wars on ours bodies, scars on ours hearts ▬ Lexa

Clarke discutait avec Baal, d’une conversation qu’ils n’avaient jamais eu (et qui n’avait jamais été aussi longue). Auparavant, quand ils échangeaient, cela avait toujours été en rapport avec les chevaux, les conseils que le dresseur leur donnait par rapport à Archéon, ou alors, de ceux qui courraient dans les plaines de l’ouest, d’où il venait. Elle savait que les terres qui étaient attaquées étaient les siennes, celles où il avait passé la plus grande partie de sa vie et elle lut, sans mal, oui, toute la détresse que Baal avait, en songeant à ses amis perdus et à sa famille qui, s’il n’avait pas eu le temps de revoir, espérait être en sécurité. Non, ils avaient si peu parler de ça, et s’étaient intéressés à la stratégie qui avait été mise en place, sur les manières de la rendre la plus effective, et que Clarke puisse envisager les effectifs qu’elle demanderait au Camp Jaha quand elle y retournerait. Ce qu’elle ferait, dans les jours à venir. Si elle n’était que conseiller, elle ne pouvait pas imposer au chancelier de lui offrir des hommes et des armes. Ca aussi, ce serait des éléments dont elle devrait parler avec Lexa, ce qu’elle ferait, sous peu. Actuellement, sa niron était occupée à discuter avec les autres conseillers et, finalement, quand Baal prit congé – retrouvé par une noiraude que Clarke savait être une conteuse – la blonde se rapprocha du trône.

Elle adressa un bref regard à Lexa, attendant que Titus ait terminé avec sa tirade, s’intéressant quelque peu à la table où reposaient les cartes, ne pouvant retenir un bref sourire, qui fut placide. Car si les souvenirs remontaient à sa mémoire, elle n’avait pas vraiment le goût de les apprécier. La tension encore palpable dans l’air ne prêtait pas à ce genre de pérégrination mentale et quand, finalement, le Fleimkipa sembla tarir ses paroles, Clarke prit la parole. « J’aimerais aussi m’entretenir avec Lexa à propos des Skaikru. » Et elle se tourna parfaitement vers Titus, sachant pertinemment que l’homme n’appréciait pas l’implication de son clan dans les évènements à venir : il avait maqué clairement sa position lors du conseil qui venait tout juste de se terminer. « Ils ne prêteront pas leur force par pure générosité, c’est une tendance partagée par tous les clans. » Et par toutes les personnes présentes, aussi. Clarke n’oserait pas remettre en question la place de Titus auprès du trône. De ce qu’elle avait compris, il était là depuis bien des années et était un pilier essentiel à Polis. Il était le seul, à avoir été récalcitrant à propos du skaikru. Car il n’avait pas été sur le champ de bataille contre la montagne et tout ce qui avait été fait dans les environs de TonDC seraient à refaire ici, face à lui.

Clarke n’allait donc pas lui mener la vie facile. « Votre opinion sera toujours la bienvenue, Titus. » Et elle plissa un peu le regard, de cet air défiant, dur, qui prouvait que, dans son sang, courrait aussi la force des leaders. Ce n’était pas parce qu’elle avait changé de rôle que tout serait oublié. Loin de là.

Les décisions prises n’avaient pas plu à tout le monde, et si Lexa avait senti le regard réprobateur de la reine des flots, ainis que la colère qui avait pu émaner de Dunlaïth – pauvre, vieille Dunlaïth, elle nota Lexa, d’aller lui parler plus tard dans la soirée, elle aurait tant de choses à dire à a cette vieille femme qui était comme une mère, sans l’être réellement non plus. - si elle avait noté que certains appréciaient d’avantage que d’autres les décisions prises, elle savait que tout ce qui avait été décidé, était nécessaire. Et désormais pourtant, elle en subissait les premières conséquences. Echo était sortie de la salle du conseil, avec une expression douloureuse sur le visage, et la reine des flots était partie dans une furie contrôlée, que Lexa était consiente de ne pas subir uniquement parce qu’elle était Heda. Soit, il y ‘en avait un qui ne se gênait pas pour donner son point de vue, et c’était bien Titus, flemkipa et conseiller, qui vociferait légèrement par rapport à ses décisions, et qui vociféra d’autant plus, quand des pas bien caractéristiques se firent entendre, et que Lexa releva les yeux. « J’aimerais aussi m’entretenir avec Lexa à propos des Skaikru. » Et Justement, Titus sembla se préparer à se lancer dans une longue tirade que Clarke interompit dans l’œuf. Elle était brillante. Ici, au milieu de la scène politique et décisionnaire, Lexa ne pouvait que l’admirer en silence, cachant la lueur qui aurait pu luire dans ses yeux. Titus commençait à s’echauffer peut être, et il allait parler à nouveau, quand Lexa avança de quelques pas, levant la main pour le faire taire. « Nous aurons l’occasion de reparler de ça, Titus. » Sa voix était catégorique, d’un ton qui n’acceptait pas qu’on la reprenne ou l’interrompe.

Puis elle posa son regard lourd des décisions dernièrement prises sur Clarke, et elle hocha la tête. « Je sais bien que les Skaikrus ne proposeront pas leur aide volontairement. Parlons de ça, mais parlons en marchant veux-tu, ces longues conversations statiques pèsent sur mon corps. » il y’eut presque un sourire, qu’elle dissimula avec brio, avant de commencer à marcher, incitant Clarke à faire de même. « Titus, nous reprendrons plus tard. Je prends note de ton avis. » Et déjà, elle s’éloignait, espérant que Clarke ait suivi sa cadence. Il y’avait des choses dont elles devaient parler toutes deux, des choses qu’elles pourraient dire, plus tard. Peut être des conversations qui viendraient une fois la nuit tombée. Mais sur l’heure, elles devaient parler des skaikru, et de leur implication – ils joueraient après tout un rôle de la plus haute importance, si ils acceptaient d’aider - et de ce que cette participation la, impliquait. « Que proposes tu que nous offrions à ton peuple en échange de son aide ? » Des vivres pour l’hiver ? Lexa avait déjà prévu de leur verser une part des vivres qui seraient chassées en territoire Azgeda ou Demodrakhos, de même que des fourrures. Et comme elle l’avait déjà dit à Clarke, elle envisageait d’envoyer des bâtisseurs et des architectes pour les aider à faire du Camps Jaha, une meilleure chose. Que pouvaient ils vouloir d’autre ? La paix ? Ils avaient déjà une alliance.

Il y avait des satisfactions qui n’étaient pas justifiées, mais que Clarke ne pouvait empêcher de naitre en son sein. Observer Lexa congédier Titus en faisait partie. Ce n’était pas la part d’autorité naturelle qui charmait la blonde : à ça, elle était plus qu’habituée. Elle ressentait juste une méfiance vis-à-vis de l’autre conseiller, comme si, un jour, il apparaitrait dans sa chambre prêt à fomenter un complot et à tenter de l’assassiner. C’était infondé, mais les réticences que Titus exprimait à son égard ne l’aidait pas à le porter dans son cœur. Heureusement, il était habitué à écouter Heda et il ne posa aucune problème. Même si elle ne doutait pas qu’elle aurait droit à une entrevue avec le fleimkipa dans la journée. « Ces longues conversations statiques pèsent sur mon corps. » L’expression faiblement crispée de Clarke lui évite de lever les yeux au ciel d’amusement et à la place, inclina un peu la tête. « Alors nous marcherons. » C’était une chose qu’elle adorait faire, vadrouiller dans les couloirs de la tour, constater qu’elle prenait de mieux en mieux ses repères, et observer la vie qui s’activait dans la ville, à partir de tous les points de vue qu’offrait la construction qui avait survécu à la fin du monde.

Lexa était déjà levée et, après quelques secondes, Clarke lui emboita le pas, à sa suite, marchant tranquillement. Elle enfonça les mains dans les poches de sa veste de bas de gamme, pour empêcher l’envie d’attraper la main de Lexa, et bientôt, elle força son regard à glisser de la figure de sa niron, pour se concentrer sur un ailleurs. Surtout, se concentrer sur la discussion qu’elles allaient avoir. « Que proposes tu que nous offrions à ton peuple en échange de son aide ? » Tout avait déjà été murement réfléchi. Dans le coin de sa vision, Teksas qui avait attendu à l’extérieur de la salle du trône, se mit en marche à son tour, suivant tranquillement celle dont il avait la tâche. Elle ne lui dédia rien de son attention, alors que son front se plissait légèrement et que la moue caractéristique de sa réflexion se jouait sur ses lèvres. « L’armement dont dispose le skaikru est limité. S’ils ont récupéré des minutions avec la montagne, il n’en reste pas moi que » elle prit une brève inspiration, chassant l’agacement qu’elle sentait poindre « connaissant ma mère » le soupir était audible, et elle continua tout aussi rapidement « ce sera un point qui lui tiendra à cœur. » Et elle comprenait ça, Clarke. Même si elle aurait souhaité vivre dans un monde où les armes n’étaient pas nécessaires, si le trigedakru, lui, ne quittait jamais une lame, c’était qu’il y avait une raison derrière. Le besoin de se protéger ne changera pas, qu’importe les alliances.

Et Clarke explicita un peu mieux, côte à côte avec Lexa, séparées par moins d’un mètre d’air que la fille du Ciel tentait de ne pas considérer. Le flirt ne viendrait pas tout de suite, l’ouest à son esprit, les paroles inquiètes de Neith et de Baal encore dans ses oreilles. « Offrons leur des matières pour qu’ils puissent renflouer leurs stocks. Ils seront capables de fabriquer les munitions par eux-mêmes. Ainsi ils ne seront pas réticents à l’idée de se servir de leurs armes pour la cause du trigedakru. »

Il y’avait cette force naturelle en Lexa, ce charisme et cette autorité qui la rendait écoutée et obéï quand elle parlait, la salle fusse-t’elle comble, les récriminations fussent-elles trop virulentes, et c’était plaisant. Elle ne le nierait pas. Elle ne dirait pas que c’était grisant non, elle savait utiliser de ce don naturel qu’elle avait, avec parcimonie, elle savait être humble Lexa, et si elle avait la naissance d’un sourire aux bords des lèvres à ce moment précis, ce nétait pas tant parce que Titus s’était laissé congedié en un fragment de seconde, mais plutôt car Clarke était à ses cotés. Oh, elle n’avait pas été dupe du regard du flemkipa à l’égard de la fille du ciel, et elle taisait un trop grand sourire. Pour la forme. Pour les yeux des gens. Elle était heureuse. Ça ne se montrerait pas trop. Ca ne se montrerait pas. Sauf par Clarke peut être qui en quelques jours seulement s’était glissé une place dans son cœur pour en devenir la force. Ça ne se montrerait pas non, et de toutes les manières la conversation nécessitait du sérieux, ça n’allait pas non plus être une entrevue amoureuse. Non, elles étaient les représentantes de leurs peuples, elles étaient Heda et son conseiller le plus récent, elles étaient en mission, en discussion diplomatique. Et elles allaient marcher.

Il y’eut quelques pas, la sale du trone n’était désormais plus qu’un souvenir, un brouhaha dans le lointain, où les conversations reprenaient après leur départ, et Lexa remarqua inconsciemment la familiarité avec la quelle Teksas et Galaad reprirent leur marche à leur suite. Elles étaient protégées. Et de tous les conseillers Clarke était probablement la seule à avoir un garde du corps, mais il était loin de Lexa l’idée de le lui enlever. Que Clarke soit leader, conseiller, ambassadeur ou bien simplement niron, elle était Clarke, et Teksas demeurerait toujours à ses cotés pour la préserver de tous les risques qui pouvaient arriver. C’était suffisant pour combler Lexa pour le moment. A ce sujet du moins. Ce n’était pas le plus important de l’heure, et des jours à venir, non ce qui importait était la, laché au milieu de ce couloir où elles marchaient.

Lexa se tenait droite, les bras croisés dans son dos, sa cape de commandeur virevoltant au gré des courants d’air, écoutant Clarke. « L’armement dont dispose le skaikru est limité. S’ils ont récuperés des munitions avec la montagne, il n’en reste pas moins que, connaissant ma mère, ce sera un point qui lui tiendra à cœur. » Il y’eut un hochement de tête de la part du commandeur. Elle comprenait. Il yavait une alliance bien sur, mais les armes étaient nécessaires dans le monde dans le quel elles vivaient. Les armes étaient le nerf de la guerre, et malgré tous les changements qui pouvaient arriver, ce monde, était un monde qui ne connaitrait jamais que des paix éphémères. « Offrons leur des matières pour qu’ils puissent renflouer leurs stocks. Ils seront capables de fabriquer les munitions par eux-mêmes. Ainsi ils ne seront pas réticents à l’idée de se servir de leurs armes pour la cause du trigedakru. » C’était plus clair pour Lexa, et dans sa tête elle pensait déjà à tout ce qui pourrait être utile au Skaikru. Elle acquièssa. « C’est une bonne idée. Tu nous feras, si c’est dans tes capacités, une liste des matériaux dont ils auraient besoin pour construire des munitions. » Son regard se fixa un peu sur Clarke, avant de reprendre ses mouvements, et elle pencha la tête sur le coté en reprenant. « Je songeais également, nous en avions parlé, leur envoyer bâtisseurs et architectes, ainsi que des vivres pour les aider à passer l’hiver. Elles seront moins nombreuses que je l’aurais aimé, mais tu connais les soucis que nous rencontrons face à cela. »

Il y avait cette effervescence particulière, propre à cette planification qui parcourait le corps de Clarke. C’était familier et l’entrain qu’elle ressentait aurait eu de quoi l’inquiéter. Ce ne fut pas le cas, car elle avait finalement accepté cette petite partie de monstre qu’il y avait en elle. L’exercice de réflexion que représentaient les planifications de guerre. Clarke avait toujours apprécié ça, les stratégies. Et les gens la considéraient trop souvent pour celle qui n’en faisait qu’à sa tête, que pour saisir le réel danger qu’elle pouvait représenter. Ca lui avait servi, à deux reprises déjà. Maintenant, si la situation était différente, il n’en restait pas moins que Clarke arrangerait les forces en présence pour s’assurer les meilleures chances de victoire. Tout ceci commencerait par le support de son propre peuple. Et il serait les plus durs à convaincre, Clarke n’en doutait pas une seule seconde. Mais avec les arguments suffisants, sa mère prendrait la peine de considérer un minimum ses propos. « C’est une bonne idée. » Elle retint un soupir à l’approbation de Lexa, soulagée que le commandant ne voie aucun inconvénient à nourrir les forces militaires du skaikru. « Tu nous feras, si c’est dans tes capacités, une liste des matériaux dont ils auraient besoin pour construire des munitions. » Elle acquiesça silencieusement, Clarke, songeant déjà aux brèves conversations qu’elle aurait avec les autres membres du Ciel qui l’avaient accompagné jusque Polis. Si elle arrivait à trouver de quoi faire des explosifs, elle retournerait dans les bonnes grâces de Raven également. « Je n’y manquerais pas. » Cette nuit, quand elle retrouverait Lexa dans leur chambre, elle lui glisserait la liste qui aura été faite.

Mais elles étaient encore loin du paisible de la soirée, de leur intimité et il restait encore un bon nombre de choses à planifier. Lexa revint sur ses gestes de générosités et un sourire ne manqua pas de fleurir sur ses lèvres, maintenant qu’elles étaient loin des regardes inquisiteurs des chefs de clans et de certains conseillers dégarnis. « Elles seront moins nombreuses que je l’aurais aimé, mais tu connais les soucis que nous rencontrons face à cela. » Et son expression se crispa, entendant les craintes de Indra dans son esprit, les difficultés que le Trikru rencontrait. « Toute aide sera la bienvenue, Lexa. » Le nom roula, tendre, malgré le sérieux de l’échange. « Nourris d’abord les tiens. » Elle marqua une courte pause, serrant un peu ses poings, toujours réfugiés dans ses poches. « C’est la parole de ton conseiller. » Et il y eut une mimique joueuse, un reflet d’espièglerie dans son regard bleu, qu’elle posa sur la figure de sa niron. « Maintenant la parole d’un skaikru. » Elle prit une brève inspiration, appréciant le filet d’air qui rentra dans ses poumons, avant de continuer sur sa lancée. « Nous avons toujours été habitué au rationnement. A faire beaucoup, avec les moyens que nous avions. Quand je passerai au Camp Jaha, je prendrais connaissance des projets qui ont été prévu. Car, crois-moi, ils en auront très certainement. » Oh oui, il y en avait, des plans de récoltes pour la Terre. De ces stocks de graines qui n’attendaient qu’un sol fertile pour pousser. Abby y aurait déjà pensé.

Et ses propos l’amenèrent à un autre sujet qu’elle se devait de discuter avec Lexa. « J’irai les convaincre en ton nom. » Elle ne demanda pas l’autorisation, Clarke. Elle n’en avait jamais eu besoin. « Le plus tôt sera le mieux. » Et la détermination laissa place à autre chose. Une nostalgie, ou un sentiment similaire. « Je ne pensais pas quitter Polis si vite. » Elle en avait vu si peu, de la capitale, lors de ses brèves tours dans les rues, que ce soit en compagnie de son amante ou de Teksas. La ville attendrait, Clarke n’avait pas d’autre choix. Car la guerre, elle, n’attendait pas.

Peut être aurait elle du y reflechir à deux fois, peut^etre aurait elle du attendre un peu, mais non, elle ne voyait pas d’objections à procurer des armes au Skaikru. Titus n’approuverait peut être pas, mais pour elle, si les Skaikrus étaient des alliés, il fallait qu’ils arrivent à se defendre eux aussi. Et comment mieux les mettre en confiance, qu’en leur donnant de quoi faire leurs munitions. Bien sur, elle savait Lexa que son peuple n’aimait pas les armes à feu, qu’il y’avait cette crainte du futur, de la technologie, de la puissance que les skaikrus pouvait avoir. Mais elle savait aussi, qu’ils avaient besoin d’eux. Qu’ils avaient besoin de leurs forces, et elle croyait, elle, en cette alliance. Elle n’arreterait jamais d’y croire. Et peut être que Griffin mère n’aimait pas les terriens, - elle n’était pas stupide, elle n’allait pas se faire des illusions, Lexa - mais elle avait la sagesse de faire ce qui était le mieux pour son peuple. Elle ne declarerait pas la guerre avec la main qui les nourissait, en arme comme en nourriture. D’autant plus que si ils s’installaient, les terriens connaissaient quand même encore beaucoup mieux le terrain qu’eux. Soit. Titus aurait probablement des reprimandes à faire à ce sujet, peut être voudrait il lui faire annuler les ordres. Elle, elle resterait convaincue d’avoir fait le bon choix. Ils offriraient de quoi s’armer aux skaikrus. Et les skaikrus les aideraient à l’Ouest.

Il y’aurait une liste, Clarke la lui donnerait. Elle y comptait bien. Et puis il y’eut une autre proposition, parce que Lexa était généreuse, et que pour elle les skaikru comptaient vraiment. Ils étaient des alliés oui, ils seraient peut être un jour son peuple. Clarke l’était en tout cas. Sienne. Tout comme elle, elle l’était. Mais c’était une autre histoire qui se jouerait plus tard. Pour l’heure, le conseiller qu’était la blonde, réfléchissait à sa proposition. « Toute aide sera la bienvenue, Lexa. Nourris d’abord les tiens. » Il y’eut un hochement de tête. Elle ne laisserait pas s’affamer son peuple. Non. Mais elle ne laisserait pas non plus s’affamer les skaikrus. « Sha. Mais nourrir les alliés est important aussi. » et c’était quelque chose qui comptait pour elle. C’était peut être un peu naïf, que de vouloir les aider, mais pour elle, les skaikrus étaient le meilleur moyen d’aller plus de l’avant. Ils pourraient faire des grandes choses, elle y croyait vraiment. Elle écouta cependant, Clarke lui parler de rationnement, de projets, et elle hocha la tête. « Je ne doute pas qu’ils auront des projets. Mais soit, nous aviserons plus tard alors. » Ils pourraient sur le long terme apprendre aux skaikru comment cultiver la terre, comment reconnaitre les fruits qui étaient mangeables et ceux qui brulaient le palais à vous en faire mourir. Oui, ils pourraient. Et plus que les nourir ils leur apprendraient à se nourrir eux même.

« J’irais les convaincre en ton nom. » C’était une affirmation, et Lexa hocha la tête, elle savait. Elle n’aurait pas imaginé que Clarke reste ici à Polis, avec elle, alors qu’il fallait parler aux skaikrus. Elle savait. Et Camps Jaha n’était qu’a une journée de cheval, et puis, … Enfin, sa décision à elle aussi était prise, et ce fut un maigre sourire qui se glissa sur ses lèvres devant le semblant de nostalgie de Clarke. « Je ne pensais pas quitter Polis si vite. » Elle reprima l’envie de caresser la joue de Clarke, pour lui apporter du reconfort, mais répondit au lieu de ça, d’une voix douce. «  Polis ne disparaitrait pas en quelques jours. » Et Polis toujours demeurerait, elle était faite ainsi. « Mais je viendrais avec toi. J’ai promis à Aden que je l’amenerais voir votre camps, et j’aimerais m’entretenir moi même avec ta mère, pour lui prouver notre volonté. »

Lexa avait cette propension au don, qui fascinait Clarke. Dire que lors de leur première rencontre, l’une avait été prête à éradiquer le peuple de l’autre. Dire que la blonde aurait pu ne jamais découvrir la douceur d’âme de sa niron. Il n’y avait que ce soulagement, quand elle pensait à la tournure des évènements qui auraient pu arriver. Non. Aujourd’hui, elles marchaient main dans la main (c’était une image, Clarke aurait tellement voulu saisir la main de son amante et déambuler dans les couloirs de la Tour. Elle ne s’en priverait pas, une fois qu’elles seraient dans un étage un peu moins peuplé que celui-ci. La discussion était à la prévention, aux skaikrus. « Mais nourrir les alliés est important aussi. » Et cette fois-ci, Clarke ne chercha pas à chasser le sourire qui naquit sur ses lèvres, alors qu’elle retint une remarque amoureuse. A la place, elle adressa un coup d’œil à Lexa, où brillait l’attachement et l’admiration qu’elle avait pour le commandant. Clarke n’allait pas refuser l’offre sur laquelle Lexa avait insisté, et elle hocha un peu la tête. « Les alliés ne l’oublieront pas. » Tout du moins, Clarke l’espérait. Et si c’était nécessaire, elle prendrait tout le soin du monde de rappeler à sa mère la générosité dont le trigedakru avait fait preuve.

Avant cela, il faudrait retourner au Camp Jaha. « Polis ne disparaitrait pas en quelques jours. » Elle leva les yeux au Ciel, Clarke. « Bien entendu. » Si la ville avait survécu à la guerre qui avait mis fin au monde, il y a presque cent ans de ça, la capitale ne verrait pas sa fin précipitée pour les semaines à venir. « Mais je viendrais avec toi. » Elle haussa un sourcil, Clarke, échappant un faible « oh ? » inquisiteur. Pour autant, il n’y avait rien de récalcitrant à l’idée de ne pas devoir dire au-revoir à Lexa pour plusieurs jour. « J’ai promis à Aden que je l’amenerais voir votre camps, et j’aimerais m’entretenir moi-même avec ta mère, pour lui prouver notre volonté. » Ce serait donc un passage un peu plus diplomatique que ce à quoi Clarke avait songé. Elle ne pouvait qu’apprécier l’idée que Aden se joigne à elles. Clarke appréciait l’apprenti et s’il était celui qui deviendrait le prochain commandant –tout en espérant que ce jour n’arrive jamais- il serait bon qu’il se familiarise un peu plus avec les habitudes de son propre peuple. « Je ne peux pas t’empêcher de rencontrer ma mère. » Et elle grimaça, absolument pas enchantée à la possibilité que Lexa rencontre Abby. « Mais elle n’est pas du genre à être raisonnée par la parole. » Clarke tenait définitivement ça de sa mère, sans aucun doute.

Si elle se permettait ce genre de propos, c’était car elle connaissait bien la chancelière. Elle savait, oui, que les actes primait sur toutes les paroles. La seule personne qui était capable de faire changer l’esprit d’Abby, c’était Kane. Et elle espérait avoir une fois de plus son soutient, pour ce qui concernait les armes. Clarke s’arrêta à l’un des balcons, s’appuyant sur celui-ci. Elle profita du vent frais qui soufflait, pour se changer les idées, même si elle ne perdait pas le fil de leur conversation. « Elle est une femme qui préfère les actions. Pour elle, ça reflète la véritable nature des gens. » Pour Abby, aussi, la première impression avait le don de persister. Clarke échappa un bref soupire. « Je t’appuierai. » Elle pinça un peu les lèvres, se penchant un peu vers Lexa, cherchant un semblant de rapprochement, alors qu’elle empêchait toujours ses mains d’attraper sa niron par la cape et de l’embrasser. « Aussi, elle n’apprécie pas la proximité qu’il semble y avoir entre nous deux. » Et définitivement, il y avait le jeu dans sa voix, alors qu’elle diminuait encore plus les centimètres qui la séparaient de Lexa, jurant avec les mots qu'elle venait tout juste d'échapper.

«  Les alliés ne l’oublieront pas. »  Il y’eut un hochement de tête légèrement perceptible, elle savait qu’ils ne l’oublieraient pas. C’était bien la, le propre d’une alliance n’est ce pas. Mais même si ils l’oubliaient, elle savait que des gens – Clarke en ferait probablement partie, - prendraient soin de le leur rappeler. Oui. Elle n’en doutait pas. Et si la naissance d’un sourire se dessina sur son visage, il ne naquit jamais totalement.  Elle était peut être trop soucieuse. La famine qui risquait d’arriver, les barbares, tout reposait peut être trop sur les épaules des Skaikrus, sur leurs épaules à elles qui devraient convaincre les dirigeants du ciel.  Mais oui, les alliés n’oublieraient pas la générosité de Lexa et de son peuple, elle l’esperait du moins.

Et c’était ces alliés la, qu’elles allaient aller voir à Camps Jaha. Toutes les deux. Ce qui sembla surprendre Clarke peut être. Lexa pouvait comprendre, elles n’avaient pas eu l’occasion d’en parler, mais elle l’avait murement réfléchi, et c’était un des themes qui avait été sujet à presque dispute avec Titus quelques minutes plus tot. Lexa irait à Camps Jaha. Ca ne serait pas une grosse escorte qui viendrait avec elle, Aden, Uriel, Eija et quelques autres gardes. Mais la visite serait clairement diplomatique. Elle espérait pouvoir s’entretenir avec Kane, puis avec Abby Griffin, et éventuellement voir où en étaient les avancées de Wick et de Raven sur la technologie skaikru, oui c’était une bonne chose. Et puis, quoi de mieux que le dirigeant en personne d’un peuple, pour parler de l’alliance qui existait entre les leurs ?  Non, elle pensait vraiment que c’était une bonne idée. Clarke n’avait pas l’air contre cela dit.  « Je ne peux pas t’empecher de rencontrer ma mère. Mais elle n’est pas du genre à être raisonnée par la parole. »   Il y’eut un sourire plus léger sur le visage du commandeur. «  Ça doit être une histoire de famille alors. »  C’était dit doucement, ce retour à une taquinerie entre les deux amantes, et puis le visage de Lexa reprit tout son sérieux. «  Elle sera raisonnée par les actes et les dons que nous avons pour votre peuple. Ta mère est quelqu’un d’intelligent, qui comprendra qu’ils ne peuvent rester une enclave au milieu du trigeda sans se mêler de ce qui les entoure. »   Au milieu du trigeda, sur des terres qui leur avaient été laissées, alors qu’ils auraient pu tout aussi bien en être expulsés. Oui, les trigeda étaient généreux avec les skaikru, et l’alliance était une ultime générosité. Nul doute qu’Abby Griffin verrait cela. Et si elle ne le voyait pas… Lexa lui expliquerait encore et encore son point de vue. Après tout, si des gens comme Kane la conseillait, elle finirait bien par entendre raison n’est ce pas ?

La marche prit un arrêt, et Clarke continuait à parler de sa mère.  « Elle est une femme qui préfere les actions. Pour elle, ça reflete la véritable nature des gens. »   Elle hocha la tête Lexa, et s’appuya sur le balcon aux cotés de sa compagne. «  Je sais bien. Mais je ne doute pas qu’elle finira par entendre raison. J’ai foi en votre peuple. »  Et peut être qu’elle avait un petit coté naïf Lexa, peut être qu’elle pensait que tout le monde pouvait finir par croire en la paix et en l’harmonie. Elle oubliait parfois qu’elle voyait outre les choses presentes, qu’elle avait une vision du futur et une tolérance que les autres n’avaient pas.  Le silence resta quelques instants entre elles, et Clarke reprit la parole en se penchant vers elle.    « Aussi, elle n’apprecie pas la proximité qu’il semble y avoir entre nous deux. »  C’était dit, et il y’avait ce ton dans la voix de Clarke qui faisait sourire Lexa sans qu’elle n’arrive à se contrôler, pendant que le commandeur tentait de réprimer l’envie de rompre les quelques centimètres entre elles. «  Tu parles de cette proximité la ? »  il y’eut une lueur dans les yeux de Lexa, qui caressa distraitement la joue de Clarke, avant de raidir à nouveau sa posture. «  Ta mère ne m’aime pas beaucoup n’est ce pas ? »  Et c’était dit avec tout le naturel du monde, avec la curiosité presque naïve que pouvait avoir le commandeur parfois.

« Ça doit être une histoire de famille alors. » Clarke eut un bref sourire, qui aurait pu être confondu avec un tic, tant il fut rapide à disparaitre de ses lèvres. Elle aurait voulu en rire, oui. Mais tout ce qui était sujet à sa mère avait tendance à l’alourdir, l’alourdirait toute sa vie. Surtout, la conversation restait sérieuse et que Lexa ne perdait pas de vue l’important. « Ta mère est quelqu’un d’intelligent. » C’était vrai. Mais sa mère, surtout, était têtue et cet entêtement pouvait avoir ses dangers. Mélangé avec une fierté qui n’avait pas toujours sa place, Clarke se rappelait sans mal qu’ils auraient acceptés de se faire raser par l’armée des grounders simplement pour ne pas délivrer Finn (qui aurait été tué sans une seconde pensée, s’ils avaient été dans l’espace). Soit. Ce n’était pas le moment de penser à ça, pas à ces évènements qui grossiraient la colère silencieuse de la fille du Ciel. Lexa avançait des arguments que Clarke ne pouvait que reconnaitre et elle se retrouva à opiner aux propos de son amante. « Oui, elle finira par s’en rendre compte. » Il n’y avait aucun espoir dans ses propos, alors qu’elle se demandait combien de temps serait nécessaire avant qu’Abby n’ouvre les yeux. « J’ai foi en votre peuple. » Clarke ne put retenir un maigre sourire, un autre, alors qu’elle secouait la tête.

Les deux femmes, sur ce point, étaient profondément différentes. Lexa s’autorisait à croire, alors que, pour Clarke, quand il était question des siens, une profonde désillusion la prenait. Elle avait ce sentiment qu’ils finiraient par causer un accident, d’une manière ou d’une autre et que ça serait à elle (qui d’autre ?) de recoller les morceaux, rattraper les erreurs. C’était une responsabilité qui n’avait peut-être pas sa place, car, elle aurait pu faire confiance aux siens, leur accorder son pardon. Et si elle ne doutait pas qu’ils étaient capables de se gérer entre eux, elle doutait ce qu’il en était, quand il serait question de l’Alliance. C’était une des raisons pour laquelle Clarke avait accepté de venir jusque Polis, pour servir de conseiller. Elle aurait beaucoup plus d’influence ainsi (et surtout, certains n’oubliaient pas son étiquette de leader du skaikru, celle-ci pourrait avoir son utilité). « Ta foi est ce qui a amené les autres à croire en nous. » Et oui, Lexa pouvait être naïve, mais le monde avait besoin de ce regard, tendre et confiant envers son prochain. Sur ce point, les deux femmes étaient profondément différentes. Ça n’empêchait pas Clarke d’aimer profondément cette facette de Lexa – elle l’aimait, pleine, entière.

Et le jeu revint, car il n’était jamais loin et que Clarke adorait titiller sa niron, d’une manière ou d’une autre. « Tu parles de cette proximité la ? »  Et elle se figea presque, quand la main se tendit, avant qu’elle ne se morde sa lèvre inférieure et qu’une lueur sombre, presque dangereuse, se perdit dans son regard. « Un semblant, oui. » Ce fut presque un murmure, alors qu’elle pouvait sentir Teksas lever les yeux au ciel, dans son dos. Enfin, celui-ci avait surement appris mieux que de s’intéresser aux deux jeunes femmes. « Même si je n’oserai pas deviner ce qu’elle avait en tête. » Ca ne partait pas, la tentation. Pas jusqu’à ce que Lexa se redresse et que Clarke poussa un mince soupir amusée. Finalement, elle enleva les mains de ses poches, les appuyant sur le rebord du balcon, laissant ses doigts courir sur la matière du béton abimé, retrouvant la liberté de pouvoir se servir de sa main gauche, tout en restant relativement prudente. « Ta mère ne m’aime pas beaucoup n’est ce pas ? » Son regard glissa sur la Fille Sage, voyant ce que personne n’était capable de voir chez Lexa. Et il y eut tant d’amour, dans ses yeux, avant qu’elle ne détourne son attention sur un autre point – coucou Teksas – pour chasser cette affection qui se montrait trop. « Elle est restée cramponnée au souvenir du commandant prêt à tous les sacrifices. » Elle pinça les lèvres, les souvenirs de sa discussion avec sa mère lui revenant sans mal. « Surtout, elle a du mal à accepter que quelqu’un d’aussi jeune soit à la tête du trigedakru. » Elle eut un bref rire sardonique. « Elle nous considère encore comme des enfants. »

« Oui, elle finira par s’en rendre compte. » EtLexa comprit à ce moment la, que si elle avait foi, elle, dans les skaikru, ça n’était pas le cas de Clarke, ou peut être était-ce juste en sa mère qu’elle n’avait pas confiance ? Est ce qu’elle aurait du s’inquieter, Heda, de savoir que sa conseillere ne croyait pas que le chancelier puisse réaliser à quel point cette alliance était profitable ? Non. Lexa demeurait persuadée qu’elle avait raison de croire. Les gens pouvaient évoluer. Ils évoluaient tous, et la terre avait encore tant à leur offrir. Alors, elle hocha, et affirma sa foi une fois de plus. Elle croirait pour deux si il le fallait. C’était déjà le cas, c’était déjà ainsi. Tant pis. L’avenir était empli d’incertitudes, mais elle était sure, elle qu’il revelerait des bonnes surprises. Les skaikru les aideraient à battir un futur, elle ne voulait pas en douter. « Ta foi est ce qui a amené les autres à croire en nous. » Et elle hocha la tête, la lueur de fierté encore plus forte dans son regard. Un hochement de tête. Elle acquiessa.

Et le jeu revint encore entre elles. Cette proximité à la quelle elels essayaient de ne pas céder, mais qui était si tentante. Comme un feu brulant dans le quel elles plongeaient en toute connaissance des risques. Elles se brulaient l’une et l’autre. Il y’eut une caresse que Lexa se permit, et la main se retira bien vite. « Un semblant oui. Même si je n’oserai pas deviner ce qu’elle avait en tête. » Ce n’était pas rassurant en un sens, que de savoir qu’Abby Griffin n’appréciait pas que sa fille et Lexa puissent être dans cette union qui existait entre elles. Elle s’y habituerait. Lexa ne voulait pas en douter non plus. Elles n’étaient plus si proches physiquement maintenant, et Lexa restait droite, serrant ses mains dans son dos, alors qu’elle reprenait d’une voix douce. « Elle s’habituera à ça, aussi. Nous sommes ce que nous sommes, elle s’y fera. » Et si elle ne s’y faisait pas, ce n’était pas une éventualité que Lexa voulait envisager.

Non. Mais il y’avait cette curiosité oui, cette candeur presque fragile qui passa quelques instants dans ses yeux. La Chancelière ne la portait pas dans son cœur, et elle ne doutait pas qu’en un sens, cela avait à voir avec sa fille peut être. « Elle est restée cramponnée au souvenir du commandant, prêt à tous les sacrifices. » le Missille. Les soldats qu’ils avaient tués. Les sacrifices. Oui, ‘étiat une part de leur culture au fond. Sacrifier ce qui devait l’être pour le bien du plus grand nombre. Mais ça ne s’arretait pas la. « Surtout, elle a du mal à accepter que quelqu’un d’aussi jeune soit à la tête du trigedakru. Elle nous considère encore comme des enfants. » C’était… C’était ridicule à entendre. Et Lexa savait que dans son peuple personne n’aurait jamais pensé une telle chose. Mais les humains du ciel étaient définitivement différents. Elle fronça les sourcils quelques instants, et puis elle repondit, avec tout le sérieux du monde. « Peut être est elle la preuve que la sagesse ne vient pas avec l’age alors. » Et c’était une pique à l’égard de Griffin, envers qui pourtant elle avait le plus grand des respects. « Nous ne sommes plus des enfants, depuis bien longtemps maintenant. » Elle, elle ne l’avait pas été, jamais réellement. Clarke, avait probablement muri plus vite que la normale l’aurait voulu, quand elle est arrivée sur Terre. « C’est quelque chose qu’il faut qu’elle accepte. Sans les prétendus enfants qu’elle prétend que nous sommes, nos peuples ne seraient pas en paix. » Et c’était cette même enfant qui avait entre ses mains le pouvoir de faire raser Camps Jaha de la carte. Oh elle ne le ferait jamais bien sur. Elle soupira. « Pourquoi est-ce ta mère qui les dirige ? Je pensais que Kane était le chancelier. »

Clarke connaissait sa Niron, elle la lisait, à travers le masque et la rigidité. Elle n’eut aucun mal à suivre cette tension, la deviner, alors que les propos de Lexa coulaient de sa bouche. « Elle s’habituera à ça aussi, elle s’y fera. » Et il y eut le plus doux des sourires sur les lèvres de Clarke, le plus cruel des sourires. Celui d’un enfant rebelle, qui vouait une rancune particulièrement à son parent. Celui d’un individu qui n’en avait que faire, de l’opinion de l’autre. Ou d’un autre. L’indifférence était la plus grande forme de rejet. « Je n’en ai que faire, de son opinion, sur notre proximité. Qu’elle s’y habite ou non, ne change pas le fait qu’elle n’ait pas son mot à dire sur nous. » Il y avait cette dureté, dans sa voix, particulière et blessée, quand il était question de sa mère. Clarke avait prouvé sa tendance à ne pas écouter ce qu’Abby avait à dire. Elle ne s’arrêterait pas en si bon chemin. Surtout qu’elle savait parfaitement quel ton prendrait le discours de sa mère, le jour où elle apprendrait pour la relation qu’elle entretenait avec Lexa.

Et elle aurait voulu, oui, Clarke, que l’opinion du skaikru ne l’affecte pas. Mais elle n’oublierait pas les propos de Jasper, comme elle n’oublierait pas, non plus, le blague de Kane, qui avait touché tellement juste, sans qu’il ne le sache. Et c’était loin d’être le plus grand problème qu’elle entretenait avec sa mère. Ce qu’Abby ne savait pas, ne pouvait pas la blesser. Quand à ce qu’elle savait… il arrivait qu’elle ait une vision des choses réductrice. « Peut être est elle la preuve que la sagesse ne vient pas avec l’age alors. » La Sagesse était rare, dans l’espace. Encore plus quand il était question d’Abby. Clarke ne l’avait jamais assimilé comme une personne sage. Non. Elle était impulsive et, pire que tout, s’excusait rarement pour ses actes. Oui… décidément un bon trait des Griffin. « Nous ne sommes plus des enfants. » Clarke, elle savait précisément quand son enfance s’était arrêtée, et oui, cela remontait bien à des années maintenant. Plus encore, elle avait le sentiment que ça remontait à une vie ou deux. Les choix et les responsabilités avaient gravés leur empreinte et, s’il y avait bien une chose que Clarke n’était pas, c’était une enfant.

Mais elle comprenait la logique, car dans les yeux d’Aden, elle voyait encore cette jeunesse qui n’avait pas été ébranlée. « C’est de l’hypocrisie. C’est de la prudence. En nous voyant comme des enfants, elle espérerait que nous n’ayons pas à faire tout ce que nous avons fait. Elle aimerait tout porter sur ses épaules. » Et ça aussi, elle le comprenait, Clarke. Car elle fonctionnait avec la même logique. Sauf qu’elle ne se réfugiait pas derrière des étiquettes erronées. « Ce ne fonctionne pas comme ça. Elle le réalisera bientôt. » Les obligation du chancelier lui ferait ouvrir les yeux… Clarke l’espérait, en tout cas. « Pourquoi est-ce ta mère qui les dirige ? Je pensais que Kane était le chancelier. » Elle échappa un maigre soupir, alors qu’elle tournait le dos au couloir, pour se concentrer sur la vue qui s’étendait au pied de la Tour. La ville et la forêt qui encerclait le reste du monde. « Il y a eu beaucoup de changements, quand ils sont arrivés sur terre. » Elle fronça un peu les sourcils, tentant de relier les points entre eux. « Jaha était chancelier, quand nous étions dans l’espace. Tu l’as rencontré il me semble ? » Elle n’avait jamais su les conditions exactes de leur rencontre. « Il a passé le pouvoir à Kane. Mais Kane a toujours été un meilleur conseiller qu’un leader. En tout cas, c’est comme ça qu’il se voit, je pense. Puis, il n’était pas fortement apprécié, dans l’Arche. Il était la figure autoritaire. Ma mère, elle, c’était plus facile, parce qu’elle est médecin. Et que, malgré ses actes, elle reste droite dans ses bottes. » Il y eut une brève pause. « Ou elle essaie. » Clarke massa un peu sa main gauche, alors que la réflexion se faisait dans son esprit. « Elle cherche à rester fidèle à elle-même. C’est pour ça que les gens l’apprécient, je crois. Une figure familière, dans un environnement qui n’a pas arrêté de changer. »

 « Je n’ai en ai que faire, de son opinion, sur notre proximité. Qu’elle s’y habitue ou non, ne change pas le fait qu’elle n’ait pas son mot à dire sur nous. »  Et une part de Lexa fut soulagée. Elle n’aurait pas imaginé que cette sensation puisse être possible sur le moment avec quelques mots comme ça, et elle n’aurait pas pensé non plus que ça puisse l’atteindre. Ça le fit néanmoins, et elle hocha la tête, acquiessant aux mots de Clarke.  « Personne n’a son mot à dire. »  Et pour elle c’était fini.  Et si elle savait qu’il y’aurait des critiques, qu il y’aurait des mots qui viendraient les heurter une et l’autre quand la relation serait mise à jour. Elle savait aussi que ça en valait la peine, et elle était habituée, un peu usée aussi, a laisser ces critiques s’echouer dans le vide. Les critiques n’en valaient pas la peine.

Et la conversation était sur un autre point, cette tendance de la chanceliere à les considerer comme des enfants, à les sous estimer peut être. Et c’était quelque chose que Lexa avait du mal à comprendre. Ils ne fonctionnaient pas pareil du tout, ils ne fonctionneraient jamais ainsi. Les enfants ne l’étaient que trés rarement. Et les adultes n’étaient pas toujours plus sages.    « Ce ne fonctionne pas comme ça. Elle le realisera bientot. »   Bien sur qu’elle le realiserait oui. La terre finirait par l’eveiller au monde peut être. Et Lexa ne pouvait que l’esperer, sinon, elle esperait que les skaikru se reveillent dans leur entiereté.  D’ailleurs, elle se demandait pourquoi l’etiquette du chancelier passait de personnes en personnes, et alors que Clarke lui expliquait, elle hocha la tête. elle tentait de comprendre. Griffin mère était medecin, mais elle était également chancelier, tandis que Kane qui était conseiller etait devenu chancelier puis redevenu conseiller. Compliqués que les jeux de pouvoir des êtres du ciel n’est ce pas ? En tout cas Lexa ne put reprimer une grimace en pensant à Jaha, cet homme sombre qui avait voulu l’assassiner quand il pensait qu’elle n’était qu’une servante. Ce test, ce test avait revelé d’avantage à Lexa sur les dirigeants des skaikrus que des discours ne l’auraient fait.  « Sha. Je l’ai rencontré. Il ne me semblait pas être un trés bon dirigeant »  Et elle se permettait cette critique, parce qu’elle la savait justifié.  « Où est il maintenant ? »  

Pendant ce temps l’explication sur Abby continuait, et Lexa fixa quelques instants la main de Clarke soucieuse de son bien être, avant de plonger son regard vers l’horizon, Polis, les forêts.  « Nos guerrisseurs restent nos guerrisseurs. Votre peuple change trop souvent de dirigeant pour pouvoir se fixer quelque part. Kane était un visionnaire, prêt à se sacrifier pour les siens et pour la paix entre nos peuples. Il a gagné mon respect et celui des trigeda. Il n’en est pas de même pour ta mère. »  Et peut être, que c’était avec Kane que Lexa voudrait parlementer. Plus qu’avec Griffin mère.

Les Jaha… Clarke les avait considéré, depuis toujours, comme la famille. Et puisqu’ils étaient comme tel, la perception qu’elle avait des deux hommes avait elle aussi éclatée quand elle avait perdu son père… dire qu’elle avait considéré Wells comme le responsable sans savoir ce qu’il en était vraiment. Dire qu’elle l’avait perdu tout juste après avoir réalisé la vérité… Elle s’empêcha de songer à cette partie de son histoire (histoire qui paraissait si lointaine, maintenant), se concentrant plutôt sur l’échange qu’elle avait avec sa niron. « Il ne me semblait pas être un très bon dirigeant. » Clarke haussa un sourcil, interloqué par les propos. De mémoire, il avait fait ce qui était nécessaire et elle avait moins de rancune envers Thélonius qu’envers sa propre mère. Mais encore une fois, Clarke ne doutait pas que la terre puisse changer les individus. Elle était la première à le reconnaitre. « Il était le plus petit des maux que nous pouvions avoir. » Et ça, c’était bien vrai. Quand elle repensait à l’attentat que l’ancienne chancelière avait perpétré à l’Unity Day. « Où est il maintenant ? » Elle eut cette petite moue, Clarke, alors qu’elle songeait aux possibilités. Avant d’avouer, la voix un peu plus faible. « Je ne sais pas. Après la perte de son fils… il n’est pas resté au Camp. » Elle força un sourire, qui ressembla presque à une grimace. « Il faut croire qu’il n’a pas aimé qu’on lui donne son nom. » Clarke, elle, n’aurait pas aimé vivre au Camp Griffin, ça, elle en était sûre.

« Votre peuple change trop souvent de dirigeant pour pouvoir se fixer quelque part. » Le massage de ses doigts commença à remonter sa main, s’attarder sur son poignet et le début de son bras, tandis qu’elle tournait la tête vers Lexa, l’observation féroce sur ses traits. « Kane était un visionnaire, prêt à se sacrifier pour les siens et pour la paix entre nos peuples. Il a gagné mon respect et celui des trigeda. Il n’en est pas de même pour ta mère. » Clarke n’avait aucun mal à voir pourquoi sa niron appréciait le conseiller. Aussi, elle s’imaginait tenir ces propos, face à la fille enfermée qu’elle avait été. L’enfant de 17 ans aurait bien ri. Mais la rancœur de la perte était partie et, fixant son attention sur un point de verdure en particulier, elle parla, calmement. « Notre peuple n’est pas habitué aux situations de crises. Passer de la démocratie à l’autoritarisme pure demande quelques ajustements. Surtout quand un délinquant décide de n’en faire qu’à sa tête. » Elle eut un mince sourire. « Ne juge pas trop vite ceux qui ne peuvent prendre les décisions, ceux qui sont habitués à suivre, s’il-te-plait. » Et ça restait doux, d’une certaine manière. Pour Clarke, ça l’était, car c’était ceux-là qu’elle tentait de sauver, de préserver.

« Quant à Kane. Il est fait du même bois que toi. » Ça aurait pu être un compliment, s’il n’y avait pas la légère amertume dans sa voix. « Prêt à se sacrifier et surtout, prêt à sacrifier les autres. » Elle poussa un maigre soupir, alors qu’elle se souvenait d’une vue magnifique de la terre, quand 320 âmes s’étaient éteintes. « Il faisait partie de ceux qui ont voté pour envoyer les Cent sur terre. » Si ce n’était que ça. « Il n’est pas meilleur que ma mère. Il est juste différent. Ceux de l’Arche cautionnent ma mère car elle s’est montrée beaucoup plus droite envers eux. » Il n’y eut pas d’envers nous, car c’aurait été faux. Elle repensa aux larmes qui l’avaient prise, quand on lui avait expliqué que le message de son père, Jake, avait quand même été diffusé, plus d’un an après sa mort. Douce ironie.

Bref. Clarke secoua la tête, encore assombrie par ses pensées. « Nous ne sommes pas mieux qu’eux, ma mère a juste la prétention d’être la gentille dans l’histoire. Et puisqu’elle est aussi têtue que moi, tu te doutes qu’elle n’a pas besoin de ton respect et de celui du Trigeda pour faire comme il lui plait. »

Lexa hocha la tête quand Clarke l’infirma du sort de l’ancien chancelier Jaha. A ses yeux il semblait être un homme qui n’avait pas la capacité de gouverner, ni de faire les sacrifices qui s’imposaient. Alors oui, elle pouvait comprendre que sur l’Arche il ait été le plus petit de leurs maux, mais il n’avait pas semblé adapté à la Terre. Aprés, Lexa ne jugeait que sur les actes qu’elle avait vu, d’un homme seul et acculé. Elle ne savait pas le reste. Mais pour les terriens de toutes les manières les actions valaient bien plus que le reste.  Quoi qu’il en soit, elle notait que Clarke avait quelque chose pour le chancelier, peut être l’avait elle connu alors qu’ils étaient dans l’Arche. Il y’avait tant qu’elle ne savait pas, tant qu’elle desirait apprendre sur sa niron. Le temps viendrait, où elle pourrait tout lui demander.

Le temps était à autre chose, et se declenchait une conversation sur Kane. Sur la valeur qu’il avait prouvé aux trigeda, sur le respect que la coalition pouvait lui apporter. Et bien entendu, une fois de plus, Lexa ne savait pas tout. Elle se contentait de ce qu’elle avait vu. De ce qu’il avait fait. Et ce qu’elle avait vu c’était l’homme prêt au sacrifice. L’homme qui avait tendu ses bras et commencé à les entailler pour mourir pour la paix. C’était ce qu’elle retenait de Kane, ça et la conversation, les conversations qu’ils avaient eu aprés.   « Notre peuple n’est pas habitué aux situations de crises. »  il y’eut un hochement de tête. C’était quelque chose qu’elle comprennait oui. Ca ne voulait pas dire qu’elle l’envisageait. Tout peuple pouvait evoluer. Clarke avait evoluée, d’autres avaient evolués aussi. Kane. Jasper. Les skaikru aux quels elle avait parlé étaient tous prêts à faire des efforts. Tous, ou presque.  « Ne juge pas trop vite ceux qui ne peuvent prendre les décisions, ceux qui sont habitués à suivre, s’il te plait ? »  Et il y’avait une demande de la part de Clarke, que Lexa ne pouvait pas refuser. Elle resta néanmoins droite, ses bras toujours croisés dans son dos, dans une posture qu’elle n’adoptait que trop lors des grandes conversations.  « Je ne fais que constater, Clarke. »  Sans compter que prendre des décisions était parfois nécessaire. Toujours. Elle ne le dirait pas. Elles n’étaient pas la pour echanger des avis differents sur les manières de faire du skaikru aprés tout. Pas pour le moment. Pas de suite. Peut être jamais ? Peut être que finalement, Lexa aurait raison, et Griffin mère apprendrait, tolererait, verrait l’idéal vers le quel ils pouvaient tous aspirer.

Ou peut être que les skaikrus se tourneraient à nouveau vers Kane. Que Clarke ne semblait pas porter dans son coeur.  « Il est fait du même bois que toi. »  Et l’amertume de Clarke ne passa pas inapercu.  « Prêt à se sacrifier et surtout, prêt à sacrifier les autres. »  Elle savait. ils avaient parlés tous les deux, Kane et elle, de ce qu’il avait fait sur l’arche. De ces ames qu’il avait sacrifié. Et elle savait qu’elle aurait peut être, probablement, fait pareil. Parce que sacrifier une partie pour sauvegarder le tout etait le rude choix d’un dirigeant. Sa machoire se crispa un peu.  « Kane sait, tout comme moi, que le prix de la survie se paye souvent dans le sang et le sacrifice. Sacrifier une partie d’un peuple, pour que le peuple entier continue d’exister, se sacrifier quand les temps le demandent. »  Elle ferma les yeux quelques instants, et les rouvrit, emplis d’une determination. « Je sais que ton peuple n’a pas la même façon de voir les choses que nous, mais les décisions qu’il incombe aux dirigeants de prendre, ne sont pas simplement noire ou blanche, les variantes de gris dans le spectre de nos choix rentrent en ligne de compte. Je ne dis pas que Kane soit parfait, il a fait des erreurs, nous en faisons tous, mais il était adapté. »  Adapté. Et il s’adaptait encore. Et tous finiraient finalement par s’adapter. Elle l’esperait ainsi.

 « Nous ne sommes pas mieux qu’eux, ma mère a juste la pretention d’être la gentille de l’histoire. Et puisqu’elle est aussi tétue que moi, tu te doutes qu’elle n’a pas besoin de ton respect et de celui du Trigeda pour faire comme il lui plait. »  Et il y’eut une lueur d’affection joueuse dans les yeux de Lexa.  « Je n’en doutais pas. »  Et c’était empli de tendresse à l’egard de Clarke, malgré tout. Malgré la conversation et leur desacord.  « Ta mère finira par apprendre peut être qu’il n’y’a pas de gentils ici. Il y’a des responsabilités, qui viennent avec des choix. »  Lexa bougea legerement, pour croiser les bras devant son torse desormais.  « Tu ne portes pas spécialement Kane dans ton coeur non plus n’est ce pas ? »  Et plus que toute cette conversation, Lexa s’inquietait de Clarke, pour elle. Il y’avait tant qu’elle voulait decouvrir.

Le sacrifice. Pour Clarke, la perte d’individus ne les rendait en rien sacré. Ils ne s’élevaient pas au-dessus des autres dans la mort, ne gagnaient pas une sacralité particulière. Elle les pleurait, oui, ces âmes perdues. Combien, de l’Arche, ne révérerait-elle jamais, car ils étaient soit morts là-haut, ou en arrivant ici-bas ? Elle l’avait appris, durement, l’obligation de tourner le dos à des dizaines – des centaines – pour espérer en sauver des dizaines – des centaines – plus un. Et elle vivait avec ce poids sur ses épaules. Elle l’avait accepté. Pour autant, parfois, elle se demandait ce qui aurait été différent, s’ils avaient changé un élément. Le plus infime peut-être. « Les variantes de gris dans le spectre de nos choix rentrent en ligne de compte. » Et elle écoutait, la bouche plissée, la mâchoire serrée, un sermon comme elle n’en avait plus entendu depuis les derniers jours. Elle eut un peu de nostalgie, Clarke, se disant que ça lui avait manqué, presque. « Je ne dis pas que Kane soit parfait, il a fait des erreurs, nous en faisons tous, mais il était adapté. » Oui, il avait convenu à la situation. Et maintenant que la situation avait changé, maintenant qu’ils étaient sur terre, Kane avait changé. Et peut-être, qu’en effet, si les choses s’étaient passées comme Abby l’aurait souhaité, le monde aurait été différent, peut-être pire. Ils ne le sauraient jamais et Clarke avait appris à ne pas s’attarder sur des possibles qui n’auraient plus jamais l’occasion de se produire.

Et l’affection fut de retour chez Lexa, qui calma le vague à l’âme de Clarke. Sa moue se décrispa et finalement, il y eut un semblant de sourire sur son visage. « Je n’en doutais pas. » La joie s’épanouit faiblement. « Ne lui montre pas que tu t’y attends, ni que tu aimes ça, elle n’en serait que plus féroce. » Ce n’étaient que des mots et la pensée ne se prêtait plus tellement à la mère Griffin. Soit. Les écarts étaient rares et le sérieux de la conversation revint, alors que Clarke hochait la tête à propos des responsabilités qu’Abby apprendrait, tôt ou tard. « Tu ne portes pas spécialement Kane dans ton coeur non plus n’est ce pas ? » Elle haussa l’épaule droit (toujours, prudente avec les gauches), encore occupé à éveiller les muscles de son bras qui étaient restés inactifs trop longtemps. « Détrompes toi. C’est l’un de ceux que j’apprécie le plus. » Il n’y eut que de la sincérité dans sa voix, tandis qu’une petite moue se jouait sur ses lèvres. Malgré ses réticences, malgré sa tendance à s’éloigner, Kane avait été l’un des rares à parvenir à alléger sa peine suite à la disparition de Finn. Ca représentait beaucoup, pour elle, alors qu’elle s’était sentie terriblement seule quand elle avait encore le sang du garçon qu’elle avait aimé, sous les ongles.

« Je le connais depuis toujours. » Elle plissa un peu les yeux, entendant encore le son des bottes du garde qui claquait dans les couloirs métalliques de l’Arche. « On ne chasse pas une dizaine d’années de méfiance en quelques semaines. Mais je tiens certainement ça de ma paranoïa naturelle. » Elle eut un mince sourire. « Ou de l’année que j’ai passée enfermée. » Sa mine s’était renfermée, son regard c’était plissé, alors qu’elle identifiait sans mal, d’où venait cette constance prudence à l’égard des siens. « C’est très difficile de constater que les membres de ta famille et ceux que tu considères comme tel respectent plus facilement les lois, à défaut d’user d’un minimum de réflexion. » Et puis ils s’étonnaient qu’elle avait encore plus de mal à suivre les règles…