Maybe alive but still afraid - ft. Bryan Carter

Maybe alive but still afraid
Bryan Carter & Iris Sanders — 25.12.97

Pour la première fois depuis longtemps Iris dormait paisiblement. Ses importantes pertes de sang devait certainement y être pour quelque chose, mais le fait qu'elle soit parvenu à fuir ces grottes horribles la libérait d'une énorme source de stress et de peur. Elle restait très inquiètes pour ceux qui étaient restés, dans l'impossibilité de les suivre et aussi une culpabilité lui serrait le cœur. Mais à sa place, ils auraient fait pareil, elle leur était plus utile dehors et libre que enfermée et torturée. C'était ce dont elle tentait de se convaincre durant les jours où elle était restée cachée avec Bryan, survivant comme ils pouvaient malgré sa blessure qui menaçait de se rouvrir à tout moment et leurs carences en eau et nourriture. Sans lui elle ne serait certainement pas là, autant parce qu'il la soutenait comme elle le soutenait par l'esprit, mais quand finalement un petit groupe les trouva, il la transporta, étant incapable d'avancer par elle même plus longtemps. Puis la suite était flou. À demie-inconsciente en arrivant au campement, elle était congelée par le froid et son sang qui quittait son corps petit à petit, la forçant à glisser vers les limbes d'un dangereux sommeil. La petite blonde se contentait de tenir le coup alors, puisant dans ses maigres réserves de force et restant lovée contre son ami, tel un chaton fragile. Elle se souvenait avoir vu certains des visages qui avait participé à leur fuite, Juda, Lily, Aiden... Sur le moment elle pensait juste combien elle était contente de les voir là, relativement sain et sauf. Ils les faisaient tous rentrés dans une tente, pour les soigner, au calme. Puis ce fut le noir total. La dernière chose dont elle se souvenait, c'était une fille de son age penchée sur elle, Bryan dans son ombre et plein de gens qui parlaient dans un brouhaha pas possible, tandis qu'elle atteignait ses limites et plongeait dans l'inconscience.

Depuis elle dormait. Environ un jour ou deux, on s'occupait de la soigner et la laver un peu, mais avec son ami dans les pattes qui la surprotégeait, c'était pas simple du tout. En même temps, on ne pouvait pas trop le lui reprocher, d'être si méfiant, d'agir comme une maman ourse. Ils avaient vécus innommable et les seules vraies personnes en qui ils pouvaient avoir véritablement confiance, c'était leurs compagnons de cellule. Pike était leur véritable sauveur, un vrai héros et tous le suivrait en ces temps d'incertitudes. Le reste des gens étaient considérés comme hostiles jusqu'à preuve du contraire.

Ce matin Iris avait finalement rouvert les yeux, pas bien longtemps, mais suffisamment pour sourire au brun qui ne quittait pas son chevet et se rendormir, plus sereine. Sa respiration était lente, calme, on la sentait véritablement détendue dans cet endroit, surtout après avoir vu des visages connus. Quelques heures plus tard, elle s'agita un peu cependant. Une fille était dans la tente, avec une sorte de bassine et un linge, pour le nettoyer un peu, comme elle le faisait chaque jours. Dans ces moments Bryan sortait, sûrement par respect pour Iris, mais pour le coup, la fille n'avait que quelques minutes pour opérer et devait revenir ou plus tard, ou le lendemain. En général elle n'avait pas trop de problèmes, puisque que la blessée dormait comme une tombe, mais aujourd'hui, elle se crispait inconsciemment en entendant le léger clapotis de l'eau. Dans son esprit elle rêvait, elle revoyait les grottes. C'était tellement réel.. avait-elle imaginé cette fuite ? Était-elle encore coincée dans cette enfer ? Elle ressentait à nouveau sa terreur quand on l’empoignait par les bras et qu'on la traînait presque pour la torturer, encore et encore. Sa respiration s’accélérait et alors que le morceaux de tissu humide touchait son front, son esprit le lui fit voir comme quand on lui plongeait la tête sous l'eau et l'effet fut instantané : la petite chose se redressa d'un coups en hurlant, complètement terrorisée.

« BRYAN BRYAN BRYAN »

En moins de deux l’intéressé rappliqua et envoya la pauvre fille dehors, prenant son amie hystérique dans ses bras. Elle s'agrippa à lui comme si sa vie en dépendait, laissant un flot de paroles inondé l'air, mêlant surtout des « aide moi » et des « j'ai peur ». Elle pleurait et tremblait comme une feuille et elle se calma finalement après quelques minutes, se forçant à respirer de manière plus régulière. Par contre, libérer Bryan était hors de question dans la tête d'Iris, qui enfonçait sans le vouloir ses ongles dans sa peau si il esquissait le moindre geste qui l'éloignerait d'elle.

« J'ai-j'ai cru que.. qu'on »

Qu'on y était encore. Elle bredouillait, incapable de finir sa phrase, mais franchement, c'était pas bien utile pour qu'il comprenne.

© BLACK PUMPKIN

Maybe alive but still afraid

Il s'était reposé Bryan. Beaucoup depuis qu'ils étaient dans ce sorte de petit campement. C'est qu'il s'en était passé des choses depuis qu'ils avaient été trouvés. Au début, ça n'avait pas été simple. Pour aucun d'entre eux. Les archéens de la Station Agro' avaient du mal à faire confiance à tous ces terriens. Même à ceux, qui autrefois, avaient vécus avec eux sur l'Arche. C'était compliqué de faire confiance. Avec ce qu'ils avaient vécus durant ces longs mois dans les grottes, c'était compréhensible. Mais bien que Bryan ait tiré sur l'un de ces terriens- qui en plus était un chef de clan - , il n'avait pas été enfermé ou torturé. Ce campement provisoire n'était pas si mal. En plus Lyra s'était occupée d'Iris, la plus proche amie de Bryan. C'est qu'il avait eu peur, le Carter. Il avait eu peur que les blessures de son amie soient trop graves, et qu'elle ne survive pas. Mais la Sanders avait survécu. Parce qu'elle était forte. Si elle avait survécu aux grottes, elle pouvait survivre à presque n'importe quoi.

Mais Lyra avait informé Bryan qu'Iris avait avant tout besoin de repos. Alors elle n'avait pas vraiment quittée la tente infirmerie, et l'Aggro Archéen passait chaque jour voir son amie. Pour veiller sur elle, et aussi parce qu'il était inquiet. Tout pouvait arriver à n'importe quel moment. Et puis, Iris avait besoin que quelqu'un soit là pour elle. Pour la rassurer. Pour lui dire qu'ils étaient en sécurité maintenant. Même s'ils ne faisaient pas confiance à leur entourage, ils étaient déjà plus libres que dans les grottes. Les nuits restaient difficiles malgré le meilleur confort. C'était difficile de dormir sans faire le moindre cauchemar. C'est ce qui se passait pour Bryan en tout cas. Il ignorait si c'était également le cas pour Juda, Aiden, Lily ou bien même Iris. Peut être que tout irait mieux une fois qu'ils seraient retournés dans ce Camp, où tous les archéens se trouvaient. Où les cents se trouvaient aussi. Où Bryan retrouverait Nate d'ici peu. Du moins s'il revenait de ce nord dont on lui avait brièvement parlé.

Il restait un jour avant qu'ils ne partent, et Bryan attendait devant la tente d'Iris, comme chaque jour, que Lyra ait fini de s'occuper d'elle. Pendant ce temps, le Carter lisait un livre que Raven lui avait donné. Il avait oublié le  plaisir qu'une lecture pouvait provoquer, Bryan. C'est qu'il avait oublié tellement de choses lorsqu'il était dans ces grottes. Et il avait hâte de raconter l'histoire de ce livre à Iris lorsqu'il la verrait. Cela arriva plus vite que prévu. Que Bryan aille voir Iris. Non pas pour lui raconter l'histoire de son livre, mais parce qu'elle l'avait appelé à travers la tente. Elle l'avait appelé comme si elle était en danger. Alors l'apprenti cultivateur avait lâché son livre sur le sol, et s'était précipité à l'intérieur de la tente. « Iris ?! » Lyra s'était presque fait jeté de la tente, et Bryan prit sa place, tout en prenant sa meilleure amie dans les bras. « Je suis là. Ne t'inquiète pas d'accord ? » Elle pleurait. Et elle semblait si effrayée... Cette image brisa le coeur de Bryan, qui serra Iris dans ses bras. « C'était un mauvais rêve Iris. Tout est terminé. Tu es en sécurité maintenant. » Bryan ne se soucia même pas qu'elle enfonce ses ongles dans sa peau, même si sur le moment ça le fit grincer des dents. « Plus personne ne te fera de mal, je t'en fais la promesse. » Et il était sérieux, Bryan. Même si pour cela, il devait tirer sur tous les terriens de la Terre.

Maybe alive but still afraid
Bryan Carter & Iris Sanders — 25.12.97

Elle se fichait bien de la fille pour l'instant, elle se fichait bien de se faire mal en se redressant de manière trop brusque, elle se fichait d'absolument tout en ce moment. La seule chose qu'elle voulait et dont elle avait besoin, c'était Bryan. Et il accouru, tel un héros à ses yeux, pour chasser ses peurs et la protéger de ce monde trop violent pour elle. Il la rassura tout de suite, lui assurant qu'il était bien là, qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Ces simples mots suffirent à la ramener doucement sur terre, vers la réalité. Oui, ça allait, c'était juste de l'eau, quelques gouttes. Rien de méchant.C'était fini, comme il disait. « C'est fini. » répéta-t-elle machinalement, comme pour bien s'en convaincre elle même. Oui, elle était en sécurité, son ami avait raison. Avec lui, c'était plus que certain qu'elle était en sécurité, elle n'était plus dans les grottes. Voilà, elle le répéta plusieurs fois, pour que cette information rentre bien dans son crâne. En plus il y en avait d'autre avec eux, si ils avaient enduré ça ils pouvaient affronter n'importe quoi, ensemble !
Dans la tête d'Iris tout ça allait vite, quelques minutes tout juste ou elle resta silencieuse, à réguler son souffle. Finalement elle inspira un grand coup, sentant son cœur ralentir le rythme et ses tremblements se réduire, un peu. Elle devait être bien triste à voir, cette pensée lui fit un pincement au cœur et elle desserra ses doigts, pour éviter de lacérer davantage son meilleur ami. Quand il lui assura que plus personne ne lui ferait de mal, que c'était une promesse, elle ne s'empêcher de sourire la blonde et d'essuyer du revers de la main ses larmes. Elle hocha doucement la tête, comme pour approuver ce qu'il disait.

« Merci Bryan, murmura-t-elle, enfouissant sa tête contre son torse, pardon, elle pointa l'endroit qu'avait marqué ses ongles, tout ça pour quelques misérables gouttes d'eau... »

Penser au liquide lui arracha un frisson et elle se recrispa légèrement. N'importe qui lui dirait que ce n'était pas sa faute, pas du tout, que c'était normal d'avoir peur quand on te noyait à répétition. Mais Iris qui le vivait, n'aimait pas ça. Juste regarder le bol la stressait, c'était tout simplement horrible. Elle aurait l'air de quoi à toujours fuir comme une gamine quand il faudrait qu'elle se lave ? En y pensant, elle n'osait imaginer l'état des autres, ce devait être tout aussi misérable à voir. Ses prunelles s'agrandirent quand ses amis lui revinrent en tête et elle s'empressa de demander.

« Les autres que j'ai vu ? Comment ils vont ? Le professeur est là ? l'archéenne laissa filer une pause, avant de poursuivre plus doucement, et toi, ça va ? Tu t'en sors ? »

Cette fois-ci elle le câlina pour le réconforter lui, car il en avait besoin, tout autant qu'elle. Ils se soutenaient l'un et l'autre, ils le faisaient depuis les grottes et elle continuerait jusqu'à ce que la mort l'emporte. Et elle savait que Bryan non plus ne l'abandonnerais pas.
Profitant de son calme, elle zieuta la petite tente de fortune et l'ouverture qui laissait filtrer un peu du soleil. Elle entendait un peu plus loin des gens qui se promenaient, discutaient et vaquaient à leurs occupations. Dans ce bazzart elle reconnu sans aucun mal la langue étrange de ces gens. Il y en avait ici !? Ils n'allaient pas leur faire mal, si ? Les sourcils courbés par l'inquiétude, elle chuchote, comme effrayée de se faire entendre à demander de telles informations.

« Dis Bryan, on est où ? Est-ce dehors y a …. des gens comme eux ? Et ne me mens pas, s'il-te-plait. »

© BLACK PUMPKIN

Maybe alive but still afraid

C'était horrible pour Bryan de voir Iris dans cet état. Comme ça l'avait été lorsqu'elle s'était fait torturer dans les grottes sans qu'il n'ait pu rien faire. La différence était que là il pouvait faire quelque chose. Le cultivateur pouvait rassurer son amie, et lui apporter sa présence. Il resterait avec elle, le temps qu'il faudrait. Jusqu'à qu'elle aille mieux. Et même si elle ne pouvait pas se déplacer d'elle même pour aller jusqu'au campement d'Archéens, Bryan la porterait, comme il l'avait porter pour l'amener jusqu'ici. L'Aggro Archéen lui offrit son sourire, lorsqu'elle répéta que c'était fini. Même s'il savait au fond de lui, qu'ils leur faudrait encore du temps pour croire que tout était réellement fini. Tant que Juda et Aiden n'avaient pas ramenés le groupe de Pike, ce n'était pas encore fini. Tant qu'ils n'avaient pas libérés le reste de la station Aggro, ce n'était pas fini. Mais au moins, la torture, pour eux, c'était terminé.

Et même s'il avait peur que ça recommence, Bryan voulait se convaincre qu'ils étaient en sécurité. « Ne t'excuse pas, je ne l'ai même pas senti. » Mentit-il pour qu'Iris ne culpabilise pas. « Ce ne sont pas que de simples gouttes d'eau Iris... Ce que tu as vécu, ce n'est pas rien.  » Et c'était certainement un traumatisme qu'avait sa meilleure amie. Bryan se rendrait compte quelques jours plus tard, que lui aussi en avait un. « Il te faut juste du temps.  » Il serait là avec elle, jusqu'à qu'elle aille mieux. Puis, il l'éloignerait de tous ces terriens. Qu'ils soient gentils ou non, il la mettrait en sécurité dans ce campement, qui autrefois était leur Arche.

Les autres... ? Et bien ils étaient tous partis. Tous sauf Bryan. « La dernière fois que je les ai vu ils allaient bien. Justement non... Les autres sont partis à sa recherche. » Le Carter baissa la tête, un peu honteux de ne pas les avoir suivit. Et l'étreinte que lui offrit Iris arriva au bon moment. Bryan serra fort son amie dans ses bras. « Comme toi, j'ai encore un peu de mal. J'en veux tellement à ces terriens. Et je ne regrette pas un seul instant d'avoir failli en tuer un, même s'ils ne nous voulait pas de mal. Je me sens  aussi un peu lâche de pas avoir suivi les autres... Mais si j'étais parti, qui se serait occupé de toi ? » Surtout avec l'entourage qu'ils avaient. Non, Bryan n'avait pas pu abandonner Iris.

Il y eut ensuite une question. Et Bryan se rappela qu'Iris avait été longuement inconsciente. Alors qu'elle n'avait pas pu vraiment se situer, et faire attention à l'endroit où elle était et avec quelles personnes. Bryan se gratta la tête, un peu stressé de la réaction qu'allait avoir sa meilleure amie. Il ne pouvait pas lui mentir. Puisque tôt ou tard, Iris s'en rendrait compte. « On est dans un campement provisoire. Et oui... Il y'a des gens comme eux dehors. Mais d'après Raven et Lyra, ils sont de notre côté... » C'était vraiment compliqué de faire croire quelque chose à Iris, alors que lui même n'était pas entièrement convaincu.

Maybe alive but still afraid
Bryan Carter & Iris Sanders — 25.12.97

Bien sûr Bryan la rassurait, comment aurait-il pu en être autrement ? Ils avaient le droit d’avoir peur, de ne pas être fort à chaque instant de leur vie et de simplement vouloir du calme et la paix. De ne pas sentir leur cœur s’accélérer chaque fois que des pas se faisaient entendre ou de sursauter à un bruit un peu trop soudain et fort. Vu leur vécu, c’était peu demandé, mais l’on n’avait jamais dit non plus que reconnaître sa propre faiblesse était chose simple. Car cela signifiait que l’agresseur avait réussi les briser, qu’il avait en partie gagné et ce pour longtemps. Peut-être qu’il l’oublierait, sûrement même, une victime de plus, une de moins. Quelle différence ? Mais pour Iris et tous les autres, ils ne pourraient jamais oublier. Ça les suivraient jusqu’à leur mort. La petite blonde se sentait si démunie et vide, cette sensation la tuait et elle avait honte. Elle ne voulait pas craindre la quasi-totalité des gens qu’elle croiserait, ce serait épuisant à longue. Ce fut son ami qui lui permit de sortir de cette boucle négative. Le temps serait leur seul et unique remède, elle hocha la tête pour consentir à sa remarque. Ce serait long, mais c’était un combat qu’elle souhaitait mener.

Évidemment, toute les nouvelles ne pouvaient pas être bonnes, à commencer par le professeur. Sa mine devint plus triste, savoir leur sauveur encore perdu lui faisait beaucoup de peine et l’inquiétait. Par pitié, faite qu’il ne se soit pas fait prendre et qu’on ne l’ait pas remis dans cet enfer, ce serait trop injuste ! Il fallait espérer au mieux, oui, sinon elle allait se rendre malade à s’inquiéter pour tout et rien.
L’archéenne ne put retenir un hoquet de surprise. Tuer !? Bon sang, oui, elle s’en souvenait maintenant, elle était encore en possession de la plupart de ses moyens et sur le coup, elle avait juste entendu le coup de feu. Le pauvre, il avait simplement voulu les aider…mais elle ne fit aucun commentaire à l’apprenti cultivateur, car même si elle aimait croire qu’elle ne s’en prendrait à personne, elle ne savait pas de quoi elle pourrait être capable avec une arme et ses instincts motivés par la peur. Au lieu de ça, elle lui sourit et lui dit des mots gentils, pour le rassurer et le réconforter.

« Si ça peut te consoler, je préfères te savoir ici. Et personne ne t’en voudra Bryan, on ne leur serait pas très utiles de toute façon, amochés comme on est. On les sortira, on est dehors, c’est déjà un plus. »

Puis il y eut la question gênante, si on pouvait le dire comme ça. La petite blonde nota sans difficulté que répondre sincèrement coutait à son ami, et cela lui fit de la peine de lui imposer ça. Mais elle ne voulait pas rester dans l’ignorance, elle préférait de loin savoir de qui ou quoi elle avait peur, parce que dans tous les cas, elle aurait peur. Comme elle le redoutait, c’était des terriens qu’elle entendait et cette pensée la mit légèrement mal à l’aise et dans un réflexe, elle lança un coup d’œil furtif vers l’ouverture de la tente. S’ils avaient voulus leur faire du mal, ce serait déjà fait, alors ils ne devaient pas être si terrible que ça… si ?

« Si elles le disent…elles sont là depuis un moment, il me semble. Je crois vraiment que c’est nous qui n’avons pas eu de chance et on est tombé sur les pires. »

Un petit rire nerveux. Est-ce qu’elle venait vraiment d’essayer de faire de l’humour sur ça ? Elle se sermonna mentalement pour sa stupidité et porta une de ses mains contre sa blessure. Le rire avait réanimé la douleur et elle échappa un petit « Aïe ». Elle l’observa un peu, certes c’était douloureux, mais ça ne semblait pas se rouvrir. Alors elle eut une idée un peu folle et elle se mordilla la lèvre en faisant des yeux presque suppliant à Bryan.

« Je sais que c’est pas raisonnable, mais… j’aimerais aller dehors, un peu. La tente m’oppresse, j’crois que je suis restée assise dans un coin assez longtemps comme ça.. »

Une petite moue étira son visage. Ce n’était pas fair-play, mais alors pas du tout. Mais restée comme ça plus longtemps…non merci.

© BLACK PUMPKIN