Let's getting work together ✗ Raven

Tous les goûts sont dans la nature, c'est le cas de le dire. Certains adoraient la rosée du matin sur Terre, alors que moi je n’y voyais rien de beau, mis à par le fait que ça rendait mes cheveux encore plus capricieux qu'ils ne l'étaient déjà. Regarder les étoiles le soir, repérer les constellations que nous pouvions voir de l’Arche, était quelque chose que j’adorais faire, alors que la plupart des autres trouvaient ça juste inutile et ennuyant. Pourquoi je me mets à parler de ça? En fait, je n’en sais trop rien. Quelques fois, j’avais des réflexions de ce genre qui se pointaient dans ma tête sans que je le leur demande et faisaient leur petit chemin pendant quelques heures sans que je puisse rien y faire. Peut être que j’aurais du me lancer dans la philosophie au final, j’aurais pu être bonne. Mais avouons le, ça n’aurait pas tellement servit à grand chose, déjà que je n’étais pas vraiment une lumière, c'était pas vraiment la peine d'aggraver mon cas, n'est ce pas? Mon Dieu, heureusement que j’étais toute seule dans ma tête, parce que si quelqu’un pouvait m’entendre, j'aurais été internée depuis bien longtemps à mon avis. Mais bon, après tout, c'était normal de se parler à soi même, non? Tout le monde le faisait, et tout le monde se posait des questions, sinon on en serait certainement pas là. Notre conscience était ce qui nous différenciait des animaux, d’après ce que j'avais retenue de mes cours de biologie, pour le peu de souvenirs que je pouvais en avoir.

Enfin bref! Sérieusement, je devrais penser à arrêter de m’emporter de cette façon dans ma tête, sinon j’allais finir par me rendre folle. Surtout que je venais à peine de me lever et que j’étais en train de prendre mon petit déjeuné. Sans café, en plus. Depuis que nous étions arrivés sur Terre, je devais m’en passer, ce qui n’arrangeait pas vraiment mes nerfs. Et le pire, c’était que je ne m’accordait même pas des heures de sommeils en plus. J’allais finir par me tuer toute seule à ce rythme. Une fois mon repas finit… Et bien, j’étais repartie me tuer à la tâche. Toujours et encore. De toute façon je n’avais rien d’autre à faire alors… Autant être utile, non? Et puis… Même si je ne pouvais pas rattraper la bourde que j’avais fais à la Montagne, je voulais quand même essayer de me racheter. D’autres auraient fais de grands discours pour dire qu’ils étaient désolés mais… Les discours et les excuses, c’était pas vraiment mon truc. Parler aux gens déjà tout court, j’avais du mal quand je ne les connaissais pas assez, je n’arrivais tout simplement pas à me lâcher. Et je ne connaissais encore personne ici, du moins pas aussi intimement que j’avais pu en connaître avant. En plus, tout ceux à qui je faisais confiance était morte alors, pour me mettre à m’ouvrir à quelqu’un d’autre, ça allait être assez compliqué. J’avais juste l’impression d’être un aimant à ennui. Au moins quand j’étais devant mon écran je n’étais pas obligée de lui faire la conversation.

Je dois bien dire que ça me manquait tout de même un peu de pouvoir parler à quelqu’un, de lui dire ce que j’avais sur le coeur et d’échanger quelques blagues sur les passants mal fagotés. De me confier en fait tout simplement et d’être moi même. Bien heureusement, je n’eus pas tellement l’occasion de me plonger dans mes sombres pensées et relater le passé encore et encore sans jamais m’arrêter. En effet, une petite personne qui portait le nom de Raven venait juste de franchir le seuil de la pièce. Me tournant vers elle, je laissais un sourire franchir la barrière de mes lèvres. « Raven! Bien dormi? » Bon, ok, je sais, il y a mieux comme bonjour, c’est clair je suis d’accord. Mais que voulez vous? Quand il n’y a qu’un seul truc qui vous passe par la tête… Ben ça sort, et puis voilà! Et puis, c’était gentil comme accueil, non? Surtout que je voulais vraiment savoir si elle avait bien dormi parce que les tentes franchement… C’était pas vraiment le luxe de nos lits sur l’Arche, c’était le cas de le dire. Au moins on pouvait se réconforter en étant en parfaite communion avec la nature. Je crois que de toute manière, même si nous l’avions voulut, on aurait pas pu être plus en communion avec elle. A moins de dormir nu à même le sol mais sérieusement, avec la température qu’il faisait la nuit, je ne pense pas que qui que ce soit s’y risquerait, même pour un pari.

La joie n’était pas au rendez vous ces derniers temps. Il était clair que notre arrivée sur Terre ne s’était pas passée comme nous l’avions espérés. Déjà, à la base, on pensait être seuls. Les derniers humains encore existants, les plus forts, les plus intelligents, les meilleurs. Oui, il faut dire que mine de rien, notre peuple avait quand même un sacré ego, et encore maintenant d’ailleurs. Certains d’entre nous pensaient que nous étions supérieurs aux Natifs, tout ça parce qu’ils étaient soit disant primitifs. Je dois bien dire que je n’étais pas tout à fait d’accord là dessus, voir pas du tout en réalité. La seule différence entre les Grounders et nous, c’étaient que nous avions eus la chance de grandir entourés de technologie, d’avoir apprit à s’en servir et à l’exploiter. S’ils avaient eux aussi grandis avec la même technologie, on se serait retrouvé au même niveau. Et puis, franchement, ils n’avaient pas besoin de ça pour nous massacrer absolument quand ils le voulaient alors…. Franchement, je pensais vraiment que certains d’entre nous pouvaient ravaler leur fierté et arrêter de se venter d’un peu tout et n’importe quoi. Peut être que de cette façon, tout le monde arriverait à bien s’entendre. De toute manière, c’était le but, non?

Enfin bref. De toute façon, on pouvait très bien débattre d’un sujet comme celui là pendant des heures, on en serait toujours au même point au final. C’était pire que de la politique toute cette histoire. Et puis je n’étais pas encore assez réveillée pour réfléchir à ça. Je n’étais pas vraiment quelqu’un du matin, c’est vrai, je l’admets. Ma mère m’en faisait souvent la remarque d’ailleurs. Je l’entendais encore me dire « Imagine le jour où tu vivras avec quelqu’un, je pense pas qu’il appréciera que tu fasses la gueule le matin » Oula maman, si tu savais… Ta fille est destinée à mourir seule, c’est un fait. Et ce n’était pas plus mal d’ailleurs. Au moins je n’avais de compte à rendre à personne. Même si un peu de tendresse ne me ferait pas de mal c’est vrai. Mais sérieusement, dans un monde comme celui là… On avait pas vraiment le temps de penser à des conneries comme l’amour. En plus je ne risquais pas de m’inquiéter à chaque secondes pour quelqu’un et de finir par découvrir qu’il était mort. Vivre des deuils, j’en avais bien plus qu’assez.

Mais bon, je ne pouvais décemment pas vivre comme une ermite, et en apercevant Raven, je n’avais pas pus m’empêcher de la saluer. Je savais qu’elle était partie quelques jours avec d’autres membres de notre peuple, et qu’ils étaient revenus avec l’un des 100. Jasper, il me semble. Je ne le connaissais pas personnellement, mais j’étais devenue amie avec son propre meilleur ami, Monty, et il lui était déjà arrivé de me parler de lui. « Pas trop mal, même si j’ai pas encore tentée de dormir à la belle étoile. » Et pourtant, je m’étais promis de le faire au moins une fois en arrivant sur Terre. Le problème, c’était que le sol à l’intérieur du camp… Et bien, c’était plus de la boue qu’autre chose. Dormir à la belle étoile d’accord, mais autant dormir sur un sol confortable. Peut être qu’un jour je tenterais la diable et j’irais passer la nuit dehors, mais pas pour l’instant en tout cas. Je n’avais pas vraiment envie de me faire tuer, ou enfermer dans cette montagne, et encore moins de me faire arrêter par la Garde. Je regardais Raven s’installer en face de moi, en pleine lumière et, sérieusement, c’était impossible de louper les poches qu’elle avait sous les yeux. Elle avait beau me dire qu’elle avait bien dormit, je voyais bien que ce n’était pas le cas. Mais je ne lui en fis pas la remarque pour autant. Tout le monde avait des choses, des cauchemars qu’il voulait garder pour lui, moi la première, et je ne voulais pas que Raven ait la sensation que je veuilles violer son intimité. Si elle voulait me parler, je serais la première à l’écouter, mais je n’irais pas pour autant lui arracher les vers du nez.

« Et bien… Ma priorité, c’est la système de sécurité. Mais quelque chose brouille la transmission du signal dans certaines parties de la station. Au départ j’ai crus qu’il y avait un bugue dans le code, avec l’atterrissage, c’est pas impossible. Sauf que j’ai rien trouvée. Je comptais me connecter à l’autre partie aujourd’hui, peut être que c’est par là que ça flanche. » L’informatique, c’était compliqué. Et il y avait tellement de trucs à faire qu’on devait tous se débrouiller tout seul, chacun son travail, quoi. Sauf que pour certaines choses, ça prenait deux fois plus de temps, et c’était bien ça le problème, le temps. On ne savait pas vraiment si on avait le luxe de se le permettre. Avec tout ce qui nous était déjà tombé dessus sérieusement, je ne serais pas étonnée qu’un autre peuple débarque et ait lui aussi envie de nous massacrer. Même une invasion extraterrestre ne m’étonnerait pas, c’était pour dire.

En étant sur l’Arche, j’avais très souvent imaginer toutes les choses que j’aurais pus faire une fois arrivée sur Terre. Bien sûr, je n’étais pas vraiment certaine d’avoir cette occasion un jour, mais je pense que nous étions à peu près tous dans le même cas. Au fond de nous, nous avons tous eut ce rêve de pouvoir marcher sur les traces de nos ancêtres, d’être les premiers à revenir sur cette Terre promise, et je n’étais pas une exception à la règle, loin de là. J’avais pensée apprendre à nager tout d’abord, rien que le fait de me baigner dans une rivière me faisait rêver. Puis me balader dans les bois, observer les animaux, sentir l’écorce des arbres sous mes doigts. J’avais lus pas mal de livres en étant sur l’Arche, et ce que j’y préférais, c’était les descriptions de la nature. Ça avait l’air tellement paisible, tranquillisant et beau. Mais bon, depuis que nous étions arrivés sur Terre, je n’avais pas vraiment eut l’occasion de découvrir toutes ces choses. Un jour peut être, ce serait le cas. Je l’espérais du moins. J’avais quand même eus la chance d’assister à plusieurs couchés de soleil depuis mon arrivée, alors je n’allais pas m’en plaindre non plus. Rien que ce spectacle était splendide, alors ça me suffisait amplement.

A la réponse de Raven, un grand sourire se mit à apparaitre sur mes lèvres. Je me doutais bien que dormir à la belle étoile devait être une expérience à ne pas rater, et puis de toute façon, je m’étais promis de la tenter un jour. Mais avec tout ce qu’il se passait en ce moment… Et bien, j’avais un peu la trouille, c’est vrai. J’étais une grande peureuse de nature, même si je ne le montrait pas. Et puis, je ne me laissais pas nécessairement dominée par mes peurs, en réalité. Je les sentais, elles étaient là, toujours, pesant légèrement sur mon estomac, un peu plus quelques fois. Mais j’essayais toujours de les affronter, de ne pas les laisser me dominer. Parce que si je le faisais, je ne pourrais pas survivre, et surtout sur Terre. Ma mère m’avait toujours dit que j’étais une fille qui avait énormément de courage, mais je n’avais jamais voulus la croire avant d’arriver sur Terre. Maintenant, je me rendais bien compte qu’elle avait raison, même si je ne l’avouerais jamais à haute voix. J’étais beaucoup trop modeste pour ça. « Si tu vois des grosses couvertures, laisses en moi de côté alors. Ce serait bête que je tombe malade en voulant me relaxer un peu! » Et puis, je n’étais pas vraiment enchanté de tomber malade sur Terre, en réalité. Ce n’était plus l’univers aseptisé de l’Arche où les maladies étaient plus que rares. Et puis, même si je n’étais pas médecin, je pensais quand même que les virus présents sur Terre étaient beaucoup plus puissants et nocifs, surtout pour nous. Enfin, dans ma tête c’était comme ça en tout cas. Je me demandais même si tous nos vaccins servaient vraiment à quelque chose ici. Après tout, des mutations dues aux radiations nous entourent de partout, qui nous dit que les maladies n’ont pas subies des mutations elles aussi? En tout cas, je ne préférais pas m’entraîner dans ce sujet, parce que la biologie, c’était vraiment pas mon truc et j’allais finir par m’y perdre, chose que je détestais.

De toute façon, je n’avais pas vraiment le temps de me soucier des virus pour l’instant, du moins pas ceux de nature biologique. J’étais déjà assez embêter avec le système informatique de l’Arche, et ce n’était pas très simple de remettre tout ça en place. Surtout avec les problèmes de transmission que je venais d’expliquer à Raven. Certainement un problème de câbles, mais j’étais douée devant un clavier, pas devant des fils, malheureusement. Faisant une petite grimace, je me grattais la tête en la penchant sur le côté. « Les câblages, c’est pas du tout mon truc, alors si le problème vient de là… Alors ton aide ne serait pas de refus, je l’avoue. » Raven avait vraiment un cerveau de dingue. Elle était douée en tout, et elle avait vraiment de la chance de ce côté là. J’aurais bien aimée avoir un QI comme le sien pour pouvoir cartonné autant et ne pas être obligée de demander de l’aide quelques fois. La voyant se lever, je m’empressais de faire de même. « Je vais te montrer à partir d’où le signal ne se transmet plus, si c’est un problème de câble, avec ton oeil de lynx, on va vite le savoir. » Lui lançant un clin d’oeil, je passais alors devant elle, prenant tout de même garde à ne pas marcher trop vite. Je ne savais pas trop si elle souffrait à cause de sa jambe, et je n’osais franchement pas lui poser la question, alors autant ne pas aller trop vite. Surtout que nous avions la journée devant nous, et puis, il faisait plutôt beau en plus.

J'admirais le talent de mécano de Raven. Franchement, je me demandais comment elle faisait pour retenir tout ça, pour savoir où il fallait brancher quel fil, lequel n’était pas forcément indispensable, tout ce genre de choses. Franchement, pour moi, tous les fils étaient les mêmes, ils se ressemblaient tous, et j’étais bien incapable de les reconnaître entre eux. Pour les codes, c’était beaucoup plus simple, chaque chose était différente et avait sa fonctionnalité propre, c’était facile d’apprendre toutes les combinaisons. Enfin, pour moi ça l’était en tout cas. J’étais bien consciente que certains n’y comprenaient rien, comme moi qui ne comprenait pas un seul terme de mécanique. De toute manière, nous étions tous doués pour quelque chose, et nous avions tous notre petit talent caché. Certains ne le découvraient jamais, et d’autres comme Raven et moi avaient la chance de le découvrir dès leur plus jeune âge.

Autant vous dire que j’avais bien de la chance d’avoir Raven pour m’aider en cas de besoin. Cette fille, je la trouvais simplement géniale. Elle était toujours prête à aider, elle avait risquée sa vie pour rejoindre les 100 sur Terre et tous nous sauver de notre tombe spatiale qu’était devenue l’Arche. Tout le monde n’avait pas autant de courage qu’elle, moi la première, et rien que pour ça, elle avait tout mon respect. « Certainement pas, je veux pas prendre ta place de meilleure mécano alors que j’en suis très loin! » Bien sûr, je blaguais, enfin à moitié. Je n’aimais pas tellement m’approprier un travail qui n’était pas le mien, pour ne pas dire, pas du tout. Je trouvais ça injuste, et complètement irrespectueux envers la personne qui avait accomplit ce travail. Et comme je l’ai dis plus haut, je respectais beaucoup trop Raven pour faire quelque chose de ce genre. Ça aurait été Murphy à la rigueur, je ne me serrais pas gênée, mais là, ce n’était pas le cas.

J’avais rapidement ramenée Raven à la section qui posait problème. J’avais marché doucement, en prenant mon temps, déjà parce que je n’étais pas du genre à me précipiter, mais aussi parce que je savais que Raven ne pouvait pas courir le cent mètre avec sa jambe. La pauvre, je me demandais comment elle faisait pour supporter tout ça, franchement, ça ne devait pas être évident du tout. A sa place, j’aurais certainement déjà pétée un plomb, même si ça n’aurait pas servit à grand chose. Et puis, si elle se faisait sauter dessus, pour s’enfuir, c’était pas vraiment le top du top. Au moins, elle pouvait foutre des sacrés coups de genoux bien douloureux aux individus de sexe masculin, et ça, c’était quand même plutôt cool. Après, je n’étais pas pour la violence gratuite, mais sérieusement, il y avait toujours des gens qui méritaient de recevoir de sacrés coups dans la derrière histoire de vérifier s’ils pouvaient le bouger ou s’ils avaient juste la flemme. « Le seul et l’unique! On a pas récupéré grand chose des débris de l’Arche. » Pas grand chose, c’était le cas de le dire. Une grande majorité du matériel informatique avait été endommagé à l’atterrissage, et les pièces les plus importantes se trouvaient encore dans l’espace. enfin, les plus importantes dans un sens pratique. Ça n’aurait pas été du luxe de récupérer le matériel de la salle de contrôle. Malheureusement, on devait se débrouiller avec ce que nous avions.

Je laissais Raven jeter un coup d’oeil aux codes que j’avais déjà vérifiée une bonne centaine de fois. Peut être que j’avais ratée quelque chose de ce côté là, ce n’était pas impossible. En même temps, avec le peu d’heures de sommeil que je m’accordais, il était vrai que je n’étais pas à cent pour cent de mes capacités. il faudrait d’ailleurs que je trouve un moyen de régler ça, mais à chaque fois que je fermais l’oeil, je revoyais ma mère s’éloigner de moi dans ce couloir pour partir vers sa mort. C’était pas vraiment ce qu’il y avait de mieux pour dormir. Raven me demanda alors de lui montrer le panneau de contrôle. « C’est par là, suis moi. » Attrapant un tournevis au passage, j’avançais un peu plus dans le couloir avant de m’arrêter devant une énorme boîte. « Je vais te l’ouvrir, parce que c’est vraiment pas de la dannette. Je sais pas qui a installé ce truc, mais sérieusement, il aurait put penser aux petites femmes. » Posant un pied sur le rebord du mur, je m’y hissais, m’appuyant sur la boite pour pouvoir atteindre son sommet. Une fois que je fus à peu près stable, je dévissais le panneau. « Voilà, normalement là tu devrais pouvoir l’ouvrir. »

Plus je fréquentais Raven, et plus je me rendait compte qu’on se ressemblait pas mal toutes les deux. on avait beau avoir des personnalités différentes, en ce qui concernait le travail, on fonctionnait exactement de la même façon. Nous aimions toutes les deux ce que nous faisions, et il était aussi très rare que nous reportions au lendemain ce qu’on pouvait faire le jour même.  Et franchement, à toutes les deux, on pouvait carrément former une équipe de choc. Même si je n’étais pas vraiment douée en mécanique, ma connaissance en informatique compensait le reste, et les compétences de Raven en mécaniques nous permettait de faire un travail complet et correct à nous deux. En somme, on avait plutôt de quoi être fière de nous, mais il est vrai que ce n’est pas forcément évident de s’en rendre compte. Ou même de se poser cinq minutes pour admirer le fruit de notre travail. Il y avait tellement de choses à faire encore que nous n’en avions pas le temps. [color=#9F81F7}« On devrait leur donner des petits surnoms. On les mets pas assez en valeur, il faudrait pas qu’ils se vexent. »[/color] Et voilà que mon humour refaisait surface sans que je puisse l’en empêcher. Mais franchement, devant Raven, je n’avais pas peur de passer pour une folle à l’humour décaler. En fait, ça faisait longtemps que ce genre de détail me passait au dessus de la tête. nous étions sur Terre maintenant, et si je ne plaisais pas à tout le monde, et bien, je m’en fichais tout simplement. J’avais largement de quoi me soucier d’autres choses que de mon intégrité sociale et, jouer un rôle devant les gens, ce n’était pas dans ma nature. Pour le grand malheur de certaines personnes.

J’avais rapidement conduis Raven au panneau de contrôle avant de m’y hisser pour pouvoir le déverrouiller. Sérieusement, ils auraient put penser aux petites femmes comme nous. Pour travailler ici, il fallait soit être un géant, soit développer une force surhumaine dans les bras pour pouvoir se hisser partout. Et puis, ben, je n’avais pas tellement de force dans les bras, à vraie dire. je n’avais jamais été une grande sportive, et pourtant, je ne manquais pas de motivation. Depuis que nous étions arrivés sur Terre, je disais que je devrais me trouver un Garde qui accepterait de me donner des cours de self défense, mais je ne l’avais toujours pas fait. Et pourtant, je savais très bien que ça ne me ferait pas de mal et que ça pouvait m’être utile un jour ou l’autre. « Ou alors, il était sacrément musclé. » Après avoir déverrouillée le panneau de contrôle, je laissais ma place à Raven pour qu’elle puisse jeter un oeil aux câbles. De ce côté là, je préférais largement la laisser faire. Même si la formation d’informatique comprenait une partie câblage, mon truc, c’était les codes. Du côté des câbles, je n’en connaissais que les bases, en fait, ce n’était pas les cours où j’avais été la plus attentive. Je voyais bien que Raven avait assez de mal à tenir en équilibre, en même temps, avec sa jambe, ça ne devait pas être évident. Déjà moi je galérais pas mal alors que mes jambes étaient en parfait état… Mais je ne savais pas trop comment l’aider. En fait, je ne savais pas où elle avait mal, et je ne voulais pas appuyer à l’endroit où il ne fallait pas et empirer son état. Je n’étais pas médecin après tout. Et je connaissais assez Raven pour savoir qu’elle préférait se débrouiller toute seule si elle le pouvait plutôt que de demander de l’aide à quelqu’un. Je lui lançais tout de même un sourire compatissant quand elle descendit de son perchoir. Je voulais lui faire comprendre par là que si elle voulait se confier à quelqu’un, discuter, ou n’importe quoi d’autre, elle pouvait venir me voir sans aucun problème.

J’écoutais Raven me dire ce qui n’allait pas dans le panneau de contrôle. Et arranger le problème allait être bien compliqué. Je gardais le silence quelques minutes, tournant le problème dans on cerveau pour essayer d’y trouver une solution. Après tout, tout problème avait sa solution, il suffisait juste de se concentrer pour la trouver. Et je croyais bien en avoir trouvée une. En espérant que ça marche, bien sûr. « J’ai une idée. » Je me hissais à nouveau sur le panneau de contrôle et observais l’intérieur. Comme je m’en doutais, il n’y avait qu’une petite partie des câbles qui étaient endommagés, le reste était encore utilisable. « Il suffit de brancher l’ordi sur la partie des câbles encore en état et de tester le reste en faisant partir le programme d’ici. On verra tout de suite si le problème ne se limite qu’à cette partie. » Fronçant les sourcils, je reportais mon attention sur Raven, toujours hissée contre le mur. « C’est faisable, tu crois? »

Tout en réfléchissant à une solution à notre problème, je m’étais à nouveau hisser sur le panneau de contrôle pour observer une fois de plus ses câbles complexes. A croire que j’aimais bien me retrouver à moitié dans le vide, visiblement. Même si ce vide là n’était pas très haut et que je ne risquais pas de grandement me blesser si j’en tombais. Quoique, une mauvaise chute pouvait facilement arrivée. Mais j’avais tellement de chance que si je tombais, je risquais seulement de me faire très mal, et pas de me briser la nuque. Enfin bref, j’avais finis par soumettre l’une de mes idées à Raven, et patientais le temps qu’elle pèse le pour et le contre. Il était vrai que je n’avais pas souvent de super bonnes idées, mais visiblement celle ci avait l’air de lui plaire. En tout cas, son enthousiasme soudain me le faisais comprendre, et m’arracha même un petit sourire. « Autrement dit, un jeu d’enfant pour nous! » Je me laissais alors tomber à nouveau au sol. Il faudrait vraiment que l’on pense à installer une échelle par ici, parce que si à chaque fois que nous avions un problème nous devions jouer à l’escalade… On allait rapidement ne plus avoir de bras, ou même se blesser. Et puis construire une échelle, ça ne devait pas être bien compliqué. Quelques morceaux de bois, et le tour était joué, non? J’y connaissais pas grand chose dans ce domaine là malheureusement, mais j’arriverais bien à trouver quelqu’un dans le camp qui pourra arranger ça. Un petit don de ration et le tour était joué. Comme sur l’Arche, en fait.

Je regardais Raven fouiller dans ses poches pour en sortir ses outils. C’était dingue, cette fille se trimballait toujours avec au moins un tournevis sur elle. Au moins, elle avait la qualité d’être prévoyante, contrairement à moi. Peut être que je devrais prendre exemple. « Ça marche! » Une fois Raven partie, je me mis au travail. Ce n’était pas quelque chose de bien compliqué à faire de toute façon, démonter un ordinateur, et en réalité, ça ne me prit seulement que quelques minutes. Quand Raven fut de retour, je m’étais de nouveau hissée sur le panneau de contrôle, l’ordinateur en équilibre sur l’un de mes bras, qui lui même était en équilibre contre le mur. Et me tenait en équilibre en plus de mon pied posé sur le rebord. Pas vraiment pratique pour travailler, mais justement, c’était ça qui était cool. J’aimais relever des défis dans le genre, et prendre des risques, c’était sérieusement dans des situations comme celles là qu’on s’amusait le plus. Un rire m’échappa même en voyant la brune brandir les câbles telle un trophée, un grand sourire scotché sur ses lèvres. « A vos ordres, ma reine! Ramène toi! » Je tendis ma main libre à Raven et lui fis signe de venir vers moi. Cette journée s’annonçait plutôt bien, en fait. Nous travaillions toutes les deux dans la joie et la bonne humeur, les nouvelles en général étaient plutôt bonnes… A croire que tout s’arrangeait petit à petit. Et contrairement à mon habitude, j’avais plutôt de l’espoir pour que cette période de paix dure le plus longtemps possible. L’éternité, pourquoi pas?

Je ne pensais pas avoir autant de plaisir à travailler quand j’étais encore ado, et pourtant… Et bien je passais un bon moment en compagnie de Raven à cet instant. Se pencher sur ce problème de câbles nous permettait à toutes les deux de nous vider l’esprit et d’éviter de penser aux choses pas très fun qui nous étaient arrivés ces derniers temps. Surtout que Raven avait dut vivre des choses bien plus horribles que moi, alors pouvoir l’aider d’une certaine manière à se sentir mieux l’espace de quelques heures me faisait plaisir. Même si ça ne nous prendrait pas un éternité de régler ce petit problème, c’était déjà mieux que rien! Et puis, Raven avait l’air d’être une fille cool. Je ne la connaissais pas assez pour le confirmer, mais j’appréciais sa compagnie, et je la ferais même rentrer dans mon cercle d’amis sans hésiter. En même temps, ce cercle il était pas tellement grand. Et c’était peut être parce que j’étais un peu trop méfiante avec les gens. Il faudrait penser à changer ça, mais plus tard. Je regardais Raven monter pour me rejoindre, l’aidant du mieux que je le pouvais en évitant de moi même me viander comme une débutante. Ce truc n’était vraiment pas du tout adapté, c’était clair, et un accident pouvait vite arriver, malheureusement. Mais ce n’était certainement pas ça qui allait nous arrêter toutes les deux. « C’est ton domaine ça… » Je lui lançais un petit clin d’oeil. Je me sentais vraiment bien à cet instant en réalité, chose qui ne m’arrivait pas très souvent ces derniers temps malheureusement. Ça faisait du bien d’oublier un peu ses soucis, et si la compagnie de Raven me faisait cet effet, il faudrait que je pense à passer un peu plus de temps avec elle.

Pendant que la petite mécano s’occupait des fils, j’avais commencée à charger le programme sur l’ordinateur. Autant prendre un peu d’avance, comme ça, nous aurions juste à le raccorder et à lancer le programme, le tout fait en un rien de temps! J’en profitais aussi pour vérifier une dernière fois le codage, au cas où une petite anomalie m’aurait échappée, mais rien en vue, une fois de plus. Je souris à Raven dès qu’elle eut finit, et tandis qu’elle descendait, je commençais à accorder l’ordinateur au reste du panneau de contrôle. Je croisais les doigts intérieurement pour que ça fonctionne, parce que je n’avais pas d’autre idée pour régler le problème sinon. Après, nous étions deux cerveaux, peut être que Raven trouverait une solution, ou que nous en trouvions tout simplement une ensembles en réfléchissant un peu plus. Je venais de finir de raccorder les câbles quand Raven me posa sa question. Mon regard se détacha de l’écran pour se tourner vers la brune, et je lui servis un petit sourire, peut être un peu moins franc que les précédents. « Il le faut bien. Je suis jamais sortis du camp encore, mis à part pour me rendre au Mont Weather alors… J’ai pas tellement eut besoin de m’adapter pour l’instant. » Et c’était très bien comme ça d’ailleurs. Après mon forage total au Mont Weather, je n’avais en aucun cas éprouvé le besoin de me rendre à l’extérieur. Ni l’envie en réalité. Est-ce que j’en avais peur? Certainement un petit peu. De tout ce que j’avais entendue depuis que j’étais arrivée, l’endroit le plus sûr pour l’instant était le camp Jaha. Et je n’étais pas une très grande aventurière de l’âme, ou si c’était le cas, je l’ignorais. Mais j’étais aussi une grande curieuse alors… Une sortie à l’extérieur ne me ferait peut être pas de mal, au final.

J’étais restée quelques secondes les yeux dans le vague avant de reprendre mes esprits. Je jetais un dernier coup d’oeil au programme avant de me tourner à nouveau vers Raven. « T’es prête? » Question idiote, bien sûr. De toute façon, Raven devait ressentir la même impatience que moi de savoir si notre idée fonctionnait ou non. « C’est parti. » Je pressais alors une touche pour lancer le programme, attendant que ce dernier se déclenche, ce qui ne devait prendre que quelques secondes. Pitié, faites que ça fonctionne.