Cillia ♦ de bergère à messagère

Cillia rentre enfin chez elle après deux semaines passées sur les routes. Son oncle l'a chargée de se rendre aux villages les plus proches y troquer les vêtements qu'elle fait elle-même avec la laine de leurs moutons contre de nouveaux outils. Il s'en serait bien occupé lui-même mais il vieillit et ses anciennes blessures le font désormais trop souffrir pour qu'il puisse voyager aussi longtemps. Ils vivent tous les deux dans les montagnes, dans une petite chaumière isolée, et ils savent se débrouiller tout seuls pour vivre. Gery s'occupe de la chasse et de la pêche, Cillia se charge des moutons et profite de leur faire changer de pâturage pour faire la cueillette. Mais parfois, quelque chose casse et ne peut pas être réparé par leurs soins, ils sont alors obligés de descendre au village pour trouver ce dont ils ont besoin. Alors qu'elle met pied à terre et mène son cheval par la bride le long de la pente qui mène à la chaumière, Cillia sent que quelque chose ne va pas. Il n'y pas un bruit, pas le moindre ; et elle a beau tendre l'oreille, elle n'entend aucun de ses moutons bêler, ni le sifflement de la hache qui s'abat sur une bûche. Et tandis qu'elle avance prudemment, elle reconnaît l'odeur de la mort. Alors elle oublie toute prudence, laisse sa jument terminer seule l'ascension et se met à courir. La jeune femme voit d'abord les moutons dans leur enclos et elle a un haut-le-cœur ; ils sont tous morts et certains sont affreusement mutilés. Son oncle et elle étaient attachés à chacun d'eux, ils n'étaient pas destinés à être mangés, ils les avaient élevés pour filer la laine et faire du fromage. Elle les pleurerait immédiatement, un par un, si elle n'était pas aussi inquiète pour Gery. Cillia court à perdre haleine vers la petite chaumière mais elle tombe à genoux avant d'y entrer. Là, devant la porte, son oncle gît sur le sol, une plaie béante à la poitrine, son corps déjà à moitié dévoré par les rapaces, sa hache ensanglantée non loin de lui. Évidemment, il a tenté de défendre ses terres, ses bêtes et sa vie... C'était un homme bon, il a recueilli Cillia alors qu'elle n'était qu'un nouveau-né quand sa mère est morte en couches, il s'est bien occupé d'elle et l'a élevée comme sa propre fille. Il était la seule famille qu'elle avait, elle réalise soudain qu'elle se retrouve brutalement seule au monde et éclate en sanglots.

Quelques jours plus tard, Cillia rassemble rapidement les affaires qu'elle peut emmener avec elle. Il n'y a pas grand-chose, de toute façon, elle sera bientôt prête à prendre la route. Elle ne tient pas à s'attarder dans cet endroit, elle sait que sa détermination risque de flancher si elle se laisse aller aux souvenirs. Elle décide d'emporter des vêtements et les quelques provisions que les pillards ont laissé derrière eux, elle met alors ses maigres possessions dans un grand sac en toile qu'elle jette sur son épaule. Après une petite hésitation, elle attrape le poignard de son oncle sur la table et le passe à sa ceinture. Elle ne sait pas s'en servir et n'a jamais eu besoin d'arme jusque-là, mais ils pensaient également être toujours en sécurité ici, loin de tout. Cillia ne peut pas s'empêcher de jeter un dernier coup d’œil à la chaumière avant de franchir la porte. C'est la seule maison qu'elle a connue, elle a toujours vécu ici et son cœur se serre à l'idée que plus aucun feu ne brûlera dans l'âtre. Son existence tranquille lui manquera, elle ne sait pas encore où elle va aller, mais elle sait qu'elle ne peut pas rester. Il n'y a plus rien pour elle à cet endroit et elle ne survivra pas seule, livrée à elle-même. Elle doit partir et reconstruire sa vie ailleurs. Cette idée lui fait un peu peur. Elle n'a jamais vécu parmi les autres, elle s'est toujours contentée d'observer avec curiosité les personnes qu'elle croisait en descendant au village et d'écouter les conversations qu'elle surprenait. Elle ne sait pas vraiment s'y prendre avec les gens et elle sait que ce ne sera pas facile pour elle de s'intégrer au sein de son clan après avoir vécu si longtemps en ermite. Cillia ne sait pas non plus comment elle va pouvoir gagner sa croûte, elle n'est qu'une petite bergère qui guidait ses moutons d'un pâturage à un autre et elle ne sait pas faire grand-chose d'autre. Mais elle rejette cette idée dans un coin de sa tête pour le moment, elle s'en inquiétera en temps voulu. De toute façon, elle n'est pas plus bête qu'une autre et travailler dur ne l'a jamais effrayée, elle trouvera bien une manière de se rendre utile. Elle prend une grande inspiration et ferme pour la dernière fois la porte de sa maison.

Après plusieurs semaines à errer dans les villages de Skaigona, où elle offrait son aide en échange d’un repas et d’un abri où passer la nuit, Cillia arrive à Condora où elle décide de passer quelques temps. Elle a un peu de mal à se faire à la vie à la capitale, beaucoup trop de gens y vivent à son goût mais elle réussit toutefois à s’adapter au bout de quelques jours. En écoutant les conversations de ci et de là, elle glane un tas d’informations qu’elle peine parfois à comprendre. Elle apprend l’existence des skaikru, ce peuple tombé du ciel qui vient de rejoindre la coalition, et les histoires qu’elle entend à leur sujet l’intriguent et l’effraient à la fois. Elle n’a jamais vu d’arme à feu et ne comprend pas vraiment de quoi retourne cette technologie dont ils disposent. Ces gens venus du ciel lui semblent être bien étranges mais Cillia pense qu’il vaut mieux les avoir pour amis que pour ennemis. Elle traîne dans la ville, accomplissant des petites tâches pour subvenir à ses besoins, puis la chef de clan elle-même l’emploie pour porter un message. Cillia se montre efficace, sa jument est rapide et la jeune femme ne traîne pas en chemin, Drea est satisfaite d’elle et lui confie alors d’autres missions. Ce rôle de messagère lui convient, elle retrouve en partie sa solitude et elle aime bien voyager, elle est fière de pouvoir se rendre utile à son clan.

Quand les guerriers et la chef de clan partent livrer bataille à la montagne, Cillia reste sur les terres de Skaigona où elle continue à délivrer des messages entre les différents villages autour de la capitale. A leur retour, elle est attristée de constater que si peu d’entre eux ont réchappé du combat. L’un d’eux lui raconte tout ce qu’il a vu et elle se délecte de son récit – même si elle soupçonne l’homme d’avoir exagéré ses exploits pour l’impressionner. Lorsque Drea répond à nouveau à l’appel du commandeur et repart à la guerre avec les volontaires du clan pour repousser les barbares, la jeune femme reste encore une fois à Condora. Cette fois, on ne fait que très peu appel à ses services et Cillia s’ennuie rapidement. Pour la première fois de sa vie, elle envisage de voyager un peu plus loin et de découvrir le monde…

Cillia porte un poignard à sa ceinture qu’elle espère n’avoir jamais à utiliser. Le manche est tout simple, sans ornements, mais la lame est tout de même efficace. Il appartenait à son oncle et elle l’a emporté avec elle en quittant sa maison dans les montagnes. Elle a aussi une jument d’une dizaine d’années, Izara, qu’elle monte depuis toujours. C’est une brave bête, docile, rapide et endurante, mais un peu craintive ; Cillia y est très attachée.

WHAT ELSE ? COUCOU ! Moi c'est machin, j'ai 24 ans et je veux bien une tarte aux pommes faite par Bellamy. <3 J'ai déjà été inscrite avec une petite montagnarde qui servait à rien, je fais une nouvelle tentative aujourd'hui parce que le forum il est cool. J'écris un peu avec les pieds mais j'essaie de me soigner, alors soyez gentils avec Cillia et moi.