J’avais été affectée au service de l’étrange homme venant du ciel, c’était à lui que je devais désormais obéir et c’était lui que je devais suivre au cas où il aurait besoin de quelque chose. Mais je n’en restais pas moins l’esclave de la reine également. On pourrait dire en quelque sorte que j’étais au service de tout le palais. Cependant, j’avais tout de même une hiérarchie à respecter. Les désirs du skaikru John Murphy primait sur tous les autres, exceptés, évidemment, sur ceux de notre reine, Torvi.
Ce jour-là c’était d’ailleurs d’elle que venait mon ordre. Torvi m’avait convoquée, un peu plus tôt dans la matinée. Elle m’avait demandée de me rendre à l’auberge. Je devais aller acheter certaines affaires pour elle à Ziggy, la femme qui tenait cet endroit. La reine m’avait également demandé de faire comprendre à l’aubergiste, qu’il faudrait qu’elle passe par le palais quand elle le pourrait pour régler certaines histoires. Je savais à quoi ressemblait la dénommée Ziggy, car j’avais déjà pu l’apercevoir une ou deux fois au palais, lorsque je suivais Torvi.
J’enfilais donc ma cape et me préparait à sortir. L’auberge n’était pas à l’autre bout de la ville, mais il me fallait quand même marcher plusieurs minutes pour m’y rendre. Le blizzard soufflait particulièrement fort en ce début d’après-midi et je décidais d’attendre un peu avant de m’engager dans les de Skjer. Une fois le vent retombé, je me dépêchais de nouer ma cape autour de mon coup et hâtais le pas pour sortir avant qu’il ne se remette à souffler et me bloque à l’intérieur.
Les rues de la ville étaient particulièrement vides. A croire que le froid de décembre avait poussé tout le monde à s’enfermer. Même s’il s’était légèrement calmé depuis que j’avais décidais de sortit, le vent me fouettait le visage et faisait rougir mes joues. J’avançais, la tête baissée, d’un pas déterminé, pour m’acquitter de ma tâche au plus vite et retourner dans l’antre chaud du palais. Ma course fut interrompue par une douce voix.
- Bonjour.Je relevais la tête et reconnue la propriétaire de cette voix. C’était l’aubergiste, Ziggy. Elle me montra un sourire tout à fait sympathique que je lui rendis. Je me rendis alors compte que si cette femme était dehors, cela signifiait que je l’auberge était fermée. Comment allais-je pouvoir acheter ce que Torvi m’avait demandé dans ce cas ?
- Myssa c’est ça ?Apparemment, elle aussi m’avait reconnue. J’acquiesçais vigoureusement pour lui signifiait qu’elle ne se trompait pas. Puisque Ziggy était dehors, devais-je me rentrer directement au palais ? Je pourrais au moins faire comprendre à la jeune femme qu’il faudrait qu’elle m’accompagne…
- Est-ce que tu te rendais à l’Auberge ?J’acquiesçais une nouvelle fois. Je lui montrais ensuite le sac vide que j’avais emporté pour illustrer ma réponse. Je la pointais ensuite du doigt puis montrais l’extérieur tout autour de nous avant de hausser les épaules. J’espérais que la jeune femme comprendrait où je voulais en venir : lui demander pourquoi elle était sortis par ce temps glacial.
Ne pas parler me posait parfois des problèmes, en particulier dans ce genre de situation, mais il m’était impossible de formuler un son. J’avais déjà réessayé et quelques rares fois il m’arrivait de m’entraîner mais jamais aucun bruit ne sortait de ma bouche. Depuis « l’événement » je n’avais plus pus prononcé un seul mot. J’avais donc développé une autre forme de langage. Je m’exprimai, autant que je le pouvais, à l’aide de geste, essayant tant bien que mal de me faire comprendre.