some tips form a councilman ? ▬ Kane

Clarke jeta un coup d’œil sceptique à l’Arche qui se tenait encore en équilibre au-dessus du sol, se demandant si la structure lâcherait un jour. Les constructions commençaient à prendre forme et elle reconnaissait le savoir-faire de ceux avec qui elle avait vécu pendant les dix-huit premières années de sa vie. C’était ironique de considérer que, pendant les quelques semaines où elle était sur terre, elle avait vécu tellement plus, mais c’était l’impression qui lui restait et elle ne pourrait jamais réellement s’en débarrasser. Cela faisait dix jours que la montagne était tombée et Clarke reconnaissant l’effervescence d’un peuple pressé de s’installer, prendre ses repères, pouvoir vivre. Enfin. L’hiver s’approchait, lentement, surement. Les nuits de plus en plus longues. Le temps de plus en plus froid. Le fond de l’air était plus souvent frais et les arbres se teintaient d’une couleur orangée qui faisait naitre une démangeaison dans les doigts de Clarke. Si elle avait eu du papier et des crayons, elle aurait aimé dessiner ce spectacle – il y avait tant de choses qu’elle aurait voulu dessiner, des paysages, des souvenirs, des personnes.

Elle n’était pas là pour ça et si Clarke était au Camp Jaha aujourd’hui et probablement jusque demain, c’était pour discuter avec le chancelier, sa mère. Et la discussion qu’elle s’apprêtait à avoir avec celle-ci ne l’enchantait guère. Mais ça serait un échange nécessaire et qu’importe la tournure que prendrait leur échange, Clarke ne changerait pas d’avis. Dans deux jours, elle partirait pour Polis. Elle n’alla pas tout de suite jusque la salle du conseil, passant voir ses amis, s’assurer que tout se passait bien, la figure de Teksas sur ses talons qui refusait toujours de la quitter d’un pas, la détermination encore plus présente depuis qu’il avait été marqué au fer. Elle avait appris à accepter sa présence et leur relation se passait bien. Il n’était plus aussi récalcitrant à sa présence et elle était même persuadée qu’il commençait à l’apprécier. Même s’il n’avait pas voulu qu’elle aille le défendre quand elle avait découvert qu’il avait été puni pour un acte qu’il ne maitrisait pas.

Après avoir évité de pénétrer à l’intérieur de l’Arche pendant un long moment, finalement, elle prit son courage à deux mains et retrouva les couloirs de son enfance, ne s’abandonnant pas au sentiment de nostalgie qui la prit. Eventuellement, elle essaierait de passer dans ce qui avait été sa maison, récupérer quelques affaires qu’elle n’avait pas eu l’occasion de revoir depuis qu’elle avait été enfermée. Puis, elle hésita, se demandant si c’était vraiment nécessaire. Clarke salua quelques figures familières, quand elle vit un homme qu’elle appréciait. « Kane. » Elle l’interpella. Elle pourrait lui demander conseil. Puis, il devrait aussi apprendre la nouvelle qu’elle apportait. « Est-ce que je peux te parler ? »

Depuis quelques jours, la paix régnait. Pour Kane, c'était tellement plus agréable de se préoccuper d'améliorer le Camp Jaha que d'essayer de négocier une paix. D'ailleurs, depuis cette montagne tombée, le campement Skaikru s'était agrandi et ne cessait de se développer. Les choses se faisaient rapidement mais efficacement. Abby et Kane pouvait être fières d'eux, fières de ce qu'ils avaient accomplies pour les leurs, ici, sur Terre. Peut être qu'au final, la vie qu'ils avaient tous tant espéré était possible ? Pour l'instant, cela semblait bien parti tant que la paix durerait.  Aucun soulèvement au Camp Jaha n'avait pointé le bout de son nez et les terriens aussi semblaient vouloir eux aussi faire tenir cette paix. Tout allait pour le mieux et c'était vraiment une sensation plaisante. Kane espérait vraiment que cette paix tiendrait le plus longtemps possible. Bien qu'il savait que quelque chose ou bien quelqu'un l'arrêterait.

En attendant, Marcus était au Camp Jaha, réglant des problèmes minimes.  Comme sermonner des jeunes voleurs sans éducation ou bien, il se renseignait sur le travail de certain. C'était une habitude qu'il avait prit avec les jours et ça occupait ses journées. Abby, elle, trainait à l'infirmerie pour s'occuper des blessés qu'avait fait la montagne. C'était donc le plus souvent Kane qui s'occupait des affaires de celle-ci. Comme par exemple, inspecter la montagne ou préparer des conseils au Camp. Abby l'avait laissé quelques mesures qu'il avait accompli avec son plus grand sérieux.

Mais alors que Kane était retourné à l'intérieur de ce reste d'Arche pour parler à Sinclair, il fut stoppé par une jeune blonde qu'il connaissait plutôt bien et qu'il appréciait. C'était Clarke Griffin.  Marcus admirait beaucoup cette enfant, qui n'en était plus une désormais. Le skaikru avait toujours vu en elle, une bonne leader sachant prendre les bonnes décisions. Elle lui avait prouvé plus d'une fois et parfois Kane regrettait son absence répété. C'était pour cela que sa présence ici était étrange, elle ne venait que rarement au Camp Jaha. C'était sans doutes, qu'elle avait quelque chose d'important à dire ou à faire. Kane fut donc interpellé  par la jeune leader. « Bonjour Clarke. » Elle semblait préoccupée. Et elle voulait lui parler. Le conseiller jeta un coup d’œil derrière la blonde, comme pour chercher une autre personne qui n'était pas là. « La commandante n'est pas avec toi ? » Pas que ça le surprenait mais un peu. Néanmoins  Kane répondit par un hochement de tête et lui demanda de le suivre d'un geste. Il l'amena à ce qu'il semblait être le bureau du chancelier où Abby n'était pas là. « Je t'écoute. » Il l'écouterait, comme toujours.

Kane était un homme qu’elle avait appris à apprécier, ici sur Terre. Dans l’espace, elle se souvenait sans mal, Clarke, que celui en charge des gardes était un homme stricte, qui ne perdait pas de vue de faire ce qui était nécessaire pour la survie de tous. Et si elle n’appréciait pas cette pensée par le passé, ce n’était pas tellement le fait que sa vision ait changé aujourd’hui qui faisait qu’elle voyait en Kane plus qu’un conseiller. Loin de là. C’était cette ouverture qu’il avait pour les grounders, cette réticence qu’il ne partageait pas avec les autres archéens. Il avait été diplomate, et ça comptait beaucoup aux yeux de Clarke. Il avait été conciliant aussi, tout en tentant d’apporter son soutien envers Clarke. Et elle ne l’oublierait pas. D’autant plus qu’elle aurait bien besoin de son soutien dans un futur proche ; c’était la raison pour laquelle elle l’avait hélé dans ce couloir et qu’elle ne comprit que trop tard ce qu’il cherchait derrière elle. « La commandante n'est pas avec toi ? » Clarke fronça les sourcils légèrement. « Non. Pourquoi Lexa serait-elle avec moi ? » Les deux leaders n’étaient pas si inséparables que ça. En réalité, Clarke passait la plus grande partie de ses journées sans Lexa, les deux amantes répondant à des obligations différentes. (par contre, il n’y avait pas une nuit qui se passait loin de l’autres… quand elles le pouvaient).

Soit, Lexa n’était pas vraiment le propos. Pas la femme, en tout cas. Et tout ceci était privé, secret – même si un à un, les gens l’apprenaient, comme ce curieux de Jasper qui s’était intéressé à une marque qui n’était presque plus visible maintenant. C’était le commandant qui avait fait que les plans futurs de Clarke se tourneraient vers la capitale. « Je t'écoute. » Elle hocha la tête, se retenant de jouer avec l’attache de son attelle. A la place, sa main droite se planqua dans la poche arrière de son pantalon, jetant un coup d’œil aux personnes qui passèrent, un petit nombre. « Lexa m’a invité à faire partie de son conseil. » Et c’était tellement plus facile de le dire à Kane qu’elle n’aurait eu à le dire à sa mère, ou encore à Bellamy. Ce fut presque déconcertant. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle aurait toujours l’appui du conseiller, et que justement, il était capable de voir plus loin que la famille, le besoin d’avoir les gens proches. Ils partageaient la même vision. « Qui est à Polis. » Jugea-t-elle nécessaire de préciser. Car là était toute la différence. Ce n’était pas si loin que ça, mais en acceptant la place dans la captiale, Clarke se démarquait définitivement de son attache au Camp Jaha. « J’ai accepté. » Bien entendu. Elle n’aurait jamais eu d’argument suffisant pour la convaincre de ne pas partir, de ne pas suivre Lexa.

Elle poussa un soupir, et quitta Kane du regard, posant son attention sur une taule en particulier. « Je. Je n’ai l’ai toujours pas dit à Abby. » C’était ennuyé. C’était un peu craintif, aussi. Non pas qu’elle ait peur de sa mère, mais l’entrevue qui l’attendait, elle, n’avait définitivement rien de plaisant.

Depuis leur arrivée sur Terre, Kane s'entendait bien avec Clarke. Il comprenait la jeune fille bien plus que Abby n'arrivait à la comprendre. La chancelière ne comprenait pratiquement aucuns des agissements de la jeune Griffin alors que Kane si. Le conseiller l'avait soutenu bien plus qu'il ne l'aurait du, selon Abby. Mais il appréciait Clarke et beaucoup plus depuis qu'il avait vu la force dont elle avait fait preuve. Notamment lors de l'épisode du petit Finn où Kane avait admiré la jeune leader pour son courage. Elle avait mené son peuple à la paix, ce qui avait été vraiment brave. Cela avait marqué Kane même si d'un certain côté, il se sentait coupable de cette action. A cause de l'Arche et de ses façons de procédés. Mais bon, ils avaient parlés de tout ça et Kane avait soutenu Clarke. Enfin, le temps était passé depuis et la jeune Griffin n'avait cessé de surprendre le conseiller. Ensuite, presque naturellement, Marcus avait cherché quelqu'un derrière la blonde, l'Heda. Mais la commandante n'était pas avec Clarke, comme rarement ici. « Non. Pourquoi Lexa serait-elle avec moi ? » La façon dont Clarke appelait la chef Trigedakru, prouvait beaucoup de choses. Elles étaient proches, Kane avait remarqué un rapprochement mais il ne savait  pas vraiment comment leur relation pouvait se définir. Enfin, Kane aurait voulu que Lexa soit ici, il souhaitait lui parler. « Je me posais juste la question. » Il n'y avait pas eu de sous entendu, dans ce qu'avait demandé Kane. « Je dois lui parler. De savoir qu'elle était venu avec toi m'aurait faciliter les choses. » Si le conseiller devait retourner à l'Avant Poste Grounder, il y retournerait. Cette discussion, il devait l'avoir, n'ayant pas eu le temps plus tôt.

Mais ce n'était pas le plus important pour l'instant. Clarke souhaitait s'entretenir avec le brun et cela semblait vraiment important. Kane aurait pu appréhender, en craignant être mit au courant d'une mauvaise nouvelle. Mais avec la paix, qu'est ce qui pouvait être mauvais ? La paix était peut être finie ? Tout les scénarios étaient possible mais Kane préférait qu'elle ne lui annonce pas qu'une guerre s'annonçait ou quelque chose comme ça. Le conseiller attendit, gardant son calme et passant une main dans sa barbe légèrement épaisse. C'était une habitude qu'il avait prit, avec les jours. « Lexa m’a invité à faire partie de son conseil. » Oh, c'était une bonne nouvelle en fin de compte. Clarke devait être ravie d'avoir eu une telle proposition. De toute façon, c'était ce qui aurait pu être le mieux pour elle. Le Camp Jaha n'était pas à son goût et ses rares visites l'avaient prouvés. « Je ne suis pas surpris. J'espère que tu as approuvé. » Pourquoi ne l'aurait-elle pas fait ? Cela ne changeait pas grand chose, si elle craignait de ne pas voir souvent sa mère et ses amis du Camp Jaha, ils s'arrangeraient, en faisant le voyage jusqu'à l'Avant Poste Grounder donc ce n'était pas un gros problème. « Qui est à Polis. » La précision était venu après et cela fit sourire encore plus le conseiller. « La capitale ? Voilà qui est intéressant. » Ainsi, Clarke confirma qu'elle avait accepté la proposition. Kane ne perdit pas son sourire. « Je suis ravi pour toi, Clarke. Tu as pris la bonne décision. » Comme souvent. Pourtant le conseiller savait que le "mais" ne tarderait pas. Et il avait raison. « Je. Je n’ai l’ai toujours pas dit à Abby. » Kane aurait du s'en douter, Abby n'était pas aussi conciliante que l'était l'homme. Il était normal que la blonde appréhende sa réaction. Peut être qu'Abby accepterait sans rien dire ou bien peut être qu'elle n'accepterait tout simplement pas. Les deux étaient possibles et la chancelière pouvait surprendre parfois. Néanmoins Kane fut flatté d'avoir été le premier à être mit au courant. « Parle à ta mère. Je ne pense pas qu'elle apprécierait de l'apprendre par quelqu'un d'autre. »  En tout cas, Kane ne dirait rien. « Puis si vraiment cette conversation se passe mal, j'irais lui toucher quelques mots. » La chancelière l'écouterait et elle écouterait aussi Clarke. « Aussi, évites de l’appeler par son prénom lorsque tu la verras. Elle pourrait en être vexer. » C'était juste un avertissement en bon mots, qu'il espérait que Clarke écoute.

« Je dois lui parler. De savoir qu'elle était venu avec toi m'aurait faciliter les choses. » Elle hocha un peu la tête, Clarke, sans qu’elle ne pose plus de questions. Ce n’était pas son genre. Elle savait que Lexa discutait de temps à autre avec les conseillers et si l’un des deux jugerait qu’elle devait être mise au courant, elle l’aurait été (et sur ce point, elle faisait certainement plus confiance à Kane qu’à Lexa). A la place, elle se contenta de retenir un mince sourire, en se disant que Kane aurait, effectivement, été un bon conseiller à Polis. Il avait sa place ici, sur l’Arche, ses années d’expériences, bien que dans l’espace, seraient vitales. Il connaissait les gens, comment obtenir leur accord, les faire fonctionner à l’unisson. Il était le gant de velours que sa mère ne pourrait pas être. Et c’était justement ça qui inquiétait un peu Clarke. Oh, elle ne fuirait pas ses obligations bien longtemps, loin de là. Mais elle savait que pour que sa mère ne pose pas de problème à l’avenir la conversation qu’elle aurait avec elle serait décisive. Autant profiter des conseils de Kane, un dernier drill, un dernier encouragement.

D’ailleurs, celui-ci montra son support à la nouvelle, et elle sourit, doucement, de ce sourire un peu rare, un peu brisé. Il était l’un des premiers à montrer son soutien envers la décision de Clarke. « Je suis ravi pour toi, Clarke. Tu as pris la bonne décision. » Elle hocha la tête, presque gênée, sans qu’elle ne le soit. Non. Elle accepta la douce sensation d’être appuyée par quelqu’un et échappa un faible « merci. » parce que c’était tout ce qui lui passait par la tête. Ca faisait du bien et si elle ne cherchait pas vraiment à obtenir l’approbation de Kane, il n’en restait pas moins qu’elle l’avait et qu’elle l’appréciait. Il restait plus urgent, Kane restait un conseiller et elle restait une fille avec un problème majeur. « Parle à ta mère. Je ne pense pas qu'elle apprécierait de l'apprendre par quelqu'un d'autre. » Ah ça, Clarke n’avait aucune doute là-dessus. C’était la principale raison de sa venue au Camp Jaha, même si elle en profitait, de fait, pour retrouver ces personnes dont elle réalisaient qu’ils lui avaient manqués, seulement quand elle était en face d’eux. (Non, elle n’était pas horrible, elle parvenait juste à ne pas penser à ce qui était douloureux quand ça n’apportait rien de constructif). « C’est ce que j’ai l’intention de faire… » Et la grimace qui conclut sa phrase montra bien le fond de sa pensée : ça ne serait pas évident.

« Puis si vraiment cette conversation se passe mal, j'irais lui toucher quelques mots. » Il y eut une remarque en plus sur le fait d’appeler sa mère comme tel, ce à quoi elle leva les yeux au ciel. « Je sais comment lui parler Kane, je n’ai pas l’intention de faire une scène dès le début. » Non, si elle pouvait arrondir les angles, ça l’arrangerait. Et si elle ressentait toujours une légère prudence quand elle était en présence d’Abby, ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle avait retiré le droit à la chancelière d’être sa mère. Loin de là. Aussi pénible pouvait-elle être, Clarke avait encore besoin d’elle… de temps en temps. « Mais j’apprécierais que tu lui fasses entendre raison, oui. Elle est encore très sceptique sur le trigedakru… et sur Lexa. »

Kane aurait pu être surpris que Clarke vienne d'abord lui parler, mais étrangement, il ne l'était pas. Ça ne l'étonnait pas par le simple fait qu'il était plus conciliant que d'autres, Abby était le meilleur exemple qu'il avait en tête. Pourtant à une autre époque, Abby avait une meilleure écoute que Kane. Seulement, les choses avaient changés. Ils avaient changés. Et Kane ne se permettrait pas de juger la chancelière car chacune de ses décisions, elle le faisait pour le bien de tous, il en était conscient. Le conseiller sourit aux remerciements de Clarke, une chose qui se faisait rare chez la blonde. Sa décision était bonne et réfléchi. L'homme était fière de ce qu'elle était devenue. Non pas qu'il la connaissait vraiment sur l'Arche. Dans l'espace, elle était juste une enfant parmi tant d'autres. La seule chose qu'elle avait de plus que les autres fut qu'elle était la fille d'Abby et Jake Griffin, de grands amis qu'eut Kane, dans le passé. Enfin, ce n'était pas le moment de penser à ça. Clarke irait à Polis en tant que conseillère des Skaikru, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Et quoi qu'Abby dise, Kane supporterait toujours le choix de sa fille. Une grimace se forma sur la jeune leader, ce qui fit sourire l'homme. « Quand compte tu lui parler ? » Comme ça, une fois cette discussion faite, la blonde serait débarrassée de ses doutes.

Ensuite, le conseiller fit une remarque, qui sembla irriter la jeune femme. « Je sais comment lui parler Kane, je n’ai pas l’intention de faire une scène dès le début. » Le conseiller remit ses cheveux en arrière, gêné par quelques mèches qui troublait sa vue. ( Ses cheveux avaient beaucoup poussés depuis. ) « Je disais ça pour toi. »  Il n'avait pas cherché à énerver la jeune Griffin, c'était juste un avertissement qu'il voulait qu'elle suive, rien de bien méchant. « Mais j’apprécierais que tu lui fasses entendre raison, oui. Elle est encore très sceptique sur le trigedakru… et sur Lexa. » C'était vrai, Abby était toujours aussi méfiante des terriens mais elle faisait des progrès, que Clarke n'avait sûrement pas remarquer, à cause de sa non présence au Camp Jaha. « Crois moi, elle fait des efforts les concernant. » Elle le verra bien d'elle même de toute façon. « Ne t'inquiète pas, Abby finira bien par accepter. Puis ça nous fera une bonne raison pour venir visiter Polis un jour. » Kane aimerait voir la capitale, il était certain que ça lui plairait. Après tout, la culture terrienne était intéressante.Puis sûrement qu'Abby ouvrirait les yeux sur les terriens qu'elle redoute tant.

« Quand compte tu lui parler ? » S’il y avait des évènements que Clarke voulait éviter, repousser au maximum, elle n’était plus la petite fille qui se réfugiait dans sa chambre, occupée à lire, en attendant que les évènements désagréables ne passent. Il y avait des obligations, que si elle jugeait désagréable, avant tout, elle se devait de les faire. Alors, la grimace ne dura qu’une fraction de seconde sur ses lèvres, avant qu’elle ne réponde. « Juste après. » Autant dire qu’elle n’était pas particulièrement pressée de se retrouvée face à sa mère. Mais la conversation avec Kane la rassura un peu et savoir qu’elle avait le soutien du conseiller – qu’elle avait toujours eu, une fois qu’ils étaient sur terre- la soulageait. Si Abby n’arrivait pas à entendre raison avec elle, au moins écouterait-elle Kane. Clarke et le conseiller pouvaient venir avec les mêmes idées, mais sa mère serait toujours plus ouverte à l’opinion de l’homme, plutôt que de sa propre fille. C’était un fait et si Clarke n’avait pas été aussi habituée à tenir tête à sa mère, aurait-elle était chagrinée. Non, à la place, elle avait appris à se servir de la carte Kane, sachant qu’elle pouvait compter sur lui en cas de nécessité.

Comme aujourd’hui, comme il le serait toujours quand il était question du trigedakru, plus particulièrement de Lexa. C’était arriéré de s’arrêter à l’idée de l’âge. Quand Clarke voyait avec quelle facilité Abby faisait confiance à Raven, qui était sensiblement plus jeune que Lexa… Ce n’était qu’un fait, et elle n’irait pas confronter sa mère à ce sujet (non, éviter toute référence semblait même être la meilleure chose à faire). « Crois moi, elle fait des efforts les concernant. » Elle échappa un faible soupir, Clarke, retenant un ce n’est pas assez. Elle savait, Clarke, comment fonctionnait sa mère. Il fallait toujours lui en demander plus jusqu’à ce qu’elle cède. Les deux femmes Griffin étaient similaires sur ce point, une des nombreuses choses qu’elle tenait de sa mère… « Ne t'inquiète pas, Abby finira bien par accepter. Puis ça nous fera une bonne raison pour venir visiter Polis un jour. » Cela lui arracha un sourire, à Clarke, qui n’avait pas encore vu la capitale elle non plus. Bientôt. Les propos de Kane réussirent à l’adoucir un peu et elle fit courir ses doigts dans ses cheveux blonds. « J’espère que vous ne verrez pas visiter Polis juste pour moi. » Un semblant de blague, un bon indicateur qu’elle était détendue, un minimum. « Je ferai en sorte que le skaikru soit toujours le bienvenu à Polis. » C’était le point central, le plus important. Le but parfait. Le but qui ne serait pas toujours évident, mais pour le moment, tout semblait bien partir.

« Juste après. » Kane connaissait Abby et il savait que même si elle n'était pas d'accord avec sa fille, elle finirait par céder. La chancelière aimait sa fille et malgré quelques désaccords, au final, elle acceptait d'aller dans son sens. Sur le moment, le brun ne pouvait pas dire comment se passerait l'entretien des Griffin. Mais l'homme était sûr d'une chose : Elle finiraient par être d'accord, comme toujours. Puis si vraiment Abby avait du mal à laisser partir sa fille, Kane la rassurerait, en lui affirmant que c'était le mieux pour tout le monde. Clarke avait commencé une mission qu'elle se devait de terminer. C'était en parti grâce à la jeune Griffin qu'enfin les Skaikru étaient en paix avec les terriens. Donc, aller à la capitale des terriens ne pouvait qu'être bon, pour la paix des peuples. Abby comprendrait. Du moins Marcus espérait qu'elle comprendrait. « Détends toi, ce n'est pas comme si tu lui annonçais avoir une relation avec la commandante. » Kane se surprit même à imaginer la scène, et à en rire intérieurement. Oh, si il savait que sa simple plaisanterie n'était pas réellement une blague.

Et un faible soupir se fit entendre par la jeune médecin lorsque Kane évoqua qu'Abby faisait des efforts concernant les terriens. Elle en faisait oui, mais elle ne portait pas non plus Lexa et les siens dans son cœur, Marcus le savait et sûrement que Clarke aussi. Il viendrait un jour où elle les apprécierait. Faire la visite de Polis aiderait probablement. Lorsqu'ils auraient du temps et une fois Clarke parti ( si Abby n'enfermait pas sa fille dans une cellule ), ils iraient à la capitale. Car après tout, cela faisait peu de temps que le peuple du ciel était sur terre, ils n'avaient jamais vraiment été plus loin, hormis la forêt, la montagne et TonDC. Puis, une fois de plus, Clarke sourit. Elle souriait beaucoup plus que des jours plus tôt et cela ne put que faire plaisir à Kane, elle s'était remit de la bataille et de ses pertes. Bien qu'elle portait toujours une attelle. « J’espère que vous ne verrez pas visiter Polis juste pour moi. » Kane émit un petit rire suite à la sorte de blague de la jeune leader. « Tu seras l'excuse pour qu'Abby accepte de me suivre. » Car autant dire les choses, Abby n'aurait pas suivi Kane parce que celui ci voulait en apprendre plus sur les terriens et leurs coutumes. Néanmoins, même si Clarke n'avait pas été promu conseillère, Kane serait tout de même aller à la capitale. « Je ferai en sorte que le skaikru soit toujours le bienvenu à Polis. » Et là, Kane ne put s'empêcher de sourire. Cette jeune blonde, elle était leur sauveuse. Elle l'avait toujours été et même si beaucoup ne lui prêtait pas beaucoup d’intérêt, elle était la raison de la paix qui persistait. « Je ne m'inquiète pas pour ça. Nous te faisons confiance Clarke. » Tous les Skaikru lui faisait confiance.

Kane ne pensait pas à mal, vraiment, cependant, son humour restait des plus… étrange au goût de Clarke, dont les yeux s’écarquillèrent légèrement à chaque mot que le conseiller prononçait. « Détends toi, ce n'est pas comme si tu lui annonçais avoir une relation avec la commandante. » Ca resta discret et son diaphragme qu’elle avait serré inconsciemment au fur et à mesure des propos de Kane finit par relâcher l’air de ses poumons en un petit rire, bref, alors qu’elle secouait la tête, remerciant les cieux (ou les insultants) qu’elle soit dotée de bon talents d’improvisation. Et elle avait ri, sincèrement, en considérant la catastrophe qu’elle avait juste évité. « Je n’ai pas l’intention de faire ça. » Et elle rit encore un peu, avant que l’inquiétude ne vienne se joindre au reste. C’était vrai, Clarke n’avait absolument pas l’intention d’annoncer à sa mère qu’elle entretenait une relation loin d’être platonique avec Lexa. Déjà, quand elle songeait douloureusement à la réaction que Jasper avait eu en le découvrait, elle ne donnait pas cher de sa peau le jour où Abby serait amenée à le découvrir. Le plus tard serait le mieux, jamais un idéal, mais elle avait bien appris que la terre était injuste.

Soit, elle préféra ne pas s’attarder là-dessus pour ne pas mettre la puce à l’oreille de Kane. Ils parlaient de Polis et c’était plus intéressant, plus sûr, aussi, comme sujet de conversation, alors qu’elle gagnait un rire de la part de l’homme. « Tu seras l'excuse pour qu'Abby accepte de me suivre. » Ah, tout ce que sa mère ferait au nom de Clarke ; trop à son propre goût. Mais puisque la conversation glissait vers un peu d’humour, elle n’allait pas s’en plaindre, la jeune adulte. Elle préférait profiter de la légèreté actuelle avant de subir les tournures d’esprit de sa mère et ses soupçons constants. Même si Clarke échappa une promesse, qu’elle pouvait faire à Kane, car celui-ci la comprendrait et ne la remettrait pas en question. Elle le vit, dans son sourire, dans ses yeux, la manière dont ses paupières s’abaissèrent très faiblement et que l’expression changea sur ses traits. « Je ne m'inquiète pas pour ça. Nous te faisons confiance Clarke. » Elle lui sourit, faiblement en retour, ses doigts jouant avec l’attache de son attelle l’espace de quelques secondes. « Pas aveuglément, ça je le sais. » Et ce n’était en rien une critique. Elle aimait les esprits vifs qui se dressaient contre elle, Clarke, ça l’encourageait à se dépasser et à ne pas se reposer sur ses lauriers.

Soit. Elle expira, un peu plus tranquille que quand elle avait trouvé Kane quelques minutes auparavant. « Merci de m’avoir écouté. » Elle jeta un coup d’œil vers l’infirmerie, où elle trouverait certainement sa mère. « Je ferais mieux d’y aller. La discussion sera longue. » L’ennui était là, ne la quitterait jamais. Mais elle était plus sereine qu’avant son échange avec Kane.