.

Mais Clarke, Clarke ne pouvait pas encore voir ça. Elles ne pouvaient pas sortir. La blonde devait attendre son soigneur, et Lexa l’attendrait. Elle l’attendrait une vie entière. Elle ne le dirait pas. Mais C’était tout comme n’est ce pas ? Clarke l’avait bien comprit. Et Lexa déjà lui proposait de faire quelque chose pour elle. S’inquietait de sa santé. Elles étaient blessées toutes deux. Mais Clarke était couchée la, et Lexa était en capacité de marcher. Elle s’occuperait d’elle. Autant qu’elle le pouvait. Sauf peut être pour ça. « Et bien, je suppose que je vais éviter. C’est quelque chose dont ta mère et moi même pouvons nous passer. » Ce fut un presque sourire. L’infirmier revint, elle ne le connaissait pas, elle se redressa cependant, droite et presque rigide, dans la posture de commandeur qu’elle ne cessait d’avoir qu’en présence de Clarke. Et elle se raidit un peu plus aux mots de Clarke, mais elle ne dit rien, et regardant l’homme partir, elle se rapprocha, hochant la tête. « Bien sur, tu n’as qu’a m’expliquer ce qu’il faut faire. » Elle ne le savait pas vraiment. Elle supposait qu’il fallait attacher l’attelle. Et elle le fit avec toute la douceur du monde. Montrant une fois de plus qu’avec la fille du ciel, elle était capable de tant de tendresse, qu’elle n’était plus vraiment la même qu’en temps normal.

« Dois –je t’aider à marcher jusqu'à notre camps de paix ? » Elle était heureuse Lexa. Sincerement. Que l’assaut sur la montagne soit fini. Que tout puisse marcher. Elle était heureuse. Et elle serait heureuse que Clarke découvre tout cela a son bras. Elle n’était juste pas sure que ça soit possible.

La distance retrouvait si facilement sa place, entre Clarke et Lexa. Au moindre regard curieux, à la moindre personne qui approchait. Quand l’infirmier s’intéressa à Clarke, cette dernière retint un sourire, se mordit la lèvre, mélange d’amusement et de mélancolie, en voyant le commandant redevenir droite et sérieuse. C’était une situation sur laquelle elle ne s’était pas vraiment penchée, Clarke. Avant, quand tout était en suspens, elle n’avait aucun mal à supporter ses petites visites nocturnes chez la Fille Sauvage. Parce qu’il n’y avait pas vraiment de futur, pas de possibles, tant que la Montagne n’était pas tombée. Maintenant, l’ennemi n’était plus là, occis. Et Clarke désirait, déjà, plus. Plus que ces quelques mètres qui la séparaient de Lexa, alors que le soigneur enlevait le cathéter et plaçait un pansement sur son bras qui n’était pas blessé, pour éviter un autre saignement. Plus que les quelques frôlement évasifs, à la dérobée de tous. Elles l’avaient su, elles avaient pris ce sentier, en sachant ce qui les attendait. Mais l’insatisfaction trônait dans le ventre de Clarke et tout serait bon, pour attirer Lexa jusqu’à elle.

Alors, elle expliqua calmement à sa partenaire ce qu’il fallait faire, pour mettre l’attelle en place, profitant de la proximité et des gestes de Lexa, retenant difficilement une grimace quand elle dut appliquer un mouvement plus ample avec son épaule. Finalement, l’appareil de soutien fut en place et Clarke soupira légèrement, évitant de bouger trop son côté gauche, vérifiant de sa main libre que les attaches ne bougeraient pas. « Dois-je t’aider à marcher jusqu'à notre camps de paix ? » Elle secoua faiblement la tête, un mince sourire sur les lèvres. « Ca ira, mes jambes n’ont rien. » C’était doux et calme et après s’être assurée que ses pieds ne la trahirait pas, elle s’extirpa du lit, se redressant, faisant attention de ne pas perdre son équilibre, le trouvant entre la sensation ankylosée de ses muscles. Clarke expira faiblement, passant une main dans ses cheveux sales. « Mais je veux bien que tu m’accompagnes. » Conclu-t-elle, avec celle lueur particulière dans le fond de ses yeux. Il y avait cette chaleur derrière ses prunelles, qu’elle se força à détourner de Lexa après de longues secondes passées dans le silence.

Clarke n’avait pas encore pris en compte l’envergure de la tente de soin et elle observa tous les individus qui reposaient ici, reconnaissant certaines têtes, parfois des gens importants, qui avaient comptés à un moment de son histoire. Elle retint un soupir, sachant qu’elle ne pourrait pas filer vers la sortie. C’était plus fort qu’elle. Elle avait accepté son statut de leader, et maintenant, il lui collait à la peau. C’était pris dans ses tripes et elle ne pouvait simplement pas ignorer ceux qui avaient combattu pour elle, avec elle. Alors, cette fois-ci, elle adressa un sourire désolée à Lexa, avant de dire « je suppose que je vais déjà commencer ici. » C’était bien, c’était le début, petit à petit. Peut-être que la réalisation viendrait plus vite. Bien que, dans la tente des blessés, ce n’était certainement pas le meilleur endroit pour être témoin de la paix. Tout avait un goût de guerre et de perte. Tout laissait un goût similaire pour Clarke, depuis bien des mois maintenant. Heureusement, il y avait Lexa et tout ceci prenait un tout autre sens, comme à chaque fois que la Fille Sauvage était dans les parages.

C’était toujours cette ambiance fragile et …. Tendre à la fois. Ces moments qu’elles volaient au temps, et aux autres. C’était toujours cette situation un peu étrange, qu’elles démêleraient plus tard. Elles verraient. Pour l’heure, elles étaient toutes les deux, mais elles ne pouvaient être seules, et Lexa ne savait plus spécialement comment elle devait agir avec la blonde. Devait elle officialiser ses intentions à son égard ? Cela n’amenerait il pas quelques soucis supplémentaires ? Devait elle… ? Elle n’en savait rien. Elle savait une chose, cette fille serait sa perte, et elle espérait que si elle chute, elle ne ferait pas chuter son clan. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle avait trop de responsabilités. Trop de choses à faire, à gérer. Et la proximité de Clarke serait un poison qui l’empecherait de le faire. Peut être.

Pourtant elle voulait lutter, elle voulait rester avec elle, et profiter des moments qu’elles pouvaient passer ensemble. Alors elle l’aida, avec son attele, et lui proposa de l’aider à marcher. C’était doux. Elle savait être patiente, et faire taire toutes ses craintes. Pour profiter du moment. C’était quleque chose qu’elle arrivait un peu à faire maintenant. Grace à la blonde a ses cotés, qui d’ailleurs se relevait petit a petit. « Mais je veux bien que tu m’accompagnes. »  C’étiat doux, chaleureux, et Lexa soutint  son regard un long moment, tandis qu’elle hochait la tête avec tendresse. «  Ce sera un honneur. »  

A part que le moment allait toucher a sa fin sans que l’une ou l’autre ne le veuille vraiment. Clarke semblait a peine réaliser l’état de la tente dans la quelle elle se trouvait, et le cœur de Lexa se serra alors que la blonde reprenait la parole. «  Je suppose que je vais déjà commencer ici. »  Tout remonta d’un coup. Elle avait été égoïste, la fille du sol, de supposer que Clarke aurait quelques instants à lui accorder. Elle en avait profité, avait esperé qu’ils durent, mais le fait était la. Il fallait se séparer mainteant. Il fallait qu’elles agissent comme les chefs qu’elles étaient. Comme les leader respectés et respectables. Elle aussi, avait des choses à faire, des décisions à prendre, des banquets à préparer et des discours à répéter. Elle avait des reponsabilités qui lui tombaient sur les épaules, et elle ne pouvait pas les fuir. Alors son regard s’adoucit et se fit triste quelques instants. «  Et je suppose que c’est quelque chose que je dois te laisser faire seule. »  Elle eut un moment de doute, d’hesitation. «  Mes lieutenant doivent s’inquieter de l’endroit ou je me trouve, et des choses n’attendent finalement peut être pas. » Et ça serait toujours comme ça finalement. Elles auraient le poids de leurs rôles qui leurs bruleraient la peau a chaque moment de répit qu’elles prendraient.

Lexa faiblit quelques secondes, et souleva la main de Clarke jusqu'à ses lèvres pour y déposer un baiser. «  Je suis heureuse que tu sois en vie Clarke kom Skaikru. Ton absence aurait causé un vide en moi. »   Cette fois elle avait parlé  en Trigedasleng, consciente que Clarke ne comprendrait pas tous les mots. Consciente aussi peut être que la fille du ciel chercherait à les comprendre. Mais soit. Elle lui offrit un tout léger sourire, et attendit quelques instants. Ensuite, elle partirait et laisserait la leader des skaikru agir comme telle.