it's an anger, to be seen as a stranger ▬ Lexa

C’était comme si le monde se moquait d’eux. C’est comme si le monde, égoïstement, se moquait d’elle. Clarke aurait beau tout faire pour le bien de son peuple, celui-ci lui cracherait toujours à la figure, d’une manière où d’une autre. La boue était à présent séchée sur les quelques parcelles de sa peau qu’elle n’avait pas nettoyée, dans la hâte. C’était une sensation tiraillante, et maintenant, elle était occupée à l’enlever, tout en tentant de se défaire des quelques résidus de sang séché qui s’était logé sous ses ongles. Ca ne la calmait pas, ça ne la calmait jamais et son esprit retraçait les quelques paroles qu’elle avait échangées avec ceux de la station agro qui avaient accepté qu’elle les approche. Elle avait vu, les cicatrices, trop barbare pour n’avoir été causée que par la nature. Clarke, elle, possédait ces marques, passés à survivre dans les bois. Ceux qui avaient été capturés, c’était de la torture, pure et simple. Elle n’en avait jamais été témoin, mais à présent les traitements s’illustraient dans son imagination, alors que des réminiscences de cris se mélangeaient à sa conscience, prenant étrangement les allures des cris de ces grounders qui avaient péris par le feu. Rageuse, elle claqua la loque dans la bassine d’eau, abandonnant son labeur, trop fatiguée pour y apporter la moindre considération.

Clarke était retournée dans la tente du commandant – leur tente. Celle qui avait été construite, originairement, pour ce qui devait être une nuit de repos. Maintenant, elle se sentait encore plus exténuée qu’après la bataille de Kalawen et elle considéra l’option de s’enterrer sous les peaux d’animaux pour les jours à venir. Ce n’était qu’une âpre rêverie. Demain –dans quelques heures- les discussions reprendraient et les actions seraient à prendre. Clarke avait entendu, de la part d’Edène, qu’un groupe avait déjà été envoyé pour remonter les traces des skaikrus, découvrir d’où ils venaient. Clarke n’avait rien enregistré d’autres, se réfugiant dans l’automatisme du soin.

A présent, elle ne pouvait plus vraiment distraire son esprit de toutes ces hypothèses, de ces planifications dont Clarke était drillée à faire, en cas de catastrophe. Elle s’installa sur le bord de la table, se massant les tempes. Quand des bruits de pas familier se firent entendre. La fille du Ciel ne prit même pas la peine de relever la tête, sachant pertinemment qui s’en venait. Cependant, il n’y eut aucun soupir de soulagement de sa part. Elle se contenta de secoue un peu la tête, avant de tendre son bras vers Lexa, l’appelant silencieusement vers elle.

Sa conversation avec Smaug avait été des plus enrichissantes, et c’est avec le cœur un rien plus leger que Lexa retournait vers sa tente. C’est avec le cœur plus leger qu’elle essayait de passer a autre chose. Demain elle irait voir les blessés, les skaikru, dans la tente où ils reposaient tous. Demain elle les tiendrait au courant de ce que le conseil de fortune avait statué, et déjà elle avait dit au revoir à des personnes qui se mettaient en route. Bäldr et Harper étaient partis pour chercher des survivants, d’autres partiraient demain. Et tout le groupe de retour de Kalawen était tiraillé entre la fatigue, et l’envie de venger, sauver les skaikru. C’était compliqué. Lexa serait à la tête du groupe qui rentrait à Camps Jaha, avec Clarke et les autres. C’était compliqué oui, et a nouveau les épaules du commandeur s’affaisserent.

La nuit était déjà bien tombée et les étoiles illuminaient le ciel des territoires trikru, offrant  de leurs constellations l’histoire rassurante. Elle passa quelques instants à les observer Lexa, consciente que demain les choses redeviendraient sérieuses et graves. Consciente que demain, une fois de plus la paix s’éloignerait encore d’eux. C’était illusoire, cette idée qu’un jour la coalition et les skaikru pourraient avoir une terre où ils seraient heureux sans aucun combat. C’était illusoire oui, et le commandeur lâcha un soupir en pénétrant à l’interieur de la tente, adressant un regard rassurant à Galaad qui la fixait avec ses yeux inquiets.  

Elle était déjà la sa niron, se massant les tempes, appuyée contre cette table qui en avait tant vu. Le geste fut silencieux, il y’eut la naissance d’un presque sourire sur les lèvres de la terrienne et elle franchi les quelques pas qui la séparaient de la blonde. « Comment te sens tu ? »   Propre en tout cas. Elle devait se sentir propre. Et Lexa passa tout doucement ses doigts sur sa joue. «  Je suis navrée de ce qui s’est passé. »  Ses yeux posèrent sur le corps de sa compagne quelques instants, et puis elle laissa s’echapper de ses lèvres un leger soupir. « Nous trouverons ce qui s’est passé. »

Quelques jours auparavant, cela aurait été suffisant, la vision de la Fille Louve, pour calmer Clarke, lui insuffler un peu de confort deux centimètres sous son cœur. Mais cette nuit n’était remplie que d’angoisse et tout était tellement serré en elle, qu’il n’y avait presque plus de place pour l’affection, ce baume que Lexa créait, par sa simple présence. Alors, il y eut une mimique, qui reflétait à peine l’état d’esprit dans lequel se trouvait la blonde. Il y eut une question, une approche, le bout des doigts qui coururent sur sa joue. Clarke inclina un peu la tête, cherchant le contact, avant d’attraper Lexa par la manche de son vêtement d’hiver et de l’attirer vers elle. Encore, il y eut une excuse, et finalement, comme hésitant à sortit, encouragé par son voisin, il y eut un autre soupir, écho de celui de la Fille des Bois. « Nous trouverons ce qui s’est passé. » Clarke secoua un peu la tête, d’un signe négatif. Ce n’est pas qu’elle refusait les mots de Lexa – Ciel, s’il y avait bien une chose qu’elle ne refuserait jamais, Clarke, c’était bien les mots de sa niron. Elle cherchait juste plus de contact, alors qu’elle appuyait sa tête contre la tempe de la brune et qu’elle inspira, retrouvant l’odeur de Lexa, ainsi que celle de la Nuit.

Ainsi, Clarke visualisa les étoiles, qui indifférentes, brillaient au-dessus d’elle, et ô combien aurait-elle voulu être comme elles. Non faite de chair, de sang, de souffrance. Mais c’était plus fort qu’elle, et ça battait, douloureusement, dans son corps, dans son cœur. « Tu n’as pas besoin de t’excuser, ce n’est pas la première fois que je me roule dans la boue. » Et si sa voix n’avait pas été aussi fatiguée sur ce moment, son trait d’humour aurait paru plus sincère. A la place, elle inspira un peu plus le parfum de Lexa, le laissant emplir ses poumons, chasser les réminiscences de l’infirmerie qu’elle avait quittée il y a peu. « Je me sens impuissante. » Ce n’était pas nouveau, c’était un sentiment constant, un combat constant, qui faisait que Clarke restait une battante, qui ne baisserait jamais les épaules. C’était ce sentiment de devoir, que les gens ne comprenaient pas, qu’ils lui jetaient à la figure, comme cette image de princesse. Clarke n’avait rien de tel, et les évènements encore frais étaient un réel rappel. « Je me sens comme si je n’appartenais nulle part. Comme si je n’étais pas assez skaikru pour eux. Comme si je n’avais plus le droit de m’occuper d’eux. » Et c’était une contradiction en elle-même, car Clarke n’avait jamais eu besoin de tout ceci. Elle n’attendait jamais l’autorisation pour agir, et depuis longtemps, elle cherchait à se défaire de l’affiliation des archéens. Maintenant qu’elle avait obtenu tout ceci, elle était ainsi, éternelle insatisfaite.

Clarke secoue à nouveau sa tête, dubitative. « Dis moi que cela va s’arranger. » Elle le savait, profondément, ancré en elle, que demain les solutions apparaitraient, que la douleur s’atténuerait. Mais elle n’arrivait pas à y croire. Elle n’avait plus foi… seulement en Lexa, dont elle ne se détachait pas, attendant que sa Niron lui livre un peu de cet espoir qui l’animait.

Il y’avait cette présence, si familière désormais dans cette tente de commandement qui était la sienne et qui était un peu la leur. Il y’avait cette présence et les doigts du commandeur se faisaient plus doux, tandis que sur son visage le poids des responsabilités qui tiraillaient ses joues disparaissait peut être. Clarke secoua la tête, et les doigts de Lexa quittèrent cette joue douce et rebondie, pour se glisser vers sa nuque. Une tête s’appuya contre sa tempe, et un temps elle prit dans son inspiration toute cette odeur caractéristique de sa niron oui. Apaisante. Il y’eut des excuses qui furent réfutées. « Tu n’as pas besoin de t’excuser, ce n’est pas la première fois que je me roule dans la boue. » Et malgré elle, les lèvres de Lexa se fenrirent un sourire des plus légers. Elle ne répondit pas non, et au lieu de ça elle alla se saisir d’une meche de cheveux blonds désormais propre, et joua quelques instants avec, rêveuse dans les limites du possible. « Je me sens impuissante. » Il y’eut un soupir qui quitta les lèvres du commandeur, écho de ce qu’elle ressentait elle même au fond d’elle. « Ne le sommes tous pas tous dans une certaine mesure ? » Et ses mots étaient doux, et emplis de cette gravité, de cette profondeur qui la caractérisait malgré tout.

Clarke parla a nouveau, et Lexa écouta, parce qu’elle était celle qui attendait avant de se lancer dans de grands laïus, parce qu’elle voulait savoir ce qui agitait le doux visage de sa niron, et ce qui pesait sur les épaules de celle qu’elle considererait toujours comme responsable des décisions en ce qui concernait les skaikru. Avec Kane. Bien sur, avec Kane. Clarke semblait brisée, perturbée, et Lexa doucement referma finalement ses bras autour de cette blonde du ciel, qui portait tant elle aussi sur ses épaules fatiguées des derniers evenements.

« Dis moi que cela va s’arranger. » C’était une question, un peu comme une supplique, et la fille des bois, la terrienne aux yeux clairs, prit quelques instants de réflexion. Sa mâchoire se serra a nouveau, et c’est avec détermination qu’elle posa son regard sur la blonde contre qu’elle. « Je ne peux pas te dire que tout va s’arranger du jour au lendemain. A peine rentrés d’une guerre, non encore arrivés dans nos demeures et territoires, voilà que nous faisons face à une nouvelle menace. La terre est hostile, tu le sais autant que je le sais, et l’espoir d’une paix se fait plus lointain à chaque jour. » Ses mots étaient lourds peut être. Elle n’était pas la pour mentir de toutes les manières. « Mais comme à chaque buche qui se dresse sur notre chemin, nous l’affronterons, et continueront notre route vers cette paix à la quelle nous aspirons tant. Skaikru est notre allié, et la coalition ne laissera pas passer cette offense. Une fois de plus à la force de nos déterminations, nous arrangerons cela pour continuer à avancer vers un meilleur avenir. » Idéaliste Lexa. Mais terre a terre néanmoins. « Nous le ferons ensemble. Toi et moi, et nos peuples. » Et en quelques mots peut être, avec cette simple tournure de phrase elle espérait offrir à Clarke le réconfort de savoir qu’elle la considérait toujours en charge des skaikru, tout comme les skaikru devaient toujours la considérer responsable d’eux. Peut être.

Les bras de la Fille Sauvage se refermèrent sur la figure de Clarke et la blonde se lova un peu plus contre son amante, profitant simplement de ce contact, de cette chaleur humaine que Lexa lui offrait et qui lui insufflait un feu plus fort que les maux. Et elle resta là, ne comptant pas les secondes, et les défis que ce monde jetait sur elles. Oui, elle resta là, pour ce qui ne fut que des secondes, qui se ressentirent tout autre. Avant que Lexa, ô belle Lexa, ne parle de cette philosophie qui était sienne, de cette sagesse que Clarke espérait atteindre un jour (mais son impétuosité faisait aussi sa force, et peut-être n’arriverait-elle jamais à s’en défaire). Elle se recula un peu, la blonde, car elle aimait observer sa Niron quand elle s’exprimait de cette manière, détailler les expressions qui agitait son regard, à l’image de la tempête, forte, qui animait l’être en face d’elle. « Et l’espoir d’une paix se fait plus lointain à chaque jour. » C’était égoïste, de se lamenter ainsi, alors que le trouble devait être le même chez Lexa, elle qui rêvait d’une paix sur toutes ces terres. Et ces conflits qui surgissaient de toute part, indifférents du chemin déjà parcourut. Il y eut un pincement sur les lèvres de Clarke, une expression désolée, alors que sa main gauche se posait sur le torse de sa Niron, en un geste compatissant.

C’était ce qui les unissait à un tout autre niveau, les mêmes difficultés, les mêmes espoirs, aussi. « Nous l’affronterons, et continueront notre route vers cette paix à la quelle nous aspirons tant. » Elle acquiesça d’un simple mouvement, s’imprégnant des convictions de sa niron, son esprit s’apaisant, son cœur moins contrit. « Nous arrangerons cela pour continuer à avancer vers un meilleur avenir. » Clarke n’en avait pas demandé autant, mais c’était ce qui faisait le charme de Lexa, et il y eut un mince sourire sur ses lèvres, discret, timide de ce que le monde leur réservait, si elle souriait de trop. « Nous le ferons ensemble. Toi et moi, et nos peuples. » Elle attendit encore un peu, Clarke, bien qu’elle savait que Lexa en avait terminé – pour le moment. Et elle sourit un peu plus fort, sa main s’appuyant un peu plus contre le torse de la brune.

Clarke avait demandé, et elle avait eu. Dis-moi que cela va s’arranger. Ca n’avait pas été un ordre, ça n’avait été d’un supplique et, immuable, imperturbable – seulement en surface, Clarke le savait – sa moitié avait offert ce dont elle avait besoin. Ainsi, elle se rapprocha un peu plus de Lexa, sa main remontant jusqu’au col de Lexa, son doigt glissant sur le cou, remontant encore jusqu’à ce point, sous le menton. « Et nos peuples. » Petite raillerie, qui prouvait que Clarke avait retrouvé un peu de son aplomb naturel. Et finalement, elle se pencha un avant, embrassant Lexa, furtivement, comme si devant elle se trouvait un rêve oublié, ensevelis sous les évènements de ces dernières heures. « Mochof. » Murmura-t-elle contre le visage de Lexa, car si proche, rien de plus n’était nécessaire. Il y eut un deuxième baiser, plus tendre, plus long. Ensuite, elle reprit une brève inspiration, Clarke, qui se transforma en un soupir un peu plus long, ne s’inquiétant pas que celui-ci ricoche contre la joue de Lexa. « Comment cela s’est passé, pour toi ? »

Une main douce et familière se posa sur son torse et Lexa s’apaisa immédiatement. Tous ses orages se cessaient, se calmaient rapidement en face de sa compagne. Jusqu'à présent il n’y’avait eu que Costia qui lui avait fait cet effet, il n’y’avait eu que Costia qui avait été d’une importance telle que le cœur de Lexa s’apaisait à sa vue, à ses mots. Clarke était différente, elle était autre chose, et le cœur de Lexa si longtemps fermé, s’était rouvert depuis quelques semaines déjà au contact de celle qu’au départ elle aurait considérée comme une faiblesse. L’amour était une force. Elle le comprenait maintenant, et c’était quelque chose qui lui permettait de voir un avenir different peut être.

Alors elle parla Lexa oui, elle parla de ce qui arrivait, e ce qui arriverait, de cet espoir d’avenir idéaliste qui ne la quittait pas. Et si ses mots apaisaient les doutes de Clarke, semant les prémices de l’espoir d’un autre futur, Lexa était heureuse. Ses yeux étaient plus doux, sa main se glissa sur cette nuque encore, descendant vers ce dos qu’elle attira un peu mieux contre elle. Elle avait fini de parler et désormais, la naissance d’un sourire sur ses lèvres laissait place à une grimace plus affectueuse. Des doigts glissaient sur son cou, sur sa nuque, son menton, et elle arqua un sourcil des plus interessés. « Et nos peuples oui. » Clarke redevenait elle même, emplie de cet aplomb qui lui plaisait tant et l’avait conquis à la base. Il y’eut un baiser, furtif, les lèvres de Lexa connurent à nouveau ces lèvres qui étaient un havre. Et même si c’était bref, il y’avait la sa force. « Mochof. » C’était dit, c’était doux. « Ne me remercie pas. » Il y’eut un autre baiser après ça. Plus tendre. Chargé de davantage d’emotions et de choses peut être. Et Lexa s’y perdit quelques isntants.

Mais il y’avait un soupir et une question. « Comment cela s’est passé, pour toi ? » Elle perdit quelques instants sa mine relaxée, redevenant ce commandeur qu’elle ne cessait finalement jamais d’être, et ses épaules se raidirent. « Les soupçons planent sur les shiedgeda, mais Sköll prétend avoir laissé quelqu’un de confiance aux commandes. » Elle était plutot directe Lexa. « Apaiser cette histoire et les tensions prendra du temps. Mon peuple reclame des explications, et ton peuple reclamera surement la justice et la vérité. » Puis elle laissa tomber son front contre l’épaule de sa niron. « Je suis lasse, Clarke. Une guerre vient de finir, et nos peuples n’ont pas le temps de pleurer leurs pertes, que de nouveaux troubles emmergent. » Et peut être que tout son optimisme précedent venait de disparaître.

C’était un éternel va-et-vient. Si Clarke aurait tout donné, pour rester dans ces moments de tendresse et d’affection, c’était impossible. Elle le savait pertinemment, et c’était la raison pour laquelle elle retombait, sans mal, dans les discussions et planification des clans, des guerres à venir, des guerres à éviter – si seulement. Elle décocha un maigre sourire désolée à sa niron, quand elle reconnut les expressions du commandant prendre le dessus sur la sensibilité de Lexa. Clarke plaça une main sur les muscles qui se tendirent légèrement, comme pour apaiser le fléau qui les menaçait. « Sköll prétend avoir laissé quelqu’un de confiance aux commandes. » Son visage se pinça, alors qu’elle soulignait ce qui venait de fuser dans sa pensée. « Prétend ? Tu ne le crois pas ? » Clarke se réservait bien de porter un jugement de valeur sur la confiance que Lexa accordait aux différents chefs de clan, elle-même avait sa part des choses à faire. Mais de ce qu’elle avait vu de Sköll, c’était qu’il était un jeune homme droit, plus que d’autres figures qui dirigeaient les différents peuples.

Clarke ignorait beaucoup de choses, sur le Shiedgeda. Elle n’avait que rarement parler avec ces derniers, à l’exception de Canjun. Mais elle savait qu’il avait rejoint le clan de la nuit depuis peu. Soit, si ceux-ci étaient réellement responsables du mauvais traitement de ceux de la station Agro, Clarke ne tarderait pas à en apprendre plus à leur sujet. « Mon peuple reclame des explications, et ton peuple reclamera surement la justice et la vérité. » Il y eut une lueur inquiète, dans les yeux bleus de Clarke, réponse immédiate aux propos du commandant. Elle avait entendu les mêmes demandes, dans les bouches de ceux qui venaient d’être secourus. Elle se mordit la lèvre inférieure, tandis que la tension de Lexa fut contagieuse, remontant les muscles de la blonde, qui sentit la lame de l’appréhension se loger entre ses omoplates. « Ils parlent de vengeance, Lexa. » Son ton sonnait plus inquiet qu’elle ne l’aurait voulu. Mais Clarke ne pouvait s’en empêcher. C’était un terme qui lui faisait terriblement peur, quand elle voyait à quelle échelle la justice était rendue ici sur Terre. Alors, une vengeance… Elle se souvenait encore de Charlotte, et de celui qu’elle avait entrainé dans son sillage de pseudo-vengeance. Encore plus, elle savait à quel point il avait été difficile d’ouvrir les siens aux trigeda. Ceux qui avaient été torturés pendant des mois, que demanderaient-ils ?

La mine vaincu de Lexa la ramena à la réalité, et sa main se posa naturellement sur le crâne de son amante, dans un geste qui se voulait rassurant, l’invitant au calme.  « C’est normal d’être lasse, Lexa. » Elle embrasse les tresses qui se trouvaient là. « L’hiver sera long. » Il se présageait comme tel. « Mais ça ne nous rendra que plus désireux de traverser ce qui nous attend. » Naturellement, le trigedasleng s’empara de sa langue. « Le mort sont partis, mais les vivants sont affamés. Si ne nous sommes pas encore morts, alors nous avons encore la force de nous battre. Ensemble. » Et elle s’appuya un peu plus fortement contre Lexa, tendant de lui insuffler cette force qui lui avait été offerte il y a peu par sa Fille Sauvage.

La main sur ses muscles la calma un peu, et le regard de Lexa s’adoucit quelques instants. « Ce n’est pas que je ne le crois pas. » Ses yeux se posèrent sur la table de guerre où la carte des régions était gravée depuis le temps. « Il n’est pas à l’abri d’une confiance mal placée. » Et puis ses épaules s’affaissèrent, pendant que du bout des doigts elle touchait la zone du trikru. « Personne n’est à l’abri de ça. » Ses yeux migraient vers Azgeda, puis redescendaient vers les terres de l’Est, vers le Clan de la nuit. « Et le jeune Loup aura t’il les épaules assez larges pour supporter un coup si c’est ce qui se trame dans les grottes obscures ? Il n’est chef que depuis si peu de temps Clarke. » Et peut être qu’elle s’inquiétait finalement vraiment pour ça ? Pour Skoll ? Elle commençait à s’inquiéter pour trop de gens. Elle durcit son regard. Puis il y’eut des promesses et l’évocation de tensions qui ne lui plaisaient guerres. L’inquiétude dans les yeux de Clarke ne passa pas inaperçu, et le commandeur serra son emprise sur elle quelques instants. « Ils parlent de vengeance, Lexa. » Elle hocha la tête, et posa ses yeux sur ceux de sa compagne. « Je le sais bien. » Il y’eut un instant, un long silence peut être. « Jus drein, Jus daun. Ils auront la justice comme si ils étaient des nôtres. » Et elle serait intransigeante. Il n’y’aurait pas de vengeance. Aucun skaikru n’aurait le droit d’aller briser les termes d’une alliance, de leur alliance. « Ils auront la justice. » Et ce fut les derniers moments de sa fougue, de sa détermination.

Elle était si fatiguée Lexa, si lasse de toutes ces histoires, et appuyée contre Clarke, à qui elle offrait un rare moment de faiblesse peut être, elle reprit sa respiration, profitant de la chaleur de son corps, de son odeur. « L’hiver sera long. » Et ses yeux se fermèrent quelques instants. « Ils le sont toujours sur Terre. J’ai promis à ton peuple que nous les aiderions à faire en sorte qu’il ne soit pas meurtrier. » Et où étaient elles ses promesses maintenant ? Clarke parla à nouveau, dans ce trigeda qu’elle avait apprit au contact de Lexa, au contact des terriens, et ce fut un très frêle sourire qui se glissa sur les lèvres de la terrienne. « Sha. Tu te souviens des leçons. » Et doucement elle déposa un baiser dans la nuque contre la quelle elle reposait avant de se relever.

« Pendant que les groupes partiront explorer les forêts et chercher le reste des skaikru. Nous rentrerons à Camps Jaha. Nous devons prévenir ta mère. »

Les doigts de Lexa retracèrent les contours des différents territoires sur la carte ; Clarke, elle ne bougeait pas, restant proche de sa niron, tout en prêtant attention aux propos tenus. La confiance était un élément bien relatif, Clarke avait eu de nombreuses occasions pour en tirer cette conclusion et il y avait toujours cette prudence, quand elle s’adressait à quelqu’un, ou que des plans de guerre étaient préparés. Elle considérait toujours l’inconnu, le fait que, qu’importe ce qui était dit, promis, entendu, il y aurait toujours une interférences quelconque, qu’elle vienne de la main de l’homme, ou de la main d’une force supérieur. Clarke eut une grimace, loin du sourire qu’elle voulut faire en premier lieu. « Il n’est chef que depuis si peu de temps Clarke. » Elle connaissait cette position, et elle savait combien il était difficile de prouver aux autres sa valeur, sans le poids de l’expérience. « S’il est vraiment taillé pour être chef, il dépassera cette épreuve. » Ce n’étaient pas des paroles en l’air, ce n’était pas une réponse pour mettre un terme à ce sujet de conversation. « Et il ne pourra jamais se défaire d’être à la tête de son clan. » C’était la connaissance d’être dans cette position. Clarke ne l’avait pas supporté et elle avait cherché à se tirer loin de la scène politique – aussi politisé que cela l’était maintenant sur Terre. Mais elle se retrouvait toujours dans cette pièce où les décisions étaient prises et les gens l’écoutaient… quand ils ne la considéraient pas comme la pire des aberrations, car elle se proposait pour prendre le blâme, prendre les décisions difficiles. Et ainsi, à chaque difficulté, cela lui retombait sur les épaules.

Et Clarke ne pouvait considérer cette option de vengeance dont les siens parlaient. A force d’avoir été traitées comme du bétail, devenaient-ils aussi des bêtes ? Il était trop tôt pour en juger, et une fois qu’ils seraient soignés, éventuellement leur opinion viendrait à changer. Mais Clarke ne pouvait pas protéger ceux qui hurlaient à la guerre, si le sang apporté en compensation ne serait pas suffisant. C’était ce qui l’effrayait le plus et elle espérait que… non, elle espérait idiotement. Ceux de la station Agro étaient restés dans les grottes, et tous les grounders se ressemblent. Ils ne savaient même pas faire la différence qu’ils considéraient Clarke comme l’un des leurs…  « Ils auront la justice. » Son regard trouva la figure de Lexa, et il y eut un élan de désespoir qui s’empara d’elle. La blonde s’empara de la nuque de son amante, sous les cheveux, avant de l’embrasser furieusement, passionnément. Ce fut violent, un peu, mais ce fut son seul moyen de relâcher cette colère qui surgit en elle. Et finalement, après de longues secondes en apnée, elle échappa, sans souffle « urgh. J’espère que tu as raison. » Oh oui, elle espérait tellement.

Et elles se nourrissaient de l’espoir de chacune. Ensemble, elles y arriveraient. Oui. Elles les devaient. Elles n’avaient pas le choix. En attendant, Lexa ne saisit pas l’image, ce qui arriva à faire sourire réellement Clarke, qui secoua un peu la tête, traçant le contour des yeux de la brune, là où les peintures de guerre se seraient trouvées, pour une autre occasion. Elle s’autorisa d’autres secondes de perdition, où elle ne fit qu’observer les émotions qui s’agitaient dans le regard de sa Fille Sauvage, contemplant ce vert fort qu’elle aimait tant. Il y eut d’autres mots en trigedasleng de sa part et Lexa inclina légèrement sa tête, avant qu’un baiser ne soit logé sur sa nuque. Un frisson émergea de son diaphragme et Clarke se força à taire cette sensation dans son corps fatigué. Malgré tout, il y eut un petit essoufflement dans sa voix, quand elle renchérit « j’ai eu un bon professeur. » Le jeu fut de courte durée, quand les détails furent donner, sur les jours à venir. « C’est inévitable. » Elle pinça ses lèvres, comme à chaque fois qu’elle songeait à sa mère. « Revenir dans un lieu plus ou moins familier leur permettra de se calmer et ils ont besoin d’un soutien psychologique pour ce qu’il leur est arrivé. » Clarke n’était pas spécialisée en psychée (elle préférait nettement le soma, car celui-ci avait ses limites dans sa compréhension), mais elle était familière avec les syndromes post-traumatique. Elle s’humecta les lèvres, revenant sur les spéculations. « Que se passera-t-il, s’il s’agit bel et bien du shiedgedakru ? » Ou de n’importe quel autre clan, Clarke avait ce sentiment qu’il était question de guerre, et il fut presque troublant à quel point l’idée ne la surprendrait plus.

« Si il est vraiment taillé pour être chef, il dépassera cette épreuve. » Il y’eut un hochement de tête de la part de la fille sauvage, et elle pensait déjà à tout. Elle réfléchissait à ce Skoll, ce jeune loup de chef qui allait devoir peut être sur ses épaules porter une révolte. Elle réfléchissait à ce qui était, à ce qui serait, à la manière dont les shiedgeda avaient du prendre les skaikru et les raisons pour les quelles ils l’avaient peut être fait. « Il devra assumer. Quoi qu’il lui en coute. » Et il devrait prendre les décisions qui s’imposaient c’était tout. Qu’il lui soit sympathique ou non ne changeait rien, le bien de la coalition passait avant tout le reste. Si il flanchait, elle serait la main exécutrice qui lui offrait la sentence. Et tout comme elle n’hésiterait pas à offrir punition et exécution, elle offrirait la justice aux skaikru. C’était ainsi. Clarke semblait en douter, et dans ses yeux si clairs elle lut le désespoir pendant quelques secondes. Mais il y’eut un baiser et tout le reste s’eclipsa alors que se rencontraient leurs lèvres dans ce fougueux baiser, dans ce furieux baiser, teinté de l’energie du désespoir. C’était brutal. Elle lâcha un soupir de désir contre ses lèvres, et lui offrit le retour de toute cette accumulation de passion. C’était brutal, et elle oublia quelques instants la frustration qu’elle ressentait, la colère, les doutes. Elle oublia tout. Mais leurs lèvres se détachèrent et tout revient bien vite. « J’espere que tu as raison. » Tout revenait trop vite oui. Et doucement elle caressa la joue tendre de sa niron. « Je l’espère également. » Elle n’était pas infaillible Lexa, c’était quelque chose qu’elle reconnaissait volontiers. C’était ainsi.

Le temps passa. Lexa ne comprit pas le double sens de la phrase de sa niron, et Clarke sourit sans qu’elle ne comprenne pourquoi. C’était plaisant toujours de la voir sourire, et des mots furent échangés encore. Des tendresses aussi. Un baiser dans la nuque, puis le sérieux revint à son grand regret. Elles retournaient à Camps Jaha. Ils retournaient a Camps Jaha. « Esperons que les skaikru en présence puissent leur offrir ce soutien alors. » Elle n’était pas pour la psychologie Lexa, elle n’était pas pour ces histoires de conscient et subconscient et toutes ces choses la. Elle trouvait ça ridicule. Mais si ils avaient besoin d’apaiser leurs ames en la présence de personnes connues, elle pouvait le comprendre. « La chancelière doit être tenue au courant. » Il y’eut un moment. Il y’eut quelques silences, et Lexa se redressa, reculant de quelques pas avant de reprendre la parole.

« Il y’aura une demande de reddition. Ou il y’aura une guerre. » Elle était claire Lexa. Quel que soit le clan en question, la justice serait demandée. « Les skaikru sont nos alliés, et briser cette alliance en attaquant ton peuple, est comme une attaque contre la coalition. Si ils ne se rendent pas, il y’aura une guerre. Et nous sauverons les otages. »

La beauté, l’utopie aurait été de dire qu’elles n’auraient poursuivies que cette passion qui les consumait aussi fort que la vie tentait de les consumer à chaque jour. Mais Clarke était, à n’en pas douter, une adepte de Thomas Moore, plus que de la poésie. Raison pour laquelle elle savourait les échanges avec Lexa, oh oui et elle n’aurait été qu’une créature charnelle, si le monde les avait placé à une différente époque, dans une situation qui ne se complaisait pas dans les guerres ou les menaces de. Ainsi, son cœur se mit à battre d’un rythme rapide dans sa poitrine, avec cette fureur que son corps aurait voulu exprimer, alors que le sujet que les échanges se perdait quelque peu. Mais elle gardait la tête sur les épaules, Clarke, elle ne perdait jamais de vu ce dont il était sujet – cela aurait même était impossible, quand bien même tentant dans ce bout de la nuit, qui ne faisait que murmurer un appel pour oublier la journée. Et elle sentit la réponse de sa niron, qui fidèle à elle-même, accepta le retour aux choses sérieuses, sans un mot, ni soupire silencieux. La passion n’était qu’un aparté de courte curée.

Néanmoins, il n’y avait aucune distance qui se creusait entre les deux femmes. Clarke gardait toujours Lexa contre elle, les corps enlacés, traçant geste d’affection sur geste d’affection. « La chancelière doit être tenue au courant. » La blonde porta sa tête en arrière, la cascade de ses cheveux blonds se mouvant dans son dos, les cheveux plus courts effleurant légèrement sa nuque. Et Lexa, finalement, se recula, non sans que Clarke ne suive son mouvement, refermant ses doigts sur le vide quand son amante ne fut plus à portée. « J’irai lui parler avec toi. » Ce fut énoncé simplement. Clarke, connaissant sa mère, savait que cette dernière tenterait de porter sa colère sur Lexa, d’une manière ou d’une autre, car Abby serait bien incapable de trouver un coupable dans l’immédiat – eux-mêmes ignoraient qui étaient les responsables. « Il est important qu’elle ne blâme pas le coalition pour ce qui est arrivé. » Ce qui se passait encore, dans des grottes perdues dans le bois. « Qu’elle ne blâme pas Heda. » D’un geste de la main, un autre, Clarke invita Lexa à se rapprocher, car elle ressentait le manque, terrible, de ne pas sentir la brune là où sa peau s’arrêtait. Si elle devait coutumière à ne pas tenir Lexa par la main quand elles étaient à l’extérieur de la tête (bien qu’elle ne faisait pas d’effort particulier pour cacher non plus les quelques traits d’affection quelle réservait à sa niron), elle bannissait toute retenue, quand ils n’y avaient qu’elles.

La discussion continua et Clarke plissa un peu le nez, quand elle songea aux différents cas de reddition dont elle avait été témoin. Cela n’avait jamais réellement fonctionné. Seul l’Alliance avec la coalition avait été un succès, parce que Clarke avait été la seule prête à sacrifier ce qu’il fallait (non, c’était faux, il y avait Finn, mais il resterait à jamais à fantôme avec lequel elle ne désirait plus s’entretenir). « Les skaikru sont nos alliés. » Lexa continua, dans son rôle de commandant et la fille du Ciel acquiesça distraitement, avant qu’elle ne se décolle de la table contre laquelle elle était restée appuyée tout ce temps. Elle attrapa Lexa par les hanches, se rapprochant d’elle, jusqu’à ce qu’elles soient collées l’une à l’autre. Elle posa son front sur sa Fille Sauvage, qui était loin de l’être en ce moment. « Si je ne te voyais pas de mes propres yeux, je ne pourrais jamais imaginer que tu es réelle. » Il y eut un sourire sur ses lèvres, qu’elle appliqua contre celles de Lexa. Ce fut bref. Ce fut tendre. Ce fut elles. « Peu de gens arriveraient à réaliser ce que tu as fait. » Elle eut un mouvement de tête. « Je sais qu’on te l’a souvent dit… » Elle se mordit la lèvre inférieure, non pour la réflexion, mais pour l’attente. Un peu de timidité, éventuellement. « Je ferais tout pour aider cette coalition. » Car, après tout, la coalition n’était que le fruit de Lexa. Et autant qu'elle y était dévouée, corps & âme ; Clarke s’y dévouerait également, corps & âme.

« J’irais lui parler avec toi. »   Ce n’était ni une question ni une proposition, Clarke viendrait voir Abigaïl Griffin avec elle, il n’y’aurait pas de débat, il n’y’aurait pas de doutes. Du moins si rien ne se passait à l’encontre de cette idée. Si un skaikru blessé ne se jetait pas sur elle, si …   « Sha. »  Il y’eut d’autres mots,  les avertissements, les craintes de Clarke étaient justifiées oui. « Qu’elle ne blâme pas Heda. »   Ça lui prenait le cœur d’entendre Clarke si déterminée à la protéger oui, à défendre son honneur. A défendre aussi ce qu’elle ressemblait. «  Les épaules d’Heda sont larges, et si le blame est justifié il est de mon devoir de l’accepter. »  Et comme toujours, Lexa prenait sur elle, et comme toujours, Lexa avait les épaules pour tout porter. «  Nous n’avons pas su protéger ton peuple dans son entier comme je l’avais promis. »  Et bien sur, elle acceptait le blame, comme toujours. Elle avait cette capacité Lexa, à accepter de tout porter. Elle avait cette capacité qui ne changerait pas.

Clarke fit un mouvement et elle obéit, se rapprochant d’elle docilement. Et elle était docile avec sa niron des étoiles, elle la fille sauvage dont l’esprit gouvernait chacun de ses pas, se laissait aller à obéir à son corps, à son cœur, quand il n’y’avait qu’elles deux. Elle se rapprocha oui, et passa un bras autour de la blonde aux yeux pales. C’était le réconfort d’une présence. C’était la douceur de leurs corps qui n’aimaient pas être séparés en contraste avec ces mots qu’elles devaient se dire.  C’était le rôle du commandeur que Lexa acceptait sans ciller. C’était le rôle de celle qui prenait les décisions, qui devait trancher. C’était ainsi. Elles se collèrent l’une a l’autre, sous une impulsion de la blonde, et un sourire léger naquit sur les lèvres.   Et cette fois elle comprit la plaisanterie. «  Peut être que je ne suis pas réelle. »  Elle essayait même de plaisanter elle aussi.  Puis il y’eut un baiser. Et le sérieux revint comme toujours. «  L’esprit du commandeur m’a choisi, il est de mon devoir de me montrer à sa hauteur. »  C’était dit bien sur. C’était comme ça. Et c’était la aussi ce qu’elle portait sur ses épaules Lexa.

« Je ferais tout pour aider cette coalition. »   Le cœur de Lexa s’emballa quelques instants, puis elle hocha la tête. «  Tout comme je ferais tout pour aider cette alliance et  faire en sorte qu’elle perdure. »  Et c’était une promesse. Pour un peu, Lexa se serait agenouillée devant sa niron blonde. Pour un peu oui. Et peut être qu’un jour peut être, le skaikru serait le treizième clan. Peut être. «  Nous réglerons tout ça Clarke. Je te le jure. » Et ses bras se serrèrent a nouveau autour d’elle. «  Nous reglerons tout ça. »   C’était une promesse de Lexa, une promesse d’Heda.

Clarke chérissait ces instants dociles, où Lexa entendait raison. Clarke chérissait ces instants fulguraux, où la verve s’entrainait entre les deux femmes. Clarke chérissait de nombreux traits de caractères chez sa niron, de nombreux moments échangés. Elle eut un mince sourire, dépourvu de la lourdeur qui l’avait accaparé, bien des minutes auparavant. Le trouble était presque oublié – presque, ce qui ne serait jamais suffisant- et elle se retint d’embrasser la Fille Sauvage, car cette dernière s’élançait déjà sur une autre réponse. Immédiatement, l’opposition d’opinion de la blonde fut visible, inscrit dans les sillage de son front, alors qu’elle secouait légèrement la tête. « Le blâme ne sera pas justifié. Ce n’est pas parce que tu règnes sur la coalition que tu y contrôles tout ce qu’il s’y déroule. » Il y eut encore un aveux et cette fois-ci, Clarke secoua plus vivement la tête, sa main se posa sur le base du cou de Lexa, cherchant son attention par son regard bleu, regard vif éclair, qui cherchait l’attention du commandant. « Personne n’est assez candide ici-bas pour se croire continuellement en sécurité, Lexa. S’il y a des personnes à blâmer, ça ne sera pas toi, et je m’assurerais que les reproches soient dirigés vers les personnes responsables. Personne n’est omnipotent, Lexa. » Le prénom roula une fois de plus sur sa langue, de cette manière si familière, quand, agacée, les deux syllabes étaient appuyés avec conviction.

Clarke comprenait le besoin de sacrifice, elle le partageait également. Seulement, il fallait s’épargner de recevoir tous les reproches, tous les maux. La promesse de protéger les autres n’était qu’un mensonge, un point de repère dans les eaux houleuses de la vie. Clarke avait promis qu’elle protégerait bon nombres des Cent, des Archéens, des Montagnards. Mais la seule promesse qu’elle avait été capable de maintenir, ça avait été de les enterrés personnellement, ou de les accompagner au bucher. Il n’y avait qu’un type d’être humain : ceux qui étaient capables de survivre, jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus. Ils étaient tous égaux sur ce point et rien ne pouvait empêcher cela.

La fille du Ciel soupira, se retrouva collée contre Lexa, car elle restait indéniablement sensible à l’assurance de son amante. Elle sourit, rit même quand la brune renchérit. « Peut être que je ne suis pas réelle. » Elle tint Lexa plus ferment contre elle, qu’elle embrassa, de tout son amour et son affection. Elle alla même, dans son mouvement de retrait, jusqu’à lui mordre le bas de la mâchoire. « Tu me sembles bien réel, tu sais. » Et il y eut d’autres phrases, murmures de conviction, d’un chemin qu’elles partageraient, Clarke en aurait donné sa vie pour qu’il en soit ainsi. «Nous réglerons tout ça Clarke. Je te le jure. Nous reglerons tout ça. » Elle lova sa tête contre Lexa, cet espace contre son cou qu’elle affectionnait particulièrement et elles restèrent ainsi, longuement.