Keep me safe | Eendth

Elle était partit pour se rendre à la capitale de la coalition, à Polis afin de faire part de la situation critique qui frapperait le Nord après l'usurpation du trône de Torvi et la mort de celle-ci. Ah Torvi, les gens pouvaient dire ce qu'ils voulaient, elle aurait pu être une bonne reine si elle n'avait pas sombré dans une dépression suite à la mort de son bien aimé. Elle devait informé Heda de cela, afin qu'elle puisse régler ce problème, sans grande conviction. Mais en tant que prophétesse et le statut que cela représente sur les terres du Nord, devrait suffit à attirer l'attention de Lexa. Donc il y a trois jours environ de cela, elle avait prit sa besace, mit quelques affaires utiles à l'intérieur, et prit la route en direction de Polis. Ayant déjà voyagé auparavant, elle se rappelait de la direction à prendre. Il lui fallait contourner la zone morte sans trop s'approcher des terres Azgeda. C'est en approchant de la frontière des Skjeran qu'elle fût attaquée par surprise et blessée au flan. Elle eut le temps de voir son agresseuse avant de prendre la fuite sur le cheval de celle-ci.

Trois jours, qu'elle voyageait à dos de cheval, et elle ne s'était que rarement arrêté, pour refaire son bandage du mieux qu'elle pu. Mais plus le temps avançait, plus sa blessure la faisait souffrir et moins elle avait de force. Elle ne connaissait que les bases des guérisseurs mais pas plus, donc elle devait se dépêcher d'arriver à Polis. Seulement, en perdant connaissance ne serait-ce que quelques minutes, il lui était impossible d'orienter le canasson et il lui semblait ne voir rien d'autre que de la neige à l'horizon. Même pas l'ombre d'un rayon de soleil ou d'un grain de sable... Non, elle n'allait définitivement pas dans la bonne direction. Mais la faiblesse de Sarnath la fit tomber de cheval, n'ayant plus la force de bouger, alors elle restait là, allongée sur le sol gelé, à regarder le ciel avant de sombrer dans les ténèbres.

Un brin de chaleur effleura le visage de la brune ce qui eut pour effet de lui faire quelque peu reprendre conscience. Clignant faiblement des yeux, tentant avec toute la difficulté du monde de les ouvrir, elle réussit toutefois, après quelques tentative à les gardé entre-ouvert. Sa vision bien que floutée lui laissa apparaitre quelques silhouette autour d'elle, dont une s'affairant un peu trop près à son goût. Si elle avait été en état de faire le moindre geste, elle aurait attraper ce bras pour le repousser. Mais non, elle êtait comme glacée, là, sur le sol, elle pu cependant tourner légèrement tourner la tête au son des voix qui se faisait entendre. On ne semblait pas lui vouloir du mal, seulement l'aider sans doute... Alors de l'aide elle demanderait.

"W...wanplei... haiplana. Wor." Cela avait été murmuré difficilement. Elle revoyait les images de son arrivée à Skjer. On lui avait raconté des rumeurs mais elle avait eu besoin de connaître la vérité et cette même vérité lui avait sauté aux yeux lorsqu'elle s'était approchée du palais royal. Des têtes sur des piques, dont celle d'une femme blonde, se démarquant parmi les autres... La reine. Torvi. C'était donc vrai, le trône avait été usurpé et la reine assassinée. Sarnath avait aussi tôt fait demi-tout pour retourner au temple. Elle n'avais pas pleuré, non, elle n'avait aucune raison pour cela. Elle ne connaissait pas les époux royaux personnellement après tout, mais Raegar avait été un bon roi. Il avait apporté un semblant de paix au clan et la reine, malgré son deuil, semblait prête à suivre le même chemin. C'est d'ailleurs, d'après les dires, sur la route de Polis qu'elle avait été sauvagement assassinée avec toute son escorte.

Ville-capitale que Sarnath n'avait visiblement pas réussit à atteindre elle non plus. Sa blessure... Maladroitement elle tenta de se relever sans succès donc elle porta simplement sa main vers la chaire meurtrie qu'elle ne sentait plus. La prophétesse grelottait malgré la chaleur du petit brasier, auprès duquel elle se laisserait bien mourir si elle n'avait pas de devoir à accomplir.

"Osir haiplana stedaun... Noutplana." Noutplana... Elle s'était sentit obligé de le préciser juste au cas où elle se trouvait sur les terres trikru enneigée et pour ne pas qu'on la confonde avec une Azgeda. Juste au cas où en fait. Elle puisait dans ses faibles réserves d'énergie à chaque mot qu'elle prononçait. Elle ne savait toujours pas trop à qui elle avait à faire. Du flou de ses yeux elle avait vaguement distinguée des fourrures donnant des carrures imposantes à ceux qui les portaient.

Sa vision floutait la dérangeait plus qu'autre chose. Peut-être qu'elle avait prit un coup sur la tête aussi et qu'elle ne s'en souvenait pas. Elle avait tenté de bouger sans grand succès avant qu'une voix féminine lui demande de ne pas s'agiter.
"Hm."  Elle ignorait qui était ce Belos, et s'il lui ferait du mal mais elle le laisserait faire ce qu'il ferait. Elle laissa échapper quelques grimaces lorsqu'on toucha à sa blessure, certainement pour y changer son bandage de fortune, ou pour la rendre plus mal, elle ne savait pas trop, mais elle se laissait faire. De toute manière, elle était bien trop faible pour faire le moindre geste brusque.

"Froid."  Elle avait froid oui, elle qui pourtant était habitué au froid, mais sans doute pas à celui-ci, le redoutable d'Azgeda. Comment faisait-ils pour vivre sur des terre avec des températures aussi négatives? Mais soit, elle avait frôler la mort, ou bien elle était entrain de mourir donc elle avait forcément vu pire! Une femme posa une question, ou plutôt deux à la brune blessée. Est-ce qu'elle était en état d'en dire plus? Elle était si fatiguée, avait froid et avait si soif... Elle ferait son possible pour résumer la situation.
"Sa tête est sur une pique devant le palais. C'est tout ce que je sais..."  Elle mentait, mais elle se voyait mal avouer à des inconnu qu'un coup d'état avait certainement éclaté dans son clan. Même si peu de temps avant elle était disposée à tout dévoilé pour trouver de l'aide. Elle épargnerait simplement le plus gros des détails, de toute manière elle ne savait que ce qu'on lui avait dit ou qu'elle avait entendus. Donc certainement pas la vérité. Simplement la résultat d'un acte abjecte.

Jamais Sarnath n'aurait cru se retrouver dans pareille circonstances, allongée là, dans la neige, au beau milieu d'Azgeda... Ca, elle ne l'avait pas vu dans ses visions. Peut-être en était-ce une et qu'elle se réveillerait dans peu de temps. C'était souvent ainsi que cela se passait.

"Je... Je dois prévenir Heda." Elle n'avait que faire de ce que disait l'Azgeda, elle devait mettre Heda au courant de la situation au Nord. Demander de l'aide aussi, et peut-être même l'asile après cette tentative de meurtre. A Polis elle serait en sécurité, et non pas sur les terres Azgeda. Pas connaissant les anciennes relations liant les deux clans. Mais... étrangement, cette Eendth, ne semblait pas lui vouloir du mal, bien au contraire sinon pourquoi elle la faisait soigner... On lui avait souvent répété de ne pas faire confiance à des Azgeda car ils étaient fourbes et ne servaient que leurs propres intérêt. Mais en réalité, tout les clans étaient ainsi, même Skjeran.

Devrait-elle dire à cette femme aux cheveux de feu que Torvi avait été victime d'un coup d'état? Elle ne savait pas quoi faire, et encore moins si elle pouvait faire confiance à cette femme. Elle aimerait lui demander d'envoyer un cavalier à Polis mais... comment avoir confiance si même les prophétesses se trahissaient entre elle à présent?

"Mon nom est Sarnath et... je suis en mesure de marcher." Cela n'était pas certain puisque lorsqu'elle faisait le moindre geste, elle ressentait une douleur déchirante au flan, mais si souffrir était ce qu'il fallait pour trouver un peu de chaleur, alors la prophétesse souffrirait.




 

Prendre la route. Oui mais vers où? Est-ce qu'en réalité ils étaient venus pour la ramener à Skjer où elle serait exécutée pour... trahison peut-être. Si Idunn avait été capable de la poignarder de sang froid, alors l'usurpateur ne valait pas mieux qu'elle. Est-ce que sa tête à elle aussi finirait exposée sur une pique devant le palais? Puis la question non formulée finit par recevoir une réponse de la part de cette Endth. Ils l'emmènerait à Ulfuris, sans doute leur village. De l'acceuil, elle s'en fichait, tant qu'elle restait en vie pour avoir le temps de prévenir Lexa de ce qui était entrain de se tramer sur les terre Skjeran. On lui proposa de maigre victuailles. Si elle refusa le vin, elle accepta cependant un morceau de viande.

"Merci." Elle se releva quelque peu, essayant de faire abstraction de la douleur qui continuait d'envahir son flan malgré les soins réalisé par le jeune guérisseur, et prit un morceau de viande avant de s'appuyer sur son autre bras bon rester à peu près assise. Elle n'était pas très friande de viande séchée, mais elle devait avouer que le fait d'avoir un peu faim lui ferait faire abstraction du gout. "Est-ce loin d'ici?" C'est ce que Sarnath appelait une question de réflexe. Puis elle fronça les sourcils, soucieuse car elle n'était pas arrivée ici sur ses deux jambes, non. Elle était venue en cheval, elle s'était 'perdu' en cheval. "Mon cheval." Une pause. "Vous l'avez retrouvé?" La femme du Nord ignorait combien de temps elle était resté dans les vapes mais espérait que le cheval qui l'avait supporté jusqu'ici ne s'était pas perdu ou tombé dans un lac de glace. Oui, c'est elle qui était blessée et elle s'inquiétait pour un animal... Parce qu'au final, malgré ce qu'elle avait pensé quelques minutes plus tôt, elle ne serait peut-être pas assez forte pour faire un long trajet sur ses deux pieds, mais s'il le fallait, alors elle le ferait jusqu'à ce que son corps lui dise stop.

"Ai-je l'air d'une guerrière?" Il s'agissait là d'une question rhétorique qu'elle ne voulait pas poser à voix haute de peur d'énerver les Azgeda, mais qui était sortit malgré tout si bien qu'avant qu'on ne lui réponde, la brune enchaîna aussitôt avec la réponse qu'on lui avait demandé. "Prophétesse."

La Skjeran remercia la rousse et ses hommes à propos de son cheval. Elle ne doutait pas qu'il ne serait pas difficile à reconnaitre au vu de la quantité de sang qu'elle avait perdu sur lui. Soit, elle les remerciait. Des Azgeda. Le destin pouvait parfois être ironique.

Eendth la fixait, avec son regard mystérieux, la Skjeran craignit quelques instant d'avoir vexé sa sauveuse avec sa question qui ne lui était pas adressée, et une question finit par se faire entendre, de la bouche de la rousse. Sarnath secoua la tête avant de répondre "Une guerrière en patrouille peut-être... Tu as raison, les apparences sont trompeuses. Mes excuses." Une autre question suivit et celle-ci étonna la prophétesse.
"Je ne l'avais pas vu venir celle là." Et elle se mis à rire légèrement jaune quant à la situation ironique. La prophétesse qui voyait le futur et qui n'avait pas vu son agression par une des sienne. "C'est la réalité qui à causé mon agression. A Skjer, la tête de la reine Torvi est exposée devant le palais à la vue de tous, je l'ai vu de mes propres yeux avant de partir. Son corps quant à lui doit certainement être dans l'estomac des loups... J'allais prévenir heda." Une pointe de tristesse et de dégout accentuait ses mots. Elle ne connaissait pas personnellement Torvi mais Sarnath savait qu'elle aurait pu être une bonne souveraine, dans la continuité de Raegar. D'ailleurs, de ce qu'elle avait entendu, la défunte se rendait à Polis pour prêter officiellement allégeance à la coalition lorsqu'elle fût attaquée. Triste fin pour une si belle personne. Physiquement du moins. Soit, actuellement, ce qui était le plus urgent était la santé de la prophétesse et la chasseuse l'avait bien compris, et depuis longtemps. Et Eendth avait l'air bien pressée de rentré chez elle, donc Sarnath bien que se sentant toujours un peu faible, acquiesça de la tête et demanda gentiment de l'aide à Belos pour se mettre sur ses jambes. a douleur de sa blessure était toujours présente mais au moins, celle-ci ne saignait plus, c'était le principal, la jeune femme ayant certainement perdu du sang plus de raison. On l'aida aussi à enjambée l'impressionnante monture d'Eendth, un cerf absolument magistral et élégant. Sarnath n'en avait jamais vu des aussi beaux et imposants, malgré tout ses voyages.

[...]

Lorsque Sarnath ouvrit les yeux, elle apercevait à l'horizon des formes indiquant qu'ils s'approchaient d'Ulfuris. Par réflexe, elle regarda autour d'elle, afin de s'assurer qu'elle était toujours en compagnie d'Eendth et de ses amis, et c'était bien le cas. La prophétesse s'était sans dote endormie quelques instants. Elle n'avait pas eu de vision, n'avait pas fait de rêve ou même de cauchemar, chose rare, mais bien qu'étant un peu dans le brouillard, elle se sentait déjà un petit peu plus en forme. Enfin, conte tenu de l'état dans lequel elle se trouvait.

Sarnath ignore combien d'heures à durée le trajet exactement, lorsqu'elle se réveilla ses lèvres étaient froides, douloureuses, sa bouche pâteuse et ses mains endolories par le froid glacial des terres azgeda. Elle restait immobile cependant, sur la monture, jusqu'à destination, observant le paysage et le village se rapprocher au fil des pas de cervidé.

"Tu es... la cheffe de ce village?"

Elle se retrouvait bel et bien chez des Azgeda. L'ennemi naturel de son propre clan. Clan qu'elle n'aurait peut-être pas du quitter. Peut-être aurait-elle simplement du laisser le destin couler, laisser Ixion guider à sa manière les Skjeran. Cela lui aurait évité de se vider de son sang. Une chance que cette femme et son cortège était passé par là sinon Sarnath serait morte depuis bien longtemps. « Viens avec moi. Tu es en sécurité ici tant que tu restes à mes cotés. » Sarnath appuya quelque peu sur sa blessure, par réflexe, pour soulager quelque peu sa douleur aussi, puis sourit légèrement, car Eendth venait de lui rappeler, peut-être sans le vouloir, qu'elle se trouvait en terrain hostile.

"Tu n'es pas obligée, tu sais. De me venir en aide. Je veux dire. Rien ne t'oblige, je ne voudrais pas que cela te nuise..."

Elle parlait là de leur reine, Mordh, Sarnath ne connaissait pas sa réputation, mais elle connaissait celle des précédents souverains et elle craignait quelque peu pour celle qui lui avait sauvé la vie. Elle craignait aussi quelque peu le peuple Azgeda, Sarnath. Elle n'était pas du tout rassurée d'être dans un de leur village, entouré de soldats de glace. Mais elle était blessée et trop affaiblit pour reprendre le voyage vers Polis. Polis... Heda... Elle devait être prévenue le plus rapidement possible, mais Eendth avait sans doute raison, la santé avant tout.